Vous connaissez la réputation du Forum Léo Ferré dans sa mission de défendre la chanson francophone, CFQ pour les habitués, eh bien voilà une évolution quasi révolution, il y avait jeudi 7 Avril, une soirée de chansons américaines, mais en français. Really amazing, Isn’t it ?
La soirée s’est passée en deux parties, Frédéric Bobin-Pierre Delorme pour une balade avec Dylan, Cohen, les plus connus, mais aussi Tom Paxton, et Townes Van Sandt que Pierre Delorme fait découvrir en les resituant dans la grande fratrie des songwriters, ces faiseurs de chansons qui ont tous plus ou moins flirté avec la route des hobos… Voyageurs mi-vagabonds mi-aventuriers, ou chemineaux, trimardeurs, avec cet insatiable besoin d’aller voir au bout de la route si c’est mieux. Et c’est toujours mieux ailleurs.
Version éternelle du poor lonesome cowboy en version plus moderne, bien décrite
par Léonard Cohen (et Graeme Allwright), The Stranger Song, L‘étranger … Leur américan way of life, c’est le train clandestin, avec une guitare, ou un banjo, un harmonica, et la naissance du folk song, la poursuite d’un rêve flou, et comme les compagnons bâtisseurs de cathédrales, ils vont de chantier en chantier, et les chansons naissent de cette vie de vagabonds célestes. Le duo Bobin/Delorme s’accompagne avec des guitares acoustiques très fines, mélodieuses et raffinées, et on est emporté dans des rêveries enfantines, au temps où on croyait que l’Eden existait vers le lointain Ouest. Car malgré la vie rugueuse, le hobo folk singer est persuadé que Le jour de clarté est au bout de la route. Et sa Sacrée bouteille est un bon viatique pour garder le moral.
Au passage, Pierre Delorme resitue La complainte du partisan dans l’histoire, chanson oubliée en France au profit du Chant des Partisans. Texte signé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie, il est revenu par Léonard Cohen en 1969, avec une fin différente de l’original, mais plus réaliste au final. (Musique d’Anna Marly)
C’est un très joli moment de spectacle, qui nous rappelle que les USA ce n’est pas que Miami, la Californie, ou Dallas, mais qu’il y a des frères humains avec qui on pourrait partager quelques tranches de vie normale… Une assiette de pommes de terre bien cuites, une part de tarte aux pommes, et quelques rasades de jus d’alambic bien raide.
Ce que Gilles Roucaute va conforter avec les chansons de Bruce Springsteen dans l’ambiance de l’album Nebraska ou The gost of Tom Joad, album acoustique, réalisé très simplement, guitare-harmonica, pour faire un portrait du pays en chroniques sociales ou faits divers qui sont des archétypes de l’Amérique quand elle n’est pas Disney Land. Découverte pour ceux qui ne connaissaient de Springsteen que ses premiers tubes comme Born to run dont on n’a pas bien compris le fond du propos avec l’ambiance rock hyper boosté, et une connaissance très sommaire de l’anglais.
Gilles Roucaute est assisté de Matthieu Verguet, guitares, et guitare électrique très soyeuse.
Et en bonus final, le trio..
Les deux french song-writers continuent leur route de chansons américaines, entres autres aventures musicales, dont vous trouverez les infos ICI. Avec un aperçu du duo, comme à la maison,
Et Gilles Roucaute vous propose son AMAP chansons, idée originale qu’il est bon de découvrir, comme il vous en montrera toutes les facettes, c’est là.
Et en musique. c’est là,
Et pour quelques images de plus…
Norbert Gabriel
NB: précision de Pierre Delorme: la chanson emblématique de la Résistance s’appelle Le Chant des Partisans, (et non Partisans comme écrit précédemment) et La Complainte du partisan nous est bien revenue par la voix de Leonard Cohen, plutôt vers les années 70. (Correction faite ) Song of the French Partisan, sous le titre The Partisan.