Depuis 10 ans , Maï et Marc attendaient ce jour, et il a tenu sa promesse. Il est venu chanter à Sauterre, dans ce lieu de spectacles vivants, au cœur du parc des volcans d’Auvergne, tout près de la Roche-Sauterre, point culminant des Combrailles .
L’Arthé café est une de ces maisons qui aiment les chansons, et quand on consulte la liste de tous ceux qui sont passés par là, de Rémo Gary à Serge Utgé-Royo, Yvan Dautin, Céline Faucher, Céline Caussimon, Frédéric Bobin et tant d’autres, on peut dire que c’est un lieu qui aime les bonnes chansons, un lieu chaleureux où l’on se retrouve entre amis, où les concerts se prolongent par un repas partagé .
Ce lundi soir, la salle de l’Arthé café était bondée pour accueillir comme il se doit Bernard Joyet , et je n’ai entendu que des louanges des spectateurs après le concert .
C’est avec un plaisir visible et des applaudissements fournis que Bernard Joyet a été accueilli, ainsi que son pianiste Christophe Brillaud . Habituel costume noir, chemise blanche, visage jovial auréolé de boucles argentées, sourire malicieux, il nous prend d’emblée par le cœur, enchaînant poèmes et chansons, entrecoupés d’anecdotes, voire de grandes réflexions philosophiques à tendances humoristiques de son cru
Beaucoup de chansons de son dernier album « Autodidacte » , sa fameuse « Bible » , une fiction revue etcorrigée , la très émouvante « Maria » :
Et comme un sablier je sasse et je ressasse/ Mes souvenirs froissés au placard de l’oubli/ Maria dans ma nuit passe et repasse/ Avec trois perles d’eau ça ne fait pas un pli …
« Le silence » : C’est la promesse de la nuit/C’est la forêt avant l’orage/C’est le jardin après la pluie/ C’est l’amertume avant la rage .
Et il nous a gratifiés de trois nouvelles chansons, en nous demandant: « Les nouvelles sont bonnes ? » Oui, les nouvelles sont bonnes .
Les chansons de Bernard Joyet ne sont pas des tubes, non, les tubes sont des objets creux, ce sont des chansons poétiques taillées à la pointe du cœur, avec des mots choisis qui ne sont qu’à lui et des mélodies sur mesure .
Tendre ou insolent, joyeux ou désenchanté, chroniqueur de l’air du temps, on l’a comparé aux plus grands, mais ce sont eux qui en parlent le mieux : Allain Leprest : … Des mots ciselés à l’extrême, du sens sans que la rime ciselée à l’extrême ne le gâche, de l’émotion pour vous étreindre et du rire vrai, sans complaisance...”
Anne Sylvestre : Bernard Joyet ce n’est pas qu’un chanteur. C’est un humain fracassant et tendre, c’est un provocateur, c’est un consolateur, et un auteur magnifique. Courez l’entendre, ne le faites pas attendre.
Jean Ferrat :“… J’ai le sentiment de découvrir un “vrai” auteur. Quel profond plaisir j’éprouve, plus que cela d’ailleurs, une sorte de jubilation très intime…… Ceux qui ne le connaissent pas encore peuvent se réjouir : ils vont faire, comme moi, une vraie découverte… Ah les veinards ! …”
Je fais donc partie de ces veinardes qui ont découvert Joyet il y a quelques années déjà, et qui ne l’ont plus quitté des yeux et des oreilles .
Je l’aime pour ce qu’il est, pour ce qu’il donne , et aussi parce que, comme Yves Jamait et bien d’autres, il est de ceux qui viennent d’un milieu populaire, qui ont travaillé eux-même en usine, et se sont construit une culture personnelle, rebelles à la culture formatée et anesthésiante d’une société bien pensante. Ceux qui écrivent à l’encre rouge dans la marge :
Les saisons fusent sans raison/Je ne crois pas leur stratagème/J’improvise le temps que j’aime/Jusque derrière l’horizon/ Je demande leur nom aux fleurs/ Infatigable autodidacte/ Dans ce théâtre sans entracte/ Je siffle le fil du souffleur/Je suis l’éternel débutant/ J’apprends grain a grain mon vignoble…
Quant à Christophe Brillaud , il nous a agréablement surpris et enchantés par son brio et sa façon de se couler dans les mots de Bernard Joyet . Il a fort bien joué le jeu, et nous a même éblouis avec un concerto de Rakmaninov qu’il a promené un peu partout dans le monde et qu’il a joué pour nous, sur l’invitation de Bernard Joyet .
Encore une de ces soirées magiques dont on se souviendra . Merci à Bernard d’être venu nous « enjoyer » dans ce trou de verdure où chantent les meilleurs .
Merci à Maï et Marc d’avoir provoqué cette soirée, et pour leur infatigable envie de mettre à la portée de tous ce qui se fait de mieux en chansons .
Merci à Martine Fargeix pour son amicale et efficace collaboration , et surtout pour ses photos .
Merci à Norbert Gabriel qui malgré son année Saravah* prend toujours le temps de mettre son doigt expert dans l’oeil pour peaufiner les articles .
Danièle Sala de Mozac
Arthe café | Café concert rural – salle de spectacle – « Sauterre … Clic sur l’image, et vous y êtes
Le site de 
Bernard Joyet – Auteur-compositeur-interprète—->
Et pour quelques images de plus,
*Saravah, c’est ça …