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Maïa Barouh « Aïda » à La Maroquinerie le 29 Novembre 2022

1 Déc

 Aïda est un terme japonais qui signifie « entre » et qui porte un concept issu de la philosophie et de la psychologie japonaises modernes. L’aïda désigne un lien latent qui structure l’espace entre deux personnes ou deux sujets et dont la vacuité a la capacité de se meubler ou, seulement, de maintenir une tension entre les deux entités qu’il relie. (Wikipédia)

Maïa Aïda (31)« J’ai grandi entre deux pays, entre deux cultures quasiment opposées, mais je ne l’ai pas vécu de façon schizophrénique. Grâce à mes parents, qui m’ont transmis l’amour de l’art, j’ai pu réconcilier les deux dans la musique et faire de ce mélange une richesse »,
La parfaite illustration en a été faite avec ce chant de marins japonais accompagné à l’accordéon, on comprend le sens du propos, enluminé par la mélodie et musicalité de l’instrument …

De ses racines japonaises et des rencontres avec des fanfares du rue qui mélangent musique théâtre dans une sorte d’happening débridé, Maïa apporte une forme d’expression extravertie avec des instruments traditionnels – la flûte traversière dont elle est une experte hors pair- et divers sons électro.

De ses racines françaises et les chansons qui racontent, et bien sûr cet art des rencontres qui est le signe Pierre Barouh, son spectacle est un opéra d’avant garde, une rhapsodie new age, qu’elle emballe en meneuse de revue, danseuse, conteuse, musicienne, dans un tempo tonique et un spectacle unique tant dans le fond que la forme.

Maïa Aïda (12)Dans les moments d’émotion, voici « Ringo » chanson dédiée à Pierre Barouh, dont la voix off raconte sa vie d’éternel promeneur, au gré des rencontres, ainsi cette façon de faire du stop et de prendre la première voiture qui s’arrête qu’elle aille vers le Sud ou vers le Nord, pour chercher l’ami qu’on ne connaît pas encore.

C’est un show total, avec des parenthèse poétiques, des séquences hybrides entre hip hop et chanson-cri, une revendication de son état « entre deux » riche mais parfois inconfortable … C’est peut-être pour cette raison que de nombreux musiciens et compositeurs sont métissés de plusieurs cultures …

Et voici le court métrage, par Sara Amie Barouh (la « petite » sœur) qui montre ce qu’est l’esprit de ce spectacle.

https://www.youtube.com/watch?v=jA_WNzG7doY

et dans celui-ci la flûte qui chante
https://youtu.be/SWJ0k9p1DCQ

extrait de Kodama

https://youtu.be/8HkiEeIZZkY?list=RDEMA4az8ykAMZ650bjgtU55Dw

Et pour quelques images de plus, photos ©NGabriel2022

Maia Aida 3 réduit montage 3 final 3841x5120

Norbert Gabriel

Histoire d’une chanson, dans les plaines du Far West.

24 Sep
ou comment Montand était aussi en partie « auteur » dans la construction de son répertoire chanson.

Version initiale (Trouvée by internet, je ne garantis pas la totale authenticité..)

Tout le long du jour sur leurs beaux chevaux Ya oh !
Bingue bongue ! bingue bongue ! ils lancent des lassos
Ils font le tour dans le soleil chaud Ya oh !
Ils s’en vont toujours sans trêve ni repos
mais quand sont parqués les grands boeufs noirs
Ah comme il est bon de se revoir

Refrain :
Dans les plaines du Far-West quand viendra la nuit
Les cow-boys dans le bivouac sont réunis
Près du feu, sous le ciel de l’Arizona
C’est la fête aux accords d’un harmonica
Et leur chant, plein d’amour et de désir
Dans le vent porte au loin des souvenirs
Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit
Les cow-boy dans le bivouac sont réunis
Ils sont de New-York ou de Chicago Ya oh !

