Toute ressemblance avec la scène politique, quelle qu’elle soit, n’est absolument pas fortuite. C’était le 4 Mars 2017 en première publication, mais comme rien ne change…
(ou Le bal des tartuffes…)
Dans mes enfances lyonnaises et pierre-bénitaines, l’école publique, le catéchisme, les sains principes de mon grand père Giovanni communiste courant Peppone et anar, (devenu Jean à son arrivée en France), me dessinaient une France aussi belle que la vie dans un film de Disney…
On met du temps à guérir de son enfance, quand on en guérit…
C’était aussi le temps de Guignol et du carnaval avec les grosses têtes. Si vous ne connaissez pas, voilà un aperçu de la chose –>
La grosse tête de carnaval fait un bon tiers de la silhouette. On en avait une à la maison, un Fernandel cowboy avec un Stetson, et pour situer les proportions, quand j’avais 6 ans, elle faisait à peu près ma taille, et une fois dedans j’avais juste les pieds qui dépassaient.
Mais revenons à nos pinocchios. Ceux de 2017. Ayant biberonné mon éducation au son des grands principes Aimez-vous les uns les autres et Liberté-Egalité Fraternité, je découvre effaré, en 2017, que ce pays qui aurait inventé les Droits de l’Homme, devient une sorte de village rétréci dans un égoïsme rance. Ici, une édile maire d’une ville calaisienne interdit de donner des repas à des réfugiés, là, à Paris, on parsème des blocs de pierre pour empêcher les « campeurs » qui dorment par terre de se tenir chaud les nuits d’hiver… Un type qui a volé du riz et des pâtes, rien d’autre, les moins chers, est condamné à 2 mois ferme… Ailleurs, un SDF qui vole un sandwich est condamné le jour suivant, mais quelques uns qui ont détourné des centaines de milliers d’euros, crient à l’assassinat quand la justice ose prétendre faire son travail avec diligence… Et diffèrent leurs convocations judiciaires selon leur bon vouloir. Et là, j’entends clairement un môme de 7 ou 8 ans, 89 rue Voltaire à Pierre-Bénite, dire haut et fort, C’EST PAS JUSTE !
Me voilà donc retombé dans les enfances rêveuses et enthousiastes quand je croyais aux lendemains qui chanteraient des jours meilleurs. Le temps a passé, et j’y crois de moins en moins… Les édiles bafouent allègrement les plus simples principes de solidarité humaine, les candidats, certains candidats, bafouent sans complexe les règles les plus élémentaires de la morale, la simple morale, comme on disait dans nos milieux prolétaires, ça se fait pas... par exemple, si tu envisageais de te chicorer avec un camarade parce qu’il a triché aux billes, tu lui demandais de quitter ses lunettes avant de lui mettre un bourre-pif… On a ses valeurs morales… Vous voyez les décalages avec les mœurs actuelles…
Les réfugiés qui fuient les bombes (celle que NOUS vendons à leurs bourreaux) sont rebaptisés migrants, genre: des intrus qui viennent voler la place de nos SDF… ces moins que rien il y a peu, devenus soudain le centre de toutes les pensées de certains nouveaux tartuffes bons samaritains.
Quand la montée des océans va menacer les populations qui vivent juste au dessus du niveau des mers, on va se barricader dans des bastions alpins ? Et si l’Aquitaine est inondée, l’Auvergne va-t-elle se fortifier pour empêcher les invasions de bordelais ?
D’ailleurs, c’est en Mars que ça se passe, à Clermont Ferrand, mais c’est pareil ailleurs, des familles à la rue
...hébergées par le 115 jusqu’à début février et par grand froid, c’est-à-dire à partir de – 5°. Et à la rue depuis le 18 février, avec des enfants, alors que la loi prévoit leur prise en charge par l’Etat.
Pour finir en chanson, j’en ai une, toute nouvelle, et ça peut se passer ici et maintenant, devant chez vous ou devant chez moi, avec enfants ou pas, c’est toujours la même histoire, on regarde ailleurs ? Ou pas ? Et pendant ce temps, le carnaval des pinocchios continue son festival télévisuel, avec des grandes questions existentielles, quel menteur professionnel aura la queue du Mickey? *
Alors quoi ? Y EN A MARRE !
Norbert Gabriel
*La queue du Mickey, pour les moins de 50 ans qui se seraient égarés par hasard sur ce blog, ça n’a rien d’une cochonceté, c’était dans les manèges de chevaux de bois, un truc pour gagner un tour gratuit, une peluche suspendue au dessus des enfants et celui qui attrapait la queue -détachable- gagnait un tour… Même dans nos innocences enfantines, on voyait assez vite que le Mickey était habilement manipulé par le maître du manège pour que le hasard, ou le talent des chasseurs de queue ne soit pas pas le seul critère… Et il y eut quand même des gentils forains pour que la petite fille un peu timide et maladroite voie la queue du Mickey tomber opportunément dans ses mains… Voilà pourquoi il me reste une tendresse pour ces compagnons d’enfance, les héros des vogues lyonnaises, et Guignol, Madelon, Gnafron, Toinon, les révoltés de la débine, debout malgré tout.