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Frédéric Bobin Les larmes d’or …

9 Mai

Cela devait être en février 2018. On discutait de ses dernières collaborations… Kent m’a alors tendu un CD : « Tiens, t’écouteras. Je fais un duo dessus avec lui ». J’ai regardé la pochette vite fait, lu le nom de l’artiste. Frédéric Bobin ? Son nom me disait quelque chose. L’album s’appelle Les larmes d’or. Je l’ai mis dans mon sac.

C’est mon mari qui l’a inséré la première fois dans le lecteur. Moi, comme d’hab, je ne faisais pas plus gaffe que ça à la musique qui envahit souvent notre bureau. Je devais écrire ou flâner sur internet. Dans les jours qui ont suivi, mon homme a mis et remis le disque sur la platine. Je faisais toujours aussi peu gaffe.

Depuis, Les larmes d’or est sorti des dizaines de fois de sa pochette et je connais désormais pas mal des chansons pas cœur. Sans m’en rendre compte, Frédéric Bobin a pris sa place dans ma discothèque. Des mélodies souvent légères, graciles ; une voix qui sourit avec des textes pas si drôles. Une nostalgie familière (pas plombante pour autant), des thèmes qui semblent faciles et pourtant pas toujours simples.

Du coup, on a déroulé le fil à l’envers. Acheté un autre album daté de 2008 : Singapour. Et là, rebelote ! Les mélodies se gravent sans que j’y prenne garde. Les paroles me trottent en tête alors que je n’ai rien demandé. Y’a de l’épure, de l’intime mais celui-ci cause à tout le monde. Une conscience de classe en douceur. Des prises de positions en délicatesse.

Photo ©NGabriel

Car la marque de Bobin, c’est de faire des idées tonitruantes, des folksongs qui ne passent pas en force. L’artiste ne s’impose pas, ne glisse pas le pied dans votre porte. Pourtant on le retrouve naturel, assis sur le canapé, comme s’il était chez lui. Et on est drôlement contents de le découvrir là, alors qu’on ne l’avait pas prémédité.

Sous une allure d’ado, Frédéric Bobin a plus de 15 ans de carrière derrière lui. Il sillonne la France de scène en scène accompagné d’un public qui lui est fidèle depuis longtemps déjà.

Si Kent ne m’avait pas tendu son CD, sans doute serais-je passée à côté d’un chanteur à l’univers malin et bienveillant, sensible mais sans sensiblerie. Un de ceux qu’on ne trouve pas en avant dans les têtes-de-gondole clignotantes et vulgaires des Fnac.

Alors faites passer le mot… N’attendez pas que Frédéric Bobin débarque chez vous discrètement, par hasard, presque à l’improviste.

Invitez-le ! 

Fabienne Desseux

Photo DR

Plus d’infos ?  C’est là —> Clic sur l’image

 

 

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Photo ©NGabriel

Plateaux Deuchansons avec Frédéric Bobin

10 Avr

Frédéric Bobin Archives NG

Une parenthèse amicale entre deux dates de concerts, c’est ce que nous a proposé Monique Monier Civiale, avec Michel Lagarde, deux de la bande des quatre : FormAt Quatre à Romagnat, ce samedi soir 7 avril, voisins, amis, et un invité prestigieux, qui n’est pas fait prier, car il a une tendresse particulière pour le Puy-de-Dôme,  ici on dit notre Frédéric ! Frédéric Bobin. Un peu intimidée, oserais-je aller vers lui ? C’est qu’il a fait l’Olympia depuis notre dernière rencontre ! Mais à son sourire avenant et complice, j’ai vite compris qu’il n’avait pas changé, c’est toujours notre Frédéric, aussi à l’aise sur une grande scène que dans ces soirées plus intimistes où les regards croisés avec l’entourage impliquent une présence, une mise à nue plus périlleuse.

Michel nous explique le concept de ses soirées, plusieurs associations organisent ce genre de concert:

L’association « Chant’appart » a inauguré ce concept suivi par d’autres , par exemple : « Chantons sous les toits » ou « Chante jardins…. Il y a quelques années déjà que j’organise des concerts privés pour des chanteurs que j’aime bien . J’en ai réalisé chez moi ( c’était le premier) ou chez des amis . Mais depuis 3 ans , nous avons créé  une association qui gère le bar et l’accueil de la salle « la 2deuche « à Lempdes et cette même association a aussi pour mission d’organiser les concerts privés que j’organisais auparavant à titre personnel . Cette association s’appelle « Les A’tractions de la 2deuche » avec pour Président Michel Bouchet qui était présent ce samedi soir et, moi je suis chargé de l’organisation de ces concerts chez l’habitant ou dans des lieux qui n’ont pas forcément vocation à recevoir des artistes ( recherche des artistes et des accueillants et formalités administratives ainsi que l’aide financière et matériel si besoin). Monique était donc l’accueillante d’hier soir , mais elle avait déjà accueilli d’autres « Plateaux Deuchansons » auparavant . Nous n’avons pas de souci pour trouver des artistes… mais c’est difficile de trouver des personnes qui veuillent bien accueillir ! Nous avons reçu déjà pas mal de chanteurs (  Eric Frasiak , Véronique  Pestel , David Sire, Laurent Berger , Michel Boutet , Frédéric Bobin ) , certains sont déjà venus plusieurs fois . Nous en organisons au maximum 5 par année .