Bingue bongue ! bingue bongue ! ou du Colorado
Ils faut les voir le jour du rodéo Ya oh !
Par les cornes saisir le plus fort taureau
Mais quand le jour tombe à l’horizon
Loin de la douceur d’une maison

Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit
Les cow-boys dans le bivouac sont réunis
Près du feu, sous le ciel de l’Arizona
C’est la fête aux accords d’un harmonica
Et leur chant, plein d’amour et de désir
Dans le vent porte au loin des souvenirs
Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit
Les cow-boys dans le bivouac sont réunis

Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit
Les cow-boys dans le bivouac sont réunis
Près du feu, sous le ciel de l’Arizona
C’est la fête aux accords d’un harmonica
Mais bientôt sous la lune aux rayons blancs
Dos à dos et fermant les yeux d’enfants

Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit
Les cow-boys dans le bivouac sont endormis

Et maintenant voici comment Montand l’a chantée, dans ses derniers shows essayez de suivre avec la version première..

 

et la version sobre 1959,

Et voici le premier enregistrement vers les années 46-47, très sensiblement différent de la version initiale c’est le moins qu’on puisse  dire..

Dans une petite discussion récente sur FaceBook, le sujet des interprètes dans la chanson a amené Montand au centre du débat, indirectement avec une vidéo dans laquelle une intro parlée intriguait les participants. Montand avait gardé cette chanson emblématique dans ses spectacles, en faisant une sorte de sketch en presqu’autodérision dans les années 80.

Mais il est peut-être bon de revenir sur la genèse de cette chanson qui montre le formidable instinct de Montand dans son approche et ses choix.

1940-41. Il est un débutant marseillais qui se cherche entre Trenet Chevalier et Fernandel, son premier nom de scène Trechenel est un condensé de son premier répertoire puisé dans celui de ces trois vedettes. Ça démarre très vite , mais il comprend immédiatement qu’il lui faut des chansons à lui. Dans ces années 40, et depuis son adolescence il est fasciné par le cinéma américain et les westerns, et il veut une chanson western. Son premier manager l’envoie rencontrer un auteur et un compositeur marseillais, qui n’ont pas grand chose à lui offrir, mais Montand sait leur raconter son univers western, l’un des deux Charles Humel est aveugle, et n’a jamais vu de western, et pourtant ils lui font cette chanson cartoon qui sera son premier succès. (Prix du disque 47)

YVES_Montand 1.jpgC’est aussi dans ce contexte que Montand casse tous les codes vestimentaires en vigueur, il avait au début une sorte de tenue très fantaisie, en rapport avec son répertoire, mais à cause d’une interpellation moqueuse d’un titi marseillais il change tout, plus de veste à carreaux,  ni cravate, il garde la chemise et le pantalon sombre, marron, en quelque sorte l’équivalent de la petite robe noire de Piaf, qu’il ne connait pas encore. En quelques mois, le débutant a compris comment il va se faire un répertoire, et trouvé la tenue de scène qu’il gardera pour les grandes années music-hall 45-60. Décisions personnelles sans aucun conseiller.

Edith Piaf lui fera passer quelques étapes avec la suggestion d’oublier le répertoire américain, et en facilitant le contact avec d’autres auteurs. Dont Prévert. Et la rencontre avec Prévert est aussi symptomatique de la vista de Montand en matière de chanson. Prévert va lui présenter une chanson qu’il pense faite pour lui « la chanson des cireurs de souliers » il avait demandé à Henri Crolla de faire une musique sur ce texte assez acrobatique, et Crolla a composé une musique jazzy tout aussi acrobatique, Montand découvre cette chanson avec enthousiasme, et bien que très impressionné par Prévert, il n’hésite pas à suggérer une modification de la fin de la chanson*, que Prévert accepte volontiers. Montand fera souvent des propositions, que les auteurs acceptent, car il a un sens inné de la chanson, et de son impact. Comme avec « Du soleil plein la tête » en modifiant l’ordre des strophes. Ou « Les feuilles mortes » .. Et parfois en suggérant quelque chose de totalement inattendu, Barbara dit sans musique, ou en demandant de faire une chanson du texte de Gébé  (Casse-tête…) Parfois, il a eu besoin de s’appuyer sur les conseils de Simone, de Bobby  Castella, ou de Crolla (qui a insisté avec succès pour « Mon pote le gitan ») mais globalement ses choix étaient justes.

