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Festival Musicalarue 2018 : rencontre avec Persépolis…

5 Juil

Le jeune groupe montois Persepolis, après s’être illustré par la participation à plusieurs scènes et tremplins régionaux, défendant les morceaux d’un premier Ep 5 titres « Sixty Miles an Hour » sorti en 2017, participait également au festival Musicalarue pour l’édition 2018. Duo rock alternatif, largement influencé de Rock indie des années 90, de groupes de grunge notamment, formé de Robin à la batterie et au chant et de Milo à la guitare, Persepolis a su en une paire d’années capter l’oreille des musicophiles avec une rapidité fulgurante et la garder accrochée, au fil des scènes et des enregistrements, un deuxième Ep, « Temptation part 1&2 », en projet à l’époque de l’entretien étant sorti en début d’année. Très présent sur les scènes d’Aquitaines, le groupe glisse et hisse de prestations remarquées en concerts à répétition qu’il investi d’une générosité exemplaire dans l’échange avec le public, une musicalité émotive, énergique et énergisante, où s’expriment conjointement rage et mélancolie, finement acérées et étonnement matures pour le jeune âge des deux complices.

– Persepolis, bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Vous voilà à Musicalarue, après des prestations remarquées sur des tremplins musicaux. Pouvez-vous nous présenter votre groupe, et d’ailleurs les raisons qui vous ont conduits au choix de ce nom ?

– Milo : Nous sommes un duo de rock alternatif, batterie et guitare. Nous jouons ensemble depuis qu’on est petits et on a monté ce groupe il y a une dizaine d’années. Nous avons participé à Musicalarue sur un Plateau au mois de mai, ce qui nous a amené jusqu’ici. En réalité, on ne se souvient pas vraiment de la façon dont nous avons choisi le nom du groupe.

– Robin : En fait on a commencé la guitare tous les deux à Mont de Marsan, et puis nous avons nourri l’idée de créé un « vrai » groupe de rock. Du coup je me suis mis à la batterie en autodidacte au début, puis j’ai pris quelques cours.

– Le monde de Marsan étant petit (…), pouvez-vous nous parler de vos rapports avec le groupe phare de la région, The Inspector Cluzo [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2016/09/09/musicalarue-edition-2016-rencontre-avec-the-inspector-cluzo/] , qui comme vous présente la spécificité d’être un duo guitare-batterie, et de la façon dont leur démarche d’exprimer la créativité avec une formule instrumentale réduite a pu ou pas vous influencer ou encourager ?-
– Robin : A la base on ne les connaissait que peu ; on en avait bien sûr entendu parler. Puis la rencontre s’est faite naturellement. C’est vrai que nos compositions sont conçues pour la guitare comme s’il y avait une basse derrière.

– Milo : Maintenant on en est proches. Dans nos compositions, les plans de guitare sont faits de sorte à ce que l’absence de la basse ne soit pas trop ressentie. Avec les bidouillages et pleins d’amplis, dont un ampli basse, on arrive quand même, non pas à combler l’absence d’un bassiste bien sûr, car l’idée n’est pas de combler l’absence d’un musicien, mais au moins le manque de fréquences basses. Effectivement ça nous oblige à être créatifs, mais aussi le plus simple et le plus sobre possible. On assume de n’être que deux et de jouer ce qu’on peut jouer à quatre mains.

– Quels sont les thématiques qui vous parlent et vous donnent envie de vous exprimer ?

– Milo : Les idées qu’on développe dans nos chansons sont assez proches de ce qu’on vit. Les derniers morceaux sont très inspirés des thèmes de la nuit, des sorties, de notre façon d’appréhender les relations, de la jeunesse et de la volonté de la jeunesse retrouvée. Nous avons sorti un EP l’année dernière et il y a plusieurs projets qui vont arriver très vite.

-« De la jeunesse retrouvée » ? L’aviez-vous donc déjà perdue ?

– Milo : Non ! Mais on a commencé à jouer à l’âge de neuf ans, au début pour s’amuser seulement. C’est marrant, car il y a une part de total hasard : je ne viens pas du tout d’une famille musicienne, et ma mère m’a forcé à apprendre la musique.

– Robin : Moi, c’est un peu différent : mon père a joué dans plusieurs petits groupes, et m’a transmis le gout de la musique. Mais ça s’est fait naturellement, sans me forcer.

– D’évidence votre musique rappelle des influences rock prenant leurs racines auprès des créations des groupes des années 90. Mais y en a-t-il d’autres ?

– Milo : Julien Doré, forcément.

– Vraiment ?

– Milo : Non… En fait beaucoup de Rock des années 90 et un peu de la vague Pop-rock. On peut citer Nirvana, Radiohead, la scène de Shoegaze avec Slowdive. Voilà pour l’essentiel. Donc on écrit en Anglais aussi.

– Robin : Après on ne se met pas de barrière vis-à-vis de la langue d’expression. Mais c’est vrai que comme les groupes qu’on écoutait sont anglophones, c’est venu naturellement. Lorsqu’on parle de nouvelle orientation musicale pour le groupe, ce n’est donc pas dans le sens d’un changement, mais d’une évolution. On a des choses à dire, mais on a toujours essayé de rester dans les mêmes intentions artistiquement. On s’est un peu retrouvés livrés à nous-mêmes et on a voulu montrer qu’on s’était affirmés dans notre musique. On a donc enregistré des choses qui arriveront vite et vont se poursuivre par des concerts.

– En quoi travailler avec des professionnels, pour des musiciens aussi jeunes et se lançant à l’aventure un peu en autodidacte à la base, vous a aidés à vous orienter ?

– Milo : Le but principal de la musique, c’est de partager avec le public. Faire des morceaux dans lesquels le public ne peut pas se reconnaitre, où il n’y a pas d’interaction avec les gens, ce n’est pas intéressant. On fait la musique qu’on aime, parce que c’est la musique qu’on aimerait écouter. Après ça devient plus personnel, car on y met de soi. Mais on n’a pas spécialement envie de s’enfermer dans un style particulier ; et ce n’est pas une question de caresser le public dans le sens du poil. Je ne sais pas si ce qui sort influe sur notre musique, mais il y a toujours des choses intéressantes, même s’il est de plus en plus difficile d’innover, tellement il y a un nombre incroyable de groupes qui se lancent. Mais il y a toujours moyen d’avoir de bonnes idées. Ce qu’on aime, c’est croiser un peu toutes les influences, les bases des groupes qui ont façonné le Rock, des années 60 à 90, et l’influence des groupes qui donnent aujourd’hui un petit vent de frais. On essaye d’apporter notre pierre à l’édifice.

– Robin : Et puis aussi lorsqu’on a pris des cours avec des professionnels de musique, ça nous a enrichis aussi d’une approche encore différente de la musique. On partait de très loin, car on ne jouait qu’entre nous, sans recevoir jamais d’avis extérieur, et on a appris à canaliser d’abord, à arranger notre chant, à travailler la base des constructions des morceaux, l’aspect artistique avant tout. Et puis à nous pousser dans nos retranchements, savoir ce qu’on avait dans le ventre, gérer la fatigue.

– Milo : La scène, c’est une volonté qui est restée depuis le début, peu importe le concert : ce soir on a la chance d’être à Musicalarue ; il y a deux mois on a joué dans une cave de boite à Hossegor à 23h devant 6 personnes, mais on a foutu un bordel ! Ne serait-ce que pour faire plaisir aux gens qui sont là et ont fait l’effort de se déplacer pour venir écouter, il faut qu’il y ait autant de respect pour le public que le public en a pour le groupe et se donner à fond.

 

– L’autoproduction est-elle pour vous un choix délibéré ?

-Milo : Oui, et ça fait d’autant plus plaisir, lorsqu’on parvient à enregistrer des morceaux et produire quelque chose de savoir que c’est avec l’argent qu’on a gagné en concert par exemple : c’est tout un processus qui fait qu’on s’implique à fond dans tous les domaines et qu’à la fin, on peut être fiers du produit.

 

Lien : https://www.facebook.com/WeArePersepolis/

 

Miren Funke

Photos : Carolyn C, Océane Agoutborde, Emilie Delvallée,

Nous remercions Anthony de Radio Mont de Marsan pour ses interventions et sa gentillesse

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