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Bernard Joyet à l’Arthé Café …

6 Juin

Depuis 10 ans , Maï et Marc attendaient ce jour, et il a tenu sa promesse. Il est venu chanter à Sauterre, dans ce lieu de spectacles vivants, au cœur du parc des volcans d’Auvergne, tout près de la Roche-Sauterre, point culminant des Combrailles .

Photos Martine Fargeix

L’Arthé café est une de ces maisons qui aiment les chansons, et quand on consulte la liste de tous ceux qui sont passés par là, de Rémo Gary à Serge Utgé-Royo, Yvan Dautin, Céline Faucher, Céline Caussimon, Frédéric Bobin et tant d’autres, on peut dire que c’est un lieu qui aime les bonnes chansons, un lieu chaleureux où l’on se retrouve entre amis, où les concerts se prolongent par un repas partagé .

Ce lundi soir, la salle de l’Arthé café était bondée pour accueillir comme il se doit Bernard Joyet , et je n’ai entendu que des louanges des spectateurs après le concert .

C’est avec un plaisir visible et des applaudissements fournis que Bernard Joyet a été accueilli, ainsi que son pianiste Christophe Brillaud . Habituel costume noir, chemise blanche, visage jovial auréolé de boucles argentées, sourire malicieux, il nous prend d’emblée par le cœur, enchaînant poèmes et chansons, entrecoupés d’anecdotes, voire de grandes réflexions philosophiques à tendances humoristiques de son cru

Beaucoup de chansons de son dernier album « Autodidacte » , sa fameuse « Bible » , une fiction revue etcorrigée , la très émouvante « Maria » :

Et comme un sablier je sasse et je ressasse/ Mes souvenirs froissés au placard de l’oubli/ Maria dans ma nuit passe et repasse/ Avec trois perles d’eau ça ne fait pas un pli …

« Le silence » : C’est la promesse de la nuit/C’est la forêt avant l’orage/C’est le jardin après la pluie/ C’est l’amertume avant la rage .

Et il nous a gratifiés de trois nouvelles chansons, en nous demandant: « Les nouvelles sont bonnes ? » Oui, les nouvelles sont bonnes .

Les chansons de Bernard Joyet ne sont pas des tubes, non, les tubes sont des objets creux, ce sont des chansons poétiques taillées à la pointe du cœur, avec des mots choisis qui ne sont qu’à lui et des mélodies sur mesure .

Tendre ou insolent, joyeux ou désenchanté, chroniqueur de l’air du temps, on l’a comparé aux plus grands, mais ce sont eux qui en parlent le mieux : Allain Leprest : … Des mots ciselés à l’extrême, du sens sans que la rime ciselée à l’extrême ne le gâche, de l’émotion pour vous étreindre et du rire vrai, sans complaisance...”

Anne Sylvestre :  Bernard Joyet ce n’est pas qu’un chanteur. C’est un humain fracassant et tendre, c’est un provocateur, c’est un consolateur, et un auteur magnifique. Courez l’entendre, ne le faites pas attendre.

Jean Ferrat :“… J’ai le sentiment de découvrir un “vrai” auteur. Quel profond plaisir j’éprouve, plus que cela d’ailleurs, une sorte de jubilation très intime…… Ceux qui ne le connaissent pas encore peuvent se réjouir : ils vont faire, comme moi, une vraie découverte… Ah les veinards ! …”

Je fais donc partie de ces veinardes qui ont découvert Joyet il y a quelques années déjà, et qui ne l’ont plus quitté des yeux et des oreilles .

Je l’aime pour ce qu’il est, pour ce qu’il donne , et aussi parce que, comme Yves Jamait et bien d’autres, il est de ceux qui viennent d’un milieu populaire, qui ont travaillé eux-même en usine, et se sont construit une culture personnelle, rebelles à la culture formatée et anesthésiante d’une société bien pensante. Ceux qui écrivent à l’encre rouge dans la marge :

Les saisons fusent sans raison/Je ne crois pas leur stratagème/J’improvise le temps que j’aime/Jusque derrière l’horizon/ Je demande leur nom aux fleurs/ Infatigable autodidacte/ Dans ce théâtre sans entracte/ Je siffle le fil du souffleur/Je suis l’éternel débutant/ J’apprends grain a grain mon vignoble

Quant à Christophe Brillaud , il nous a agréablement surpris et enchantés par son brio et sa façon de se couler dans les mots de Bernard Joyet . Il a fort bien joué le jeu, et nous a même éblouis avec un concerto de Rakmaninov qu’il a promené un peu partout dans le monde et qu’il a joué pour nous, sur l’invitation de Bernard Joyet .

