Il y a 3 ans, et alors que ses nombreux admirateurs n’osaient plus en rêver, Strychnine, groupe mythique de la scène rock bordelaise des années 80, se reformait, sous l’impulsion de deux de ses membres originels, le chanteur « Kick » (Christian Lassarague) et le batteur « Boubou » (JC Bourchemin), pour le plus grand bonheur des fans, dont certains appartiennent à des générations trop jeunes pour avoir eu la chance de voir jouer Strychnine auparavant. Les deux amis, auxquels venaient s’associer le guitariste Luc Robène et le bassiste David Daugey pour compléter la formation, s’attelaient à la création de nouvelles compositions pour la sortie de l’album « Tous les Cris » (2010), avant de reprendre la route des concerts.
On retrouvait dans 12 nouvelles chansons, fidèles à l’esprit du groupe, le même sang qui avait irrigué le propos contestataire, réaliste, et poétique de ce rock énergique, insolent et charismatique joué 30 ans plus tôt.
Ayant dû se séparer du bassiste, les 3 membres restants continuent la route, en formation restreinte (batterie/2 guitares), mais non moins efficace, à laquelle l’absence de basse donne un son « garage » très convaincant.C’est autour d’un café que le batteur « Boubou » a accepté de nous recevoir pour parler un peu.
– Boubou, bonjour et merci de nous recevoir. Tu n’as jamais cessé de jouer de la musique, depuis la fin de Strychnine, accompagnant diverses formations musicales (Les Standard, La poupée barbue, Gamine, Balls of Confusion, Mam Cedo Gang, Metakaputch, Christophe Salzac, Mustang Twisters…). Peux-tu nous nous raconter comment s’est finalement décidée la reformation de Strychnine ?
– Oui, quand on s’est revus, je jouais dans les Mustang Twisters. Alors en fait, suite à la compilation que Bordeaux Rock a sorti du groupe Les Standards [NDLR autre groupe mythique de la scène rock bordelaise que le batteur avait rejoint après la dissolution de Strychnine], on nous a demandé si on pouvait faire une compilation de Strychnine. Ça a été un peu compliqué, parce qu’au même moment ou on demandait les masters à AZ, la maison de disque propriétaire des bandes, Johnny réclamait exactement la même chose : récupérer ses bandes. Alors imagine-toi que Strychnine, ils n’en avaient rien à faire. Donc on a attendu un an et quelques, et au bout de X temps, je ne sais plus qui est rentré dans le bureau du grand ponte, et lui a dit « mais donnez leur les bandes ! ». Deux jours après, on les a reçu et on a donc réussit à faire cette compil. Mais on ne s’est pas reformés de suite. Bordeaux Rock a organisé un concert avec 5-6 groupes qui reprenaient des morceaux de Strychnine, dont Asyl, Mustang Twisters, Mongol Rodeo, un duo electro qui jouait des reprises de Strychnine à sa sauce, entre autres. Et avec Kick on s’est dit qu’on allait en faire deux ou trois, juste guitare et batterie. Cela faisait 10 ans qu’il n’avait pas touché sa guitare. On s’est rappelés, et on a convenu de répéter. On s’est mis a jouer, et on a enchaîné des morceaux pendant 3h, sans se dire un mot ; on a joué de tout : des Clash, des Ramones, Stooges, du Sex Pistols… bref plein de trucs qu’on jouait à l’époque. On s’est dit qu’on était bien cons de ne pas faire de concert. On avait envie de jouer, et de remonter sur scène.
– Comment s’est donc décidé le « recrutement » des deux autres membres ?
– D’abord, ça s’est fait avec deux musiciens du groupe Asyl (basse et guitare), qui sont fans de notre musique. Mais comme ils étaient sur Paris ou La Rochelle, c’était un peu compliqué comme formule. On a donc immédiatement pensé à Luc, qui avait joué avec Kick, après avoir quitté Noir Désir. Durant 2 ans, au début Sergio [NDLR Serge Teyssot-Gay, remplacé dans Noir Désir par Luc Robène de 83 à 85] était parti du groupe, et Luc l’avait remplacé. Puis Luc est parti pour jouer avec Kick au moment où Sergio est revenu dans Noir Déz. Ils ont joué longtemps ensemble. On a donc pensé naturellement à lui. Puis Nini [NDLR Denis Barthes, batteur de Noir Désir] nous a filé l’adresse d’un bassiste, David, qui voulait bien jouer avec nous. Avec le bassiste ça a duré pendant deux ans, mais en fait il ne s’est jamais mis dans la sauce Strychnine. Il jouait bien, mais Strychnine, c’est une manière de faire du rock. Enfin tu nous connais, et lui n’était pas dans l’ambiance.
