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Festival Musiclarue 2022 : entretien avec le groupe Sans Additif

10 Nov

sans additif itw

 

Ce n’était pas la première fois que mes pas s’arrêtent à un concert des Sans Additif dans les rues de Luxey. Le groupe girondin est en effet un des habituels du festival, et depuis une vingtaine d’années revient régulièrement animer les soirées de Musicalarue, poursuivant son chemin, loin des expositions médiatiques, en complicité avec un public fidèle, qui s’agrandit, génération après génération. Qu’on flâne quand les rues du village ou galope d’une scène à l’autre, arrêter ses pas soudain, au son de quelques instruments acoustiques et à la vue d’un attroupement de gens, semblant indiquer qu’ici, il se passe quelque chose de sympathique, s’y attarder et se poser pour rester écouter des artistes jusqu’au bout de leur concert, c’est pour ainsi dire toujours un retour à l’essence de ce qui nous fait aimer la Chanson et les chansons : la générosité de la musique. C’est souvent ce que permettent les concerts d’artistes de rue : retrouver un lien à la Chanson très simple et authentique, léger et à la fois intense et dense, et par le partage qu’on en vit avec celles et ceux qu’il fédère, un lien humain honnête aux autres. C’est toute la magie que l’accessibilité du beau implante dans nos cœurs et sème dans notre quotidien. Les bien nommés Sans Additif, et bien que le choix du nom provienne d’un jeu de mots relatif aux prénoms des deux fondateurs – Nico (clarinette, accordéon, chant) et Laurent (guitare, chant), d’où « Sans Additif, Nico Laurent »- sont, en ce sens, avec leur poésie, leur fantaisie et leur humour, de ceux qui redonnent vie à la vertu initiale de l’expression musicale, et rendent justice au métier de chansonnier. Le duo devenu trio, avec l’arrivé de Franck à la basse et au ukulélé-basse, joua plusieurs soirs de suite les titres de son dernier et troisième album « Noces de Plastoc », ainsi que quelques des chansons du patrimoine populaire francophone, interprétées de concert et en chœur avec le public, dans ce genre d’ambiance chaleureuse et interactive qui donne le sentiment d’un public de copains venus voir jouer leurs copains. Avec une âme de saltimbanques qui ne se prennent pas au sérieux et rigolent bien, les trois musiciens néanmoins inventifs, chevronnés et passionnés, ont accepté de nous accorder un entretien pour parler de leur groupe.

 

– Bonjour et merci de nous accorder un entretien. Comment est né l’aventure de votre groupe ?

 – Nico : On s’est rencontrés en septembre 2000. Laurent avait un groupe de Rock qui s’appelait Ici Même, et moi, je jouais dans un groupe de chanson française nommé le Quintet à Claques. Chacun de ces groupes faisait peut-être cinq ou six concerts par an, pas forcément payés.  On a réfléchi ensemble à une solution pour pouvoir en faire plus, devenir professionnels et vivre de la musique. On a créé le duo comme ça. Au début on pensait plutôt faire des chansons pour les enfants.

– Laurent : On cherchait des voies pour pouvoir se « vendre » entre guillemets. Moi j’avais travaillé dix ans dans des écoles primaires à faire des animations pour les petits, donc c’était un réseau que je connaissais et je savais qu’il y avait de la demande pour ça : transporter de la chanson française dans les écoles. On a fait quelque fois des médiations, des ateliers d’écriture avec des écoles.

 

– La transmission de votre passion aux générations du futur est-elle une dimension importante du sens de votre activité, à défaut de parler d’activisme ?

– Frank : C’est intéressant d’expliquer aux enfants les différentes phases du métier d’artiste, entre écrire une chanson, monter sur scène, régler sa sono, vendre sa création. C’est très complet pour les enfants. Ces deux là ont cette proximité pédagogique, comme tout le monde a enseigné, entrainé des chorales ; ça permet de faire des débordements sur ce genre d’interventions en milieu scolaire. Ce n’est pas ce qu’on fait le plus bien sûr, mais les mairies, les médiathèques, les écoles, sont très demandeuses d’avoir ce type de médiations.

– Nico : Ce sont des leviers. Il faut savoir le faire. L’idée n’était pas de faire des chansons pour enfants, mais d’amener les chansons aux enfants. On a fait aussi une petite tournée des maisons de retraite dans les Landes, organisée par Musicalarue.

– Laurent : Moi je suis intervenu dans des prisons durant six ou sept ans ; ce sont des choses qu’on connait aussi.

– Nico : Et puis, en 2001 on a été embauchés au Parc du Bournat en Dordogne, qui est un village de reconstitution années 1900 pour jouer de vieilles chansons françaises. On jouait tous les jours de midi à 18h, avec une heure de pause. On a appris le métier comme ça, en faisant cela durant quatre ans. C’était super, artistiquement et financièrement, mais on en a eu un peu marre de ne jouer que des reprises, et de faire essentiellement des animations. Donc en 2005, on s’est mis à écrire nos propres chansons. Et là, ça n’a pas manqué : on a cessé de faire des concerts! Oui, parce que les gens nous connaissaient en animation, et ce qu’ils voulaient, c’était ça : des reprises de succès populaires.

– Laurent : On s’est cherchés pendant deux-trois ans.

– Nico : Et voilà, on a fini par trouver notre formule : on mixe, on fait deux ou trois reprises si on en a envie, et on joue nos chansons.