Encore une de ces soirées magiques dont on se souviendra . Merci à Bernard d’être venu nous « enjoyer » dans ce trou de verdure où chantent les meilleurs .

Merci à Maï et Marc d’avoir provoqué cette soirée, et pour leur infatigable envie de mettre à la portée de tous ce qui se fait de mieux en chansons .

Merci à Martine Fargeix pour son amicale et efficace collaboration , et surtout pour ses photos .

Merci à Norbert Gabriel qui malgré son année Saravah* prend toujours le temps de mettre son doigt expert dans l’oeil pour peaufiner les articles .

Danièle Sala de Mozac

Arthe café | Café concert rural – salle de spectacle – « Sauterre …    Clic sur l’image, et vous y êtes
 Le site de  

Bernard Joyet – Auteur-compositeur-interprète—->

 

 

Et pour quelques images de plus,

*Saravah, c’est ça …

Nuit du Vingtième… Debout les artistes !

31 Mai

TrompettesLe Vingtième Théâtre est une salle qui depuis des années a programmé, produit ou co-produit des spectacles dans tous les genres du spectacle vivant. Un excellent bilan de fréquentation, un public fidèle, une gestion irréprochable, un financement assez modestement subventionné, par rapport à d’autres lieux au bilan moins probant sur tous les plans, autant de raisons qui ont conduit la Mairie de Paris à liquider tout ça pour un projet destiné à promouvoir la pratique amateur. Liquidation qui inclut aussi le centre des Amandiers voisin. Pour paraphraser La Fontaine,

 

Rien ne sert de réussir, la raison de plus fort est toujours la meilleure. 

Voilà le train du monde et de ses sectateurs.

On s’y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.

Je suis las d’en parler ; mais que de doux ombrage

Soient exposés à ces outrages,

Qui ne se plaindrait là-dessus !

Hélas ! j’ai beau crier et me rendre incommode :

L’ingratitude et les abus

N’en seront pas moins à la mode.

 

 Le Vingtième Théâtre a été le partenaire fidèle de Ponctuelles chanson, sous l’égide d’Edito Musiques, des soirées dans la lignée des Lundis de la Chanson naguère programmés à la Potinière/la Pépinière. Y aura-t-il une salle parisienne pour la chanson tricarde des médias et structures bien en vue?  Pas sûr, il lui restera la rue, c’est là que naissent les révolutions, et il y a comme un vent qui se lève, peut-être un orage qui vient… C’est toujours dans les dépressions de la météo que surgit la tempête. Et pour ce qui est dépressions, en ce moment, il y a le choix.

Venez chanter le 6 juin, la nuit sera debout.

Norbert Gabriel

 

 

nuit 20 ème

Bernard Joyet Autodidacte II, en scène, Vingtième…

28 Mar

Bernard Joyet 14 3 2016 14-03-2016 21-25-55 2479x2550Si la vie vous est malencontreusement chafouine, vous avez toujours un recours salutaire, adoptez la Joyet’attitude, la cure est garantie, la médication est souveraine, et si l’addiction est probable, c’est sans danger pour votre libre arbitre, ça vous bouge les idées et aère le cerveau.

Autodidacte II, prend la suite du I, on y retrouve le narquois et l’incisif , c’est son blason, c’est son terrain de chasse, imprécateur sans peur et sans reproche, c’est Don Quichotte, c’est Cyrano, car les grandes ailes des moulins peuvent vous envoyer dans la boue, mais aussi dans les étoiles. Et étant donné ce qu’on voit dans notre monde, la boue, on y patauge, alors autant essayer l’envol dans les étoiles.

