Il est toujours étonnant de voir un artiste réduit à une ou deux chansons, qui ne sont pas forcément les plus représentatives de son oeuvre et de ses talents. Evidemment, si une de ses chansons est tubisée par une adaptation US, l’étiquette est vite collée et indélébile. Et maintenant, voici quelques pages musicales dont la richesse et la diversité pourraient éclairer quelques points de vue sommaires.
Autant par l’éclectisme de ses auteurs, Amade, Delanoé, Vidalin pour la trilogie des 10 premières années, Gilbert Bécaud a voltigé dans tous les genres avec un bonheur rare… Sensuel, burlesque, picaresque, et engagé.. Pas forcément là où le prêt à penser le relègue.. Et même en radio, sans l’image, Bécaud a enflammé les transistors…
Dans un ordre relatif, à vous de voir et d’entendre .
Mustapha Dupont
L’Indien ‘Olympia’ 73
La vente aux enchères
Charlie t’iras pas au paradis (1972)
Et avant, au début, vers 1952, il y eût « Mes mains » qui dessinent dans le soir la forme d’un espoir qui resemble à ton corps...
Le petit oiseau
La grosse noce
L’indifférence
Et pour finir,
L’Opéra d’Aran, flingué par une bonne partie de l’intelligentsia parisienne, mais accueilli avec enthousiasme à New York, Vienne, avec les bravos de la presse new-yorkaise, belge ou italienne. Et l’opéra d’Aran tourne pendant plus de 30 ans sur toutes les scènes lyriques du monde.
Exrrtait : » La Falaise » tratta dall’Opéra d’Aran di G.Bècaud. Alvinio Misciano, Rosanna Carteri e Coro. 25 octobre 1962, teatro dei Champs-Élysées, Direttore Georges Prêtre
Pour commémorer les 15 ans de la mort de Bécaud, la SACEM a proposé une soirée mettant en avant ses auteurs. Bonne idée a priori, mais… Et c’est un gros MAIS, Maurice Vidalin, un des auteurs majeurs de Bécaud a été simplement oublié. Outre un point de vue personnel, on peut vérifier que notre ami Wiki* le situe dans la trilogie majeure, et sur les sept standards internationaux de Bécaud, il en a deux, à part égale avec ses collègues français, et surtout la formidable Vente aux enchères
Pourtant, dans le programme remis aux spectateurs ce vendredi 3 Juin aux Bouffes du Nord, on lit « La rencontre avec Maurice Vidalin puis Pierre Delanoë sera déterminante pour son passage à la chanson. » (Louis Amade arrive après Vidalin et Delanoë)
Selon les infos, ce sont les artistes invités qui ont fait leur choix, et personne n’a donc retenu une chanson de Vidalin. Ce qui peut se concevoir, mais on aurait pu aussi imaginer une citation, un extrait, un clin d’oeil, dommage !
Cette contrariété mise à part, mention spéciale à Clarika qui a habité les chansons choisies avec une intensité émouvante, et mention à la lumineuse Sandrine Bonnaire pour ses liaisons textuelles inspirées de « Une vie comme un roman » l’album autobio de Gilbert Bécaud. Ce sera donc avec deux des plus grandes chansons de Bécaud (dans mon panthéon personnel) que je salue cet auteur majeur, Maurice Vidalin.
» La vente aux enchères », tout Bécaud formidable showman est là,
et à égalité dans l’éloge « L’Indien »,
*Notules complémentaires,
Gilbert Bécaud and Maurice Vidalin receiving the Oscar for French Song awarded by the Union Nationale des Auteurs-Compositeurs for their song ‘L’Indifférence’ on February 14, 1977 in Paris, France.
Extraits de wikipédia:
Il travaillait essentiellement avec trois auteurs:
le poète et préfet humaniste Louis Amade (Les marchés de Provence, L’important c’est la rose, On prend toujours un train pour quelque part, Le Petit Prince est revenu…)
Maurice Vidalin, aux textes exprimant souvent souffrance intérieure et désespoir (L’Indifférence, L’Indien…) ou plus ambigu comme La vente aux enchères… et très scéniques, La Grosse Noce, Les Tantes Jeanne, Rosy & John, La Rivière, Le P’tit Oiseau…
Pierre Delanoë, aux thèmes chargés de tension affective (Mes mains, Et maintenant, Nathalie, Je t’appartiens…).
Mais aussi avec Charles Aznavour, Frank Thomas, Pierre Grosz, Serge Lama, Claude Lemesle, Didier Barbelivien, Luc Plamondon.
Standards internationaux
Je t’appartiens – Let It Be Me (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud) 1955
Le jour où la pluie viendra – The Day the Rains Came (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud) 1957
Et maintenant – What Now My Love (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud-Elvis Presley) 1961
Seul sur son étoile – It Must Be Him (Maurice Vidalin – Gilbert Bécaud) 1966