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Yves Duteil (Deuxième volet)

27 Mai

 

Fin Novembre 2007, l’entretien avec Yves Duteil s’était terminé sur une réflexion concernant l’avenir des métiers du spectacle. C’est ce sujet que nous reprenons avec Yves Duteil, début Décembre 2007. En revenant sur les aspects de la mutation du métier qui l’a concerné directement pour son nouvel album, et le spectacle qui en a découlé, puis dans l’évolution, la transformation des métiers artistiques face aux nouveaux médias, aux nouveaux supports, et la diffusion de la musique. L’ensemble de cet entretien est particulièrement riche, car Yves Duteil a un parcours unique tant dans sa vie d’artiste que dans sa vie de citoyen. Une première partie de sa carrière est classique, il la vit dans les structures conventionnelles du métier, ensuite, il devient autonome, à la fois par les circonstances et les choix personnels, avec Noëlle, c’est la totale indépendance, s’autoproduire, maîtriser l’édition, c’est un pari, surtout quand on part de très haut. Donc Noëlle et Yves Duteil avancent depuis 1981 en totale liberté, pas en toute facilité, je pense à une phrase du livre de Kersauzon « la liberté, c’est choisir ses contraintes et s’y tenir » tout-à-fait en situation… Par ailleurs, quelques années plus tard, Yves Duteil est élu maire du village où il habite, il l’est toujours. Cette précision est importante parce que dans la réflexion sur son métier d’artiste, et sur les problèmes d’ensemble qui concernent ce métier, son action de citoyen impliqué dans la cité, pourrait-on dire, en élargissant la cité au pays entier, et à l’Europe, a étendu le champ des perspectives bien au-delà de son cas personnel d’auteur-compositeur-interprète. Avec l’expérience de 40 ans de métier, la connaissance approfondie des rouages économiques et des contraintes qui y sont attachées depuis sa déclaration d’indépendance en 1981, après avoir traversé des périodes contrastées de succès puis de non médiatisation, Duteil a un regard panoramique sur ce qui concerne l’univers de la création et de la musique.

Et dans cette période chaotique où des mutations profondes sont à venir, il est parfois compliqué de se faire une idée à peu près objective quand on aborde un sujet où l’artistique est imbriqué dans l’économique et le technique avec des enjeux dont on ne perçoit pas toujours l’importance (la problématique de la dématérialisation de la musique, par exemple.)

Cet entretien s’avérant particulièrement fourni, et documenté, pas question d’en faire un digest réducteur, il sera donc publié en deux épisodes, le premier sur les évolutions du métier, avec l’expérience d’Yves Duteil et la remise à plat pour le dernier album, et l’évolution du métier en général, et le mois prochain, l’ensemble téléchargement légal ou non, les lois y afférent, les droits d’auteurs dans l’environnement global.

Et dans le métier, il y a Abacaba (voir numéro 19 pdf)

« Abacaba… avec Danièle Molko, on se connaît depuis plus de 40 ans, et la première fois, on s’est vus pour des raisons hors métier, elle reprenait un appartement que je laissais, après nous nous sommes croisés souvent, quand elle travaillait avec Jean-Louis Foulquier, quand j’ai été chargé de mission chanson, pour les semaines de la chanson, aux Francos, on s’est croisés souvent sans se connaître vraiment, et l’occasion qui nous a été donnée de nous connaître, c’est Michel Fugain, à travers la lettre écrite relative au disque qu’il voulait faire en feu d’artifice de fin de carrière, (ce n’est pas le cas), et il est venu ici, on a discuté, j’ai fait la chanson, « Bravo et merci », inspirée par ce qu’il avait écrit sur sa lettre, et c’est Danièle Molko qui a assuré la production exécutive de cet album. Donc on a été en contact sous un angle différent, on l’a vue travailler, on l’a beaucoup appréciée, (Noëlle et moi) et à ce moment on sortait d’expériences de collaborations plus ou moins heureuses, avec des gens avec qui on était en phase de sortie ; et on avait envie de travailler à l’ancienne avec un respect pour les artistes, avec une droiture qu’on a pu constater dans toutes les démarches autour de la réalisation de l’album, et on s’est rapprochés, on s’est bien sentis et on a envisagé de travailler ensemble sans définir vraiment un profil, on verra bien , et ça s’est construit peu à peu, et c’est comme ça qu’on a commencé à travailler ensemble. Du coup on fonctionne de façon modulaire, on a rassemblé autour d’une idée artisanale une équipe Abacaba, (Danièle Molko et Catherine Huberty) qui joue le rôle de producteur exécutif et d’agitateur d’idées, avec Néry, certains musiciens, comme Alain Cluzeau, et puis Véronique Broyer pour la partie promotion, Gilbert Castro de Rue Stendhal pour la distribution, et puis Noëlle pour l’édition, pour la production proprement dite, le cœur artistique, et aussi administratif, une équipe artisanale où chacun a pris ses marques les uns par rapport aux autres et qui travaille en harmonie, une petite équipe ramassée où chacun a sa part.