Quelle que soit la saison, et les changements d’heures, les promesses et balivernes des prophètes au petit pied, c’est toujours L’heure du leurre, l’amphigouri toujours recommencé des zélés communicants illusionnistes du verbiage menuisier. Faut pas lui la faire à ce Bernard, il serait plutôt disciple sceptique de St Thomas quand il fait une relecture de la Bible, il a le goupillon flingueur et le ciboire bien rempli. De nectar verbal du meilleur cru. Dont il n’est pas avare

Nathalie Miravette 14-03-2016 20-56-08 2358x2263Un jour, un expert de la chose chansonnesque lui expliqua qu’on ne pouvait plus écrire de chansons comme ça, Le « ça » étant un vocabulaire riche et bien ciselé. Le temps étant aux bluettes simplettes pour séduire les ados qui de nos jours, limitent leurs épanchements littéraires à des tweets de 160 signes en langage abrégé, Je kif tro can sa fé dancé en elektro rap cé tro bo … C’est pour ça qu’il s’est acoquiné avec une pianiste qui avait toutes les notes qu’il fallait dans son clavier pour habiller les mots; le mot et la note s’unirent pour faire de belles chansons qui embellissent les scènes qui les accueillent, et ravissent le public. Comme « Le chant de l’échandole » rien que le titre, c’est déjà l’école buissonnière pour échapper au banal du quotidien.

Joyet et Anne Sylvestre AA 14-03-2016 20-46-46 2371x1880 14-03-2016 20-46-047Ce genre de soirée de gala est souvent l’occasion de partager un moment d’amitié, ce  fut le cadeau de la présence d’Anne Sylvestre, en duo puis en solo… Rien à ajouter à cette image tout est là,

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Ces mots de Boileau sont en parfaite adéquation pour ce duo, comme cet extrait, signé Joyet,

Ah ! S’exprimer librement contre l’air du temps, avec dédain mais sans trop d’arrogance. s’amuser coûte que coûte, et avec vous éprouver le plaisir d’une jubilation complice !

Et au final la morale de cette histoire larirette larirette, c’est qu’on s’ra jamais vieux !  Merci Bernard !

recueil-autodidacteSi ce babil de folliculaire plumitif bénévole vous a amusé un instant, sachez lecteurs vénérés, qu’il a essayé de s’inspirer des chansons réunies dans un beau recueil, d’une élégance hyper classieuse, chansons dont une partie est dans l’album Autodidacte II. Et le tout est disponible chez l’auteur. C’est ici ===> chaumiere-de-la-coudraie-ploermel 29-03-2016 00-05-49 550x471

 

 

 

 

Et pour quelques images de plus,

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Norbert Gabriel

Demandez l’programme !

11 Mar

C’est le 14, c’est au 20e, c’est dans le 20e, c’est à 20h.

Il vous attend en très bonne compagnie,

parce que vous le valez bien.

Qui ? Mais Bernard Joyet voyons !!

Il faut tout vous dire ou quoi ?

Bernard Joyet autodidacte II duo AAA 10-01-2015 22-24-30

Bernard Joyet, ce n’est pas qu’un chanteur. C’est un humain fracassant et tendre, c’est un provocateur, c’est un consolateur, et un auteur magnifique. Courez l’entendre, ne le faites pas attendre.

Anne Sylvestre.

Donc je répète : 14 mars, Vingtième Théâtre, 20 ème arrondissement, 20 h pile !

Et on réserve.

Infos et réservations ICI.

Le 17 Mars, même lieu, mais à 21h30, c’est la première de cette création:

Le Misanthrope vs politique. Quoi de neuf ? Molière…

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Une des créations que le Vingtième Théâtre accueille, une sorte d’autoproduction en toute indépendance des grandes institutions, comme des flibustiers de la culture, dans un lieu menacé de disparition pour des raisons un peu ésotériques. Comme si un très bon bilan artistique et financier était suspect dans notre monde flou.

Le Misanthrope, c’est la souffrance d’un homme blessé qui se condamne à passer de la philanthropie à la misanthropie.

Alceste aimait les humains, mais ses déceptions profondes liées au comportement sournois et mensonger de ses congénères le feront basculer.
Adaptation actuelle, cinématographique, les personnages se perdront dans le monde de la politique, mais chaque vers de Molière sera respecté jusqu’au dernier.

Auteur : Molière
Artistes : Julie Cavanna, Pierre Margot, Emmanuel Lemire, Edgar Givry, Nastassja Girard, Benoit Du Pac, Denis Laustriat, Annick Roux
Metteur en scène : Claire Guyot, Anne Rondeleux

Coréalisation Vingtième Théâtre et La Vallée des Arts

Réservations et dates ICI.

 

Norbert Gabriel

Pourquoi le Vingtième Théâtre est-il menacé? Toutes les infos ICI, et le moyen d’agir…

Demandez l’programme !

3 Fév

Nouveauté.

La semaine prochaine, ça comme très fort, avec lundi à 20h

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Pas la peine de préciser, ça va balancer dans la boutique, voir ICI pour être de la fiesta.