 

Montand jongle.jpgMontand a poussé très loin le soin de mettre en scène ses chansons, certaines demandaient un travail de mise au point d’une exigence extrême, des heures de travail pour le coup de cymbale dans « Battling Joe » des heures de travail pour les mouvements de danse, ou une jonglerie….

Le débat avait été initié par une observation sur Johnny Hallyday, interprète, pour arriver à Montand, et en conclusion, une réflexion récente de Johnny qui resitue très bien ce qu’ils ont été l’un et l’autre, comprend qui peut,

 Une chanson est une bonne chanson quand on ne se force pas à la chanter. Je me suis beaucoup forcé. 

 

Norbert Gabriel

 

 * La chanson des cireurs des souliers  devient « Les cireurs de souliers de Broadway » et  la fin suggérée par Montand est très différente de l’originale. Cette chanson ayant été déposée dans la version Montand, on ne connait donc pas la fin avec la musique qui l’accompagnait, les archives de Crolla ayant disparu… C’est aussi une suggestion de Montand à Pierre Barouh qui a donné la version connue de « à bicyclette » ,  enregistrée sous le titre « La bicyclette »  en raison de l’antériorité de la chanson de Bourvil. Mais ceci est une autre histoire..

 

 

Cabaret Barouh …

2 Avr

Il me semble entendre la voix de Pierre Barouh qui murmure, les rendez vous d’ailleurs, c’est tout-à-fait ce qui me plait pour prolonger l’art des rencontres…

Et puis si Pierre est ailleurs il y aura son pianiste, Pierre-François Blanchard, qu’on voit ici dans ses oeuvres… Tout est précisé ci-dessous, on réserve et on y va.

Norbert Gabriel

Sarclo a ses règles, bonus final..

17 Sep

Après la série qui vient de se terminer avec 7 publications quotidiennes du 11 septembre au 17 septembre, terminons par un bonus qui ajoute quelques points de vue complémentaires…

Ce que disait Moustaki, (Questions à la chanson)

Un aphone inculte, par sa seule sensibilité et son lyrisme naturel peut émouvoir. Mieux que la voix ou le cerveau des plus cultivés

 

Suite et fin des discussions FB.

Pierre Delorme : Après les règles et contre-ordre de Sarcloret, puis le point de vue de Guy Béart sur les « grandes chansons », voici celui d’ Alain Souchon:
« Les chansons ne sont pas faites pour être lues, mais écoutées. Distraitement. C’est la musique qui peut accrocher l’oreille et faire entendre les paroles. Les paroles sont derrière, en second plan.
On peut en lisant s’apercevoir que les chansons disent toujours les mêmes choses : que l’amour est difficile, que le temps passe vite, que ce qui est passé est enjolivé, que le monde est mal fait. Tout cela peut être dit de manière provocante, poétique, niaise ou neutre, c’est selon la personnalité de l’auteur
 » (Préface de «C’est déjà tout ça », Ed. Point virgule 1993)

Gilbert Laffaille Bien sûr, écoutées avant tout. Mais pour les jouer il faut bien pouvoir lire les paroles et la musique. Et quand il s’agit d’un auteur qu’on apprécie on a plaisir à voir réunis ses textes dans un livre, au format plus agréable que le livret d’un CD.

Pierre Delorme Ce qui me semble intéressant dans son point de vue est le caractère secondaire qu’il donne aux paroles (qui disent toujours les mêmes choses). C’est une manière de voir.

