On a tous eu 10 ans et le souvenir des jeunes années qui couraient dans les verts pâturages de la vie.
Souchon en a fait une de ces chansons qui entrent dans la mémoire avec les contes de Perrault, les romans d’aventures de Dumas, ou de Fenimore Cooper, Fifi Brindacier, ou Martine dans tous ses états, le Club des 5, ou Harry Potter, selon le temps de nos enfances.
Esther, c’est la synthèse des états d’âme de tout humain, de tous les contrastes et les contradictions, ses histoires sont de celles qui vont donner à la famille l’occasion de se retrouver et de peut-être mieux comprendre le fossé des générations, d’en combler quelques brèches. Est-il concevable d’être « pauvre » parce qu’on n’a pas un Iphone à 10 ans ? Est-il concevable que nos enfants élevés au lait de la tendresse, avec quelques valeurs essentielles, se transforment un jour en créatures zombiesques d’un exotisme extravagant ? Ce sont les mystères de la vie, dans lesquels les enfants se perdent en conjectures et perplexitudes profondes ( la perplexitude est un état permanent devant les mystère de la vie) comme les histoires de l’Histoire de France qu’on enseigne à l’école… Exemple incroyable: Une fille
avec cette coupe de cheveux qui commanderait à une bande de garçons pour aller guerroyer cent ans afin de bouter l’anglois, et installer un dauphin nommé Charles sur le trône de France… En plus, avec tous les mots anglais qui nous envahissent, elle a dû en oublier quelques uns, d’anglois, Jeanne…
Bref, l’essentiel, c’est quand même la famille, malgré tout. Et Esther, même si elle ne comprend pas toujours ces étranges créatures adultes, surtout son crétin de grand frère, elle l’aime quand même sa famille… Surtout son papa, même si c’est un garçon, personne n’est parfait.
Riad Sattouf a réuni et dessiné ce qu’Esther lui a raconté, les histoires vraies de sa vie, ses questions, ses observations, ses cruautés enfantines, ses adorations pour des créatures chantantes à faire peur aux parents non avertis, BlackM, Maître Gims, tellement bien habillés selon les codes de la vraie jeunesse 2016, celle qui adopte les nouveaux uniformes que les parents ont jeté aux orties… mais, mais Esther a aussi découvert un chanteur qui l’a beaucoup émue, et c’est bien la preuve que, malgré tout, il ne faut pas désespérer de la jeunesse. La preuve:
Les cahiers d’Esther, Riad Sattouf (Allary Editions), dans toutes les librairies, les vraies , où on peut toucher les livres.
Et pour finir en chanson, Souchon, évidemment…
Norbert Gabriel, 10 ans en 1952.