– Laurent : On essaye de faire en sorte que nos compositions soient dans le même esprit que les reprises, car le but du jeu c’était de continuer à chanter avec les gens, d’avoir beaucoup d’interaction avec le public. C’est ce qui est compliqué avec des chansons que les gens ne connaissent pas. On a quand même réussi à faire en sorte que les gens puissent chanter des refrains ou faire les chœurs, et à fédérer autour de nos compositions.

 

sans additifs– Le fait d’avoir une expérience d’artiste de rue vous a-t-il permis une aisance dans le rapport au public?

– Nico : Seul Franck en a une, mais ta question marche aussi avec l’animation effectivement. C’est la proximité avec les gens, faire en fonction des gens. La scène, avec une distance imposée entre le public et les artistes, ce n’est pas du tout le même métier : tout est rodé, avec le son, l’éclairage ; tu fais tout le temps la même chose. Là, quand on joue devant Le Cercle [NDLR  le bar de Luxey], on ne sait jamais à l’avance quel morceau on va jouer ensuite.

– Laurent : Lorsqu’on joue sur de grandes scènes, on a une liste planifiée de chansons. Là, quand on joue en rue, on improvise en fonction de ce qu’on ressent, de l’idée qu’on a, de ce qu’on voit face à nous, ce qu’on peut planter ou pas avec les gens, selon l’humeur.

 

– Comment Frank a-t-il rejoint le duo?

– Nico : En 2017, donc après quinze ans de vie commune, le couple s’est un peu lassé. Donc on a été obligés de mettre un peu de piquant ; c’est comme cela dans toutes les histoires d’amour. On s’était mariés en 2012, c’est-à-dire avant que le mariage homo soit légal, avec un vrai maire, à Créon. On avait fait un mariage un peu à la Le Luron et Coluche, tu vois. Les Astiaous [fanfare Louis Astiaous, habituels de Musicalarue] sont venus faire la cérémonie. Et donc en 2017, on a décidé de mettre un peu de piquant en intégrant Franck, la blonde d’Aquitaine, à la basse. Il est vrai que pour développer le groupe, on nous avait plutôt conseillé de prendre une jeune femme chanteuse.

– Franck : Là, t’as une petite grosse à la basse!

– Nico : Voilà… L’idée était de devenir un trio, mais on se connaissait depuis vingt ans, on ne pouvait pas prendre n’importe qui.

– Laurent : C’était pour amener autre chose. Avec la basse de Franck, on va un peu plus dans des sonorités graves. Ça change la dynamique, l’amplitude du son, on a tout revisité.

– Franck : Il est vrai qu’avec Laurent et Nico, nous nous connaissons depuis plus de vingt ans, et j’avais toujours eu de l’admiration pour leur spontanéité et l’énergie artistiques. Alors quand ils m’ont demandé, j’étais content.

– Nico : Un rêve s’est réalisé!

– Franck : Même dans nos amitiés, c’est comme si on avait rajouté une couche en plus, et je trouve cela assez touchant.

– Nico : Qu’est-ce qu’il nous arrive?

 

– Musicalarue est un rendez-vous que vous perpétuez depuis près de vingt ans. Quel rapport avec-vous avec ce festival ?

– Laurent : Il y a un fil conducteur important pour nous, c’est Musicalarue. On revient depuis vingt ans ici. L’association nous a toujours soutenus, même permis d’avoir des dates sur d’autres projets dans le Sud-Ouest, par contact. C’est aussi tous ces soutiens-là, ces réseaux qui font qu’on a tenu, car c’est rare, des groupes qui tiennent plus de vingt ans.

– Nico : Même Simon et Garfunkel, ils n’ont pas tenu aussi longtemps! Même les Innocents. Ou Java. Ils se sont tous déformés, avant de se reformer un jour.

 

– A part vous, il me semble qu’il n’y a que les Stranglers qui aient tenu si longtemps…

– Nico : On a tous aussi d’autres projets pour vivre, ce qui fait qu’on n’est  pas tenus d’accepter toutes les animations proposées ni contraints de faire des trucs un peu plus chiants. Laurent a une autre formule, et nous, on joue souvent avec le chanteur-humoriste Wally, qui est venu à Musicalarue également. C’est une histoire très forte ; les gens de Musicalarue sont devenus de vrais amis. Nous avons joué pour le mariage de la fille de François Garin, le président. Il y a des liens humains qui se sont tissés. Et puis ce sont des rencontres : par exemple Sans Additif ne serait pas Sans Additif si on n’avait pas rencontrés les Astiaous. Ils nous ont d’ailleurs invités pour leurs 47 ans.

– Franck : Et puis avec le public de Musicalarue, j’ai l’impression que bientôt, les jeunes vont connaitre les chansons que leurs parents ont apprises.

– Nico : Oui, on a des chansons assez familiales comme « Eh papa » qu’on avait écrites il y a une vingtaine d’années autour de notre premier public, parce qu’on a des gosses aussi, et c’est bluffant de voir maintenant les enfants de cette génération venir chanter les mêmes chansons que leurs parents.

 

– Dans quelques années, se peut-il de vous voir faire un concert ici à la Hugues Aufray devant quatre générations de mêmes familles ?

 – Nico : Ce serait terrible! Hier j’ai vu Nadau, 75 ans. Il avait une voix impressionnante. Et c’était pas du tout ringard ; ça sonnait super bien, la cornemuse, la vielle, le son. Impressionnant. Moi qui voulais arrêter ce soir….

 

– Mais non, il y a les Vieilles Charrues après. N’avez-vous pas prévu d’y jouer?