Spectacles vus et approuvés.

le sac deMais c’est pas fini, comme dit Nathalie, lundi c’est aussi le rendez-vous avec Annick Roux et Henri Courseaux, avec « Le sac de Marianne » du théâtre au Forum Léo Ferré, et c’est un très beau spectacle, avec de beaux artistes dans un bel endroit, unique en son genre, pourquoi s’en priver… Et pour en savoir plus, c’est là.

Et pour réserver, Forum Léo Ferré, et pour y aller, c’est à 25 mn du centre de Paris, métro et marche inclus.

Et pour en voir un peu, c’est là,

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Au Forum le 6 février le sémillant Bernard Joyet fera son Autodidacte II,  pas la peine de le présenter, mais on peut le montrer…

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Et pour les réservations, voir chapitre précédent.

Ensuite, autre moment choisi, burlesque musical, mais pas que… c’est Gétoufo, le jeudi 11, comment dire ? Une sœur cachée des Marx Brothers ? Y a de ça…

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et ça se passe ici :

Jeudi 11 Février  à 20h30

Théâtre Les Rendez-Vous d’Ailleurs

109, rue des Haies 75020 PARIS

Merci de bien vouloir confirmer votre présence au 06 25 34 30 61

 

Bons spectacles, envers et contre tout.

Norbert Gabriel

Fête promise promesse tenue: Jean-Louis Beydon super star..

2 Fév

 

Photo de famille, c'est la fête.... ©NGabriel

Photo de famille, c’est la fête…. ©NGabriel

Fête J L Beydon H Courseaux 2043x2314Avec Henri Courseaux en maître du jeu, et habit queue de pie, cette mise en route de la cérémonie a été un très grand moment de spectacle, d’intelligence drôle et sensible…

C’était le rendez-vous d’une belle ribambelle d’amis de presque 30 ans parfois plus, et les souvenirs avaient leurs belles couleurs de jeunesse. Le spectacle vivant dans toute sa noblesse, la nostalgie douceâtre, c’est pas le genre de la maison.

Dans le florilège de déclarations d’amour à Jean-Louis Beydon, le héros de la soirée, voici celle de Charlotte Goupil, attendrissante Bilou, qui lui a écrit,

Charlotte Goupil C Goupil 2384x2552

JEAN-LOUIS

J-L

Je – Lui

Belle rencontre au bord d’un piano

Lui et son piano, cet acolyte de corde et de bois,

Tendus et réunis dans une fulgurance passionnée.

Son art, ses touches, percussions mélodiques

Qu’il envoie aux confins du cosmos.

En écho à nos voix

Jean-Louis

Nous porte

Et se transporte

Dans un espace lumineux

Où la bienveillance

Côtoie le merveilleux de l’intransigeance.

Grand homme aux petits doigts d’or,

Il nous offre un voyage de notes bigarrées.

Une envolée de funambule

Devant laquelle je me tais

Mais sur laquelle je chante.

A M’sieur Beydon.

Trois heures de bonheur sans aucune minute de temps mort, pour voir et entendre le ban et l’arrière ban des vieux copains, en scène ou dans la salle. Etait excusé Allain Leprest, mais Sally était là, Romain Didier avait quitté sa belle province quasi bourguignonne, il y  eût  l’incroyable retour de Jacques Grillot, et une japonaise, Ayumi Ishihara, et dans l’inventaire en ordre aléatoire, Clémence Savelli, Christelle Chollet, Yann Denis, Marie Leurent, Janick Bouchoucha, deux évadées d’Evasion, Joyet et Miravette, Annick Cisaruk et David Venitucci, Samuel Beydon, des musiciens, et un numéro musical époustouflant de Marilou Nézeys, en duo piano-batterie genre Gershwin et Max Roach (Jean-Luc Bernard, ce soir) réunis en groupies de pianiste, c’était le bon jour pour ça.

Parmi tous ces artistes amis, des découvertes, ou des redécouvertes, qui seront en scène dans les semaines qui viennent, le nouveau spectacle d’Annick Cisaruk, celui de Clémence Savelli, Joyet, c’est un devoir et une promesse, ils seront suivis et chroniqués, il y a des devoirs plus désagréables.

