« Avec le temps » de Léo Ferré.
De quoi est-il question ? Des 100 chansons que l’on devait tous connaître par coeur, selon le titre du livre que Baptiste Vignol vient de publier chez Didier Carpentier.
Il a posé la question à 276 artistes de la chanson, presque tout le Gotha de la scène francophone, et à 69 spécialistes qui s’intéressent à cet art populaire. Le résultat est-il surprenant ?
Faire une liste des 10 chansons éternelles pour une personne X à un instant T est forcément un exercice aléatoire, s’il y a deux ou trois chansons qui restent quelles que soient l’heure et l’humeur, pour la suite c’est sans doute très fluctuant. Quand je marche dans la rue, il y a des mots ou des musiques qui arrivent sans préavis et sans qu’on sache ce qui les a suscitées. C’est une musique de Catherine Bedez qui m’a poursuivie plusieurs jours (la musique, pas Catherine)… Quelques temps avant, j’avais entendu en concert, une fois, cette chanson de Valérie Mischler, qui n’a pas encore la notoriété de Johnny, « Au fond de l’étang » et ce jour-là, seule la musique est revenue, sur un trottoir de Paris, plutôt animé, à mille lieues de l’étang en question. En revanche, à la maison, un moment de spleen, d’allégresse ou d’enthousiasme, j’ai toujours sous la main, près de la chaîne un disque de Jacques Yvart, « Chansons insulaires » depuis 30 ans il me fait voyager dans des mondes de contes et de rêves d’enfance toujours en embuscade… « La saga de l’aigle, de l’ours de mer et de la petite fille » 9’16 d’enchantement. Et avec le temps, l’enchantement est toujours présent. Toutefois, ce n’est peut-être pas une chanson à connaître par coeur et à fredonner, car elle est indissociable de la voix de Jacques Yvart, conteur et chanteur, et je vois pas qui d’autre pourrait l’interpréter. C’est sans doute ce que beaucoup se sont dit au sujet de Ferré, jusqu’à ce que « Avec le temps » devienne un standard plébiscité par tous les invités de ce livre.
Dans lequel on trouve ces 100 chansons chacune ayant ses deux pages (parfois trois) avec son histoire, les noms de celles et ceux qui l’ont choisie, avec les listes manuscrites de ceux qui ont répondu par écrit-papier (et non par mail)
On y trouve aussi tous ceux qui ont répondu avec leurs 10 chansons, et à travers ces choix, on peut essayer d’ébaucher des hypothèses sur ces élues, admiration d’artiste ou d’auteur, écho persistant d’une émotion reliée à cette chanson, « une chanson douce que me chantait maman » ou « la première fille qu’on a prise dans ses bras » et qu’on n’oubliera jamais, associée à une chanson s’il y a lieu… qu’on n’oubliera donc jamais.
En ouvrant au hasard, page 191, chanson en neuvième position, je vois Vincent Baguian, Robert Charlebois, Joël Favreau, Claude Lemesle, Yves Simon, Cyril Mokaiesh, Mac Neil, Ignatus, Féfé , Florent Marchet, ils ont en commun « Foule sentimentale »… Ce livre on peut lire dans tous les sens, à l’endroit, à l’envers, en suivant une ligne précise, quelle est la chanson qu’ont en commun tel ou telle de nos préférés … Quelques liaisons fortuites :
Yves Duteil et Marcel Kanche ont en commun « Le bal des Laze »
Jean-Louis Murat et Oxmo Puccino « Framboise »
Antoine et Marie Nimier « Ta douleur » de Camille
Marcel Amont et Ricet Barrier « Supplique pour être enterré sur la plage de Sète. »
Louis Ville, Akhenaton et Gotainer « Mon amie la rose » …
et il y en a 113 (car il a aussi les 13 qui n’étaient pas loin) pour faire un quiz familial un soir de Victoires de la Musique ou de pénurie télévisuelle.

Editions Didier Carpentier, dont le catalogue musique est bien achalandé
http://www.editions-carpentier.fr/?fond=rubrique&id_rubrique=3&page=2&nouveaute=&promo=
Norbert Gabriel
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