
KENT AU CAFÉ DE LA DANSE, 7 octobre 2022
11 Oct
Peine perdue et Le lambeau…
2 JanFabienne Desseux partage ses notes de lecture, après « les Indélébiles » voici le nouveau livre de Kent, et en bonus, une chronique sur le 7 janvier 2015, et le livre de Philippe Lançon… Pour mémoire…
La peinture qui illustre la couverture du nouveau roman de Kent s’intitule « Danse macabre », elle est signée Bruno Lecuyer.
Elle colle parfaitement à son sujet et à la « Peine perdue » du personnage principal, Vincent. Musicien revenu de tout qui semble être arrivé nulle part, Vincent devient veuf en une fraction de seconde. Un deuil brutal qui le laisse sans émotion. Un séisme qui ne l’ébranle pas ; même par politesse. Car ce cynique a depuis trop longtemps endossé le costume d’une misanthropie de bon aloi. Une armure qui lui permet de traverser les années sans être atteint par la brusquerie de son métier, le temps qui passe et les bons sentiments qu’il tient, la bride courte.
Les jours passant, Vincent ne ressent toujours rien et l’armure devient encombrante. Alors comme tout chagrin semble définitivement perdu, il va se mettre en peine de comprendre pourquoi, en dansant sur le volcan de sa vie. Déroulant le fil qui l’a mené à cette distance, laquelle lui permet, croit-il, d’être maître de ses choix.
Kent romancier, c’est retrouver un héros qui fraye avec le monde de la musique. Forcément, c’est l’univers qu’il connait le mieux. Mais bizarrement le lecteur, toujours, trouve des points d’achoppements avec ses personnages. Parce que Kent, au fur et à mesure des années (c’est son sixième opus) nous parle, comme dans ses chansons, de sujets universels. Universel ne voulant pas dire bateau, attention… je vous entends ! On dirait Vincent !
Vincent qui nous ressemble si peu qu’il nous fait écho. Finalement. Même si l’on n’est pas compositeur même si l’on n’a jamais mis les pieds à New-York, on a – comme lui – une façon bien à nous de fuir nos vérités, d’éviter l’inéluctable danse macabre. Moi qui m’affiche ouvertement misanthrope, j’avoue que ce personnage pourrait volontiers partager ma table. On aurait à causer.
Alors même si vous allez me soupçonner de partialité envers mon idole exemplaire (et vous n’auriez qu’à moitié tort), je ne saurais trop vous conseiller d’aller faire un tour chez votre libraire préféré pour commander ce roman édité par Le Dilettante.
Ce ne sera pas peine perdue !
(Mon dieu que je suis drôle)
Alors, vous venez ?
Et pour quelques infos de plus le FB de Fabienne c’est là –>
(Clic sur l’image et la page s’ouvrira)
Le 7 janvier 2015, on a tous été Charlie. D’un coup d’un seul ! Moi, comme les autres, j’ai été blessée par cet attentat. On s’est accaparés la douleur des victimes, on a donné notre avis, on est sortis dans la rue, changé nos photos de couverture, de profil… Il nous fallait extérioriser à tout crin, pour ne pas sombrer. Alors on a tonitrué.
Philippe Lançon, lui, était présent ce 7 janvier à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Le canard – un peu boiteux – que plus personne ne lisait, que beaucoup jugeaient, critiquaient et descendaient. Oui, descendaient.
Le journaliste, lui, a été blessé.
Cette phrase ne comporte que six mots. Six petits mots dont nous ne pouvons saisir l’ampleur. Alors que nous, foule anonyme, étions en train de sortir de nous-mêmes, de nous rassembler, de parler encore et encore, Philippe Lançon se taisait. Une balle avait traversé sa mâchoire, le réduisant au silence. Ce jour-là, il fut extrait du monde, devenu un revenant.