Comme vous ne savez pas qui a fait quoi, sauf si vous étiez présents, j’ai la solution : l’irremplaçable capteur d’images et de sons Eric Nadot avait sa batterie de caméras en action, donc, il est urgent d’aller voir Tranches de scènes, de devenir un spectateur responsable et participatif, de battre tambour pour que ce DVD se réalise, vite, vite, et vous aurez la possibilité d’écouter chez vous tout ce qui a été chanté, parce que la chanson finalement en parler c’est bien, mais l’écouter c’est mieux !

Et pour vous allécher, quelques images de la soirée…

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logo_quichantecesoir-200Tranches de scènes, c’est ICI.

Avec qui chante ce soir, urbi et orbi, et près de chez vous….

Norbert Gabriel

Qui a fait quoi? Ce qu’ils ont chanté, voyez ICI.

La groupie du pianiste, la voilà,   Marilou Nézeys, en duo avec Jean-Luc Bernard.

Pentimento, Bernard Joyet et Ricardo Muti

25 Déc

 

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Le(s) pentimento(s)* de l’année, ce sont deux livres parus en 2012 et 2014 qui méritent un coup de projecteur.

phrecueil-autodidacteBernard Joyet « Autodidacte »

Bernard Joyet est un des auteurs compositeurs interprètes les plus complets, il sait tout faire, et dans la liste très restreinte des auteurs de chansons qu’on peut lire sans les notes, il est en bonne place dans le top 10, voire de top 5. Ses textes sont publiés dans une collection, Paroles d’aujourd’hui, dans une belle et élégante typographie classique, classieuse, pour cette écriture experte qui sait « mettre en valeur la fantaisie débridée, la formidable liberté de conscience et de ton, la franche dérision qui accompagne souvent les propos les plus graves, sous la plume agile et infatigable de ce contempteur des imbéciles qui se prennent au sérieux. » (Juliette)

Si vous avez du plaisir à entendre « Le gérontophile » ou le truculent « Princesse » vous prendrez autant de plaisir à déclamer « La Bible » pour la bonne éducation de vos proches qui auraient oublié quelques pages de leur catéchisme … C’est une utile révision de cette fiction magistrale, et Joyet vous la fait en 120 alexandrins au lieu des 66 livres, 1189 chapitres, 31 102 versets, et plus de 775 000 mots… Et c’est bien plus drôle…

Bernard Joyet 23-11-2014 18-59-00Mais Bernard Joyet, c’est aussi

Icare valsait sur mes airs

J’avais l’audace du timide

Et du haut de mes pyramides

Je peuplais d’arbres le désert

Je traînais mon âme d’enfant

Les mains vides, les poches pleines

D’espérances de porcelaine

Dans un magasin d’éléphant.

De l’humour, de la grâce, tendre et narquois, un homme de bonne compagnie.

Autodidacte (Christophe Chomant Editeur)

On trouve ce livre ici  chez l’auteur.

………………………..

Muti livreRicardo Muti « Mémoires » 

Le monde de la « grande musique » comme celui de l’opéra, semble souvent ésotérique au commun des mortels, qui se sent étranger à ces grands messes rituelles aux codes particuliers. De temps en temps l’écho d’un scandale étonne, résonne, une sorte de guerre pichrocholine, souvent italienne, et ça se passe souvent à la Scala de Milan, la Mecque de l’opéra.

Il faut avoir quelques gènes ritals pour ressentir ça; l’italien de toutes conditions sociales baigne dans l’opéra comme la sardine dans le port de Marseille. Dès l’âge premier, ses biberons sont accompagnés de bel canto, aussi bien Ô sole mio, que La donna è mobile (Comme la plume au vent) et c’est l’union sacrée de la Sicile au Piémont, magnifiée par Verdi autour du Risorgimento.

Dans ses « Mémoires » Ricardo Muti raconte avec son parcours de musicien chef d’orchestre, ce qu’est l’interprétation des œuvres dont on ne connait pas ce que furent les créations originelles. Avec l’étude approfondie des partitions, Ricardo Muti montre comment on peut apporter sa vision de l’oeuvre, tout en respectant le compositeur. C’est parfois un détail « technique » qui va donner une couleur particulière, un son plus dense, plus noble : faire baisser le diapason au La 432** au lieu du La 440 habituel.

Comme le retour aux documents originaux et tout l’appareil critique de l’époque permet de remettre dans le sens originel certains livrets qui ont été ‘corrompus’ par des infléchissements divers instituant des versions qu’on croit, à tort, de référence.

