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Inventaire 2016 et toujours, et toujours Balavoine(s)

9 Jan
Photo Alain Marouani

Photo Alain Marouani

Après l’excellent doc sur France 3 il y a quelques jours, après la réécoute de l’intégrale Balavoine, il me semble que si je devais faire découvrir Daniel Balavoine à des jeunes de 2016, j’éviterais d’abord les vidéos, trop datées dans les chorégraphies façon Clo-Clo parfois, en décalage avec les thèmes des chansons. Sauf celles qui montrent des extraits de l’album culte « Les aventures de Simon et Gunther » où la sobriété des images magnifie le thème, et aussi celles des extraits de Starmania, qui montrent un Balavoine assez différent de ce qu’on connaissait de lui, l’humaniste indigné dans le rôle de rockeur voyou, fallait oser, et ça fonctionne bien. Ces jours-ci, voici un album de reprises parfois hommages, parfois dommages, tous les invités à ces exercices ne semblent pas bien avoir compris ce qu’ils chantent en mettant leur sauce personnelle sur un plat qui n’en demandait pas tant… Du ketchup sur du Roquefort, est-ce bien raisonnable ?

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Une des questions qui se posent dans ce genre d’album est celle de la distribution, qui a choisi pour qui ? Chaque artiste a-t-il vraiment eu la liberté de choix, ou bien y a-t-il eu des choix par défaut ?

C’est parti pour l’écoute avec échos en direct.

Balavoines 1 2245x21411- Zaz: Tous les cris les SOS… Une des bonnes surprises, sobre et retenue, les arrangements sont très Balavoine 70-80 mais c’est pas gênant….Zaho «  Sauver l’amour » le couplet commence bien mais le désastre arrive au refrain, sauve qui peut, au suivant. Nolwenn Leroy « Un enfant assis attend la pluie » Une des meilleures de l’album. Raphaël «  Soulève moi ». Très bien. Marina Kaye « Only the very » version english de « S.O.S. d’un terrien en détresse »  Classique mais très bien maitrisé. Ours «  Si je suis fou » très bien … Bessa « Partir avant les miens » avec des sons électro plus 2015, Josef Salvat « Pour la femme veuve qui s’éveille » idem…   Christophe « Lucie » On peut imaginer que Christophe a choisi cette chanson qui lui va particulièrement bien.

 

balavoines 2 2372x21112- Florent Pagny «  La vie ne m’apprend rien » Si ce n’était des arrangements un peu lourds parfois au refrain… Cats on the trees, «  Aimer est plus fort que d’être aimé » version très retenue, peut-être un peu trop … Shy’m « Vivre ou survivre » Tiens une sorte de disco, étrange mais pas inintéressant, ça rappelle bien, les boîtes à rythmes qui fleurissaient dans les années 80. Damien Lauretta « Quand on arrive en ville » Une des plus innovantes de l’album. Et vocalement très Balavoine, belle découverte. Jenifer « Mon fils ma bataille » Encore des arrangements qui dénaturent et cassent la sobriété de la chanteuse. Et effacent une partie du sens du texte. Féfé « L’Aziza » oui, bon, le reggae au Maroc, ça le fait pas tellement, mec, au suivant. Emmanuel Moire « Le chanteur » Lui, il s’en tire bien, on y croit… Cléo « Dieu que l’amour est triste » Elle aussi s’en tire bien, un peu distanciée parfois, genre ça donne envie de danser, sur des paroles qui ne pas tellement faites pour ça, mais bon…

Bilan:la plupart des reprises sont fidèles aux originaux, peut-être trop, et dans l’ensemble, ça n’apporte pas grand chose. Il est quand même très regrettable que personne n’ait pensé à un ou deux extraits des Aventures de Simon et Gunther, pas assez showbiz ? Ou méconnaissance du sujet ? Ou choix de marketing tubesque avant tout? A vous de voir.

Toutefois, il y a un autre double album qui sort en ce moment, et à mon sens, il est bien plus riche, avec des inédits, des vidéos, des beaux moments, et si vous avez un cadeau à faire, c’est peut-être mieux pour vraiment découvrir Daniel Balavoine, si ce n’est pas fait. Voir ci-dessous.

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generation balEt en bonus, il y a aussi dans les librairies le « Génération Balavoine » de Didier Varrod, (Chez Fayard) en quelque sorte le scénario de l’excellent documentaire diffusé il y a quelques jours. Dans lequel je retrouve la date du souvenir de la première apparition télévisuelle de ce phénomène, en 1977, avec « Lady Marlène » en lisant les lignes sur ce moment, j’ai les images, inoubliables.

(Didier Varrod avait publié en 2006 « Le roman de Daniel Balavoine, collection Chorus, chez Fayard)

 

Norbert Gabriel

Chanter, ou déchanter ?

2 Jan

Daniel_Balavoine_timbreProphétique:   Nous sommes maintenant à un point, pour les générations futures, le monde est à faire,  et il n’est même pas besoin de défaire celui qui est passé, puisqu’il se défait tout seul.
Il est en train de se décomposer religieusement, idéologiquement, c’est un vrai merdier.
Mais je crois que c’est pas une raison pour avoir peur, je crois au contraire,que c’est une excellente raison pour avancer. 

Daniel Balavoine

Un bémol toutefois, quand tu disais ça il y a plus de 30 ans, cher Daniel, tu espérais une prise de conscience, et des actes. Je ne suis pas sûr que tu aies été vraiment entendu, ni compris. A regarder le monde à travers son smartphone,et à philosopher en tweets de 160 signes, on avance, l’oeil dans un écran réduit, avec une perspective à courte vue.

Monsieur vas-tu ouvrir les yeux ?

YvartCes chansons et ces écrits prophétiques ont plus de 30 ans, voire 40, et depuis, on peut avoir la très nette impression que nous, les bipèdes humanoïdes, nous sommes sur le Titanic. On voit assez bien l’iceberg qui va barrer la route, mais la plupart des passagers regardent avec passivité, en attendant que le capitaine se débrouille pour éviter la rencontre. Mais le capitaine a toute confiance dans son paquebot hyper moderne, insubmersible, géant des mers, porte drapeau des technologies de pointe, et on ne va pas se laisser emmerder par un morceau de banquise  flottante quasi-préhistorique…

On connait la suite, le monstre d’acier a été mis KO par le bout de glace, touché-coulé. On n’a pas eu de nouvelles de l’iceberg, peut-être a-t-il continué à dériver vers des mers plus chaudes où il s’est dilué lentement, doucement, pour renaître en Gulf Stream, refaire le cycle de l’eau, nuages qui vont faire des flocons, des masses de neige et de glaces qui feront de nouveaux icebergs. Mais le Titanic restera toujours au fond de l’océan, et ses passagers auront nourri quelques poissons. La vie continue. Pour les poissons, il y a aussi péril pour la survie de pas mal d’espèces, mais bon, avec un peu de chance, les bipèdes humanoïdes disparaitront avant eux, c’est une bonne nouvelle pour les baleines, peut-être aussi pour les éléphants… Pour les rhinocéros blancs, c’est trop tard, comme pour le cougar américain et quelques dizaines d’autres espèces.

Et au train où ça va, les indiens d’Amazonie seront dans l’album de famille des souvenirs, comme les Natchez, Les Powhatan les Narragansetts, les Mohaawks, les Pokanokets…

Qui seront les prochains sur la liste ?

Herbert Pagani,  Messieurs les présidents (Bobino 1976)

Meilleurs Voeux malgré tout,

Norbert Gabriel

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