L’homme qu’il était ne sera jamais plus. Celui à venir, alors encore inconnu. Dans son livre, « Le lambeau », Philippe Lançon nous parle à voix basse. Il nous chuchote son insupportable renaissance. Il nous dépeint les soignants, nous dessine les contours de sa douleur.
Dans ce récit, on ne croise que furtivement les fantômes des frères K. Mais on fréquente Baudelaire, Proust, Goya, Vélasquez, Bach, Coltrane… Tous accompagnent Philippe Lançon durant les opérations, les greffes, les piqûres qui endurcissent les veines, les réussites et les échecs. Durant ces mois passés loin du monde, ils resteront là auprès de lui. Plus que n’importe qui d’autre en ce monde.
Nous lecteurs, devons lire aujourd’hui les mots de Lançon sans faire de bruit. Invités au creux de sa
chambre d’hôpital, nous devons nous faire petits. Tout petits.
Ne plus tonitruer.
Parce qu’on ne savait rien.
On n’imaginait même pas ce que voulait dire « être Charlie ».
(Le lambeau – Philippe Lançon chez Gallimard)
Fabienne Desseux
Kent, La grande illusion…
7 FévLa grande illusion, c’est quoi ? C’est un nouvel album avec 10 nouvelles chansons. Mais encore…
De quoi parlent ces chansons ?
Du regard des autres ? de la façon dont on se perçoit, dont on nous perçoit ? de la mort, des survivants ? de la reconnaissance, des humains inhumains ?
Leurs phrases sont pleines d’images vagues et précises à la fois, à chacun d’y entendre ce qu’il veut, d’y coller ses propres émotions… ses propres tragédies… ses propres questionnements…
Et ça donne l’impression de chansons altruistes, sans nombrilisme… comme la rencontre avec un ami qui sait écouter et pas uniquement parler de lui.
Des arrangements (signés Tahiti Boy mais taillés sur mesure en concertation avec l’auteur compositeur et les musiciens) donnent une nouvelle vie à des titres qui existaient déjà sous d’autres formes. D’ailleurs, au souvenir des oranges bleues en piano voix, je ne pensais pas qu’elle deviendrait un jour l’une des plus fortes de ce nouveau répertoire, autant sur disque que sur scène.
Et L’heure des adieux, où il met en scène sa propre mort, reste toujours aussi émouvante avec ce nouvel habillage.
Sur cet album, la section rythmique est efficace et fait la part belle aux basses, aux battements de coeur.
Les synthés, les guitares s’ajoutent aux sonorités pop, à l’esprit rock, et parfois les pianos aériens amènent un souffle de subtilité.
Les choeurs et les saxos sensuels qui, sur le papier, pouvaient sembler kitsch enrichissent des partitions assez osées.
Encore une fois, Kent ne cède pas à la facilité. « La grande illusion » est l’un de ses meilleurs albums et j’insiste volontairement sur « l’un des… » parce que les raccourcis me gonflent, surtout quand ils font l’impasse sur une vingtaine d’années productives balisées de disques audacieux.

PHOTO, FRANK LORIOU
Un artiste audacieux… Ça lui va bien… aventureux aussi ! Tel un Indiana Jones aux multiples facettes, parfois le prof charmeur et posé, parfois la bête de scène intrépide qui n’a pas peur de mêler provocation, hurlement, sentiments, romances… le fouet en moins, peut-être. La complexité en plus.
Ce nouvel album, c’est un alliage de morceaux surréalistes, de textes universels, de chansons impudiques ou de courts métrages avec par exemple la grande illusion qu’on écoute comme on voit un film…
Et en cadeau de fin (même si je ne suis pas pressée qu’arrive l’heure des adieux): le droit de se vautrer dans la mélancolie…
Car invariablement, après avoir écouté cet album dense et puissant plusieurs fois de suite, j’écoute le coeur en automne en boucle, ma préférée, parce qu’elle rassemble tout ce que j’aime dans ce disque: la voix, l’écho, la modernité et le classicisme, la voix, la construction épique, la voix, le chant de l’âme…
Valérie Bour
Site officiel : http://kent-artiste.com/
Prix Moustaki 2016
4 Mar
Et la gagnante est : Eskélina !
