Tag Archives: Rémo Gary

Si la photo est bonne …

2 Avr

Autoportrait de l’artiste, qui donne un assez bon aperçu de ce qui peut se passer en spectacle… mais pas que …

Suite à l’initiative de Nathalie Miravette – sur les photos  pas que lisses  – je me suis souvenu d’un brouillon ébauché il y a quelques mois… Une plongée dans les archives, quelques notes esquissées…

Si la photo est bonne …

Photo DR

Si la photo est bonne, elle reflète ce que j’ai perçu d’un artiste à travers ses chansons et ses spectacles. Et cette photo d’Herbert Pagani représente bien ce que j’ai entendu dans ses chansons, et ce que j’ai vu en spectacle, et après spectacle. Un regard tendre et lucide sur le monde qui l’entoure, mais un regard aigu et sans concession. Celui d’un artiste embarqué en son temps, et qui ne peut pas regarder ailleurs vers des paysages de rêve, quand le cauchemar est juste derrière la porte.

Autres images représentatives,

Mèche/Clémence Chevreau ©NGabriel

Francesca Solleville au Forum Léo Ferré ©NGabriel

Et aussi,

Rémo Gary au Forum Léo Ferré ©NGabriel

Photo DR

Le regard est essentiel,  il doit « parler » à tout le monde, pas seulement aux familiers de l’artiste. Et si possible, j’aime aussi que ce regard me regarde, moi, le spectateur, ou qu’il me donne l’impression de regarder quelque chose ou quelqu’un, pas de se perdre dans un horizon flou, vide , comme ce regard qui fuit, qui refuse de me regarder, ça me désoblige …

L’autre point important est la subjectivité du photographe, ce qu’il veut montrer… Et là on peut avoir des centaines de nuances. Une des premières questions à se poser: « Est-on amoureux des photos qu’on fait ou des sujets et modèles choisis ? » On peut aussi s’interroger sur les choix que font parfois les artistes pour leur communication… Ou les choix que font leurs conseillers. Mais ceci est une autre histoire …

Emile Savitry, peintre photographe et musicien connaissait bien Henri Crolla, l’homme et le musicien, et il a su le montrer, c’est assez rare .

©Emile Savitry

Avec  quelques mots de plus de deux de mes maîtres à montrer et penser :

« Suggérer, c’est créer, décrire, c’est détruire. »
Robert Doisneau

 « Je me dis que ce n’est pas la peine d’assombrir un monde qui est déjà très noir.
Les artistes doivent venir en scène pour dire qu’il fait beau
 »
Jacques Higelin

Et pour terminer voici l’inspiratrice de ce bla-bla, normale…

Nath Miravette la belle vie de pianiste AAA 10-01-2015 22-20-22 10-01-2015 22-20-22 10-01-2015 22-20-023

Last but not least comme disait William à Léonard, voyons voir :

Ce que je veux montrer
Ce que je montre
Ce qui est perçu.

C’est la dernière ligne qui est essentielle.

Norbert Gabriel

Rémo Gary et Debronckart…

16 Sep

Photo©NGabriel 2014

Auteur compositeur, Rémo Gary est aussi interprète… Et après quelques années de bruissements sur son talent c’est dans un Festival de Printemps à Montreuil que nous avons été quelques uns à être éblouis par une formidable interprétation des «  Oiseaux de passage » sitôt la dernière note, course vers le stand des albums, je n’étais pas le seul, et il en restait un…  C’est un signe qui ne trompe pas.

 

Dans son parcours riche d’auteur, Rémo Gary a fait une étape dans le répertoire inédit de Jacques Debronckart. Un album est disponible, et

un spectacle est annoncé  au Café de la Danse le 1 er  Octobre à 20 h. .

 

 

Si vous ne connaissez pas Rémo Gary interprète, voici sa version des « Oiseaux de passage »

Pour avoir un aperçu de l’auteur, le choix est difficile mais vous n’aurez pas de mal à trouver d’autres chansons..