– Nico : Mais les Vieilles Charrues, c’est loin. Et puis c’est surfait… Je rigole. C’est un des rares festivals qui doit faire partie des réseaux avec Poupet, Albi et d’autres, qui ne sont pas encore rachetés, qui sont gérés par des associations qui résistent encore. Pas comme Garorock ou d’autres qui utilisent le bénévolat, captent des subventions, et cassent le marché en plus, en exigeant des exclusivités aux artistes qui s’y produisent, contre gros cachet sur lequel les autres ne peuvent pas surenchérir, qui rendent les choses très difficiles pour des festivals comme Musicalarue. C’est pour ça que les prix des têtes d’affiche ont doublé en cinq ans, à cause de ces pratiques. Donc les festivals à budget plus modeste ne peuvent pas s’aligner. Les tourneurs augmentent les tarifs à souhait, les assureurs aussi et la plupart des festivals et lieux de spectacles ne rentrent plus dans leurs frais et voient leur existence menacée. Cela va avoir des conséquences catastrophiques.

– Laurent : Alors que nous… On ne signe pas d’exclusivité, on n’est pas assurés, on joue partout. Et on est mieux payés que l’an dernier en plus ici!

– Franck : C’est cela aussi l’engagement de Musicalarue, un des rares qui promeut les artistes émergents, jeunes, moins jeunes, peu importe, mais il y a un réel effort de soutien aux artistes fait.

 

sans additifs album– Nous voilà rendus au sujet politique, puisque le propos politique n’est pas absent de vos chansons, mais que vous l’abordez toujours avec un angle humoristique. Le recours à la dérision est-il pour vous un outil de pertinence ou plutôt de bonne humeur?  

– Laurent : L’humour n’est pas forcément dans nos chansons. C’est plus dans la communication qu’on a avec les gens. Il y a un clown, là.

– Nico : Et après tu peux faire passer un engagement en ayant de l’ironie et du second degré dans l’écriture. On a une chanson qu’on voulait appeler « Serrer la ceinture » sur la politique de Macron, puisqu’on explique toujours aux pauvres que c’est à eux de se serrer la ceinture.     

– Laurent : Après l’idée c’est quand même de rester dans le positif et l’optimisme. On ne va pas faire des chansons engagées plaintives ou même revendicatives et donneuses de leçon.  « La voisine » par exemple est une chanson qui fonctionne super bien, parce que le refrain, qu’on chante avec le public, démystifie le drame. Les trois quart du temps, on écrit à quatre mais avec Nico. On va se poser au bord de l’eau et on passe quelques jours à écrire.

– Nico : Et à boire du rhum. On parle toujours des méfaits de l’alcool ; jamais des avantages. Ça désinhibe, ça aide à écrire et trouver des rimes.

 

– Vous mentionniez plus tôt des expériences à la rencontre de publics différents : enfants d’écoles, anciens en maison de retraite, détenus en prisons. Qu’est-ce que cette diversification vous amène en termes d’ouverture d’esprit?

– Laurent : Normalement tout ce que tu fais t’enrichit! Et nous, on ne joue pas qu’avec Sans Add, et je pense que c’est ça qui fait notre force ; on va se ressourcer ailleurs.

– Nico : C’est ça, le secret. On ne peut pas faire que de la scène ou que du conservatoire, comme certains musiciens le font, et qui fait qu’après ils n’ont plus grand-chose à raconter.

– Laurent : Quand tu vas en prison, tu rencontres des gens que tu n’aurais jamais rencontrés autrement, qui parlent parfois de leur musique à eux ou leur rapport à la musique, d’ailleurs. Je me rappelle des discussions sur Johnny Hallyday. Moi, en bon bobo, je me fichais un peu de Johnny, mais pour les gars c’était très important ce que ses chansons leur apportaient : ils t’expliquent que ça les sauve, et donc effectivement tu es obligé de regarder cela. Et ce sont eux qui ont raison ; ils ont compris plein de choses que nous, en intellectuel sans recul, n’avons pas forcément comprises sur la chanson. Pour eux, la musique, ce n’est pas que des paroles et des notes ; c’est le sentiment d’être compris. C’est ce qu’ils te disent : ils écoutent Johnny, parce que lui, il comprend les prisonniers. 

 

Miren Funke

Photos : Carolyn Caro, Miren

 Pour  les suivre —>

https://sansadditif.com/

https://www.facebook.com/sansadditif/

 

 

Jen Iza et Ben, les enfants d’abord ..

28 Août

 

Nous sommes un certain nombre à avoir applaudi Jennifer Quillet dans ses multiples talents, aux côtés de Nathalie Miravette ou Pierre Margot, comme multi instrumentiste, ou partenaire de jeux de scène dans des compositions burlesques à rendre jaloux Buster Keaton ou Frégoli…

Et puis, éclipse, disparition des scènes, pourquoi ?

