Le mercredi 21 Août, un concert hommage à Trenet, dans sa bonne ville de Narbonne s’est terminé dans une bronca générale du public qui s’est estimé floué, à juste titre. Un concert de Charles Aznavour, comme disaient les affiches, et Aznavour chante 5 chansons de Trenet. Remboursez, hurle le public, on rembourse dit l’organisateur. Le lendemain.
Cette déplorable affaire est assez symbolique de l’attitude empreinte de mépris inconscient de nos élus quand ils se piquent d’offrir au peuple quelque distraction populaire, tiens de la chanson, par exemple. Rappel des faits :
1- La mairie de Narbonne, dans le cadre du centenaire Trenet, achète un spectacle « clés en mains » trois artistes de la scène chanson, choisis par Aznavour, feront un spectacle, avec quelques chansons de Trenet, Charles Aznavour parraine et viendra à la fin faire 4 ou 5 chansons de Trenet. (sans cachet pour lui) Ce sont les termes du contrat accepté par la mairie.
2 – Le service com’ de la mairie fait son plan de com’ en annonçant « Un concert de Charles Aznavour » (avec des invités éventuels). Prix 45 €.
3 – Le public achète ses places pour un concert Aznavour. Sold out.
4 – Les artistes prévus sur le contrat découvrent en arrivant que personne ne les attend, le personnel de la salle n’est pas au courant, et ce ne sont pas les affiches qui éclairent leur lanterne, ils n’y figurent pas. Ça commence mal.
5 – Au début du spectacle, un personnage officiel évoque un léger malentendu, sans expliquer vraiment de quoi il retourne.
6 – Le public qui attend Aznavour voit se succéder en scène pendant une heure et demie des artistes dont il ne sait rien, et qu’il n’attendait pas.
7 – Finalement Aznavour fait ses 4 ou 5 chansons de Trenet , et deux duos, puis sort sous les huées.
8 – Le lendemain la mairie annonce que les spectateurs seront remboursés.
Voici le récit in extenso de la soirée par deux spectateurs qui ont vécu ça de la salle :
C’est ce lien.

(Yves Jamait ici à droite sur la photo, avec Anne Sylvestre et Agnès Bihl à Saulieu)
et voici le récit d’un des invités qui a vécu ça des coulisses et de la scène, Yves Jamait
http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2013/08/23/jamait-a-narbonne-des-notre-arrivee-on-a-compris-que-ca-allait-etre-chaud/
Pour découvrir les autres, si ce n’est fait, Ici Alexis HK, qui avait ouvert la soirée, dans son clip d’anthologie avec le parrain Charles : http://www.youtube.com/watch?v=8IHxebKK-VQ
et ici un aperçu d’un duo Agnès Bihl et Jamait http://www.youtube.com/watch?v=9l4qXpZ7HdA
Bilan global ; un fiasco perdant perdant pour tout le monde !
Questions :
Qui à la mairie supervise ce genre d’opération « de prestige » ?
Qui a signé et approuvé le contrat qui définissait le spectacle ?
Qui a oublié d’informer les services techniques du déroulement de ce spectacle ?
Qui a oublié les bases essentielles de la com’ qui établit un plan presse sans savoir de quoi il s’agit exactement ? En trompant les spectateurs.
Quels sont ces élus « responsables » à qui on va imputer ce gâchis moral et financier ?
La gestion des affaires publiques est-elle aussi exercée sur ce modèle ?
Il y a pas mal de municipalités qui organisent, ou improvisent, avec des talents divers des évènements autour de la chanson ; certaines de dimensions modestes, comme Le Quesnoy vont avoir 20 ans d’organisation exemplaire, à tous points de vue, autant pour l’accueil et le plaisir du public que dans l’accueil des artistes
(lLe Quesnoy en Chanteurs, c’est là! http://www.lequesnoyenchanteurs.com/)
D’autres, plus importantes comme Narbonne semblent persister dans des opérations comme celle de ce faux concert Aznavour. Des opérations qui vont ravir l’opposition à la veille des municipales. Combien ça coûte ce fiasco ?
Avec la scène chanson en victime principale. Cette chanson, art mineur ou pour mineures, qui se fait traiter de tous les noms entre art et affaires, le showbiz, comme on dit. Et quand la politique y vient avec des arrière-pensées, le pire est probable. Narbonne 2013 en sera un exemple déplorable. Les seuls pros dans cette affaire, ont été Alexis HK, Yves Jamait et Agnès Bihl qui ont assuré envers et contre tout leur métier de saltimbanques. Les autres, les instances officielles , les élus et leurs délégués se sont comportés en amateurs malhonnêtes, et tout le monde est perdant. Dommage. Toutefois une observation, sur le site de la ville : la culture est dans un fourre tout Loisirs&Animation, c’est pas faux, mais on a un peu l’impression que le théâtre, la musique, la chanson, c’est un peu comme l’animation des bacs à sable, une sorte de sujet mineur. Sur le plan électoral aussi ?
Norbert Gabriel
Alexis HK vient d’apportere son témoignage, le voici:
Narbonne, le grand malentendu.
Chers amis, je reviens vers vous d’abord en espérant que votre fin de vacances se passe dans la douceur et la volupté d’une nuit d’amour sensuelle et agitée.
Ensuite, je souhaite apporter ma version des faits après la soirée carte blanche à Charles Aznavour à Narbonne, qui a fait les choux gras de la presse.
Le principe de la soirée était simple. Des artistes viennent se produire sous le parrainage de monsieur Aznavour en rendant ça et la hommage à Charles Trenet.
Simplement, la soirée n’a pas été annoncée de cette façon, et la public pensait assister à un récital du grand Charles.
J’eus la chance de faire mon set en ouverture de soirée comme une première partie, de trente minutes, qui se déroula de bonne manière.
C’est quand Yves Jamait à pris le relais que les choses se sont compliquées. Au milieu d’un set énergique et généreux, une partie du public à commencé à huer, impatiente de voir arriver M Aznavour.
Outre le fait qu’il soit inadmissible de conspuer un artiste en plein exercice de ses talents, nous pouvons résumer cette soirée à un grand malentendu, mais dont les intentions étaient fort louables.
Rendre hommage à Charles Trenet dans sa propre ville, pour ses cent ans.
Faire découvrir des artistes au public, sous le parrainage de Charles Aznavour.
Monsieur Aznavour, quant à lui, est venu gratuitement (il est le seul a n’avoir pas été payé) afin de partager quelques belles chansons, en sortant de l’avion, après un voyage au Québec éreintant.
Accompagné par le Giovanni Mirabassi trio, autant dire la crème de la crème, il a interprété quatre titres de Trenet mis en place spécialement pour l’occasion, pour saluer son ami.
Si la communication avait été bonne, il y a fort à parier que la soirée aurait été magique, rassemblant des artistes (Yves Jamait, Agnes Bihl, Giovanni Mirabassi et votre serviteur), qui chantent ensemble quelques chefs-d’œuvre de Trenet, et font découvrir leurs propres chansons, pour montrer que la tradition des maîtres ne s’est pas perdue.
Merci a tous les artistes d’avoir joué le jeu, et a monsieur Aznavour de nous avoir invités.
Je vous embrasse et vous dis à très vite.
Alexis.
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