Marc Servera Aznavour dit que la musique est ce qui fait venir les gens, le texte ce qui les fait rester. Ça relativise un peu le « second plan » de Souchon.
Ce qui est sûr est qu’il est des tubes sans texte, aucun sans mélodie, ce qui tend à démontrer l’importance clé de la musique. Elle est un peu la locomotive sans laquelle les wagons chargés des mots les plus beaux peinent à rejoindre leurs destinataires.

Gilbert Laffaille C’est un peu une coquetterie il me semble. Lapointe, Caussimon, Ferré, Leclerc, Dylan, Annegarn et Desjardins ne disent pas les mêmes choses et pas de la même façon.

Pierre Delorme Oui, une coquetterie, sans doute, mais Brassens aussi expliquait que les gens venaient à ses textes grâce à la musique. C’est un peu la même chose, je crois, que veut dire Souchon. Toute une génération de chanteurs dits « à texte » a d’ailleurs tout misé sur les qualités des paroles, en négligeant trop la musique, ce qui est, à mon avis, une des raisons qui ont fait qu’ils n’ont pas rencontré le grand public et le succès.

Gilbert Laffaille Je suis d’accord. Les paroles, la mélodie mais aussi tout ce qu’il y a autour: l’arrangement, le propos, le style, l’âge, l’allure, l’adéquation à une époque, le son, l’air du temps, les médias etc. Brassens en son temps était bienvenu, Dylan aussi.

Gilbert Laffaille Bienvenus dans le sens où ils ont mis un bon coup de pied dans la fourmilière et fait scandale en leur temps.

Pierre Delorme Il semblerait qu’aujourd’hui le « personnage » soit largement aussi important (voire plus) que les paroles et la musique.

Pierre Delorme J’ai entendu « M » dire qu’il avait commencé par travailler son « look » avant d’avoir écrit ses chansons. 🙂

Gilbert Laffaille Oui l’apparence et le son. Ce qui n’empêche pas M d’être un excellent guitariste !

Pierre Delorme Tout dépend de ce qu’on appelle un excellent guitariste. 🙂

Gilbert Laffaille Dans son genre pop-rock je trouve qu’il est bon.

Sarclo Ret Souchon a une plume splendide, et il la joue modeste. Il veut déléguer le beau rôle à Voulzy… Bien sûr que chacun fait l’un et l’autre le mieux qu’il peut. Chez Souchon, on a l’impression qu’il cache des chansons dans de la variété parce qu’il sait que les médias n’aiment pas la chanson. Pour ma part si j’ai baratiné sur le textes, on aura compris que c’était parce que mes musiques n’ont aucun intérêt…

Pierre Delorme Le problème des musiques en chanson n’est pas forcément l’intérêt mais plutôt la cohérence avec le texte . De toute façon, les auteurs-compositeurs qui peuvent se targuer de composer des choses vraiment intéressantes se comptent, à mon avis, sur les doigts d’une main.

Sarclo Ret Oui.
Des bouts de textes comme ceux de Béart ou Souchon… C’est chouette ! Est-ce qu’il y en a beaucoup d’autre? Ça mériterait d’être rassemblé.

Pierre Delorme Je ne sais pas, ça doit se trouver en cherchant bien… 🙂

Pierre Delorme Il y a aussi cette courte phrase de Brassens, qui à mon avis dit pas mal de choses :  » «Même si on écrit des conneries, il faut poser les trois mots qu’il faut sur les trois notes qu’il faut. C’est un don. Les plus grands poètes ne l’ont pas forcément. »

 

Et pour terminer,   Pierre Barouh (citant Cocteau)

Qui sait écrire ? C’est se battre avec l’encre pour tâcher de se faire entendre.
Ou bien l’on soigne trop sa besogne ou bien on ne la soigne pas assez. Rarement on trouve l’entre-deux qui boite avec grâce.