« Parce qu’un jour j’ai réalisé qu’une heure trente de très grand plaisir en scène me séparait deux jours de ma fille , et le bilan a été vite fait. » Et parfois il y a des tournées …

Dans son parcours, musicienne, enseignante, animatrice dans diverses structures éducatives et culturelles, il y avait tout pour la suite : « auteure de livres pour jeune public » Avec mademoiselle Daenerys, comme source d’inspiration et pilote d’essai …

Le résultat se concrétise par deux livres réunissant des jeux, des activités manuelles, et de la recherche aussi … Grâce aux voyages spatio temporels d’Iza et Ben : un bon moyen pour les parents de se mettre à jour pour ne pas paraître un peu bécassou devant leurs enfants. Même si on se considère comme un puits de science, il y a quelques exercices qui peuvent ramener à une pincée de modestie.. Et c’est aussi un bon moyen de s’exercer à une utilisation combinée des travaux à l’ancienne, et des moyens modernes du web si vous avez des lacunes en égyptologie ou voyages interplanétaires…

L’auteure Jennifer Quillet / Jen Killy décrit ce projet réalisé :

Une série de livres pour la jeunesse. Chaque histoire intègre l’enfant lecteur qui va aider les héros grâce à de nombreuses activités (bricolages, recettes, jeux, expériences) tel un livre d’activité scénarisé.
Mon but est d’amener l’enfant à participer à l’histoire via le jeu et les activités manuelles.
Activités et Goodies

Retrouvez tous les bricolages du livre sur le site, clic sur  : 

Vous pourrez les télécharger, les imprimer, et les partager à votre convenance, pour le plaisir de toutes et de tous.

NB : Ayant un peu dépassé l’âge qui est « la cible » je regrette de ne plus avoir de petits enfants en âge de partager avec eux ces aventures d’Iza et Ben , mais on ne guérit jamais de son enfance, et c’est une bonne maladie finalement.

Norbert Gabriel

Entretien avec Mauro Ceballos pour parler de « Confin Art » : une initiative qui propose gratuitement aux enfants de France et du monde des dessins à colorier expliquant les thèmes liés à la pandémie et leur transmettant des principes solidaires pour résister aux angoisses et souffrances avec poésie, douceur et créativité

1 Mai

A l’heure où nombre d’artistes et travailleurs  de l’économie artistique s’angoissent légitimement pour l’avenir du secteur culturel et évènementiel et leur propre survie, certains ont choisi de mettre leur talent au service de la solidarité humaine pour épauler nos contemporains dans nos résistances individuelles et collective aux peurs, aux chagrins et au pessimisme en cette période anxiogène. Artiste pluridisciplinaire, Mauro Ceballos, batteur et percussionniste du groupe Guaka [Lire ici et ici], et auteur de la bande dessinée «Di Vin sang», entièrement réalisée et teintée avec des vins pour raconter l’histoire méconnue des liens entre Bordeaux, sa ville de résidence, et le Chili, son pays d’origine, et de l’épopée de l’implantation des vignobles et de la production de vin sur ses terres, qui a connu un large succès l’an dernier, produit depuis le début du confinement des dessins publiés gratuitement via les réseaux sociaux à destination des enfants, que ceux-ci peuvent imprimer chez eux pour les peindre et les colorier. L’initiative « Confin Art » qui a rapidement rencontré une popularité croissante ici et au-delà des frontières françaises, étant proposée en quatre langues, se révèle, en plus d’un moyen d’occuper les enfants quotidiennement durant les longues heures du confinement, être un outil pédagogique et un soutien psychologique intelligent et accessible à tous, dont les bienfaits se mesurent au nombre expansif des utilisations, partages et réactions enthousiastes qu’elle suscite. Elle œuvre à l’accompagnement des familles non seulement en occupant l’ennui et réveillant la créativité des enfants, mais également en abordant à travers chaque dessin des thèmes relatifs à la pandémie, compliqués et douloureux émotionnellement, parfois inintelligibles pour les plus petits, que l’auteur tente de leur expliquer simplement avec tact et douceur pour amener du réconfort, du bien-être et de la poésie, inculquer des principes de précaution, protection et soucis des autres, et rendre la période plus supportable -et sans doute même engendrer quelques vocations artistiques-. Décidé à poursuivre la démarche au moins jusqu’à la fin du confinement, Mauro Ceballos nous a accordé un entretien pour en parler.

 

– Mauro bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Comment t’es venue l’idée de cette initiative ?

En fait un jour avant le début du confinement, j’avais épuisé mon papier de dessin, et ne pouvais donc plus continuer à travailler avec du papier de qualité. Et comme mes deux filles étaient loin, l’une en Espagne et l’autre dans le nord de la France, j’ai cherché de quelle manière je pourrais les accompagner tous les jours, d’autant que je comprenais en regardant les exemples des autres pays que cette histoire allait prendre beaucoup de temps. Mes filles ne comprenaient pas pourquoi il fallait rester confinés, ni ce qu’était ce virus. J’ai voulu par des dessins leur expliquer ce qu’est un virus, ce qui nous arrive, quelles mesures peuvent nous protéger et comment on peut s’occuper à la maison, pour rendre l’enfermement plus supportable. Les deux premières semaines, il y avait eu beaucoup d’interventions dans les médias pour les adultes, mais rien pour expliquer aux enfants. Les enfants étaient complètement écartés de l’information. J’ai donc cherché comment expliquer avec des dessins aux enfants, à mes propres enfants d’abord. Et puis je les ai publiés sur la page facebook bordelaise «wanted community Bordeaux» [Lire ici], et leur visionnage et popularité a explosé. Il y a eu plus de trois cent messages et commentaires de soutien. Je n’avais pas pensé au préalable que d’autres enfants pouvaient se servir aussi de mes dessins, et j’ai été très touché par ces réactions. J’ai décidé de réaliser des dessins pour accompagner mes enfants chaque jour et de les publier pour que les autres aussi puissent s’en servir. Et puis trois voisins ont vu ça, l’un étant rédacteur, l’autre graphiste, et le dernier réalisateur de vidéos, et m’ont proposé de créer un groupe de travail. Ils m’ont donné un sacré coup de main pour impliquer la presse. Il y a pas mal de chose en France, pas encore dans les presses étrangères, mais petit à petit, il y a une expansion. On a tout fait nous même ; c’est le système hyper méga « D ». Nous avons mis en place des supports de presse et fait une vidéo, en quatre langues : Français, Anglais, Espagnol et Japonais. J’ai aussi commencé à travailler avec une personne russophone pour les traduire en Russe.

