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KENT AU CAFÉ DE LA DANSE, 7 octobre 2022

11 Oct
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Il est des rendez-vous qui ne se manquent pas. Malgré le temps qui passe, les kilomètres qui s’interposent. Un concert de Kent, ce sont d’abord des retrouvailles dans le public.
Avec les amis, les fidèles, les anciens musiciens, producteurs, ceux qui font partie de l’histoire, ceux qui ont fait l’histoire de Kent, cette espèce de famille de cœur qu’il se trimballe et se coltine depuis des décennies.
Il y a la joie de se revoir, mêlée à l’envie (le besoin ?) de lui dire « on est là ». Puisqu’au final, il n’y a pas de raison qu’on le lâche. Le nouvel album était déjà une belle promesse à lui seul d’un moment agréable à passer ensemble.
Le spectacle lui a donné du relief et des éclairages inattendus et le moment agréable s’est transformé en moment inoubliable.
Comment fait-il pour continuer à nous surprendre ? Existe-t-il un mythe de Kent comme celui de la pierre philosophale ? À quoi tient cette alchimie ?
Un début de réponse : il respecte ses aspirations et fait les choses avec sincérité. Alors parfois, il peut arriver qu’on ne soit plus totalement en phase. Faut l’accepter.
Mais quand il ressort un album, qu’il refait une tournée, il le fait pour de bonnes raisons et il n’y a rien d’artificiel, de virtuel, de distanciel. C’est généreux, entier, irradiant.
Ce soir-là, il y a eu pour démarrer une première partie bienveillante et complice où Frédéric Bobin et Kent se sont partagés ou échangé leurs chansons et leurs guitares (attention, mise en scène !)
C’était efficace, sans prétention, cohérent avec les deux bons hommes.
Puis vînt l’entracte pour digérer ces hors d’oeuvres. On attendait gentiment la suite, loin d’être déçus par l’entrée en matière et loin d’être rassasiés.
Jusqu’à ce que le trio infernal monte sur scène. Comment décrire la puissance pénétrante de cet enchaînement de chansons ? La modernité de l’improbable formation et des arrangements ? Le charisme, la complémentarité, la magie des imprévus ?
Comment un déhanché, un sourire peuvent sublimer les incidents de corde cassée ou de trou de mémoire ?
Un tourbillon de points d’interrogation dont l’ivresse nous poursuit, nous accompagne et nous hante bien après le baisser de rideau.
Sur scène, Kent est entouré de deux personnalités que tout semble opposer. Marc Haussmann aux claviers, ses sons venus d’ailleurs, ses doigts qui virevoltent, ses chorégraphies minimalistes.
Alice Animal aux voix et guitares électriques. Son exubérance, sa grâce, son magnétisme.
Et Kent au milieu pour l’équilibre, la touche de couleurs mouvantes, le cabotinage consenti qui fait des étincelles. L’homme a rajeuni dans son costume solaire. Les chansons aussi. Même celles dont je m’étais lassée au fil des tournées ont retrouvé la fraîcheur et l’attrait de la découverte grâce à ce nouvel angle de vue.
Mélange des genres et des époques, la set list est hétéroclite. Y a pas à dire, le répertoire tient la route ! La plume toujours affûtée.
En apparence, le dialogue a repris, au bout de quelques années, comme s’il avait été interrompu la veille.
Mais en réalité, le vocabulaire et le vécu se sont enrichis.
On se reconnecte, toujours plus sensibles et réceptifs à l’énergie et l’émotion communicatives.
Programmateurs, ne soyez pas frileux. C’est une valeur sûre. Et par les temps qui courent, on a tous besoin de cette chaleur.
Quelques images sonores, ci dessous,
Valérie Bour
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