 

Le Blog du Doigt dans l’Oeil

Pierre Barouh, le documentaire…

26 Avr

 

 

Photos ©NGabriel, à l’Européen 2015

Très belle réalisation, comme si vous faisiez une promenade avec Pierre Barouh qui vous emmène dans ses mondes, avec ce que dit Aurélien Merle, au sujet de Barouh, le talent d’être un ami tout de suite.   On ne saurait mieux résumer l’homme.

Pour sa vie, ce qu’il en dit, c’est comme le parcours d’une rivière, elle va à la mer par des chemins de hasard et de rencontres qui infléchissent son cours, et ça va, ça vient,  saravah toujours, même les années où on a envie de ne rien faire…

Une autre phrase résume très bien son approche de la vie, quand il décrit le Japon, les pieds dans les racines et la tête dans le 22 ème siècle… C’est aussi ça, Pierre Barouh, un éternel orpailleur émerveillé…  Que vous le connaissez bien, ou peu, ce documentaire est sans doute la plus belle invitation à le retrouver, à lire ou lire « les rivières souterraines« ,  à voir ou revoir « ça va ça vient« , à réécouter les albums compilations des années Saravah, et cet art unique,  la chanson pour  exprimer des sentiments très complexes avec des mots très simples…  Démonstration entre autres, avec « à  bicyclette » (la bicyclette sur le dépot Sacem) sur l’importance de la place d’un mot… Vous entrerez comme un ami invité, en Vendée, à la Contrescarpe, sur le scooter de Pierre, ou la barque de l’oncle Léon, sur les chemins d’Hilaire Rocher… avec les chiens les chats, les paons, ne manquent que les poissons apprivoisés…

Pour la suite, voici le communiqué officiel,

Lundi 15 mai 2017 dans QUI SOMMES-NOUS ?

 Pierre Barouh, l’art des rencontres…

Pierre Barouh, grand auteur-compositeur-interprète français nous a quitté en décembre dernier. France 3 lui rend hommage et vous propose de découvrir le portrait de cet artiste dans un documentaire inédit diffusé prochainement sur notre antenne.
Résumé : Pierre Barouh est l’auteur de très nombreuses chansons mais c’est avec celle du film de Claude Lelouch « Un homme et une femme » qu’il accède à la notoriété. Le film le suit en Vendée où, petit enfant juif, il fut caché pendant la guerre. Le bocage vendéen fut aussi pour lui une source d’inspiration pour des chansons comme « La bicyclette » ou « Les ronds dans l’eau ». Nous le suivons jusqu’à Tokyo, un autre de ses ports d’attache, c’est l’anniversaire  des  50 ans de son label, Saravah. Pierre nous confie ses archives filmées, nous raconte Higelin et Fontaine à leurs débuts, Jean-Roger Caussimon, et bien d’autres…

 

Un documentaire à découvrir le lundi 15 mai 2017

après le Grand Soir 3 dans Qui Sommes-nous ?

sur France 3 Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Normandie.

Pour les autres régions, il y  a l’accès par le web…  En direct ou en replay… à vous de voir…

Titre : Pierre Barouh, L’art des rencontres  51′
Genre : documentaire
Fiche Technique : Ecrit et réalisé par Marie-Laure Désidéri et Christian Argentino Coproduction LA HUIT / 24 images / Saravah / France Télévisions – France 3 Pays de la Loire avec la participation de la SACEM et le soutien de la région des Pays de la Loire.
Semaine Diffusion : 20   Date Diffusion : 2017/05/15
Last but not least, il n’est pas envisageable qu’un DVD de ce doc ne soit pas proposé dans quelques mois.
Norbert Gabriel

 

Saravah du dimanche

8 Jan

S’il y a une chanson qui s’impose aujourd’hui c’est bien celle-là …

Les filles du dimanche

(Auteur et compositeur Pierre Barouh)

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Et on peut leur offrir ce coquelicot, qui va aussi bien aux filles de toutes les couleurs ( Le coquelicot est d’Eric Guilleton*)

A noter qu’en attrapant ces chansons sur youtube, on peut entendre que les assemblages avec celles qui suivent sont des choix qui pourraient être personnels, effet Pollen qui s’est répandu et rassemble par delà le temps et l’espace ?