– Oui, je vous avais vus au St Michel, et c’est vrai qu’on avait l’impression qu’il y avait d’un côté « les 3 Strychnine », et de l’autre le bassiste tout seul dans son coin. Du coup, l’absence de basse, qui pour moi vous donne un son encore plus « garage », est-elle involontaire et provisoire ou pas ?
– C’est très difficile de trouver des bons bassistes ; c’est très rare. La basse est l’instrument le plus « straight », et souvent les bassistes aiment en rajouter, mais tout le monde n’est pas « Flea » des Red Hot Chili Peppers. La basse, c’est le métronome. C’est un métronome avec des notes. Surtout dans la musique qu’on fait. Mais les bons bassistes prennent leur pied à faire cette musique. J’ai joué avec de très bons bassistes. Richard, l’ancien bassiste de Strychnine [NDLR Richard Brousse, transfuge du groupe Stalag, autre formation rock bordelaise], était un super bon bassiste ; il s’éclatait à faire ses parties de basse linéaires. Maud [NDLR Maud O’Red, bassiste des Mustang Twisters »] est une très bonne bassiste. Y avait aussi un bon bassiste qui jouait avec moi au début quand j’ai commencé à jouer avec le groupe Les Standards. Il avait joué avec les Paparazzi avant de les rejoindre. Mais il a chopé le sida en 82 et est mort en 84 ; ça a été très rapide. C’était un excellent bassiste, un bassiste dans l’âme, un peu à la Jean-Jacques Burnel [NDLR bassiste des Stranglers] mais plus efféminé ; il avait un côté New York Dolls : ce son, et cette énergie, mais relax. Un bassiste naturellement cool. Donc revenons à Strychnine ! On va continuer à jouer comme ça, sans basse, c’est encore plus terrible. D’après ce que les gens nous disent, c’est encore pire. Ça déménage, alors pour le moment on ne cherche pas de bassiste. Y a quelques groupes comme ça, sans basse. 😦 Hound dog taylor, Cramps, Gories, Démolition Dolls Rod, BRMC, Blues Explosion, Zone Libre… )
– Comment s’organise la création des morceaux entre vous ?
– Kick écrit les textes, et arrive avec un os, une trame ou un riff… On arrange le truc ensemble, en groupe. On n’a rien sorti depuis l’album « Tous les Cris », mais on a quelques morceaux de côté. Kick, qui quant à lui a sorti des choses en solo (compilation du groupe Kick’n’Ze6 « Le sens de la pente » et album solo Kick « Forcené » sur le label Julie Production) est certainement en train de stocker des textes. En fait c’est en écoutant les chansons qu’on sait si c’est un morceau pour Strychnine ou si ça convient mieux dans son répertoire personnel. Pour moi, c’est une évidence quand j’entends la chanson : ça sonne Strychnine ou pas. Après, la création, c’est par période. Parfois on veut juste jouer, et parfois on se pose ensemble, et on décide de composer. On prend notre temps.
– Même si je sais que vous n’aimez pas trop cette étiquette, Strychnine est pour beaucoup de gens un groupe mythique. Ce passé, riche en titres connus et adulés par le public peut-il être un frein à la possibilité d’imposer des nouvelles compos ?