C’est comme au théâtre quand la tradition fixe un personnage en trahissant l’auteur, exemple Cyrano, que la tradition fait jouer par des comédiens de 40 ans, alors que Cyrano a un peu plus de 20 ans au début de la pièce, c’est un cadet de Gascogne, pas un vétéran, ce qu’il sera toutefois dans le dernier acte..

Ricardo Muti, chef d’orchestre, scrute tous les menus détails qui ont déformé l’oeuvre, il relit pour retrouver la vérité originelle, y compris dans le texte. L’opéra, c’est aussi paroles et musique. Et en ce sens, ce livre de mémoires est un bréviaire pour tous les interprètes.

Riccardo_Muti_2009On y trouve aussi de ces morceaux de bravoure qui feraient la bonheur des scénaristes cherchant « le coup de théâtre », comme cette soirée du 2 Juin 1995 qui eut des échos dans le monde entier, y compris dans une gazette locale de San Antonio (Texas). Les faits : La Traviatta est programmée, le théâtre est « sold out », mais c’est une période de négociations difficiles entre les tous personnels de la Scala et la direction du théâtre, et quelques minutes avant d’entrer en scène, Ricardo Muti apprend que la représentation va être annulée, l’orchestre est en grève. Le public est dans la salle, et ce genre de péripétie, à Milan, avec ce public passionné, c’est presque un début de guerre civile. En quelques instants, Muti décide de remplacer l’orchestre, en jouant lui-même au piano, qu’il faut amener en urgence sur scène, le fixer sur le plateau qui est en pente, pendant que les ouvreuses vont chercher à l’extérieur les spectateurs qui ont commencé à sortir. Et qui reviennent. Et qui vont assister à un moment unique d’opéra en partie improvisé, le chef au piano doit escamoter au vol des parties entre le choeur et l’orchestre, qui ont quitté le théâtre, mais le corps de ballet est resté et les chanteurs dans cette situation extrême se sont surpassés. Un pur moment de légende façon Hollywood, avec en extra bonus, l’arrivée de la Raï avant la fin de la représentation pour filmer… Cette histoire anecdotique, et exceptionnelle, met en évidence le rôle de metteur en scène polyvalent qui peut échoir à un chef d’orchestre dans le spectacle vivant. A la fois deus ex machina, interprète, virtuose de l’adaptation face aux aléas.

L’essentiel à retenir, et c’est accessible à tout lecteur intéressé par la création musicale, est dans la recherche et l’étude des œuvres, pour bien comprendre ce que voulait dire l’auteur, et ne pas le trahir dans l’esprit de ce qu’il a fait. C’est valable aussi pour la chanson.

  • Pentimento, le repentir du peintre qui revient sur une partie d’un tableau… et aussi un remords d’avoir oublié quelque chose
  • ** Le LA 432, en image, c’est ça:
  • la 432

Et si vous avez envie d’en savoir plus sur les diapasons dans l’histoire de la musique, voici un article qui en fait un panorama assez complet

Norbert Gabriel

Wally, dites cinquante…

16 Déc

Wally  groupe Feu NB partiel AAAA 2Quand on aime, on ne compte pas… Avec Wally , une heure de spectacle, ça peut bien faire entre 40 et 50 chansons, c’est un virtuose du verbe et de la brève, le voltigeur de la chanson haïku , l’acrobate de la ritournelle bonzaï, le jongleur de la strophe philosophe, l’équilibriste du quatrain express, le sniper de la chanson alexandrin (au singulier) c’est un tourbillon, des ricochets, des rebonds à contre pied, des pieds de nez aux conventions et au formalisme. On pourrait le définir comme le mélange réussi entre Arlequin le fantasque trublion, Triboulet le génial fou du roi, et Nasdine El Hodja*, (Nasr Eddin Hodja ) une sorte de Marx Brother du Moyen Age oriental, un malicieux, un narquois.

Wally pour fêter sa jeune cinquantaine, avait convié quelques « anciens » disons plutôt des aînés qui sont restés des étoiles dans son panthéon, Lacouture, LeNagard, Llado, Joyet, Roca, Sarclo Ret, et avec l’aide précieuse de son assistant régisseur, Kevin, non, Roger, non Jean-Louis, c’est Jean-Louis , il nous a régalés d’un duo avec chacun, chacun a interprété une chanson en solo , et c’est avec Paris jadis en choeur que la soirée s’est terminée en apothéose.