Aujourd’hui, Je suis ce que je suis

Nous sommes qui nous sommes

Et tout ça, c’est la somme

Du pollen dont on s’est nourri.

Et voici ce que fut le pollen qui a nourri Pierre Barouh

Norbert Gabriel

*extrait de « Mes dessins du dimanche »  aux Editions Vox Scriba. Textes et dessins d’Eric Guilleton.

Saravah du samedi

7 Jan

C’était un temps de cinéma en habits du dimanche que l’on mettait le sam’di soir, pour des soirées de fête hebdomadaire.

le-p-tit-cine-20110530214907Avec une séance au p’tit ciné, pour un grand spectacle de gala, pour quelques sous, on avait les actualités, un documentaire, un dessin animé, un entr’acte, bonbons-esquimaux-chocolats, et le grand film. C’est ainsi que « les enfants du paradis » ont ouvert à Pierrot les portes de l’infini.

Dans le p’tit ciné de Levallois, Prévert comme un phare, Arletty et ses amoureux, Charlot et ses fantaisies humanistes, Gary Cooper et son Colt justicier, Pierrot de Vendée découvrait la magie des images.

Ensuite c’est la vie saravah, ça va ça vient, une histoire belle comme un film de Capra, un film où les anges peuvent avoir l’allure de Clarence Odbody ange de deuxième classe, plus près de Michel Simon que de Gérard Philipe, mais,

T’es grand t’es p’tit,  t’es beau t’es moche,

T’as dans la tête c’qui manque dans tes poches...

(…)

 J’ai tout l’univers  Comme un livre ouvert,

Ma pensée prolifère sur aujourd’hui, demain, hier...

Et dans ce scénario, Clarence était déjà un personnage de  La maison accepte l’échec,  et il y a toujours pour les Clarence un cabaret de la deuxième chance… Ou la troisième…

Quand l’élastique de la mémoire joue tout seul au yoyo dans le noir… on se fait son p’tit ciné intérieur, on rejoue l’histoire, et sur l’écran noir d’un sommeil  rêveur,  dansent quelques mots joueurs,

Qu’un matin sur sa palette un doux soleil farceur

Invente une autre couleur

et on refait le tour de la terre, avec des danses des rires et des chansons…

C’est dans ce p’tit ciné qu’on termine ce saravah du samedi, avec Cab, the old man et Betty, en moins de 7 mn, un de ces moments cultes du cinéma américain quand il réunit, la musique, la fantaisie la plus débridée, des personnages de légende, venez rêver… LA ! Venez flaner… LA ! Venez jouer… LA !

 

Norbert Gabriel

Saravah du vendredi

6 Jan

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Photo©Norbert Gabriel 2015

Pour qu’un souvenir ami

Garde dans son tamis

Le bleu de nos nostalgies

Pour que la mémoire du vent

Retienne nos chansons,

Amis recommençons…

Peut-être qu’avec le temps, les chagrins s’apprivoisent, qu’on les caresse comme des cicatrices familières, presqu’amicales, je dis bien peut-être… Mais,

La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.*

Dans sa vie de promeneur, orpailleur de rencontres qui deviennent des soleils, la barque de l’oncle Léon fut une goélette qui a emmené Pierrot de Vendée vers des pays imaginaires qui se sont concrétisés, le temps d’une vie au long cours… comme une belle rhapsodie bohémienne portée par les rêves devenus réalités. Avec les rires et les chansons, c’est un grand film fait d’un patchwork de courts métrages de 3/4 mn, et le tout compose une symphonie poétique et populaire, noble et chaleureuse.

