La collection Bouquins c’est une sorte de Pléïade chez Robert Laffont, une consécration pour un auteur, somme qui réunit une œuvre avec des mises en perspective, des notes érudites, des participations ponctuelles.
Jean-Paul Liégeois a orchestré la partition, en invitant, François Morel pour la préface, Alexis HK pour un prologue, et Yves Uzureau pour le grand œuvre. Dans lequel il offre un roman-méthode qui va permettre d’entrer dans l’univers de la guitare, comprendre intimement l’instrument, ce qui constitue son âme, et les relations amoureuses des guitaristes avec leur instrument. Et ceux là n’en parlent pas comme « une gratte » ou une « guimauve »… Emules de Django, disciples de Crolla, ils la traitent en princesse et seuls des handicapés de l’oreille musicale y voient un instrument réduit à être gratté en accords simples.
La guitare selon Prévert, c’est ça: La guitare n’est pas un instrument de musique comme la harpe à queue, le piano domestique ou le lamentorium ou la fraise du dentiste. La guitare simplement appelle la musique quand la musique appelle la guitare. Crolla n’est pas un instrumentiste, il a besoin de la musique et l’appelle avec sa guitare, il l’appelle si ingénument, si simplement, si tendrement, qu’elle vient. Et elle fait la belle, la tendre, l’insolite, la sauvage, la lointaine, la désarmante, la déchirante Crolla l’aide à faire ce qu’elle veut.
Après avoir lu le roman-méthode d’Yves Uzureau, c’est une histoire d’amour qui vous attend, une relation intime, parce que c’était elle, parce que c’était vous… Et vous serez prêt à entrer dans les 136 chansons de Brassens, l’intégrale des chansons qu’il a enregistrées entre 1952 et 1976/77. Avec tous ses accompagnements, et croyez-moi, il y a de quoi vous dégourdir les métacarpes…
Ce qu’est une guitare, comment l’apprivoiser, s’initier au solfège, et le tout mis en pratique avec les chansons de Brassens, en 1230 pages, voilà de quoi occuper les soirées d’automne, d’hiver, et de printemps.
Pour moi, expliquait volontiers Georges Brassens, une chanson, c’est quelque chose qui fait que n’importe qui, à un moment, se lève et se met à chanter pour une oreille quelconque, sans trop d’artifice. C’est aussi ce que disent Pierre Barouh et Moustaki, un bout de trottoir, un chanteur, deux spectateurs, trois petites notes de musique, et c’est un spectacle vivant.
Chez Robert Laffont le 13 Octobre, plus que 2 jours à patienter.
Norbert Gabriel
Pour le site dYves Uzureau, c’est là, clic sur la photo,