Prix du Jury, prix du Public, et sans doute haut la main, tant elle était au dessus des finalistes. En ayant comme critères quelques bases qui me semblent essentielles, Eskélina a fait le grand chelem de la soirée,
- une musique qui capte l’attention aux 3 premières mesures,
- des paroles qui séduisent aux 3 premiers mots
- une présence lumineuse qui éclaire aux 3 premières secondes
- L’envie immédiate de découvrir l’intégrale, son album, ses albums à venir, et les spectacles itou.
Dans cette finale, le moins que l’on puisse dire, c’est que la sélection était très diversifiée, voire hétéroclite, ou contrastée. La sobriété de François Puyalto en solo voix-guitare basse, et le show du groupe Zo méritent chacun un accessit, mais ils ne sont pas forcément compatibles avec toutes les salles. Puyalto dans sa prestation colorée jazz, c’est plus le Limonaire, ou Le Forum Léo Ferré, tandis qu’on imagine Zo dans une salle où l’espace est plus adapté à son folk-rock à bouger les pieds, et le reste. Entre ces deux extrêmes, duos, trios, parfois avec machines.
Vu du public, qui découvrait la plupart des finalistes, c’était mon cas, à part Eskélina et François Puyalto croisé dans l’univers d’Emily Loizeau, ce fut la découverte, et parfois la surprise, pas forcément bonne, de mon point de vue subjectif, mais partagé par quelques amis croisés dans le public, et l’accord sur Eskélina a été parfait. Si je devais ronchonner un peu, ce serait au sujet de quelques voisins de fauteuil, qui ne connaissaient pas certains des finalistes, (ni Eskélina) mais qui ont fait leur choix avant que ça commence. Mais bon… Le copinage ne devrait pas interférer dans ce genre de prix.
Il y eut donc par ordre d’entrée en scène, Anastasia, puis Pauline Drand, Eskélina, Hi Cowboy, Orso Jesenska, François Puyalto, et Zo, d’autres prix étaient en jeu, des programmations, voir le site du Prix Moustaki pour toutes les infos. (site construit par Julien Piraud « P’tit blog et animé par Thierry Cadet).
Une précision, ou deux, utiles à la bonne compréhension des choses:
Un salut aussi à un nouveau partenaire, David Desreumaux créateur d’ Hexagone, le mag sans papier de la chanson, le site chanson et spectacle qui monte qui monte et qui montre de quoi se régaler les yeux et les oreilles.
Et avec papier, le der des ders , FrancoFans, qui fluctuat sans mergitur…
Last but not least, Liz Van Deuq, prix 2015 était dans la salle, et fut invitée à évoquer les effets secondaires et bénéfiques de ce prix. On la retrouvera bientôt aux Trois Baudets pour une soirée spéciale filles de radio crochet de France Inter… A suivre ici même dans quelques jours pour les premières infos.
Le président Kent a présidé, le parrain Oldelaf a parrainé, avec deux chansons dont « La tristitude » a fort réjoui la salle.
Prix Catalyse à Hi Cowboy. No comment.
Et rendez-vous dans les salles où le spectacle vivant garde pavillon haut, envers et contre tout.
Norbert Gabriel
Les Symphonies subaquatiques
17 AvrAdrien fait de la résistance, surtout quand la menace d’aller au lit se précise… Oui mais, quand cette menace s’accompagne d’une promesse de beaux rêves, on peut céder sans démériter.