Et dans le kaléïdoscope de ses souvenirs, pas de mauvais faux pas, un parcours toujours guidé par ce regard sur les autres selon ce proverbe iranien, 

La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde.

Et ses regards se sont posés sur presque, je dis bien presque, tous les paysages humains.

Il y a quelques mois, Pierre Barouh esquissait Amour des mots, extrait… (comprend qui peut et connait bien son PierreBarouh…)

Et pour toujours dans mon pré vert

Les feuilles mortes narguent l’hiver

Elles réchauffent la passion

Des mots qu’on offre à nos chansons…***

Ça n’a aucun rapport, mais bon, allons-y pour la Chanson pour Teddy… Aucun rapport ? Quoi que …

Et au final, Si j’avais su que je l’aimais tant je l’aurais aimé davantage …****

Norbert Gabriel

* Paul Eluard (Merci à mademoiselle Céline Faucher de Montréal)

** Pierre Soulages

*** PierreBarouh

**** Frédéric Dard

Saravah du jeudi…

5 Jan

pierre-barouh-18-mai-duo-aaHier mercredi, ce fut une illustration de la vertu des impondérables, Pierre Barouh a toujours été disponible aux rencontres les plus inattendues, et aux promenades impromptues…. Il n’aimait pas tellement les plannings rigoureux comme des carcans, et il a peut-être été surpris par la dernière semaine de décembre. Toutefois, Claude Lelouch a rappelé qu’il avait bien précisé qu’il ne tenait pas à « une fin de moi difficile ». Et après le passage obligé au cimetière Montmartre, RDV au Ciné 13, où Maïa a raconté que sa « fin de moi » était bien dans la ligne de sa vie, une sortie qu’on aurait dit écrite par Prévert, ou Pierre Etaix, poétiquement et joliment drôle. Au Kabaret, il y avait une porte dérobée, celle qui s’ouvre sur une route infinie, le rêve de tout promeneur infatigable. On ne va pas faire l’inventaire des présents, réels ou de cœur, ça n’a pas d’importance, mais on peut partager en images ce qui s’est passé au Ciné 13, entre 16 et 18 h, en commençant par un salut Saravah très intergénérationnel.

Photos©NGabriel 2017

Photos©NGabriel 2017

Il trainait dans l’air comme un écho de l’âme des poètes, qui ne disparaissent jamais tant que leurs chansons courent les rues. Un refrain familier dans la mémoire et les cœurs, un tatouage indélébile bleu myosotis et

Dans notre ronde, qu’ainsi le monde

ressemble à cette soirée-là,

Pensée naïve, Quoi qu’il arrive,

Ensemble on recommencera l’année prochaine.

Et pour quelques images de plus, ils étaient là avec leurs rires et leurs chansons,

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Deuxième tableau

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Parfois rien ne finit, tout se prolonge, la vertu des impondérables peut devenir un titre de film, et l’année prochaine, le 23 décembre, on chantera comme pour un anniversaire, une samba sans tristesse, avec une certaine allégresse…

Alors que toutes détresses
Me touchent et m’oppressent
Un vent d’allégresse
Parfois m’entoure
Insoutenable et légère
Etrange étrangère
Diva passagère
Du point du jour
Elle vient d’un infini
Impalpable alchimie
D’une enfance au-delà
Elle me touche du doigt
La spirale du temps
M’offre tous ses printemps
Et me laisse attendant
Qu’elle réapparaisse l’allégresse…
L’Allégresse…

Norbert Gabriel


 

Saravah du mercredi

4 Jan

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Quelques mots de Pierre Barouh sur ce manque habité qui va devenir quelque chose de quotidien…

Saudade… Ce manque habité… Saravah Pierre…

Et si le cœur vous en dit, c’est suivi par Le courage d’aimer et Vivre … 

 

Plus quelques autres chansons…

C’est la passion c’est le délire, c’est le bleu de notre jeunesse c’est ce qui me survivra..  à l’ombre de nous….

 

Norbert Gabriel