Dans l’oeuvre d’un poète, il arrive qu’un vers ou deux restent à jamais le symbole de ce qu’il a écrit, pour Jean Vasca, ce pourrait être : Amis soyez toujours l’ombre d’un bateau ivre, ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout … Dans la nuit du 20 au 21 décembre Jean Vasca a rêvé, peut-être, un rêve dans lequel il a choisi de rester… Salut poète…
Amis soyez toujours ces veilleuses qui tremblent
Cette fièvre dans l’air comme une onde passant
Laissez fumer longtemps la cendre des paroles
Ne verrouillez jamais la vie à double tourJe suis là cœur battant dans certains soirs d’été
A vous imaginer à vous réinventerAmis soyez toujours ces voix sur l’autre rive
Qui prolongent dans moi la fête et la ferveur
Des fois vous le savez il fait encore si froid
Le voyage est si long jusqu’aux terres promisesJe suis là cœur battant dans tous les trains de nuit
Traversant comme vous tant de gares désertesAmis soyez toujours l’ombre d’un bateau ivre
Ce vieux rêve têtu qui nous tenait debout
Peut être vivrons-nous des lambeaux d’avenir
Et puis nous vieillirons comme le veut l’usageJe suis là cœur battant à tous les carrefours
A vous tendre les mains dans l’axe du soleil.
Jean Vasca
Le poète est un archer qui tire dans le noir.- Salah Stétié –
Jean Vasca, le seul avec Jacques Bertin a être paru de son vivant dans la prestigieuse collection « Poètes et Chansons » chez EPM.
Norbert Gabriel