Wally-001Si par hasard vous ne savez pas qui est Wally (Est-ce possible?) voici quelques une de ses œuvres

« Non non non je ne suis pas schizophrène….

Moi non plus.. »

Extrait de la chanson « le passé simple »

« Elle était musulmane, il la charia.. »

Autre chanson,

« 99% des gens qui mettent leurs parents à l’hospice, regrettent..

Que ce soit si cher. »

Avec des questions essentielles et existentielles proposée à la réflexion de tous

« Que faisait le paon avant l’invention de la roue ? »

Llado vignette NBLes compères invités sont tous de énergumènes rompus (c’est une image) à presque tous les arts scéniques, avec spécialités, Serge Llado, ce sont les hallucinations auditives, c’est pas racontable, mais ça s’écoute

 

Rocca et Wally NB AAVincent Roca, le maître des ambiguïtés de la langue française, expert dans l’exercice du faux semblant, en vérité je vous le dis, c’est du ricochet ad libitum, ça pique allègrement.

Quand il jure de dire toute la vérité, le faussaire ment : c’est un faux serment. Aujourd’hui, malheureusement, quelqu’un qui dit la vérité est un faux menteur… un fomenteur de troubles.

Y Le nagard NB AAYannick Le Nagard qui s’est fait plus discret depuis quelques années, et revenu pour trois tours de scène, ce que disait Michel Trihoreau (Chorus)

Yannick LE NAGARD se faufile et nage, avec aisance, dans ce courant ambigu qui pratique l’humour noir d’aujourd’hui. Celui d’une génération sans illusions et pourtant sans cynisme, accordant à ses contemporains un regard à la fois critique et indulgent. Comme d’autres la violence ou la provocation, lui a choisi le dérapage… contrôlé.

Sarclo NB AAAASarclo Ret, tout le monde connait son sens aigü du sarcastique, mais c’est aussi une des très belles chansons -douces- (ça va pas lui plaire) qu’il nous a offert : « La vie savez-vous n’est pas longue / Et à faire les choses à moitié / On la traverse à peine et on voit qu’on est passé à côté. »

Et quand il ne fait pas chantiste, il construit un théâtre…

 

Joyet en flemme majeurAu privilège de l’âge, Joyet nous la joue chaise longue, sans doute pour se remettre de ses extravagances avec l’amie Ravette, avec lui, tout peut arriver, et ça arrive.

Comme est arrivé son Autodidacte II, et il y a aussi un livre, Autodidacte, préface de Juliette, c’est qu’il écrit bien le bougre…  Disponible chez monsieur Joyet, l’adresse est en bas.

Lacouture NB AAA

 

Quant à Xavier Lacouture, ne vous fiez pas à sa tenue de clergyman fort élégant, c’est un fou chantant de la meilleure cuvée…Un polytalentueux des arts de la scène, ateliers d’écriture, mises en scène, multi instrumentiste, Adamiste réélu…

Et c’est un Chanteur Français, ouaip, la preuve…

 

Et le maître de cérémonie, Wally…  Et pour en avoir une idée plus précise,

Au cas où vous auriez la tentation de proposer à Wally une petite blagounette après le spectacle, n’oubliez pas, concis et percutant. Une proposition de Moustaki ? Voilà :

Histoire Jo

 

  • Et un aperçu de la philosophie de Nasdine El Hodja, c’est du Wally avant l’heure,
  • On aimait bien embarrasser Nasr Eddin avec des questions oiseuses, ou carrément impossibles à trancher. Un jour, on lui demande : Nasr Eddin, toi qui es versé dans les sciences et les mystères, dis-nous quel est le plus utile, du soleil ou de la lune?
  • La lune, sans aucun doute. Elle éclaire quand il fait nuit alors que ce stupide soleil luit quand il fait jour.

Le carnet d’adresse de tout le monde:

Wally, c’est ici !

Vincent Roca. Ses textes sont disponibles en livre disque, ici chez Camino Verde.

Bernard Joyet, c’est là !

Sarclo Ret, c’est par ici !

Xavier Lacouture, qui sera le 4 janvier au Vingtième Théâtre, pour tout savoir, c’est là.

Serge Llado, suivez le guide !

Yannick Le Nagard, sa vie, son oeuvre

Par ces temps aux humeurs variables, ce genre de soirée, ça vous requinque pour un bon bout de temps.

Norbert Gabriel

Salut la -bonne- compagnie !

Wally choeur salut final AAAAAA

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