– Non, on ne nous demande pas spécialement des vieilles chansons. Parfois on voit les gens chanter, et ça fait super plaisir, d’autant qu’il y a plusieurs générations présentes à nos concerts. En général il n’y a pas beaucoup de respiration dans notre set, à moins qu’on casse une corde ; ça dure 1h-1h30, et y a pas d’air. On enchaîne. Mais on a toujours autant de plaisir à jouer les anciens morceaux, car pour moi –et c’est peut-être un peu vaniteux ce que je vais dire- ce sont des classiques. J’adore les jouer comme j’adore jouer des classiques du rock. D’autant qu’ils sont toujours d’actualité ; ce ne sont pas des chansons typées dans une époque. Elles ont été écrites dans les années 78-79-80, et enregistrées avec le son de l’époque, mais on aurait pu les écrire il y a 10 ans ou 6 mois. C’est la force de Kick, de savoir écrire des textes intemporels. Notre grand malheur, c’est qu’on ne sait pas du tout se vendre. On n’est pas foutus d’avoir un tourneur, un manager ou quoi que ce soit. On fait tout par nous-mêmes, et du coup, on est tout le temps à la ramasse, parce que le temps ne se multiplie pas. Sais-tu où est Kick en ce moment ? Il coupe les vignes vers Langon, sécateur à la main. Et il fait ça toute l’année. Luc est professeur chercheur en histoire, et c’est un métier qui lui prend beaucoup de temps, donc il fait ce qu’il peut. Bien sur ça ne me plairait pas d’être signé sur un gros label. Mais j’aimerais bien avoir les moyens faire des concerts plus souvent, de rentrer en studio et de travailler le son, de pouvoir enregistrer avec certains producteurs qui t’amènent un truc que tu ne sais pas faire, des méthodes de studio que tu ne connais pas. Le studio, on y va une fois tous les dix ans. La dernière fois qu’on y a été, on a fait l’album « Tous les cris » en 15 jours : enregistrement, mixage, mastering. Aucun recul. Pour être un instantané, c’est un instantané. Mais je ne veux plus faire de la musique comme ça. Pour un 45t ou un 2 titres, ok. Mais pas pour un album. Un album, ça reste. Et j’aime les faire en vinyle, parce que le vinyle, c’est éternel. J’ai des vinyles qui ont 50 ans, et quand tu les écoutes, tu te régales. On peut faire toutes les technologies qu’on veut, le support du rock, ça reste le vinyle. Sans ça, c’est comme si tu enlevais le livre à la littérature. Avec les Mustang Twisters, on avait enregistré 4 titres dans un studio tout analogique à St Caprais. Bien sur ça coûte cher, mais j’aime ce son. On s’est bien pris la tête ; on est restés 2 jours à se régler. Cela prend du temps : régler ton ampli pour avoir un certain son, placer le micro ici plutôt que là, changer, rechanger, ressayer…on s’approche du grain, et tout d’un coup, ça sonne bien et c’est comme ça qu’il faut prendre le son. Pour plusieurs morceaux, j’ai réglé ma batterie dans la tonalité du morceau. C’est pour ça que ça bouste. En général, il est rare qu’on laisse au batteur le temps de régler sa batterie dans la tonalité du morceau. Du moment que ça se résume à faire « poum poum tchak tzzi tzzi tzzi», c’est bon. Alors qu’il n’y a rien de plus vivant que la batterie ! Moi, je ne suis pas une boite à rythme. C’est avec Les Standards qu’on a le plus travaillé le son. On enregistrait dans un garage ; pourtant si je te fais écouter, tu ne vas jamais vouloir le croire. Tu vas te dire : « mais c’est dans un putain de studio que ça a été enregistré! ». Non, c’est dans un putain de garage. On avait une cabine au bout, et à côté une reverb à ressort qui rentrait dans une armoire de 3m de long, une reverb avec des plaques métalliques et une mollette pour régler, et modifier le son : l’amortir, le réfléchir, l’absorber… Tout est histoire de réglage d’instruments, de qualité de micro et de placement dans l’espace. Evidemment tout se jouait dans la préparation du son, car les bandes analogiques coûtent très cher ; donc on ne
gaspillait pas. Parce que quand on faisait des prises du son, on n’en faisait pas 15. Avec le numérique désormais on peut enregistrer non stop et gaspiller autant qu’on veut. Mais l’analogique, c’est un processus ; c’est le vrai grain de la musique. Neil Young est justement en train de chercher un procédé numérique qui s’approche de l’analogique, car il considère que depuis 30 ans la musique est châtrée. Et il a raison. Il faut garder l’humanité dans l’enregistrement ; l’humanité se gomme avec une facilité prodigieuse aujourd’hui. L’autre jour, j’ai vu un truc qui m’a cloué : le fils Lomax [NDLR le musicologue Alan Lomax collecta avec son père John des enregistrements de chant de cow-boys et bluesmen dans les années 30], qui enregistrait les chanteurs dans les années 30-40. Un papi s’escrimait sur sa guitare, et une machine gravait le vinyle directement ! Ce vinyle là, tu le mets et tu fermes les yeux : c’est comme si t’étais en face du gars. Jamais tu n’auras ça avec du numérique. J’adore les Queens of The Stone Age, et Jack White ; c’est un travail du son fantastique. Avec Strychnine, on n’a jamais pu faire ça.
