Le cas Erwan Larher, auteur

23 Mai

Titre : « Le 1 et le 3 », par Hum Toks / E.5131 / Eric SABA

Sous-titres possibles :

– 2 romans, 1 chronique…

– Erwan Larher, membre de la tribu…

– Comment parler de soi, de lui et d’autre chose ?

– Chronique ni tête…

©Dorothy-Shoes

©Dorothy-Shoes

 ///

Roman n°1

Qu’avez-vous fait de moi ? : un mec qui imagine sa vie, les nanas, quand il sera riche et qui commence par essayer de… trouver un emploi… La suite ? Il s’interroge. Et il a raison. Parce que le pauvre gars ne saisit pas tout. Et pourtant, autour de lui, il s’en passe des choses…

Roman n°3

L’abandon du mâle en milieu hostile : un mec insipide qui sort avec la fille la moins insipide qui soit, qui voit sa vie défiler, thuriféraire, et qui s’interroge… quand tout est fini. Alors, on recommence.

.
///

Hum, hum… On adopte le style d’Erwan Larher assez vite : efficace, jeu sur le mot, la structure, le renversement des points de vue, contre-pied, raquette de squash à la main, recherche du terme hétéroclite… Put one coin ! Erwan prend à cœur son rôle de narrateur, caresse, en apparence et dans le sens du poil, le lecteur en se jouant de lui, car au bout : la surprise. Il n’envisage pas l’écriture sans la surprise, le jeu, le plaisir. Et le petit plus dont il est question tout de suite.

2 lettres pour commencer : EL

Cher Erwan,

En écrivant L’abandon du mâle en milieu hostile, ton troisième roman, tu t’inscris dans un mode qui ne plaira pas à tous : manipulation, paranoïa, complot ? Il faut être un peu au clair avec soi-même et avec le monde pour s’engager sur cette voie. Tu me feras remarquer que ton premier récit Qu’avez-vous fait de moi ?, déjà, respectait, à la ligne, le manifeste originel du « parfait parano(e) ». Tu me parleras alors de ton deuxième roman et je t’arrêterai bien vite pour te dire « laisse-moi la surprise, je ne l’ai pas encore lu ». Concernant ce premier roman et ce dernier en date, que dire ? Ils m’ont plu.

Cher lecteur, quelques rappels concernant la manipulation, la paranoïa, le complot…

Faire sa Cassandre n’a rien de plaisant. Pourtant « les parano(e)s ! » finissent par adopter le terme qu’on leur colle. Ce terme qui devient doux comme une deuxième peau, ils en redéfinissent le sens, finissent par le porter comme un gonfanon et à fabriquer, avec leurs congénères, une petite tribu répondant au nom de « Salut les parano(e)s ! ». Ainsi, autour de la table, les regards échangés permettent aux parano(e)s en tous genres de se repérer les uns, les autres. Ils finissent par former un groupe, une entité, une carapace fraîche : le groupe débile, indélébile, de ceux qui annoncent… et la stratégie est simple : il s’agit de jouer sur le mot, le sens, la situation et de tout renverser… (en commençant par la définition, pour finir peut-être… par la table). Erwan, lui, écrit des romans.

©Dorothy-Shoes

©Dorothy-Shoes

///

Erwan, puisque c’est de toi qu’il s’agit

Cher lecteur de Leblogdudoigtdansloeil (NB : c’est pas moi qui ai choisi le nom du webzine…),

C’est le deuxième auteur que je chronique ici. Le premier, Sébastien Ayreault, pour son très beau Loin du monde. Le second, Erwan Larher.

Ces deux-là se sont peut-être croisés, cette année, lors du Salon du Livre de Saumur, au cours duquel Erwan a gagné le « Prix Claude Chabrol ». Depuis, il a raflé d’autres prix et son roman L’abandon du mâle en milieu hostile se retrouve en haut des conseils de lecture pour l’été qui vient (à petits pas…). On parlerait, se murmure-t-il, d’une adaptation pour le cinéma…

©Sandra Reinflet

©Sandra Reinflet

///

L’univers

Que puis-je dire de ses « héros » ? Des quidams. Et ce regard porté sur la société… ? Il dit « cynique », je dis « désabusé ». Le personnage principal… ? Il dit « couillon », je dis « naïf ». On peut cumuler les deux. Un héros, anti-héros, héros malgré lui de son plein gré, qui ne se retrouve jamais du bon côté de la barrière. Les filles… ? No comment. Si : un problème. Le blé… ? No comment. Si : un miroir aux alouettes, bien présent. Le rapport à la hiérarchie… ? No comment. Si : des dieux, des maîtres… des manipulations, des machinations. La politique… ? No comment… Ou plutôt, tant à dire… Le narrateur… ? Malin. Malin, joueur, coquin. Joueur et généreux. Un narrateur qui offre moult plaisirs : rebondissements, retournements, éclaircissements, tourneboulements. Un narrateur qui aime les mots, je veux dire par là : le son, le sens et le vocabulaire qui fait un pas de côté (ex : « alacrité »…). Un narrateur qui aime la structure, l’agencement, l’organisation de l’histoire offerte, les références : Metal Urbain, The Cure, Le Clézio, Echenoz ou la finale Noah-Wilander. Sans tout cela… point de plaisir. On l’a déjà dit.