 

– Dans quel but ?

Comme je connais pas mal de monde dans plusieurs pays, des gens rencontrés au cours des tournées, et que le confinement existe partout, l’idée est de rendre l’initiative accessible aux citoyens d’autres pays. Cela a bien pris en Espagne, au Chili, au Mexique, en Italie et ça s’est propagé très vite. Aujourd’hui des milliers de parents s’en servent tous les jours et même des enfants harcèlent leurs parents pour qu’ils leur impriment les dessins. Et comme les gens envoyaient des messages de soutien ou remerciement, je me suis dis qu’il serait intéressant d’offrir les dessins accompagnés, chaque jour, d’un message d’une personne, un peu leader d’opinion de chaque pays, puisqu’avec Guaka, nous nous sommes liés à beaucoup de stars au cours des tournées. Un ami, vedette du cirque Arlette Gruss, qui a pu retourner au Chili avant le confinement a écrit un message ; et comme c’est un clown, il est connu des enfants et des parents. Des personnels travaillant à la télé, et aussi beaucoup de musiciens ont fait de même, comme Denis Barthe et les Hyènes [ici], Sergent Garcia, Shaka Ponk [ici], des acteurs et membres du Buena Vista Social Club. L’idée est de lancer un truc différent chaque jour et comme ce sont des gens très connus, ils partagent la page, ce qui fait qu’il y a de plus en plus d’enfants qui ont accès aux dessins.

 

– T’es-tu heurté à des réactions négatives ?

Oui, il y en a eu ; il y en a toujours. Philippe Poutou par exemple a participé, et des commentaires mal intentionnés s’en sont pris à lui en le traitant d’opportuniste et de tout. C’était la première fois que j’associais un homme politique à mon travail, et dès que tu fais rentrer la politique quelque part, il y a toujours des réactions virulentes. Heureusement d’autres ont pris sa défense. Moi, je ne réponds qu’aux commentaires bienveillants. Mais quand il y a des choses moches, je ne réponds pas. En plus mon travail est pour les enfants, pas pour eux. Ils doivent être tellement malheureux pour écrire des commentaires aussi malsains au sujet de dessins pour les enfants. Le malsain, il faut le tuer tout de suite, sinon après il te contamine. J’avais appelé Philippe, parce que c’est un pote, et il m’a écrit un mot très sympa. Mais après il y a toujours des gens cons et aigris qui essayent de salir ce qu’on fait de constructif. Mais si on en tient compte, on n’en finit jamais.

 

– Le but de tes dessins n’est pas uniquement d’occuper des enfants pour rendre le confinement supportable, mais aussi de les aider à comprendre l’actualité que nous subissons. Quels messages peut-on faire passer à des enfants ?

J’essaye de passer des messages très compliqués simplement. Une chose dont on ne parle pas par exemple est que beaucoup d’enfants sont en train de perdre leurs grands parents, sans pouvoir leur dire au revoir ni les accompagner pour l’enterrement. C’est tragique et ça complique le deuil. Mon travail vise donc à traiter ces thèmes. J’en suis actuellement à plus de 90 dessins, car parfois j’en créé plusieurs par jour, suivant les thèmes à aborder, mon inspiration du moment aussi. Si on calcule que ça va prendre entre 30 et 40mn à un enfant pour peindre un dessin, à raison de quatre dessins par jour on peut les occuper deux heures, ce qui est une sacrée pause pour les parents. C’est donc une aide pour les parents, car ça leur dégage du temps et en même temps j’essaye d’expliquer des choses aux enfants. Ce ne sont pas juste des dessins à la con qui ne racontent rien. Et comme les enfants peignent et colorient les dessins, ça leur créé une certaine connexion à l’image qui fait qu’ils s’en rappellent. Cette semaine par exemple le thème choisi est la violence dans les foyers, envers les femmes ou les enfants, les hommes aussi, les couples qui se déchirent. Il faut être non pas consensuel, mais doux pour traiter ces thématiques et proposer des solutions pour vivre un peu mieux le confinement. Je me rappelle que quand j’étais petit, mes parents se battaient tout le temps et j’essayais de dessiner des choses que je trouvais positives, et j’arrivais à calmer les choses. Je voulais juste qu’ils puissent s’aimer, pas se battre. Maintenant je vois la même problématique dans tous les pays. Il faut pouvoir expliquer aux enfants, leur donner des clés, et un peu de joie. Qu’au moins un enfant enfermé toute la journée avec des parents en train de se déchirer puisse s’évader dans le dessin. Psychologiquement ça peut les aider à affronter ces malheurs qu’ils sont en train de vivre. Et puis aussi leur apprendre les questions d’hygiène, à découvrir la musique, le théâtre, construire des jeux, faire attention aux handicapés. Je n’ai pas encore traité le thème des anciens, mais je vais le faire d’ici une ou deux semaines, car il y a dans les Ehpad des papis et des mamies qui peignent aussi. L’idée est surtout d’expliquer qu’il faut se protéger et rester confinés, et essayer de s’occuper et de rendre la vie plus belle. J’essaye aussi de m’inspirer des histoires des victimes du nazisme qui étaient dans les camps, des cosmonautes aussi qui passent un an enfermés dans une cabine spatiale éloignés de leurs proches, des gens qui sont en prison, des étudiants qui sont obligés de rester dans des chambres de 9m², enfin plein de choses auxquelles on ne pense pas lorsqu’on vit dans un endroit spacieux. Je pense toujours à ces gens et les messages sont aussi par rapport à eux. Et je pense aussi ce travail comme celui des dessinateurs de journaux qui dessinent tous les jours en rapport à l’actualité. Je n’ai pas encore touché les thèmes de la mort, de la perte, de la misère ; mais je préfère parler de tout cela à travers l’imaginaire et la solidarité. Ce n’est pas toujours évident, parce qu’on vit quand même dans un monde de merde. Mais il faut au moins essayer de le faire pour les enfants, sans être pédant, juste avec le cœur. C’est une forme de résistance : pouvoir résister tous les jours, et aussi être informés de ce qui se passe jour après jour.

