Fête de la musique 2016

28 Fév

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Peut-être vous souvenez-vous de cette histoire que racontait Desproges et qui est en situation avec cette soirée de Fête de la musique.. Voici donc de quoi il est question, en prolégomène.

Pierre Desproges avait accompagné femme et enfants en vacances, et il était rentré à Paris un dimanche soir assez tard. Arrivé at home sweet home, le frigo est vide, et horreur malheur, les clés du garde manger et de la cave sont restées avec la famille. Adieu le foie gras, et un cru millésimé dont il se faisait la promesse d’un régal. Avanie ultime, l’arabe du coin est fermé le dimanche soir. Dans cet abîme de désespoir,  il croise son voisin de palier, avec qui les affinités sont microscopiques, à qui toutefois il dit deux mots sur son désarroi gastronomique, et le voisin compatissant lui donne, je cite de mémoire, un litre de vinasse 11°5, une demi baguette à la fois rassie et ramollie, et une boite de corned beef, cet infâme paté rosâtre, qu’il mange à même la boîte, sur une serviette en papier, et vous savez quoi ? J’ai trouvé ça super, dit Pierre Desproges.

Revenons à nos chansons en fête, je suis arrivé dans l’émission vers 22h et des broquilles, dans le réflexe de l’âne qui se gratte, je jette un œil à la télé, et là, j’entends un trio de drôlesses « Les coquettes »  chantant quelques vers de la chanson des frères Jacques, « Les fesses » puis un large extrait « Des nuits d’une demoiselle.. » Vous avez bien entendu, la chanson extrêmement érotico-coquine immortalisée par Colette Renard, et ça,  sur une chaine de télé publique à une heure presque décente.

De telles surprises ont de quoi déstabiliser le plus blasé des déçus de la télé quand elle prétend s’intéresser à la chanson… Du coup, j’ai regardé jusqu’à la fin, et vous savez quoi ? Avec un plaisir serein… ça m’a rappelé le bon vieux temps, le temps des Carpentier, Guy Lux, tout ça. Dans ce que j’ai entendu, rien qui ne suscite l’irrépressible envie de courir chez le disquaire toutes affaires cessantes, mais c’est comme Johnny ou Clo-Clo, ou même Delpech, dont je connais pas mal de chansons sans avoir acheté un de leurs disques. C’est un divertissement musical qui me permet de voir et d’entendre des gens que je n’aurais jamais eu l’occasion de croiser ni par la radio ni par mes fréquentations de spectacles. J’ai échappé à Lambert Wilson, qui était invité, j’ai eu la confirmation que Jul, Amir, et les Gipsy Kings me laissaient comme la Vénus de Milo, les bras tombés, et de marbre. Etonné que Pascal Obispo raconte qu’il n’avait jamais entendu parler de Marceline Desbordes-Valmore alors qu’il y a quelques années Julien Clerc a popularisé une de ses poésies dans une belle chanson… (Les séparés en chanson, N’écris pas en poème) et puis,  Bruel, toujours sympa, Thomas Dutronc très bien entouré, avec Rocky Gresset à la guitare « manouche » à qui je dédicace néanmoins ce que disait Sarane Ferret en 1945, sur les néo-Django boostés du médiator:   C’est bien toutes ces notes, mais on n’a pas le temps de voir le paysage

BRIGITTE (c)Dimitri Coste (sdp)

BRIGITTE  (C)Dimitri Coste

Thomas, si tu me lis…  et la belle surprise, le duo Brigitte, pour qui on peut utiliser le pluriel, les belles Brigitte… Mais c’est surtout le ramage qui m’incitera à acheter leur album… Après ça, n’ayant pas eu l’imprévoyance de Desproges, j’ai arrosé la fête avec quelques gorgeons d’un Côtes du Rhône qui a bien tenu ses promesses, Il vino rallegra il cuore dell’uomo, comme disait Caruso à Paolo Conte…

Et tout ça finit par des chansons, comme celle-là, en clin d’oeil à un lecteur qui se reconnaîtra, une ballade à bicyclette, avec une chansonnette pour tout bagage..

A l’an prochain, si tout va bien…

Norbert Gabriel

Une Réponse to “Fête de la musique 2016”

  1. Danièle Sala février 28, 2016 à 10 h 50 min #

    J’ose avouer que j’ai regardé aussi, et que j’ai pris un certain plaisir , et que j’ai découvert Les Coquettes, , et apprécié Thomas Dutronc et ses musiciens, , en fin de compte, oui, quand on a pas les clefs du garde-manger, on est content de trouver un ouvre-boite , et même parfois, le contenu de la boite peut être agréablement surprenant . Ce qui m’agace le plus dans ce genre d’émission, ce sont les multiples appels à téléphoner . . ;

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