Et voilà que Jack le mérou, dit Gamblin à la ville et au sec, l’invite en choeur et en swing à s’intéresser à un cachalot, sorte de variante croix roussienne de folk singer polyglotte, germanophile à l’occasion, d’où son prénom Herman, quand il n’est pas Kentomusicoman… Et voilà que Jack (qui pour être mérou a la langue – pas le Lang, quoi que- bien accordée) l’emmène sur fond de bossa nova dans les grands fonds marins… Et alors là, il y a Phoebus, le dauphin, Sheila la tentaculaire tentatrice, la jolie Sissi la sirène, et Adrien découvre des mondes fabuleux, quoique en péril. Il faudra bien tous les pouvoirs de la fée Spiruline pour essayer de remettre tout ça en place.
Quoi ? Vous ne comprenez pas vraiment de quoi il est question. Il faut vraiment tout vous expliquer.
Nous dirons donc que cette fresque musicale et sous marine est un régal pour l’oreille, et quand vous vous serez bien régalés, faites en profiter vos enfants, ou les enfants de vos voisins, car c’est fait au départ pour les enfants, mais il n’y a pas d’âge pour savourer les gourmandises chorales et les vocalises séductrices de Sheila, celle qu’on nomme aussi Marianne James dans d’autres mondes, pas d’âge pour swinguer avec Jack, et écouter le vénéré Phoebus dauphin, dit aussi Dominique A. Et le chant irrésistible d’Agnès-Sissi… Si-si, écoutez et vous saurez.
Et puis Kent en cachalot, c’est gouleyant comme un beaujolais de bonne cuvée. Et surtout, surtout, ils vous mettront quelques points sur les « zis » concernant un sixième continent artificiel et superflu, celui des déchets et autres saloperies qu’on déverse dans les océans et qui tuent la faune marine.
Adrien va découvrir le secret de Phoebus, moi aussi, je sais de quoi il est question mais je suis incorruptible, et je ne dirai rien. Vous aurez le fin mot de l’histoire en allant toutes affaires cessantes quérir ce livre disque, dans toutes les bonnes poissonneries musicales librairies il est dispo depuis le 16 Avril. Adrien est très fier de Valérie et Sébastien, qui ont été les auteurs-compositeurs-chefs d’orchestre de cette belle bande de barques, braques, comme les Editions des Braques qui ont réalisé le livre disque. Adrien est aussi très fier de Léonie, mais ceci est une autre histoire…
La belle bande : Jack, le mérou, alias Jacques Gamblin, Sheila la pieuvre, dite aussi Marianne James, Phoebus le dauphin, alias Dominique A., Sissi la sirène, alias Agnès Jaoui, Spiruline la fée, alias Sophie Bernado, Herman le cachalot, dit aussi Kent Cokenstock, et la belle présence de Simon Teglas, qui interprète Adrien. Et la voix de Laure Calamy.
Il n’y a pas Tintin, ni le captain Haddock, pas plus de Milou, mais il y a Tchang, un pince sans rire qui en pince pour les batteries et autres percussions, vous devinez ? Et les images, superbes, sont de ? Stéphane Girel.
Pour tout savoir, ajoutons les noms de Valérie Bour, Sébastien Buffet, que vous resituerez à leur juste place. Et aussi notez que c’est sur une idée originale de Sophie Bernado ( la Spiruline hyper boostée rock) et Hugues Mayot.
Un extrait pour vous appâter, et découvrir ce qui est aussi un voyage musical dans toutes les musiques.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=6pWjQC2STL0
Le 22 Avril, à la médiathèque Colette, à Epinay, exposition et représentation du spectacle, attention, c’est à 10 heures DU MATIN !!! et à 14 heures pour les lève-tard…
Pour en savoir plus, suivez la flèche : —-> http://www.lessymphoniessubaquatiques.com/
Norbert-Poisson Chat- Gabriel
Au Corbo à Berlin
19 Juin


SCOOP ! Kent sera du 29 juillet au 23 août à la tête d’une émission musicale, « Vibrato », de 10h à 11h du lundi au vendredi, sur France Inter.