Le personnage mâle, « le couillon », chez Erwan Larher, est toujours un peu paumé. C’est lorsqu’il imagine qu’il commence à saisir deux ou trois choses qu’il est au plus loin de la compréhension du monde ou de son environnement proche.

romans_larher

Mise à jour (mars 2016) : oui, le 2 et le 4 existent… une chronique bientôt.
Et le 5, à venir (avril 2016).

.
///

Machination

Le narrateur offre le point de vue d’un personnage, une représentation erronée, déformée de la société, du réel… images et illusions. Erwan met en scène (pensons qu’il a écrit pour le théâtre aussi) l’oubli, l’aveuglement, devant le paraître, une cécité collective qui ne concerne pas que le personnage principal, l’impossibilité de saisir ce monde qui NOUS entoure, qui donne à voir, multiplie les écrans et les informations… pour mieux tromper… ?

Tiroir supplémentaire à cette présentation bien commode : Erwan joue, fabrique ce jeu des illusions, des ombres, des apparences, des flagrants mensonges… Il se joue aussi de toi (moi), lecteur, et, dessillé (initié), tu y trouveras du plaisir.

©Dorothy-Shoes

©Dorothy-Shoes

///

Et puis ?

On avance dans ses récits et l’on se dit qu’Erwan Larher a décidément beaucoup d’imagination, que tout est inventé. On n’est plus sûr de rien… Qui écrit, qui contrôle… ? C’est le mystère de l’écriture. L’écrivain, dingue de fables et de fantasmagories peut TOUT transformer en récit.

Qu’avez-vous fait de moi ?

J’ai pensé au Magnifique, le film avec Belmondo. J’en ai profité pour comprendre le titre.

L’abandon du mâle en milieu hostile

J’ai pensé à THX1138, au futur qui nous attend… Et je me suis dit : « Ils sont très forts ! Mais qu’ont-ils fait de lui ? ».

Pour finir

Erwan, c’est le genre de gars à te mettre en scène des négociations qui se dérouleraient loin des yeux et des oreilles des peuples européens et américains, entre l’UE et les USA pour construire un Grand Marché Transatlantique. C’est le genre de gars qui n’hésiterait pas à pousser le bouchon un peu loin… à essayer de te faire croire que les USA ont mis sur écoute le moindre bureau de la Commission Européenne. N’importe quoi !

Erwan… t’es un parano(e), ou quoi !???

Par Hum Toks / E.5131 / Eric SABA
Le 2 juillet 2013.

©Sandra Reinflet

©Sandra Reinflet

///

Chronique des romans 2 et 4 d’Erwan :
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/04/09/le-cas-erwan-larher-auteur-2/

Chronique du roman n°5 d’Erwan :
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2016/05/08/marguerite-naime-pas-ses-fesses/

le blog d’Erwan Larher : http://www.erwanlarher.com/

le site de Dorothy-Shoes : http://dorothy-shoes.com/

///

 

NDLR:  Pour le nom de ce Blog collectif, voir dans la page «  Qui nous sommes »  les tenants et aboutissants ..

5 Réponses vers “Le cas Erwan Larher, auteur”

  1. Hum Toks juillet 3, 2013 à 6 h 51 min #

    A reblogué ceci sur Salut les Parano(e)s ! and commented:
    /// dans la série « Salut les Parano(e)s ! », une chronique de(ux) romans… ///

    J’aime

Trackbacks/Pingbacks

  1. …un peu de our house… | Alfee Compagnie - mars 29, 2015

    […] c’est par ici : Le cas Erwan Larher… […]

    J’aime

  2. …un peu de maison(s) | Alfee Compagnie - novembre 22, 2015

    […] les copains (et là dans la maison d’alfée, ce soir, je t’en parlerai d’un surtout) ils nous inquiètent, nous font faire des rides au front, au coin de l’oeil aussi, un peu de […]

    J’aime

  3. « Marguerite n’aime pas ses fesses … | «leblogdudoigtdansloeil - mai 8, 2016

    […] ***La chronique des romans 1 et 3 d’Erwan, sur Leblogdudoigtdansloeil… […]

    J’aime

  4. Le cas Erwan Larher, auteur (2) | leblogdudoigtdansloeil - avril 9, 2017

    […] Chroniques romans n°1 et 3 de Erwan : https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2013/07/02/le-cas-erwan-larher-auteur/ […]

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :