Tag Archives: Patrick Bruel

Cinoche !

16 Jan

un-sac-de-billes-film

Dans quelques jours, à partir du  18 janvier ce film sera sur les grands écrans. Vu en pré-test il y a quelques mois, il a une résonnance particulière en raison de quelques échos venus des écoles, des enfants de 7 ou 8 ans ayant déclaré avec conviction, en France, « le juif c’est l’ennemi à exterminer » … Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’enfants dans cette radicalisation, mais ce que je sais c’est que l’école de la république est assez absente dans l’enseignement de cette page de notre histoire contemporaine…

un-sac-de-bille-couverture-a2f8fLe livre ayant été publié il y a 43 ans, bien que traduit en 18 langues et vendu dans 23 pays, il est bien possible que des moins de 30 ans n’en sachent rien, ni de l’histoire, et pas tellement non plus sur ce qui en fut l’origine.

Donc un rappel en résumé,

Ça se passe France en 1941/43.  Joseph Joffo, âgé de 10 ans au début du récit, est un parisien assez heureux vivant dans le 18e arrondissement de Paris, dernier d’une famille de 7 enfants ( Madeleine, Henri, Albert, Rosette, Esther, Maurice et lui, Joseph). Il est très proche de son frère Maurice, de deux ans plus âgé . Ils fréquentent l’école Ferdinand-Flocon. (le bas Montmartre) Les Allemands occupent Paris et imposent le port de l’étoile jaune. Et comme la famille Barouh a envoyé ses enfants en Vendée, les parents de Joseph organisent la fuite de la famille vers Menton, en zone libre. Mais les deux enfants partent seuls dans un premier temps. Le père fait le pari qu’ils seront moins visibles que si la famille se déplace en groupe.

C’est comme un road movie sur fond de tragédie, mais avec la part d’insouciance d’enfants de 10/12 ans sur une route d’aventure, où le danger est présent à chaque instant.

etoile-jauneLe livre pointe avec un regard d’enfant l’absurdité d’une situation où deux enfants innocents doivent fuir et se cacher pour survivre. D’absurdité, il en est aussi question lorsque la famille Joffo se retrouve en 1943 en sécurité à Nice occupée par les Italiens, alliés des nazis mais ne réalisant pas la persécution des Juifs dans leur zone d’occupation.

Le comble de la folie nazie est atteint lorsque la Gestapo niçoise s’acharne à déterminer si les deux garçons sont juifs pendant des semaines alors que l’armée allemande enchaîne les défaites.
Le traitement de ce film est tout indiqué pour un public familial, et pour susciter quelques réflexions sur ce qu’est la devise de la République, Liberté Egalité Fraternité, et aussi ouvrir quelques pistes sur l’attitude à avoir sur les réfugiés, ces migrants qu’on ne saurait voir. Et qui ont subi quelques opérations étonnantes, comme celle, récente, dans une nuit de pluie glacée, où les forces de police, notre police, ont détruit les tentes et arraché les couvertures et duvets d’un camp dans lequel il y avait aussi des enfants. Et ce, dans un pays dont pas mal de citoyens se revendiquent de racines chrétiennes.

En 1942/44, beaucoup trop de français ne «voyaient» pas, n’entendaient pas, ne savaient pas. Eh bien aujourd’hui on sait. Et ce serait pas mal que nos enfants sachent aussi ce qu’implique dans les faits, Liberté Egalité Fraternité, et aussi ce que disait cet agitateur de Jésus, Aimez-vous les uns les autres … Sans ajouter  sauf ceux là et ceux là…. » Même si Dieu est absent du débat, le message de son fils putatif reste valable.

Ce film me semble exemplaire par les temps qui courent… Et j’ajoute que c’est un très beau film, très bien interprèté. Avec des reconstitutions épatantes. Ou formidables… Ou hyper méga top…

Générique :

Réalisateur Christian Duguay

Les parents Elsa Zilberstein et Patrick Bruel

Les deux enfants Dorian Le Clech et Batyste Fleurial

La suite ici, clic sur le clap ——->cinema

Dédié

à Luc 15 ans en 2 ème générale à Aurillac, qui a eu des infos sur la Shoah par l’enseignement public,

à Roman, 14 ans en 4 ème qui  n’a jamais entendu parler de la Shoah au collège (Auvergne)

et Clara 13 ans en 4 ème à Aurillac qui n’a eu aucune info .

Norbert Gabriel

Pour Noêl 2016, sur l’école Anne Frank, à Montreuil, à deux pas de Paris,

il y a eu ça…

tagsantisemitesmontreuil

Nunca más, Nilda et Patrick…

25 Mai

nunca mas image

La petite chatouille du jour, pour taquiner un peu… Depuis quelques mois, Patrick Bruel a eu droit à une belle avalanche d’épithètes plus ou moins malsonnantes, et plutôt plus que moins…

On a entendu pas mal de vilénies, des avis définitifs de la part des experts de la bonne chanson, dont beaucoup avaient fait leur religion avant d’avoir entendu quoi que ce soit…

On a même entendu un bon mot : « On ne chante pas Barbara avec une voix de déménageur »…

C’est peut-être pour ça que Nilda Fernandez et Patrick Bruel ont repris en 2016 ce duo enregistré en 1999…

Et leurs deux voix vont très bien ensemble… Et puis, on ne peut pas soupçonner Nilda Fernandez de chercher le buzz, à moins que ce ne soit Patrick qui ait cherché un partenaire prestigieux pour le soutenir ?

A vous de voir et d’écouter…

Nunca más, plus jamais…  Si c’était possible…  Je parle autant du thème de la chanson que du sectarisme dans la chanson en général.

 

Norbert Gabriel

Qui a le droit ? La nouvelle bataille d’Hernani avec Bruel au pilori ?

6 Déc

tontons flingueurs couleurs

Les amateurs de chanson, de répertoire, de l’art des troubadours de toutes obédiences n’ont pas dû échapper aux discussions passionnées qui ont agité la blogosphère depuis les premiers extraits de l’album « Très souvent je pense à vous »

Des journalistes ont exprimé leurs points de vue, leurs ressentis, parfois leurs ressentiments , et toutes les gammes des fans du plus sectaire au pire détracteur, aux arguments plus que douteux y sont allé de la plume la plus débridée.

Sophie Delassein a été positive, déclenchant l’ire et la fureur d’une ribambelle de suppôts ouvertement lepénistes, nous sommes dans une époque de parole libérée, y compris dans l’immondice comme « argument » Pour rester sur des sites qui gardent une dignité certaine sur ce plan, les thuriféraires emboîtent allégrement les thèses de l’auteur. La tonalité générale, sur le strict plan chanson irait plutôt vers le massacre, l’assassinat et autres douceurs du même tonneau.

Chacun ayant un avis respectable, un ressenti personnel, des arguments à faire valoir, sauf à noter des erreurs factuelles, des imprécisions, il n’y a rien à dire. Si vous n’aimez pas le fromage, ma passion fromagère restera coite, à moins que vous ne disiez que le Chabichou est un fromage au lait d’ânesse, je vous dirais que c’est la chèvre qui en est la source originelle.
Mais revenons à nos moutons chantants. Quelques uns des indignés s’appuient sur des interprètes moins connus que Bruel pour rappeler l’excellence de leur travail en ce qui concerne Barbara. Entre autres, Mathieu Rosaz, souvent cité pour sa grande connaissance de Barbara, et ses belles interprétations, il est mis en avant par un des virulents critiques de Bruel.

Et voilà que le 5 décembre Mathieu Rosaz publie la plus belle défense sur cet album, avec une analyse fine, documentée, celle d’un auteur-interprète reconnu pour son exigence, qu’on ne peut soupçonner d’accointances mercantiles ou courtisanes avec ce monde méprisable du showbizness tant honni par les détracteurs de Bruel.

Dans ce débat passionné, une question me vient : les sites qui ont largement donné la parole aux opposants (ceux qui louent Mathieu Rosaz pour critiquer Bruel) auront-ils le courage, l’honnêteté, le simple souci d’information, appelez ça comme vous voudrez, de publier pour donner aux lecteurs un avis de professionnel ? Peut-être, en attendant, ce qu’a écrit Mathieu Rosaz est lisible in extenso dans les commentaires à la suite d’un article du 3 décembre, c’est ici

Il est assez amusant que le point de vue d’artiste de Mathieu Rosaz prenne un contre-pied total sur les commentaires et sur l’article d’un journaliste spécialisé, et question subsidiaire, ce point de vue sera-t-il ajouté au dossier ? Pour le moment c’est non, alors, qui a le droit ? Qui a raison ? Faites-vous une idée par vous-mêmes.

 

Norbert Gabriel

  • Et bien sûr, on finit en musique

Lettre à Patrick B….

7 Nov

Cher Patrick ,

Depuis quelques jours le petit monde de la Bonne Chanson d’Origine Française Académiquement Contrôlée, bruisse, s’émeut, gronde, vitupère, se scandalise, gronchonne, hulule, chouine, barjaque*, tonne et s’étonne, babille et s’égosille, se scandalise, s’éparpille en choeurs malsonnants à votre endroit. On évoque le sacrilège, le blasphème, nombre de folliculaires ont déjà imbibés leurs plumes d’oyes d’encres vitaminées au meilleur vitriol pour fustiger à grands cris l’outrecuidance du chanteur à minettes (des années pré 2000) osant chanter Barbara. Comme si Hervé Vilard avait eu l’idée saugrenue de mettre Genet ou Leprest, ou Neruda à son répertoire. Ou si Dalida avait oublié Bambino à la garderie pour faire du cinéma avec un rôle dramatique dans « Le sixième jour » . Ce sont des choses qui ne se font pas, vous avez une étiquette, prière de la respecter. N’allez pas troubler le bon ordre des choses, est-ce que Barbara a chanté «… les gâteaux secs avec d’la merde avec ? »

Prière de rester dans les rails et de ne pas provoquer l’ire fulminante de ceux qui savent déjà, ceux qui décident qui a la carte ou qui ne l’a pas pour s’intéresser à tel ou tel répertoire. Tous les papes autoproclamés des évangiles paroles et musiques vous attendent au détour de la rue de la Grange au loup , la chasse est ouverte, les chargeurs sont garnis, le doigt sur la détente , la fusillade va commencer. Elle a déjà commencé sur ces réseaux sots-ciaux qui permettent tous les débordements.

En attendant, voici une carte postale** avec quelques mots que Barbara vous avait envoyés, ça peut pas faire de mal.

Bien à vous,

Norbert Gabriel

Barbara JB leloir

*barjaque \baʁ.ʒak\ féminin (verbe barjaquer)

  1. (Suisse) Personne bavarde, qui parle beaucoup (pas toujours avec discernement).

** Photo de Jean-Pierre Leloir, un des plus grands photographes d’artistes, sur laquelle j’ai pris la liberté d’ajouter le petit mot de Barbara à Patrick Bruel

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