Sur le plan média, récemment, j’ai été invité par l’équipe de Drucker, je crois qu’ils ont réalisé qu’ils avaient raté la sortie de l’album, pas assez présents et ils ont eu envie de montrer que j’étais le bienvenu, ça m’a permis de parler avec Michel, d’avoir un vrai dialogue ouvert, alors que dans notre métier, pour le lien entre les animateurs et les artistes, il y a une déontologie extrêmement établie : les artistes ne parlent pas avec l’animateur avant l’émission. Conséquence, on a le sentiment qu’il y a un écran, qui n’est pas fait pour relier mais qui joue le rôle de paravent. Les gens ont l’impression de communiquer alors qu’en fait ils ne communiquent pas. Il y avait une cohérence, parce qu’avant l’émission j’avais demandé à Michel qu’on se voie, on a déjeuné ensemble, ça fait 40 ans qu’on se connaît, mais on ne se connaît pas vraiment. Au fond, on a énormément des points communs qu’on n’a jamais échangés, dans son histoire, dans la nôtre… on a parlé une heure et j’ai eu l’impression d’avoir en face de moi quelqu’un qui s’ouvrait, se livrait, et cette rencontre a été une vraie rencontre, avec quelqu’un qui a un aspect humain inconnu, ce qui l’oblige à se protéger de tout, y compris des relations avec les artistes, ou de l’information à l’affût du moindre évènement privé, intime, on n’avait jamais eu ce contact.

Le monde de la communication est construit de cette façon, des fiches, remplies par des assistants, on se croise bonjour-bonsoir mais ça ne va pas plus loin. Dans l’équipe des émissions, il y a des recherchistes chargés de trouver les artistes rentrant dans le cadre des émissions qu’ils vont composer. Chez nous, ça ne marche que dans l’autre sens, les attachées de presse vont à la pêche aux émissions, portent la nouvelle de l’actualité des artistes en essayant d’avoir le plus possible d’émissions… il n’y a pas la même adéquation et le même état d’esprit qu’avec les québécois dans la façon d’appréhender la composition d’une émission, je me suis dit qu’il fallait privilégier les contacts personnels, et j’ai décidé d’appeler les gens pour leur parler en direct. Et je me suis rendu compte que rien ne remplace le direct. On a discuté avec Claude Sérillon, avec Françoise Coquet, et je le suis rendu compte du danger qu’il peut y avoir sur le fait de communiquer sur l’absence de communication, parce qu’avec Internet, on n’a pas la maîtrise de l’effacement des données, si un jour vous dîtes que vous n’avez pas de promotion, on va vous le ressortir au moment où vous en avez… les gens ne se rendent pas compte que vous l’avez dit à un moment où c’était vrai, on ne peut pas non plus baser une communication sur un manque, c’est assez complexe, j’ai essayé de renouer le fil…

Je suis assez touché de ce qui se passe en ce moment, j’ai le sentiment qu’il y a un chemin qui est en train de se faire, il se fait lentement comme si la partie visible de l’iceberg redevient visible, j‘ai l’impression d’avoir un contact plus vrai… La plupart du temps, on apparaît au moment de la promotion, puis on disparaît comme si on n’existait plus.

