Entretien avec Valérian Renault pour le financement participatif du nouvel album des Vendeurs d’Enclumes

10 Mai

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Reformé en 2022, après presque une décennie d’absence, les Vendeurs d’Enclumes, ayant tourné une série de concerts avec leurs anciens titres depuis la fin du confinement, se sont remis à la composition de nouveaux morceaux, qui écrivent une nouvelle page, une seconde vie, de leur groupe. La formation orléanaise fédérée autour de Valérian Renault, dont la plume fine et ciselée et l’interprétation si bouleversante bousculent, réveillent et attisent le feu des émotions, et torpillent la conscience, dans une effervescence musicale où l’inventivité du Jazz et l’instinct du Rock traversent la Chanson française avec originalité et caractère, a donc récemment arrangé et enregistré un nouvel album, et, évoluant désormais en autoproduction, lancé une appel à financement participatif via la plateforme helloasso, financement prolongé jusqu’au 30 mai, afin de l’aider à payer les étapes suivantes de mixage et mastering, ici : https://www.helloasso.com/associations/loges-production/collectes/nouvel-album-vendeurs-d-enclumes

Il y a quelques jours Valérian Renault nous accordait un entretien pour en parler.

– Valérian, bonjour et merci de cet entretien. Voilà plus de dix ans que les Vendeurs d’Enclumes s’étaient séparés. Comment vous êtes-vous amenés à souhaiter rejouer ensemble ?

Je te refais un peu l’historique : on s’était créés en 2000, et on a tourné ensemble comme des fous jusqu’en 2013. Après une dernière tournée au Québec, on a décidé de se séparer à ce moment là, et de faire nos chemins, chacun de son côté. Et puis beaucoup plus tard, vers la fin du confinement, on a eu envie de se reformer, au départ juste pour un « oneshot », une petite série de concerts juste pour le plaisir. On a fait quelques résidences et remis le groupe sur pieds, sur la base d’un florilèges de quelques unes de nos meilleures chansons. Et, en fait, on y a pris goût : on a fait de très beaux concerts, et devant le plaisir qu’on y prenait et l’accueil du public, on a décidé de faire un nouvel album pour officialiser le retour dans le « game ». C’est aussi pour nous ouvrir un peu plus les portes de tournées, vis à vis des programmateurs, qui ont souvent besoin d’un album, d’une actualité, pour envisager une programmation. C’était donc dans cette optique là. Par contre contrairement à l’époque où on avait toute une machinerie derrière de producteurs, diffuseurs, etc, on n’a plus rien de tout ça ; on bosse avec une petite asso que j’ai créée, en autoproduction complète. C’est pour ça qu’on a eu cette idée de lancer une campagne de financement participatif, pour nous aider, et ma foi, ça marche plutôt pas mal. On a déjà les fonds pour se payer une semaine de studio, et on prolonge encore un petit peu pour trouver de quoi payer le mixage, le mastering et la fabrication. Les titres sont tous déjà enregistrés ; la prise de son est faite. Il reste à mixer et masteriser.

– Opter pour l’autoproduction résulte-t-il d’une nécessité de fait ou d’un choix lié à une volonté de liberté artistique ?

Les deux. Par voie de conséquence, puisque, n’existant plus, quand on a décidé de se reformer, on repartait à zéro. On a eu une proposition d’un tourneur qui voulait travailler avec nous ; d’ailleurs on a essayer quelques mois. Et par ailleurs, on avait eu quelques déboires, par rapport au fait qu’avant, on n’était pas producteurs de nos albums, et ça a été un véritable parcours du combattant, qui d’ailleurs n’est pas terminé, pour essayer de récupérer les masters des albums pour pouvoir les refabriquer. Ça a été très compliqué. Donc on s’est dit qu’on n’allait pas rechercher toute une équipe de gens comme ça, et qu’on allait s’autoproduire. On aurait sans doute moins de budget pour l’album ; mais par contre on aurait une totale liberté, et quand l’album serait fait, on en aurait l’usufruit complètement. C’est moi qui organise le travail de tourneur. Alors c’est vrai que je n’ai pas le temps de faire cela à plein temps, aussi bien et autant que je le voudrais. Mais c’est toujours mieux que rien, et ça permet d’avoir une petite équipe, un spectacle qui coûte moins cher, et avec lequel on est plus libres. C’est très difficile de trouver des indépendants qui peuvent faire ce métier -tourneur- correctement, parce que ça représente une énorme masse de travail pour une toute petite rémunération. Je m’en sors, car je suis à la fois l’artiste et le tourneur, et au final je fais deux métiers pour une rémunération. Mais embaucher un tourneur qui se paye à la commission et peut travailler dans ces conditions pour faire tourner un groupe comme le notre, c’est compliqué.

