Les jeunes se foutent du passé et les vieux n’ont pas confiance en l’avenir, (surtout le leur) et entre les deux, les anciens enfants et futurs vioques achètent des trucs et des machins étonnants, comme des djeans avec des trous neufs. Selon Yvan Dautin, un fin observateur de la vie qui va, une des maximes selon la mode qui court est: « Je dépense donc je suis. » Mais qui faut-il suivre pour être ? Et être quoi ?
J’ai trouvé une réponse à ces questions qui me chatouillent, avec Albert. Le Grand Albert, l’immense Meslay, celui qui délocalise les absurdités du monde qui boite dans un wonderland d’humour picaresque fondé sur un bon sens que personne ne peut contester, ces quelques extraits vont le démontrer avec brio.
Ces lignes sont tirées d’un ouvrage qui vient de paraître, en vente libre, chez des vrais libraires de préférence. Morceaux choisis :
- La retraite c’est très dangereux, les chiffres sont là : Selon un chiffre vrai, chiffre vrai, le taux de mortalité est beaucoup plus élevé chez les retraités que chez les actifs !
- D’après les statistiques, l’on meurt de moins en moins chez soi et de plus en plus à l’hôpital ; donc, d’après les statistiques, si on supprime les hôpitaux, on augmente l’espérance de vie !
- Je constate aussi que la mort est une chose importante, car, quand on réfléchit un peu, l‘on s’aperçoit qu’on est beaucoup plus longtemps mort que vivant. Si, bien sûr, mes calculs sont exacts…
- Le réchauffement de la planète étant essentiellement dû à l’activité humaine, c’est-à-dire au travail, ce fléau, il faut encourager la paresse en étant conscient que notre magnifique planète ne sera sauvée que par les fainéants !
- Et, s’il existe des Experts Internationaux extraterrestres, qui nous regardent – et qui peut-être se moquent – ils doivent penser que l’homme est un pyromane qui met le feu à la forêt, et qui, gros malin, pour ne pas se faire prendre, se cache dedans !
- Humour du Bostwana : « Pour en finir une bonne fois avecle trafic d’ivoire, il suffirait simplement d’exterminer les éléphants ! » Personnellement, j’aime beaucoup l’humour noir.
- Brève achetée pas cher à un comique aborigène, humour aborigène :
« Il y a des végétariens qui trichent, ils mangent des plantes carnivores ! »
- Vue par les vaincus, les Anglais, la Guerre de Cent Ans ne fut qu’une guerre éclair ratée.
- Si, avec le réchauffement planétaire, la Terre se retrouve sous la mer, les poissons domineront un monde sans plage..
Mais restons positifs !
La Terre deviendra enfin une Mer de paix car le poisson est un animal pacifique !
En effet, si, sur terre beaucoup d’animaux chassent, en mer, aucun, aucun aucun poisson ne pêche !
Les particularités typographiques ont été définies avec Jean-Paul Liégeois, les caractères gras indiquent les passages où le public s’esclaffe, car Albert Meslay est un homme de spectacle, qui poussait la conscience professionnelle à se grimer en cours de sketch à la radio, au temps où elle était radio sans images. Mais vous pouvez vous esclaffer où vous voulez, en lecteur libre refusant les ordres et autorités, avec l’humour de Meslay Albert, jongleur du syllogisme et de l’absurde irréfutable, tout est possible.
C’est paru récemment au Cherche Midi, 130 pages, préface de Guillaume Meurice, postface d’Albert Algoud, un recueil pour comprendre l’essentiel, du big bang à la fin du monde, dont on n’a jamais été si près.
Norbert Gabriel