C’est un peu triste d’en arriver là, n’apparaître que lorsqu’on a quelque chose à vendre, je ne suis pas un homme de promotion, j’ai pris conscience de quelque chose d’important, je cherche un vrai échange… Avec ce que je mets dans les chansons, dont les gens s’emparent pour faire leur propre vie, leur propres images, j’aurais pu le faire plus tôt, mais j’avais un peu honte de faire l’article sur ce que je fais, et je crois aujourd’hui que je suis naturellement fier de ce que je fais, parce que j’y mets tellement de mon âme et je ressens qu’il y a un véritable échange… je sais aujourd’hui par les courriers, par le blog, les après-concerts, ce que mes chansons peuvent déposer dans les yeux des gens, ce que ça peut occasionner, et je ne me sens pas vendeur, mais je vis un échange.. j’ai beaucoup moins de mal à dire : j’ai fait un album dont je suis fier, je vais faire un spectacle à tel moment … Pour cet album, il y a eu un gros travail de remise en cause, les collaborations, les choix d’ouvertures musicales, la réalisation artistique, la technique utilisée pour l’enregistrement , tout ça était des expériences nouvelles et heureuses, comme des paliers vers plus d’émotion plus de sincérité, plus d’authenticité, plus de naturel. Quoi qu’on en dise, dans notre métier, le naturel n’est pas une chose innée, c’est quelque chose qui se traduit par des techniques, par un savoir-faire, donc, on s’améliore au fil des années… ou pas… Si on se remet en cause, on peut aussi monter des échelons, gravir des étages, j’ai essayé d’être à l’écoute de ce qu’on pouvait me dire par rapport à ça, aller vers des choix qui n’étaient pas forcément les miens ou les plus évidents au départ, travailler avec Alain Cluzeau qui est plus au voisinage de Bénabar et Olivia Ruiz, ou travailler avec Néry ce n’est pas une association évidente au départ, mais tout ça est le fruit d’une véritable démarche de création, je n’en regrette pas une miette ; ça m’a servi à avancer, pendant toute cette période où j’étais en retrait, où on m’a moins entendu, je n’ai jamais cessé de travailler, j’ai continué à avancer je me suis remis en cause en n’écrivant plus pendant un certain temps, en me demandant pourquoi, en cherchant la réponse, et j’ai réussi à dépasser les blocages, à trouver de nouveaux cheminements, m’obliger à sortir de mes propres sillons. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus fier consciemment de ce que je propose parce que je sais le travail effectué, et la démarche que ça a sous-tendu, au résultat, je vois dans le regard de ceux avec qui on a travaillé le bonheur partagé dans cette aventure de création. Partir d’une vraie notoriété, et remettre tout à plat.

Le spectacle actuel, créé à l’Européen, puis au Dejazet, est un ensemble de chansons, anciennes revisitées, et des nouvelles, avec un fil rouge nouveau, une mise en scène, ce qui ne m’était jamais arrivé et des orchestrations qui tendent vers une autre dimension musicale. C’est un travail d’ensemble qui a consisté à monter les nouvelles chansons puis à remettre en cause les anciennes, en invention permanente, et au fil des spectacles, on trouve de nouvelles choses…

On a ce rôle délicat de devoir être fidèle à soi-même et en même temps novateur, on n’est pas juste là pour suivre notre ligne, le public attend des retrouvailles et de la surprise… Il est surpris et touché… au fil des spectacles je vois que parfois on va un tout petit peu trop loin, qu’il faudrait revenir en arrière, mais c’est pas les plus anciennes, par exemple la nouvelle version de Virages est un vrai bonheur, Prendre un enfant est aussi une surprise, par la façon dont elle arrive, je sens que la surprise est agréable, j’ai tellement vu d’artistes vouloir donner un coup de jeune à leurs chansons et tomber à côté… Rien ne m’a rendu plus heureux quand je suis allé voir Mac Cartney de retrouver les orchestrations originales des Beatles ; c’est pas moi qui vais bousiller mes chansons avec un faux air de nouveauté, en essayant de faire jeune, c’est pas la bonne approche.

On est aujourd’hui à une période charnière, tout va très vite, on ne veut plus se contenter d’un monde poussiéreux, où on fait la même chose qu’avant, mais on peut être fidèle à soi-même, c’est comme pour rester sur la route avec un vélo, on ne peut faire d’immobilisme, il faut pédaler, sinon le public va suivre mais en devenant aussi poussiéreux que les chansons, j’ai cette chance d’avoir des publics familiaux, qui se renouvellent avec les générations qui se succèdent…

L’évolution des métiers de la musique. Le téléchargement.