 

Mauro Ceballos et ses amis lancent aujourd’hui un financement participatif en ligne pour compiler les 55 dessins réalisés en un album à destination des enfants de soignants et enfants démunis (Ddass, enfants de réfugiés, enfants hospitalisés). Vous pouvez y commander un exemplaire pour vous (15 euros), et pour chaque album acheté, un album sera offert à un de ces enfants, ou contribuer librement ici : ici

 

 

Miren Funke

Photo de Mauro Ceballos : Bacchus

Liens :

Vidéo de présentation : clic sur la télé–>

 

 

 

 

 

Facebook de l’artiste ->

 

 

et ici —->

 

 

 

 

 

Les comptines de Kikobert…

5 Déc

A quoi rêve un serpent qui n’a pas de pieds pour marcher (ou faire des vers) , pour danser, pas d’ailes pour voler, pas de voix pour faire rock star dans the voice, et pas de cheveux pour faire le néo punk à crête de coq ? A quoi rêve-t-il ?? Rien de tout ça, vous le saurez en écoutant les comptines de Kikobert, dans un panorama élargi et musical de saynettes courtes et rigolotes, malicieuses et zoologiquement pertinentes, on ne saurait contester l’évidence de l’hippopotam-tam ou le désarroi de la coccinelle qui a perdu ses points, et son permis de vol ? Peut-être … L’avis des animaux est une source permanente de petites historiettes où l’on voit en filigrane des tableaux façon Prévert sur une bande musicale inspirée de Gershwin… ou d’un petit rag time guilleret qui dope l’escargot marathonien, tout est possible. Et c’est éducatif, la vie du ver de terre est une initiation maligne à l’arithmétique et la zoologie.

Cet album a été testé et écouté et ré écouté par mademoiselle Nina, 2 ans et demi, qui le conseille sans réserve à tous les parents… C’est un joli cadeau à accrocher dans le sapin .. et c’est un livre disque à lire et écouter , et réciproquement.  Et à colorier, si la boite de crayons de couleurs est aussi dans le sapin..

Auteur, compositeur, interprète : Nicolas Berton dit KIKOBERT  avec aussi la pétillante Liz Cherhal, c’est une offre qu’on ne peut refuser …

Le site de Kikobert c’est là
clic sur le moineau  —–>

 

 

 

Norbert Gabriel

Tatie Jambon rock star for ever …

21 Mai

ALLO ALLO,   Tatie Jambon est nommée 3 fois aux Trophées de la Comédie musicale, voyez et votez, c’est là, —>

urne tatie

( Chronique sortie de spectacle en 2018)

On vous a peut-être dit que les bébés étaient livrés par des cigognes , dans une rose pour les filles dans un chou pour les gars… C’est même pas vrai, et Tatie Jambon va vous l’expliquer afin que vous n’ayez pas l’air trop bête devant vos enfants qui , pour la plupart, sont assez bien informés des choses de la vie. Et Tatie ne se cantonne pas à cette leçon de sciences élémentaires, c’est en prise directe avec les temps présents que Valérie Bour et Marianne James ont déroulé ce voyage dans le patchwork des amours arc-en-ciel et des contes à revisiter à l’aune de la société des années 2000. Sans faux nez maquillé de niaiseries bébétifiantes, et avec des musiques de toutes les couleurs bien servies par la voix de diva tout terrain de Miss James, narquoise, impertinente, rieuse et mal polie diraient les constipés du sourire; mais tendre et toujours pertinente dans son approche des faits de société qui font bruisser les volailles faisant l’opinion dans les poulaillers d’acajou… (C’est beau comme du Voulchon & Souzy.)

Dans cette fresque ludique, mi-comedia del arte mi-comédie musicale; et 100% jubilatoire, on peut retenir en fil rouge quelques mots de Paulo Coelho, qui sonnent comme du Prévert:

Le bonheur est quelque chose qui se multiplie quand il se divise.

Le Vatican ne s’est pas pas prononcé – pour le moment – sur cette nouvelle vision de l’arithmétique et sur ce ce spectacle mais on peut rappeler que le patron avait dit comme message testimonial « Aimez-vous les uns les autres » sans autre précision ni exclusion. Comprend qui veut, comprend qui peut.

Chers parents, grands parents, cousins-cousines, voisins-voisines, tantines et tontons, n’hésitez pas à trouver un ou deux enfants pour vous accompagner vers La Grande Comédie, où Marianne, Sébastien, Philippe vous régaleront de très belles chansons, paroles et musiques réjouissantes et toniques, sensibles et humanistes. Et attendez-vous à savoir qu’il faut quand même être vigilant dans ce monde qui boîte, « On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle. »

Pour embarquer avec Air Licorne, on réserve ici —>

Lady Do et Monsieur Papa … aux Trois Baudets.

