Kent, La grande illusion…

7 Fév

kent-couvLa grande illusion, c’est quoi ? C’est un nouvel album avec 10 nouvelles chansons. Mais encore…
De quoi parlent ces chansons ?
Du regard des autres ? de la façon dont on se perçoit, dont on nous perçoit ? de la mort, des survivants ? de la reconnaissance, des humains inhumains ?
Leurs phrases sont pleines d’images vagues et précises à la fois, à chacun d’y entendre ce qu’il veut, d’y coller ses propres émotions… ses propres tragédies… ses propres questionnements…
Et ça donne l’impression de chansons altruistes, sans nombrilisme… comme la rencontre avec un ami qui sait écouter et pas uniquement parler de lui.

Des arrangements (signés Tahiti Boy mais taillés sur mesure en concertation avec l’auteur compositeur et les musiciens) donnent une nouvelle vie à des titres qui existaient déjà sous d’autres formes. D’ailleurs, au souvenir des oranges bleues en piano voix, je ne pensais pas qu’elle deviendrait un jour l’une des plus fortes de ce nouveau répertoire, autant sur disque que sur scène.

Et L’heure des adieux, où il met en scène sa propre mort, reste toujours aussi émouvante avec ce nouvel habillage.

Sur cet album, la section rythmique est efficace et fait la part belle aux basses, aux battements de coeur.
Les synthés, les guitares s’ajoutent aux sonorités pop, à l’esprit rock, et parfois les pianos aériens amènent un souffle de subtilité.

Les choeurs et les saxos sensuels qui, sur le papier, pouvaient sembler kitsch enrichissent des partitions assez osées.
Encore une fois, Kent ne cède pas à la facilité. « La grande illusion » est l’un de ses meilleurs albums et j’insiste volontairement sur « l’un des… » parce que les raccourcis me gonflent, surtout quand ils font l’impasse sur une vingtaine d’années productives balisées de disques audacieux.

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PHOTO, FRANK LORIOU

Un artiste audacieux… Ça lui va bien… aventureux aussi ! Tel un Indiana Jones aux multiples facettes, parfois le prof charmeur et posé, parfois la bête de scène intrépide qui n’a pas peur de mêler provocation, hurlement, sentiments, romances… le fouet en moins, peut-être. La complexité en plus.
Ce nouvel album, c’est un alliage de morceaux surréalistes, de textes universels, de chansons impudiques ou de courts métrages avec par exemple la grande illusion qu’on écoute comme on voit un film…

Et en cadeau de fin (même si je ne suis pas pressée qu’arrive l’heure des adieux): le droit de se vautrer dans la mélancolie…

Car invariablement, après avoir écouté cet album dense et puissant plusieurs fois de suite, j’écoute le coeur en automne en boucle, ma préférée, parce qu’elle rassemble tout ce que j’aime dans ce disque: la voix, l’écho, la modernité et le classicisme, la voix, la construction épique, la voix, le chant de l’âme…

Valérie Bour

Kent sera aussi en concert au Flow (4 port des Invalides  75007 Paris)  le 9 mars puis en tournée, clic sur l’équipage.

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Site officiel : http://kent-artiste.com/

3 Réponses to “Kent, La grande illusion…”

  1. Danièle Sala février 7, 2017 à 12 h 19 min #

    Beaucoup entendu à la maison , via mes ados, du temps de Starshooter, j’ai vraiment découvert Kent aux rencontres Marc Robine, en 2015, et depuis je l’écoute !  » Des chansons comme des silhouettes dans la brume, au coeurs palpitants.  » . Merci pour cet article qui donne bien envie de se  » vautrer dans la mélancolie … »

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  2. Claire B février 17, 2017 à 11 h 42 min #

    De quoi sont faits nos battements de coeur ? Du bruit des claquements des valves… qui laisse passer à tour de rôle le fluide indispensable à nos vies et qui tourne en boucle dans la petite surface de nos corps…Qui compose avec l’infini de notre esprit. Cet album de Kent, c’est encore une fois nos émotions qui passent aussi en boucle à tour de rôle alors que notre inconscient feuillète les images, les sons, les odeurs …de nos souvenirs.. Du temps a passé mais il reste, souhaitons le pour chacun, encore beaucoup de moments merveilleux à vivre accompagné de ses mélodies douces et/entêtantes qui nous bercent… Mais aussi des accélérations telles des montées d’adrénaline qui nous émeuvent ou nous sauvent de l’électrogramme plat.
    Et les mots de Kent si bien choisis, avec tout ce qu’ils transportent (pensée émue pour Jeff Bodart qui les avait tellement bien compris)
    Laissons nous bercer par cette Grande Illusion et nous saurons mieux la retrouver…nous retrouver.
    Encore une pépite offerte à nos cœurs et nos oreilles et qui passe et repasse en boucles précieuses…

    Claire B.

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  3. L'grand Lou février 22, 2017 à 16 h 57 min #

    Bel article Valérie !

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