Photo Maryse Roy. 2018

Une quarantaine de personnes, un coin de séjour aménagé en scène, sur fond de rideau noir, et entre guitare folk, guitare électrique,  et boîte à rythmes, Frédéric Bobin, mince silhouette en jean et haut noir, et Jean-Claude Pagès, encore un de FormAt Quatre à la sono.

Et durant plus d’une heure, Frédéric Bobin nous régale des nouvelles chansons de son 5ème album : Les larmes d’or, qui marque encore une étape vers la perfection,  en osmose avec son frère Philippe, auteur des textes, cinq années de travail, un choix de 12 chansons parmi une quarantaine.

Des mots qui cognent à la porte des cœurs en exil, désillusions, bilan d’un  monde à la dérive, avec réalisme, mais toujours avec une lueur d’espoir au bout.

Des regrets, mais faut pas regretter quoi qu’il arrive la vie qu’on aurait pu vivre.

Des souvenirs qui reviennent sous forme de rêves, nostalgie de l’enfance  dans la maison de son grand-père : J’aime ce qui n’est plus / J’aime le temps perdu / Les blessures éternelles  que personne n’opère / Les parfums surannés / Les illusions fanées / Tout ce qui vit dans la maison de mon grand-père.

Photo Maryse Roy. 2018

L’adolescence en Super 8 :  Mon histoire défile / Comme un drôle de film / Je prends la fuite / En super 8.

Des histoires d’amours éphémères ou contrariés, La fiancée au destin tragique, La vie qu’on aurait pu vivre, ou Les étreintes intermittentes  qui ont des vertus envoûtantes.

Ironique avec légèreté, parfois désespéré mais avec élégance,  il trace des portraits qui nous ressemblent, qui amènent la réflexion,  qui réveillent en nous des images, des émotions, des portraits de héros fatigué, Le dernier voyage de Sindbad,  de héros du quotidien, comme Jimmy  qui patrouille dans la zone : Encore un soir qui tombe / Comme une chape de plomb / Aucun vol de colombe / Dans ce ciel de béton / Et comme une marionnette / Frêle silhouette /  Il y a Jimmy / Patrouille de nuit.

Une musique ne peut pas changer le monde, mais faire lever l’espoir dans le cœur des hommes de bonne volonté, cette Musique blessée, c’est la musique d’un monde qui bouillonne et qui gronde…Si tu l’entends o mon frère / Dans le silence de la mer / Soulève toi / O mon frère / Même si tu cries dans le désert.

Tant qu’il y aura des hommes /  Y aura des kamikazes / Et la loi du talion / Y aura de l’eau dans le gaz / Des gazelles et des lions.
Mais pour un géranium / Qui pousse dans les charniers / Tant qu’il y aura des hommes / On pourra espérer.

Chanson enregistrée en duo avec Kent, mais  s’il  l’ a chantée seul ce samedi soir, il n’a pas oublié de nous faire applaudir Kent, qui est une de ses influences musicales depuis longtemps. Et nous avons aussi applaudi  Philippe, le frère de Frédéric, auteur prolifique qui lui taille des paroles sur mesure.

L’espoir ? Il suffit d’ Une goutte d’eau pour se ressourcer : Quand tous mes rêves mercantiles / Me seront arrivés / Quand les lumières de la ville / M’auront aveuglé / J’irai retrouver mon enfance / Mon vieux traîneau / Je reviendrai boire à la source une goutte d’eau.

Le soir tombe, mais si il n’a pas changé le monde : C’est un homme / Qui transforme / Ses chagrins / En doux refrains…

Un album d’une qualité exceptionnelle, classe, sobre, épuré, qui creuse encore plus le sillon vers l’authenticité, la sincérité,  le plus en phase avec le Frédéric Bobin d’aujourd’hui. Ce sont les chansons qui ont choisi les musiques, dit il, et son cœur balance entre folk et rock, avec un retour vers l’acoustique pour cet album.  Je dirais folksong à la française, avec des influences à la Dylan, et même parfois d’Ennio Morricone.

Mais revenons à cette soirée de samedi. Après Les larmes d’or, on en voulait encore ! Et il y eut de nombreux rappels, à la carte, et des incontournables chansons des albums précédents. Des corps, Torrents de bière, Tatiana sur le périph, Singapour, Ce siècle avait deux ans, sans oublier La vieille ouvrière, sa ville natale Le Creusot. etc…

Avant de partager les diverses spécialités culinaires et boissons apportées par tous, tout en  continuant les échanges, et en remerciant chaleureusement Monique, et ses deux filles épatantes  pour leur accueil.

Encore une soirée mémorable, à renouveler absolument !

 

Danièle Sala

Pour visiter Formatquatre  clic sur le Puy-->

 

 

Et pour Frédéric Bobin, actionnez la machine –>

 

 

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