17 Mar

Photos ©NGabriel 2019

C’est très chouette, dit ma petite voisine une jolie brunette de 4 ou 5 ans, avec un grand sourire, et ça résume bien l’idée générale. Pour commencer un aperçu de l’ambiance visuelle, on est dans le haut de gamme, jeux de lumières, ombres chinoises, un ravissement pour les yeux,  un  ballet d’images qui dansent avec Lady Do et Monsieur Papa, (Dorothée Daniel et Frédéric Feugas) malicieux et tendres partenaires dans cette fantasia de mots et de musiques à réjouir toutes les oreilles à tous les âges.  Si vous n’avez pas d’enfant de 3 à 6/7  ans, empruntez en un ou deux (et n’oubliez pas de les rendre ensuite) et en route vers les Trois Baudets, pour les SAMEDI 23 et 30 MARS – 15H00 et 45 mn de pur plaisir.  On se prend à rêver que toutes les scènes de chanson proposent des spectacles aussi aboutis, ce sont de véritables comédies musicales. C’est élégant, tonique, avec une touche d’impertinence, des mots habillés de toutes les couleurs musicales, petits ou gros, ils font une farandole pour dire, in fine, que

  L’amour rend beau, l’amour rend bête, l’amour remplume ma silhouette !  

A défaut de vous donner un aperçu musical  de ce spectacle aux Trois Baudets, voici quelques extraits de 2015, 

 

et la galerie diaporama ci-dessous vous fera rêver au moins pour 30 secondes, c’est toujours ça de pris, clic sur la première photo et ça défile …  C’était hier, samedi 16 Mars, et c’était très bien.

 

Dorothée Daniel a été présentée  en 2008 dans le N° 20 de la revue Le doigt dans l’oeil, (voir ICI  , page 7)  la chronique se termine par : Cet album porte plutôt l’idée que le prochain amour est au coin du chemin, malgré tout.  Prêt à y croire… Il n’y a pas de hasard ..

 

Norbert  Gabriel

CHEL, « Tralalala »

12 Déc

Chel, et de 4 !


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(Les retrouvailles…)

Dès les premières secondes…
La voix et les sons que l’on dira « bizarres »… Comme le titre du 1er album et son drôle de désordre, déjà : Bazar Bizarre.

Et justement il est question, dès les premiers mots, d’un « vélo – bizarre – qui avait les roues carrées, (…) un vélo monte-escalier »…

Le mot crée l’image, l’image crée le monde.

Le poète crée l’univers ; chaque chanson fait rêver, émeut l’œil, l’oreille, et le cœur…

On accompagne Chel depuis longtemps et chaque sortie d’album est un rendez-vous : les objets étranges, le bestiaire, le jardin fantasque, le potager, les abeilles, bzzz, bzzz.

L’enfant retrouve son propre univers et l’enrichit, sans que personne ici ne le prenne pour un imbécile ; l’adulte retrouve ce qu’il aurait aimé ne pas quitter, sans laisser de côté le souci de la précision et de la belle ouvrage : de la composition, à l’écriture, à l’interprétation.

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©F.Thoron

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Nouveau volet des chansons bizarres, bazar, du zarbi zigomar et c’est pas du rock pour enfants. Ce sont des chansons qui portent les belles valeurs de leur auteur, permettent à l’auditeur de souffler trois ou quatre secondes dans ce monde fou fou fou, et de prendre de la hauteur… en toute simplicité.

C’est de la chanson, toute en poésie, portée par des musiciens exigeants : guitare, ukulélé, basse, accordéon, batterie, tapan, bassenza…

Alors, oui. L’univers est reconnaissable aux premières notes, à la voix qui déboule vite et que les enfants identifient instantanément : c’est Chel !

Oui, c’est Chel. Et dans sa valise, la faune qui n’a jamais été si diverse, le bestiaire merveilleux, les individus et les objets farfelus.

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14 chansons parmi lesquelles des morceaux très courts, sorte de comptines, qui parlent aux plus petits, font rire ou sourire les plus grands. C’est le moment de reprendre les mots, les mélodies et de partager le moment : « Je déteste les enfants », « Ton pouce ».

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Les mots, les instruments, les notes…

Alors on se laisse entraîner, car Chel joue, saltimbanque, jongle avec les mots, avec les sons, aime le « Tarabiscoté ». Le deuxième morceau, par exemple…?

Dans un parc, un kiosque à musique, des animaux, des z’animaux, dézanimo, un drôle d’orchestre :

« Y a l’hippopotame qui tapote son tam-tam / Il y a le vieux lion qui fait grincer son violon

Y a un fier guépard grattant sur sa guitare / Et un caméléon qui s’accorde à l’accordéon…

Au Zoo Zazou, plus on est de fous, plus on joue… / Au Zoo Zazou, y a d’la musique partout /

Si tu ne sais pas en faire, t’as qu’à remuer ton derrière… »

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©F.Thoron

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La piste 7, « Tralala, là » : longue description, de pièce en pièce, d’objets personnifiés en z’animaux… partout, partout… dans des endroits hétéroclites, sans oublier le message essentiel, le refrain :

« Faut s’enlacer / Si le monde à la dérive / Sans se lasser de ces étreintes-là /

Il faut chanter / Tout l’été, quoi qu’il arrive / Et puis danser dans tout ce tralala, là… »

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C’est festif… de la fête venue tout droit de l’enfance.

Et puis c’est doux, c’est émouvant, lorsque Chel s’adresse à l’enfant.