On est dans une période de complète mutation comme s’il y avait la naissance difficile d’une économie nouvelle, d’une organisation nouvelle qui a du mal à se trouver elle-même, je n’arrive pas à penser que la seule cause soit liée à Internet, parce que c’est peut-être aussi la solution, et je pense qu’il y a tout en ensemble d’éléments aujourd’hui qui concourent à ce que tout le monde se sente en porte à faux, alors que la musique n’a jamais été aussi riche, aussi génératrice d’argent aussi curieux que ça puisse paraître… La musique et ses produits dérivés, on assiste à un énorme bouleversement qui a désorganisé notre métier et comme il constitué de structures très lourdes, c’est comme un paquebot qui continue sur son erre… Avec une vision complètement passéiste, notre métier ne s’adapte pas, il est en train de se bouleverser et le pire est qu’il a l’air de s’adapter… Tout le monde considère qu’il se porte bien parce qu’il y a beaucoup d’argent en circulation… Pendant ce temps on assiste à l’effondrement des ventes des CD, à une dématérialisation des supports, que je conteste… Jamais une dématérialisation n’a été accompagnée par une telle quantité de matériel, dont personne, à l’inverse de la musique, ne conteste le côté payant. Plus on conteste le côté payant de la musique, plus on accepte le côté payant du matériel, et là il y a une chose qui m’a toujours gêné, la musique a été désignée produit d’appel par les fabricants de matériel mais jamais par les artistes, et du coup on conteste de plus en plus à la musique le bien-fondé de son économie. Et les fabricants du matériel qui sert à copier la musique, à la transmettre, à la stocker contestent aux artistes le droit de percevoir le fruit de leur travail, c’est très ambigü. C’est aussi un bouleversement dans les esprits où on a introduit que la musique est un droit à la culture pour tous et que de ce fait elle devait être gratuite, et cela parce qu’on a trouvé le moyen technique de diffuser la musique gratuitement.

Elle l’est devenue, gratuite, on n’a pas su réagir à temps pour faire valoir qu’il y avait une économie dans ce métier, et l’idée s’est répandue. Sauf que cette notion de partage, de la musique, des vidéos, des photos, pêche par une idée toute simple : c’est que dans cette situation, les gens partagent ce qui ne leur appartient pas. Et là, il y a un problème majeur. On ne demande pas l’avis de ceux à qui ça appartient. Il faut une pédagogie de cette situation, je compare la situation de la musique (et de la vidéo) et celle de tout le reste, essayez d’acheter quelque chose sur Internet sans sortir la carte de crédit… Pourquoi la musique serait la seule à être partagée gratuitement sans l’accord préalable de ceux à qui ça appartient ou qui en sont les créateurs ? Il n’y a que nous dans cette situation, ceux qui ont mis la musique dans cette situation, ce sont ceux qui ont quelque chose à vendre, sous-tendu par un produit d’appel, nous.

Personne ne discute le bien-fondé des bénéfices faits les vendeurs d’écrans plats, d’ordinateurs, de récepteurs, la musique non. Quand on parle des profits des majors, de ceux qui distribuent, on oublie de dire que dans notre métier il y a 90 % des gens qui n’en vivent pas. On oublie que pour produire un album, on est bien obligé de s’appuyer sur ce que le précédent a rapporté, il y a une économie, c’est aussi simple que ça, et encore une fois, on considère comme légitime de partager ce qui ne nous appartient pas.

Les fournisseurs d’accès, c’est pas gratuit, tout le monde trouve normal de payer, et si vous ne payez pas, on coupe l’accès. Pourquoi l’accès à la culture par Internet ne serait pas gratuit ?

L’idée qui consistait à faire payer tous les internautes le droit de télécharger pour indemniser n’est pas une idée équitable, et ceux qui ne téléchargent pas ? Je ne crois pas une seconde qu’il soit impossible de faire payer à l’ayant-droit la juste rétribution d’un téléchargement, essayer de télécharger une sonnerie de téléphone, vous ne pouvez pas ne pas la payer, simplement parce qu’elle est débitée sur la facture du téléphone, avec l’abonnement.

Quand vous avez un abonnement I-Tunes, il n’y a aucun problème pour la traçabilité des œuvres téléchargées légalement, c’est la preuve qu’on sait faire. Quand on décrète qu’il est interdit de passer au feu rouge, on ne met pas un gendarme derrière chaque feu, le contrôle est aléatoire, la règle est qu’on n’a pas le droit de franchir le feu rouge. Qu’on ne vienne pas nous faire croire qu’il est impossible de contrôler la traçabilité des musiques téléchargées et de répartir équitablement ensuite en fonction de ce qui est téléchargé, il y a des performances bien plus étonnantes qui sont réalisées pour les statistiques, ou la comptabilité, sur internet, on sait tout ce qu’on veut savoir.

