
Zaza Fournier, Cléa Vincent, Carmen Maria Vega photo©NGabriel 2016
Amis parisiens et d’alentours, qui ne pouvez aller folastrer comme jouvenceaux en rut dans les vertes campagnes festivalières, vous pouvez vous esbaudir aux Trois Baudets qui accueillent pour le mois de Juillet trois garçons aux allures aguichantes. Ils vous régaleront de quatrains, de rondeaux, de ritournelles, de chansonnettes tirées des meilleures cuvées du répertoire contemporain, celui des jeunes années qui dansaient farandoles, twist et rock’d’roll, selon l’âge de vos Teppaz, ou de vos 78 T.
Garçons, ce fut la surprise de l’été 2014, de drôles de gars aux prénoms féminins, Zaza, Cléa, Luciole. Mais n’allez pas croire que ce sont des transfuges évadé(e)s de chez Michou, ces faux garçons sont de vraies filles qui n’ont pas la langue dans leur poche ou alors dans la poche revolver. Elles sont plus dans la filiation de Calamity Jane que celle de la baronne de Rothschild.
Pour cette saison 2016, on retrouve Zaza, Cléa, et c’est Carmen qui remplace Luciole appelée à scintiller sous d’ autres feux.
Ces trois drôlesses font pétiller quelques merveilles oubliées de la chanson, parfois décalées dans leur nouvel habillage, parfois sublimes dans leur interprétation, Ferré en particulier, aurait jubilé .
Que ce soit dans la fantaisie ou dans l’intense émotionnel, ces Garçons II sont impeccables, vocalement, musicalement, scéniquement. Mais, car il y a un mais , il faut reparler de la question de l’éclairage d’un spectacle. Il y a eu pas mal de grincheries sur ce point et sur ce lieu, voir ici si ça vous dit. ========>
Ce qui est apparu lors de cette soirée, c’est que le non éclairage qui est la spécialité locale, nuit gravement à certaines chansons. En infléchissant la perception qu’on peut en avoir par un parti pris systématique crépusculaire. (sans oublier que parfois les trois chanteuses sont en scène côte à côte, et que l’une des trois n’est pas éclairée, on se demande pourquoi.) Un twist guilleret avec lumières funèbres, est-ce bien cohérent ? Pourrait-on imaginer que dans un parti pris d’éclairagiste « innovant » on accompagne Strange fruit de lumières fluo disco ? Il me semble que Billie Holiday n’aurait pas supporté.
Dans ce spectacle deux chansons de Ferré ont eu un traitement différent, un éclairage minimaliste fixe pour: Est-ce ainsi que les hommes vivent par Carmen Maria Vega et ce fut superbe.Dans la pénombre, l’interprète a été impressionnante.
Zaza Fournier Avec le temps a « bénéficié » d’un éclairage calamiteux genre va et vient gauche-droite très contrasté, et dans ce cas, il aurait mieux valu le noir total plutôt que ces fantaisies malvenues pour n’entendre que sa voix.
Passons sur les autres expériences de lumière, ou non lumière…
Ce spectacle est en scène tout le mois de Juillet, les garçons-chanteuses sont très bien, le choix des chansons aussi, à vous de voir, ou plutôt d’entrevoir.
L’équipe de scène* de Garçons II, la voilà:
Norbert Gabriel
- (à droite Raphaël Thyss)
- Toutes infos utiles en cliquant sur l’affiche,
- Post-scriptum: quelques discussions off ont amené un complément intéressant sur le sujet. Quand les amis, les fans, les fidèles qui suivent un artiste assistent à un spectacle dans lequel il y a des ‘faiblesses’ ils y sont peut-être moins sensibles qu’un spectateur neuf. Pour ma part, j’ai vu plusieurs fois Zaza Fournier et Carmen Maria Vega, donc je « corrige » mon ressenti quand je vois ce spectacle mal éclairé. C’est moins facile quand je découvre quelqu’un dans ces conditions. Pour les amis, ou fans, ou fidèles, ils sont souvent contents de retrouver leur artiste favori, et perdent une partie de leur sens critique. En toute bonne foi. Et puis, il n’est pas toujours aisé de dire ses réserves au sortir de la scène. Après non plus d’ailleurs. Toutefois, quelques réflexions récurrentes sur ce problème de l’éclairage, venus de divers horizons, justifient ces grincheries. Même si c’est inutile, les faits le prouvent, reste la solution de s’abstenir d’aller au spectacle dans ces conditions.. Nous sommes quelques uns dans ce cas. Toutefois, tout le monde ne partage pas ce point de vue sur l’éclairage de ce spectacle. On y reviendra peut-être… RDV pour la dernière …