Le maréchal des sans logis… (Musique Romain Didier)

 

Des coups de pied au cœur (Musique Clélia Bressat-Blum)

 

La mémoire qui planche

 

Autant vous prévenir, quand on commence, on est vite addict …

Le site de Rémo Gary,  clic sur la photo–>

Quelques échos de presse ci-dessous:

http://www.remogary.com/cms/index/displayPage?pageId=14&title=presse

 

Et aussi, allez voir sur Nos Enchanteurs, il  y a de quoi s’instruire sur Rémo Gary.. 

Norbert Gabriel

Variations autour d’une chanson … Les oiseaux de passage….

7 Août

 

Dans les hommages-dommages à Brassens, on a vu de beaux assassinats, la liste est assez longue et pas la peine de se mettre la rate au court bouillon et de d’aller à la déprime avec ces attentats consternants…

Plutôt que chouiner sur les avanies des reprises-méprises, allons vers un vrai régal, avec 6 versions des « Oiseaux de passage » les 3 premières dans la ligne Brassens, les 3 dernières plus novatrices.

Pour rappel Brassens a mis en musique une partie d’un poème de Jean Richepin, dont la version intégrale est proposée par Rémo Gary.

Georges Brassens

Maxime Le Forestier

Renaud

Les Ogres de Barback en concert et en partie tronquée

 

Les deux dernières, tout en respectant texte et musique, apportent un plus indéniable. Car il est très fréquent que les « repriseurs » s’ils n’osent pas trop modifier le texte, prennent  souvent des libertés avec la musique originelle  pour ajouter leur touche musicale, laquelle est toujours moins bien que l’original.

Nicolas Bacchus

 

Et avec Rémo Gary (et Nathalie Fortin) l’intégrale du texte dans une interprétation magistrale, ici dans une soirée hommage à Jean-Michel Boris, captée par David Desreumaux (Hexagone)

 

C’est grâce à Rémo Gary (au Festival TaParole Montreuil en 2014)  que j’ai découvert la version intégrale, avec ces vers merveilleux,

Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.

 

Norbert  Gabriel

Jacques Debronckart

29 Avr
Rémo Gary vient de publier un album de chansons inédites de Jacques Debronckart,  « Voix de cailloux » ce sera à la une ici même demain, mais en attendant, un portrait de Jacques Debronckart, tel qu’il a été publié dans le coffret de Marie-Thérèse Orain, il y a 3 ans.

 

Photo DR

Dans ces années 60, quand les déferlantes yé-yé occupaient largement les médias radio-télé, apparaît une sorte d’étoile filante qui va laisser une trace indélébile dans les mémoires, un coup de tonnerre qui est la bande musicale de Mai 68 « J’suis heureux » que les radios passent avec « Je suis comédien » parfois à la télé.. Peut-être que cet enthousiasme compensait le silence qui avait accompagné en 67 « Mutins de 1917 » une de ces chansons qui malgré les censures unanimes va faire son chemin sinueux, discrètement, et 30 ans après ces mutins seront enfin réhabilités. C’est un exemple qui illustre que « les poètes voient plus haut que l’horizon, que le futur est leur royaume » et Debronckart est un de ces prophètes. Un peintre futuriste du monde qui arrive, un chroniqueur lucide, incisif ou narquois de la société du spectacle tout azimut. C’est la nostalgie des exilés, des émigrés-immigrés, celle qui chante Adélaïde, une ville du bout du monde, de l’autre bout du monde.

Jacques Debronckart est arrivé sur le devant de la scène presque contre son gré. Auteur compositeur accompagnateur, il est propulsé sur scène par Maurice Fanon, et de cabarets et cabarets, il fera un Olympia en vedette.

C’est dans les cabarets que se sont forgées de ces amitiés qui traversent le temps sans s’altérer. Avec Marie-Thérèse Orain, pour qui il a écrit, entre autres, « La chanteuse » tableau réaliste et burlesque de la vie d’artiste dans ces fameux cabarets chantants, et « mangeants » ce qu’on retrouve aujourd’hui en cafés chantants et « buvants », le temps passe, mais ne change pas tellement.