– Es-tu en train de me dire que Strychnine, à mon sens (et pas qu’au mien), groupe le plus important de la scène rock bordelaise des années 80, par son œuvre, son charisme, et l’influence qu’il a eu sur bon nombre musiciens de générations plus jeunes, est complètement abandonné par les professionnels de la musique, y compris à Bordeaux, où on le cite pourtant souvent en exemple
– Oui. On ne comprend pas pourquoi ; il y a une sorte d’ingratitude vis-à-vis de Strychnine, qui est paradoxalement cité comme tu le dis. Des soirées Bordeaux Rock sont organisées avec Gamine ou Olivensteins, mais on ne nous appelle pas, alors que cela nous ferait plaisir de partager la scène. La seule personne qui nous ait fait jouer et correctement payés ici est Francis de l’association « Allez Les Filles » qui organise des concerts. Pourtant on ne demande pas une fortune, ni la gloire. On voudrait juste pouvoir faire ce qu’on a toujours eu dans les tripes : notre rock. J’ai assisté; il y a quelques années, à la présentation du livre Bordeaux Rock : une personne dans le public à demandé aux 3 intervenants, Francis justement, Roux du Théâtre Barbey [NDLR salle de concerts locale] et le co-auteur du livre, quel était pour eux le meilleur groupe de Bordeaux. Bien sur l’auteur a répondu Noir Désir, Francis a répondu Les Standards –et ça m’a fait super plaisir, car Francis est un connaisseur en matière de musique-, et l’autre a répondu Strychnine. Nous, son groupe préféré ? Il ne nous a fait jouer qu’une fois, sans nous payer, et nous a une fois prêté le bar de sa sale. Pour eux Strychnine, c’est mythique. Mais ce n’est que ça. Ils se servent du nom, font des articles sur nous, mais ne nous appellent jamais. On est dans la galère comme les autres, et même pire, parce qu’on a 50 balais. Aucun ne s’intéresse à notre sort, alors qu’on a un truc qui peut se vendre.
Veux-tu que je te raconte comment Strychnine s’est dissous la première fois ? Bon, bien sur à cause des produits que certains ingéraient, il y a eut des dissensions… Claud Ghighi est parti pendant l’enregistrement du second album, mais on a continué à tourner à 4. L’album est sorti en 82 et pour sa sortie on avait organisé deux concerts au club « Number One » à Bègles, où ont joué les Cramps entre autres. On a fait 15 entrées le premier soir et 7 le lendemain. On était le groupe le plus costaud de Bordeaux et on faisait 7 entrées ! Cela nous a tué le moral ; on était déjà dans des états physiques et psychiques assez délabrés… Richard a commencé à péter les plombs, et est parti en psychiatrie. On a décidé la fin du groupe, avec un concert d’adieu 2-3 mois après. Donc au Grand Parc, nous n’étions plus que 3 sur scène, et nous avons rempli le Grand Parc ! Imagine les boules suprêmes : le public te chie dessus et t’ignore tant que t’es vivant, et tu leur dis « on fait un concert d’adieu », et tout le monde vient te voir. J’avais une haine…Richard est parti dans les étoiles, et il y est encore. Sûr, la vie continue, mais c’est dur à vivre. On était maudit, au quoi ?
Maintenant c’est différent : les gens qui viennent nous voir sont ravis. Mais les institutions bordelaises recherchent plutôt les nouveaux talents. Pour eux, on a déjà existé, et ils se foutent d’un truc qui a déjà existé. Pourtant on n’est pas inintéressants sur scène. Quand les gens nous voient, ils restent bouche bé. L’autre fois une femme est venue me voir, une connaisseuse en plus, et elle m’a dit « mais vous êtes en train d’inventer un son », et ça m’a fait super plaisir.