– Avec quels membres anciens et peut-être nouveaux as-tu reformé le groupe ?

De toute façon, c’est difficile de parler des membres d’origine, parce que déjà sur les treize premières années d’existence, le groupe a changé énormément de formation. Là il y a encore deux musiciens qui changent par rapport à la dernière mouture. Des anciens membres, on a gardé le batteur, le bassiste, le saxophoniste soprano/alto ; et on a un nouveau guitariste et un nouveau saxophoniste baryton/tenor.

– Et la formation se sent-elle enrichie, aguerrie, ou étoffée de ce qu’y rapporte chaque membre, fort de son parcours individuel ?

Complètement ! Chacun a développé et précisé les goûts et les compétences qu’on avait, chacun, dans notre domaine. Tourner en solo guitare/voix pendant des années m’a permis de développer un tout autre rapport à la scène et au public. Et chacun des musiciens, individuellement, en ayant plus de temps pour monter son propre projet et s’épanouir dans les musiques qui sont les siennes, peut rapporter ces choses. Du fait de se réunir comme ça, on sent que plein de choses se sont épanouies qu’on rapporte dans le groupe ; donc le groupe prend encore plus de points qu’avant.

– Avez-vous senti, une avidité du public pour l’évènementiel, accrue par la privation due au confinement, ou plutôt qui peinait à revenir ?

On a fait le premier concert début 2022. Sur ce spectacle là, mais aussi tous les spectacles sur lesquels on travaille, quand on a pu retourner sur scène, même juste après le confinement, dans cette période un petit peu étrange où il fallait respecter les distances et consignes de sécurités, les gens étaient quand même au rendez-vous, ce qui prouve bien qu’il y avait une vraie attente. Il faut essayer de voir le positif et se dire que ça va revenir comme avant.

– De ton point de vue, écris-tu différemment pour les Vendeurs d’Enclumes pour que pour tes albums solo ?

Oui, sans doute. C’est difficile à dire, parce que c’est toujours plus ou moins le même point de départ. Mais de par le travail qu’on fait de mise en musique et d’importance qu’on donne à la musique dans le groupe, ça m’oblige à changer mes critères. Il y a des textes que j’aime, mais que je ne sélectionne pas pour les Vendeurs, parce que je sens que, musicalement, il n’y aurait pas forcément la place d’être inventifs, et d’y faire ce qu’on voudrait. Et, inversement, il y a des textes que je n’aurais pas forcément sélectionnés pour un guitare/voix, et qui vont avoir toute leur place au milieu de l’orchestration du groupe. Donc ce n’est pas radicalement différent : ça reste des chansons écrites et composées par moi. Mais il y a des choses un peu différentes dans la démarche. Et puis surtout, sur ce nouvel album, on a essayé quelque chose d’un peu différent : sur les précédents albums, c’était à 100 % moi qui écrivais et à 95 % moi qui composais ; et sur cet album j’ai composé à peine une moitié des musiques, et j’ai demandé aux musiciens de composer les musiques de certaines chansons, en partant directement du texte. Ça permet d’ouvrir des horizons musicaux ; il y a de nouvelles couleurs qui apparaissent dans notre répertoire, et c’est vachement chouette. C’est surtout le bassiste, Nicolas, et le saxophoniste, David, qui ont composé pas mal. Je leur envoie les textes, et quand un des musiciens est inspiré, il compose, et puis on travaille ensuite ensemble pour les arrangements.

Miren Funke

Liens : financement : https://www.helloasso.com/associations/loges-production/collectes/nouvel-album-vendeurs-d-enclumes

Site et facebooks :

https://loges-production.com/spectacle/vendeurs-denclumes/

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