Artiste complet, Jacques Debronckart a eu comme partenaires de chansons, Bernard Dimey, Gribouille, Michelle Senlis , Nadine Laïk, il a été interprété par Isabelle Aubret, Christian Camerlynck, Juliette Gréco, Philippe Clay, Eva, Les Frères Jacques, Yvette Giraud, Simone Langlois, Nana Mouskouri, Marie-Thérèse Orain, Colette Renard, Francesca Solleville, Cora Vaucaire… une trentaine d’interprètes, il a publié 7 « 45t » (4 titres) et 8 albums ou CD, au cours d’une carrière stoppée à 49 ans, après des années de lutte contre la maladie, il succombe en 1983.

Humaniste sarcastique, il a constamment flirté avec la censure qui supporte mal l’insolence quand elle est fondée sur des faits historiques, ou la revendication précoce de « Mutins de 1917 » Dans les années 60-70, c’était pas la meilleure façon de faire les prime-time télé. Sauf chez Chancel et son Grand Echiquier.

Jacques Debronckart a beaucoup écrit sur des thèmes qu’il résume dans ces lignes :

Il ne faut pas croire qu’un pays devient fasciste d’un seul coup. Pas du tout. Cela se fait par petites approches dont les gens ne sont même pas conscients, et puis un beau jour, ils se réveillent sous le régime de l’Ordre.

La jeunesse d’aujourd’hui pourrait avoir de quoi réfléchir en écoutant les chansons de Debronckart, réfléchir et se réveiller, la chanson c’est aussi ça : un cri lancé, en espérant que l’écho fera suivre.

Norbert Gabriel

Les oiseaux de passage

11 Jan

Quand Brassens a mis une musique  ce poème de Jean Richepin, il s’est attaqué à une œuvre majeure, mais très peu ont su donner toute son ampleur au texte et à la musique. Et au dessus de tous, Rémo Gary…

Photo NG 2016

Rémo Gary a choisi de prendre le texte intégral, de le mettre en majesté, remarquablement accompagné ( dans la version ci dessous) par Nathalie Fortin une pianiste qui ne fait pas un pléonasme musical sur les vers mais qui amène la musique avec une finesse et une subtilité rares. C’est comme la BO d’un film, la musique n’est pas que le trait qui surligne comme c’est souvent le cas avec les artistes qui s’accompagnent, et qui parfois ne savent pas faire le choix entre les priorités d’où une valse hésitation entre les mots et les notes. D’abord on s’écoute chanter parce que, quand même, il y a le texte, et puis on s’écoute jouer, parce que, quand même, Brassens a bien travaillé… Le résultat est… souvent déconcertant. Décevant.

La musique doit ouvrir des portes sur d’autres paysages. Et c’est ce que fait Nathalie Fortin.

D’autres interprètes, dans une ingénuité qui pourrait être rafraichissante, choisissent de faire une version guillerette, c’est dansant, on peut imaginer dans la même approche Nuit et Brouillard en lambada, ils étaient vingt et cent venus pour danser… Tout est possible dans le monde merveilleux de la reprise.

Pour « Les oiseaux de passage » Rémo Gary en a fait un mini opéra, sans pathos ni artifice, dans une diction parfaite, avec le geste qui signe le texte et le décor, comme Leprest, l’homme qui sculptait ses chansons. La seule version filmée semble être celle de David Desreumaux, (Hexagone)lors d’une fête à Jean-Michel Boris, la voici, elle est magistrale. A vous de voir et d’écouter…

Parmi les autres interprétations, très diverses, il y a celle de Stéphan Eicher et Taraf de Haïdouks qu’on peut écouter, en version Brassens texte retaillé, mais cher Georges, je déplore que vous ayez escamoté cette strophe…

Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.

Et j’aime à croire qu’il y a des grèves où on aborde le pays de l’étrange et du rêve..

Le site de Rémo Gary, c’est ici clic sur Rémo  –>

 

 

 

Norbert Gabriel

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