J’ai été voir quelques autres groupes de l’époque qui se sont reformés récemment. On ne va pas citer de nom, mais tous ces groupes ronronnent plus ou moins. Quand tu vois un gars qui 30 secondes après la fin du concert a remis sa veste et plié sa guitare, sans avoir sué une seule goutte, c’est déconcertant. Strychnine, c’est autre chose. A la troisième chanson, on a mouillé le t-shirt, et on ne le sèche pas. On est un groupe « high energy ». On aime jouer dans la veine des Stooges, MC5… On ne peut pas la faire ronronner, cette musique ; ça n’existe pas. Il faut la vivre. On a été biberonnés à ça, avec Luc et Kick. C’est l’urgence de la scène : le live, c’est là que vit la musique. On est un groupe de scène, mais aucun tourneur ne s’en est rendu compte ; ils préfèrent faire tourner des groupes américains qui sont plus rentables.
Autre problème : il n’y a quasiment plus de club ou de bars pour jouer à Bordeaux, exception faite de « l’Antidote », super endroit au staff sympathique où les artistes sont très bien accueillis. Le Jimmy, le Doremi, le StEx, le SonArt ont fermé ; il reste des lieux infâmes du point de vue sonore, et en plus tu as l’impression de leur arracher les yeux quand tu leur prends 300 euros pour un concert. Heureusement des groupes, tels Datcha Mandala et Magnetix perpétuent la chose ; Sergio [NDLR Serge Teyssot-Gay] joue un truc intéressant avec Zone Libre est Casey : ça ne tourne pas très souvent mais quand ça tourne, j’y vais systématiquement : c’est un des rares groupes qui jouent du rock et du hip hop sans faire une fusion merdique à la pseudo
Red Hot Chili Peppers et autres groupes qu’on a enduré pendant 10 ans. Le rock et le hip hop se mélangent très bien chez Zone Libre, dans le strict respect de chacune des musiques. C’est d’ailleurs aussi un groupe sans bassiste.
Mais bizarrement la ville qui a été très puissante pendant des années avec une scène rock prolifique, ressemble désormais à un marigot de plus en plus sec. On se demande où ça va se passer. Si vous connaissez des endroits pour jouer, envoyez nous les adresses ! Je précise les tarifs de Strychnine : 500 euros, c’est super, 400, c’est bien, 300, on prend. On joue de préférence les week-ends ou vacances scolaires, vu qu’on a un prof dans la bande.
– Alors les prochaines dates :
-27 Février au club Marceau ( Montreuil)
-28 février à la Miroiterie (Paris)
-le 1 mars au Club et a l’Armony (Montreuil)
-25 avril à L’athénée Libertaire de Bordeaux.
Strychnine, un groupe maudit ? Effectivement il faut avouer que pour la jeune personne débarquée à Bordeaux à 18 ans et immédiatement initiée par les copains à l’univers du rock Bordelais que j’ai été, le manque de moyens dont souffre le groupe, qui en fut pourtant une des formations les plus importantes, sinon la plus importante – rappelons que début 80, Noir Désir faisait les premières parties de Strychnine-, et qui su renaître de ses cendres il y a 4 ans pour remonter sur scène avec la même conviction qui l’avait animé 30 ans auparavant, reste un mystère. Comment expliquer qu’un groupe aussi singulier, une légende vivante, ayant laissé son empreinte et transmis à bien des musiciens de générations plus jeunes l’envie de faire du rock, souvent cité en référence par les professionnels du milieux musical ne bénéficie quasiment d’aucun soutien logistique et soit obligé de se débattre pour sa survie ? Bien sur on peut penser que la galère traversée témoigne elle aussi de l’intégrité et de la pureté du groupe, et que la nécessaire combativité de ses membres participe à l’esprit de révolte et de vindicte qui a toujours animé Strychnine. Néanmoins, à ce stade de son existence, un groupe tel devrait pouvoir profiter d’un peu plus de moyens, pour se consacrer à sa musique et à ce qu’il a à dire. Et il en a des choses à dire ! Pour les avoir vu jouer plusieurs fois, je peux témoigner qu’il se passe vraiment quelque chose d’original lors des concerts. Le public est pris immédiatement dans l’échappée, et il s’agit de vivre intensément les morceaux, pied au plancher, sans jamais décélérer. On sort toujours des concerts un peu transformés, et en phase avec cette énergie communiquée par le groupe. C’est pourquoi, une fois n’est pas coutume, je me permets d’en appeler aux lecteurs de la revue, aux professionnels, semi professionnels et amateurs de rock et militants de milieux associatifs, qui pourraient lui proposer des lieux et dates de concert. On ne regrette jamais un concert de Strychnine.
Miren
Site Myspace : c’est ICI.
et Facebook : c’est LA.