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Claire Elzière, artiste interprète…

24 Fév

Le temps des grandes interprètes n’est pas tout-à-fait révolu, Claire Elzière en fait régulièrement l’illustration, comme le 15 Février, à l’Annexe, à Ivry. Un lieu de spectacle -intermittent- dans la tradition du Cheval d’Or où on ne mélangeait pas les fourchettes et les micros … et d’ailleurs, avec la densité du public ce soir-là la question ne se posait même pas les derniers arrivés ont été placés derrière le bar. Et ce fut une superbe soirée, « les chansons meurent si on ne les chante pas. » C’est vrai, et merci à Claire Elzière de faire vivre avec tendresse, humour sensibilité, impertinence, les chansons de Pierre Louki, Anne Sylvestre, Allain Leprest, – dans des chansons peu connues à redécouvrir- Pierre Barouh, Barbara, Nougaro, SarcloRet, et le Bel Hubert, bien sûr … Plus quelques chansons sur mesure, plus une première en auteure …  à suivre …

C’est dans la lignée de Cora Vaucaire, et de Catherine Sauvage ( qui demandait à Ferré les chansons refusées par les collègues, et qui en faisait des succès…) que Claire trace son chemin buissonnier, avec des sorties régulières au Japon, où la chanson francophone est bien traitée.  Les chansons meurent si on ne les chante pas. Et en écho Ferré (ou Louki) aurait pu compléter, pour les interprètes à venir:

Mais je te laisse ça comme une chanson tendre
Avec ta fantaisie qui fera beaucoup mieux
Et puis ma voix perdue que tu pourras entendre
En laissant retomber le rideau si tu veux.

En ce qui concerne Leprest et l’album Marabout tabou, je vous renvoie volontiers à René Troin : « Les mots dansaient déjà, avant que Dominique Cravic les mette en musique. C’est un Leprest inédit, à tous les sens du terme, qu’on découvre avec cet album, un Leprest lumineux, tournant le dos à son versant sombre et (parfois) sentencieux (..)  Loin de la rive gauche, on nage en belle et bonne variété.
Et Claire Elzière ? Elle ne fait rien, comme d’habitude : elle chante. La voix comme son prénom. Sans ronds de bras ni effets de manche, sans appuyer sur les mots. Alors, les mots, ils volent. Même ceux qui sont un peu lourds ? Oui. Même

 Extrait de cette chronique, pour la lire en entier
clic sur le rossignol–>

Je ne saurais mieux dire, c’est ce qu’on entendu à l’Annexe, et qu’on pourra entendre le 11 Mai aux ACP-Manufacture Chanson, et le 15 Juin au Café Jazz Montparnasse dans « Les lundis chansons ».. et ce sera 100% Leprest*.

Le rôle des interprètes est reconnu un peu partout dans le monde, et assez peu en France, où la chanson « de qualité » ne saurait être que chantée par les ACI… Peut-on jouer Molière en 2020 comme en 1725 ? Le texte est le même mais le contexte est différent. Idem pour la musique de Bach, quand les instruments d’aujourd’hui ont beaucoup évolué voire réinventé un répertoire. Le violon est né avec des cordes en boyaux de mouton, il est le plus souvent équipé aujourd’hui de cordes en métal, plus puissantes. Faut-il se priver de ces évolutions pour rester dans le copié-collé originel ? Dont on ne sait rien, le swing de Bach n’était pas écrit sur la partition. Et pourtant Jacques Loussier l’a joué. Grappelli et Django aussi , bien avant..

L’exemple ci-après montre tout ce que peut apporter une vision moderne et des ré interprétations contemporaines d’un répertoire ancien.  Clic sur le violon –>

Claire Elzière,  Francesca Solleville, Annick Cisaruk,  Céline Faucher, interprètes , Christian Camerlynck, interprète, et Natasha Bezriche, Barbarie Crespin, Natacha Ezdra, Marie-Thérèse Orain, c’est autant de nuances de Leprest, Pauline Julien, Anne Sylvestre, Debronckart, Vigneault, Ferrat, Louki, Ferré, Nougaro, Fanon, et quelques autres. Parmi lesquels Bernard Dimey, qui offre aux interprètes des possibilités assez étendues dans l’expression des sentiments sur la marche du monde et des humains.

L’art de l’interprète c’est aussi de choisir des chansons qui lui vont bien et pas forcément des chansons qu’il a envie de chanter. Ce n’est pas faire injure à Tino Rossi de constater qu’il n’avait pas la tessiture pour chanter Balavoine et SOS d’un terrien en détresse. Ou à Luis Mariano qu’il n’était pas au mieux dans le blues de Robert Johnson ou Muddy Waters.

*Claire Elzière chante Allain Leprest, 1 CD + 1 livret de 20 p., Saravah, 2014. Paroles : Allain Leprest. Musiques : Dominique Cravic (Grégory Veux et Claire Elzière cosignant chacun un titre), Romain Didier, Etienne Goupil, Olivier Moret, Jean-Philippe Viret. Avec les voix de Pierre Barouh, Dominique Cravic et Sanseverino.

