Ce qu’on entend dans les chansons…

20 Oct

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Serge Hureau et Olivier Hussenet ont publié très récemment ce qui est une sorte de bréviaire élémentaire de la chanson française, de ce qui la constitue, avec un décryptage érudit et savoureux de ce qui se cache sous quelques uns de nos standards du répertoire.

Mais c’est dans les 30 ou 40 premières pages que le novice va trouver de quoi se faire une bonne base de culture chanson, et pour les amateurs confirmés, il y a surtout de quoi s’armer d’arguments très étayés quand on discute, ou dispute de cet art mineur, populaire, variette, commercial, et autres qualificatifs à tendance péjorative.

  • La chanson est-elle un art mineur ?
  • La chanson engagée s’est engagée quand ?
  • Un interprète est-il un créateur ?

Vous trouverez les réponses dans une synthèse claire et concise, précise et documentée, si d’aventure dans un diner en ville, la chanson, cette œuvre d’art en miniature, vient allumer le feu d’une chicaya façon Béart-Gainsbourg dans Apostrophes, et il y a de quoi en remontrer aux affirmations péremptoires du beau Serge, un peu à l’Ouest ce soir-là.

Les lignes sur l’initiation aux arts dits majeurs mettent en perspective quelques idées reçues, et au final, il s’avère que la génération spontanée n’existe pas en art, majeur ou mineur.

Avec le décryptage de berceuses, de standards, de tubes, (sous le creux apparent, qu’il y a-t-il dans le tube ?) les plus innocentes de nos chansons d’enfance recèlent quelques surprises dont vous vous régalerez. Et que vous chanterez à vos enfants avec un sourire intérieur car tout n’est pas bon à expliquer aux bambinos… Quoi que …

Un détail à éclaircir, il est souvent crédité à Nicole Louvier d’être la première ACI, en 1953, mais quid de la lyonnaise Mick Micheyl ? Qui a écrit et interprété « Un gamin d’Paris » en 1951 et qui a gagné le concours de l’ABC à Paris en 1949 avec une chanson, Le Marchand de Poésie, dont elle est auteur et compositeur. Ceci est une autre histoire, pour un autre jour*.

C’est dans la collection Points « Le goût des mots » dirigée par Philippe Delerm qu’est publié cet indispensable pour votre bibliothèque.

Norbert Gabriel

*21 Octobre 12h :  précision d’Hélène Hazera, « Nicole Louvier est la première à faire un spectacle uniquement avec ses chansons.

Voir dans les commentaires les précisions de Daniel Pantchenko.

Pour mémoire, un autre livre récent sur le sujet, autres aspects de la question, « Qui veut la peau de la chanson française?« 

C’est là, clic sur la couverture.qui veut la p

2 Réponses to “Ce qu’on entend dans les chansons…”

  1. Danièle Sala octobre 21, 2016 à 18 h 03 min #

    Un livre fort intéressant en effet . Pour les premières femmes ACI, je pense aussi à une cousine de La Belle Province, La Bolduc , chanteuse francophone, qui a eu un énorme succès populaire au début du XX ème siècle . Sinon, aux questions posées, je répondrais que la chanson est un art majeur, qu’elle a toujours été engagéee pour les chanteurs engagés, et qu’un interprète peut être un créateur, en donnant une autre couleur musicale, vocale, gestuelle à une chanson . Bon, encore un livre à lire !

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  2. leblogdudoigtdansloeil octobre 21, 2016 à 21 h 14 min #

    Mon cher Norbert,

    Je suis beaucoup trop jeune pour avoir enquêté perso à cette époque, mais voici en pièce jointe un extrait du Cabaret “rive Gauche” / De la Rose rouge au Bateau ivre (1946-1974) de Gilles Schlesser (l’Archipel, octobre 2006) qui apporte des éléments. Peut-être les as-tu déjà.

    A priori, Nicole Louvier était une des toutes premières en France, et à s’accompagner à la guitare. Mick Micheyl a commencé comme ACI, mais pour Un gamin de Paris, la musique est d’Adrien Marès, accordéoniste et saxophoniste dans l’orchestre de Ray Ventura.

    Bien à toi


    Daniel Pantchenko

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