C’est la création qui en jeu, elle a toujours été soutenue par les pouvoirs publics. Ce qui reste de Venise, ce sont les œuvres d’art, ce n’est pas la dictature, et ce sont les mécènes qui ont permis à ces œuvre d’art d’exister, l’art a toujours eu besoin d’être soutenu, aidé, protégé, le droit d’auteur, c’est le reflet de la protection de la création. Il faut continuer dans cette ligne en respectant la création… La valeur zéro qu’on accorde aux musiques qu’on télécharge, elle induit la valeur des choses : ça veut dire que la musique a une valeur égale à zéro.

Dans les spectacles gratuits, les gens ne respectent pas ce qui se passe sur scène, en payant ne serait-ce qu’un euro, ils ont participé ? Ils sont concernés… Qu’on ne dise pas que la musique c’est cher, par rapport à tout ce qui se dépense et au surendettement des familles… il y a des familles vraiment surendettées qui n’ont plus de quoi manger, mais d’autres sont surendettées parce que suréquipées… Il faut remettre les choses à leur juste place. »

Entr’acte… et suite dans un mois. Avec le copyright façon US et le droit d’auteur façon française, les lois création et internet….

Propos recueillis par Norbert Gabriel

 

Jazz à la Chope …

27 Mai

C’est là où on s’en ressert volontiers quelques tournées, des bien servies des belles cuvées de ce jazz dit manouche qui nous laisse toujours la tête et le corps en fête . Une fête joueuse et joyeuse généreusement partagée dans laquelle chaque inconnu est un ami qu’on ne connait pas encore. *

Mais revenons à la genèse de ce goût immodéré pour ce jazz aux Puces. C’était en un temps où Didier Lockwood faisait la tournée des bars et des jams impromptues avec les groupes invités par les différents bars restaurants des Puces de St Ouen .. Et un public extrêmement diversifié se donnait rendez-vous en Juin pour un grand week end de musique. Dans ces rendez-vous privilégiés, pour ma part, le Relais des Brocs et La Péricole. Au Relais des Brocs plusieurs années de suite, j’ai vu des mômes ravis danser au pied d’Aurore Quartet, à La Péricole, ce furent les retrouvailles régulières avec des personnages haut en couleurs comme évadés d’un film de Minelli sur un air de Gershwin… Un temps révolu, la disparition de Lockwood a été la fin de Jazz aux Puces. Mais ..

Mais la Chope des Puces est intemporelle depuis les années où Django, Crolla et la fine fleur de la guitare s’y retrouvaient. Et après 81 jours d’abstinence de scène vivante, voici que la musique est descendue dans la rue et le passage qui jouxte la Chope des Puces. Lior et Ezéckiel Krief Maxime Bousquet, et leurs amis ont régalé le public entre 14h30 et 17 h … En différentes configurations, avec un égal bonheur. Comme on le voit sur la photo, il y a 3 guitares, type Maccaferri Selmer, celles de Django, Henri Crolla, les frères Ferret , Oscar Aleman, Francis Moerman … dont on peut lire parfois qu’elles ont un son ferraillant, mais avec ce trio, c’est un son très propre, onctueux, élégant, du swing champagne sans une once d’acidité ferrailleuse. Ce qu’on peut entendre avec Henri Crolla et sa Selmer 453 de 1938.

et voici le son Henri Crolla,

Et les guitares

Il y avait un peu de tout ça, la joie de vivre, la poésie et le swing, des gens heureux de vivre ce moment, parents, grands parents et enfants unis par une même gourmandise musicale avec les frères Lior Krief et Ezeckiel Krief , Maxime Bousquet

et leurs invités, Steven Reinhardt (guit) Alban Chapelle et Michel aux cuivres …

Après vous avoir alléché – j’espère – voici la bonne nouvelle, ils reviennent la semaine prochaine, même lieu mêmes heures … La météo est optimiste, c’est à deux pas de Paris, que demander de plus ? Des photos, en attendant..

et la musique http://https://www.facebook.com/maxime.bousquet/videos/10158947573469113/

 

https://www.kriefbrother.com/

*… chaque inconnu est un ami qu’on ne connait pas encore.. Adaptation d’un proverbe irlandais,

« Un étranger est un ami qu’on ne connait pas encore. »

Norbert Gabriel

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