
©NGabriel Fev2016
Dans ce Pyramid Lake, et les champs de Perséphone, renait toute l’Amérique de nos enfances rêveuses, ce grand paradis sauvage aux espaces infinis. Le souffle du vent dans les plaines du Far West était toujours chargé de rires oiseleurs, et de musiques aux sortilèges délicieusement mystérieux. C’était le temps où on se prenait volontiers pour Daniel Boone, le coureur des bois, ou un héros solitaire, l’homme des vallées perdues, chevauchant dans le soleil couchant vers un nouvel horizon. A la façon des manouches, gitans, bohémiens, l’important c’est pas le bout de la route, c’est la route.
Dans les chants de Gabriela, l’essentiel n’est pas d’avoir la traduction mot à mot, l’essentiel, c’est le voyage merveilleux, et le rêve. Oublier les pages sombres du quotidien pour se laisser séduire par le charme de ces voix et instruments en harmonies subtiles, raffinées.
Le spectacle comme l’album, génère un état d’apesanteur hypnotique, sereine, cet état de bonheur permanent, dirait Moustaki. Les voix, les instruments murmurent avec une grâce ensorceleuse des contes et poèmes musicaux qui esquissent les contours de paysages nimbés de soleils complices, de brumes amicales. On y verrait bien une biche danser avec un loup, on y voit toute la beauté du monde, et même si le monde n’est pas toujours comme ça, il le devient dans les champs de Perséphone qui sème des fleurs aux enfers. A défaut de paradis, mais on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.
Au final, on met l’album, une fois deux fois, trois fois, ça tourne, et puis,
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire.*
En scène, le spectacle est total, images en fond de scène, on voit le superbe clip d’Antoine Campo, (metteur en scène de ce spectacle) rien à ajouter.
Norbert Gabriel
*Il faut tourner la page ( Nougaro)
Et encore merci à Marilou Nézeys pour cette belle soirée, et cette belle découverte.