Last but not least : ma relectrice (oui, je me flatte d’avoir parfois une relectrice d’une exigence de bénédictin intégriste) me fait remarquer que je n’ai pas évoqué Juliette Gréco dans les interprètes, c’est vrai, mais en ce qui la concerne, je citerai Moustaki sur Reggiani « Il est l’auteur de 200 chansons qu’il n’a pas écrites. » Et en effet, quand j’entends Gréco et Reggiani, ce sont eux d’abord, le personnage domine, alors que Cora Vaucaire et les autres, j’entends la chanson qu’ils interprètent. Comme le comédien qui va vers le rôle, et non l’acteur qui, souvent, amène le rôle à lui. Ce qui montre que la chanson offre des possibilités variées en matière d’interprétation qui nous sont toutes également aimables, enfin presque ..

Le site de Claire c’est là–> 

That’s all folks !

Norbert Gabriel

Prix Jacques Douai 2015

27 Juil

Année faste qui voit deux lauréates chanteuses à ce prix remis à Barjac ce lundi 27 Juillet à Marie-Thérèse Orain, et Paule-Andrée Cassidy. Deux belles interprètes qui ont fait vibrer le Forum Léo Ferré et quelques autres salles où la chanson qui raconte  fait vivre des personnages tendres ou burlesques de notre monde plus ou moins en équilibre entre le rêve et la réalité.

MT Orain Forum 14 octobre AAA-001 prix 2 14-10-2014 21-12-08

Les artistes et les papillons ont des points communs: le goût des couleurs qui font chanter la vie, et ce goût d’aller vers le but qu’ils ont choisi en improvisant le chemin au gré du bonheur des rencontres, des surprises, des chutes ou des virages. L’important, finalement, ce n’est pas le bout de la route, mais la route. Ce Prix Jacques Douai salue un parcours assez exceptionnel dans les arts de le scène, du cabaret à l’opéra, avec de très belles rencontres, qui ont illuminé sa vie, et en 2015, elle est « Intacte »…

La belle vie d’artiste de Marie-Thérèse Orain, c’est là en feuilleton, sur Résistance chanson.

 

PA Cassidy 4 Juin 2015  et Lou AAA 04-06-2015 22-48-35Et c’est Paule-Andrée Cassidy qui partage ce prix,

La gloire des interprètes… Dans le très riche répertoire de la chanson, il y a un choix très étendu de textes aux résonances intemporelles. Paule-Andrée Cassidy est une de ces interprètes, dans la lignée de Pauline Julien, ou de Catherine Sauvage, qui ont su trouver les pépites à découvrir ou à redécouvrir chez les auteurs les plus divers, à l’écriture exigeante. .

Et ressusciter des chansons qui malgré leur création il y a une trentaine d’années, sont de plus en plus actuelles, « J’coûte trop cher » dit une salariée de notre nouveau monde tout économique. « « Si on en croit les statistiques de notre monde économique j’coûte trop cher c’est ma seule et unique caractéristique j’coûte cher », Sophie Anctil (…) On peut paraphraser Moustaki, « Paule-Andrée Cassidy est l’auteur de pas mal de chansons qu’elle n’a pas écrites » Dans ce spectacle « Ombres et lumières » elle est accompagnée par Vincent Gagnon au piano.(…)

Spectacle qui a tourné en France au printemps 2015 (et en Suisse) et pour les passages printaniers de Mademoiselle Cassidy à Paris on en trouve les échos dans les archives du quotidien de la chanson , NosEnchanteurs. Creusez, et vous trouverez.

Le Prix Jacques Douai, remis à Barjac en ce lundi de Juillet du 20 ème anniversaire s’avère de plus en plus une œuvre d’utilité publique.

portrait jacques douaiLe Prix Jacques-Douai distingue depuis sa fondation en 2007 un artiste, une personnalité ou une structure qui, par son action ou son oeuvre artistique, fait vivre la chanson francophone, le répertoire et les idéaux portés par Jacques Douai : célébration de l’art de la chanson, respect et souci d’élévation du public, émancipation par la culture et l’éducation populaire.

Les membres du jury sont :
Ethery Pagava-Douai (présidente d’honneur), Michèle Bernard, Jacques Bertin, Jacques Bonnadier, Francis Chenot, Jean Dufour, Marie-Hélène Fraïssé-Bérimont, Elizabeth Gagnon, Philippe Geoffroy, Pierre Jobin, Jofroi, Cyril Lafaurie, Tariel Lourdin, Hélène Mathieu, Floréal Melgar, Jean-Claude Mézière, Christine Pagava-Boulez, Martin Pénet, Francesca Solleville, Jean Sommer, Anne Sylvestre, Jacques Vassal,
et Gérard Pierron (Prix 2007), Luc ou Sylvie Renaud (Prix 2007), Rémo Gary (Prix 2008), Hélène Martin et Philippe Forcioli (Prix 2009), Véronique Pestel et Bernard ou Dany Kéryhuel (Prix 2010), Gilbert Laffaille et Nathalie Fortin (Prix 2011), Claude Semal et Noëlle Tartier (Prix 2012) , Michel Bühler et Eric Nadot (Prix 2013), Michel Boutet et Thibaud Defever (Prix 2014) qui ont été invités à rejoindre le jury.

 

Norbert Gabriel

Photo prise  par un des amis d’Albert Weber lors de la remise des prix:

prix douai photo

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