Une chanson de geste, un conseil :

« Si tu poses ton pouce sur le nez / Et que tu lèves tes doigts au ciel / (…)

Tu peux de la bouche grimacer / Et la langue tirer de plus belle / Parfait, te voilà paré(e)

De la grimace universelle… »

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©F.Thoron

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Conseil à l’enfant, conseil aux grands… ?

« Mes demoiselles », que croyez-vous…?

Que le message, que l’alerte n’ont pas leur place…? Il est question de la disparition des abeilles, ici :

« Ai perdu mes demoiselles et sans doute même la raison /

Faut faire gaffe à l’essentiel, aimer la terre pour de bon… ».

Chel rappelle souvent que tout ne tourne pas rond…

Mais rien n’empêche le retour à l’envol, l’aile, la voltige, les voltiges…

Onzième morceau (et l’on pense à « M’envoler » du deuxième album…).

A l’adresse des enfants, en direction (avec un clin d’œil) des plus grands, une attitude, un positionnement face au monde, un pas de côté, un décalage pour vivre au mieux…

Pas l’innocence, ni la naïveté, mais le parti pris du bonheur quand même… car l’album s’achève « sur des musiques chaloupées », « sur des musiques bigarrées », « sur des musiques enchantées » :

« Dansons, dansez ! Rouler-bouler… sur la canopée » ! Oui…! Ensemble…

©Emilie Micou

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Merci Chel…!

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Autres chroniques :

CHEL, Bazar Bizarre
CHEL, Les petits pois sont rouges
CHEL, Voltiges

Contact : http://chel.me/

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Hum Toks / E.5131 / Eric SABA

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Tous au lit !

15 Oct

Photos©NGabriel2016

Photos©NGabriel2016

Si vous pensez que c’est une invitation à la flemme, la grass’mat’, la glandouille, la sieste, le repos du guerrier, le farniente horizontal, vous allez être déçu(e)s. Là, il est question de galapiats qui usent de tous les artifices pour ne pas aller au lit. Et dans cet exercice, ils sont d’une inventivité diabolique. Tous les parents ont connu ça un jour ou l’autre. Mais que ça ne décourage pas les postulants à la parentalité, ces enfants qui ne veulent pas se coucher, ce sont les futurs résistants de demain . C’est mieux de voir les choses sous cet angle.  Néanmoins on a une tatie qui est bien déterminée à les mettre sous la couette. Et elle ne ménage pas ses efforts, tant et si bien, qu’elle y va… Sous la couette… Ce qui  s’est passé, vous le saurez en achetant le livre-disque.

tous-au-lit-flouteEst-ce bien le genre d’histoire à raconter à vos chéris chérubins à la brune quand vient la lune?

tous-au-renard-marianne-aa-14-10-2016-18-46-48-1094x1534-14-10-2016-18-46-48-1094x1534Peut-être qu’il y a des musiques soporifiques à souhait ? Je n’en dirai rien, Ce qui est sûr, c’est que le spectacle qui existe en parallèle de cet album est une vraie arnaque sur le plan endormissement. La tatie diva Marianne James et ses deux acolytes ( Seb Buffet, Phil Beg) vous embarquent dans une sarabande enthousiasmante, Marianne James montre dans tous ses spectacles une générosité et un talent ébouriffants, que ce soit  Miss Carpenter à l’Olympia, ou Tatie Jambon  dans une librairie, comme Le Renard et l’Entonnoir hier, c’est la même maestria joueuse et joyeuse qui séduit et emballe le public. Et ce jeune public d’hier, c’est la promesse d’une génération de spectateurs avertis pour le spectacle vivant de demain.

mouton-tous-au-lit-15-10-2016-14-40-07-731x724Donc en résumé, c’est d’abord un livre, illustré par Soufie, sur un texte de Valérie Bour -et Marianne James-  (toujours attentive aux ovins à défaut de caprins, private joke) un CD voyage musical international, ça joue rock et bossa, slow et rumba, ça chaloupe  reggae, avec un casting de comédiens chanteurs très intergénérationnel, Marianne James, Léonie Buffet, Romain Lemire, Adrien Buffet, Philippe Begin, Sébastien Buffet, et en musiciens Philippe Begin, Sébastien Buffet, Stéphane Chausse, Didier Havet, Didier Perrin, Adrien et Léonie Buffet (choeurs) et Valérie Bour… (en sabots…)

Et c’est très bon pour toute la famille, et faire de beaux rêves, pleins de notes à danser pour des réveils heureux..  Pour les parigots têtes d’oiseaux chanteurs, rendez-vous mercredi pour le deuxième show case  à Folies d’Encre Montreuil. C’est au 9 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil.

le-renardEt c’est chez les Braques du Renard et l’Entonnoir qu’on trouve tout ce qui concerne les bonnes références en matière de littérature musicale pour le jeune public, clic sur la vitrine et visitez.

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Last but not least, ce livre disque sera en vente libre dès le 20 octobre, en librairie, de France, de Navarre, du Poitou, des Charentes, de Picardie, de Lorraine, en gros  de Dunkerque à PortBou, et même d’Auvergne…

 

Norbert Gabriel

CHEL, « Voltiges »

25 Sep

Coucou, c’est la rentrée… !
Et même depuis quelques jours, c’est l’automne, la lumière enfuie.
Pour la retrouver, je remonte le temps.
Retour sur le mois qui précède l’été 2016, un petit album qui naît – un rendez-vous – qui offre l’été indien… et la chaleur.

C’est le troisième volet des chansons bizarres, bazar, du zarbi zigomar et c’est pas du rock pour enfants. Ce sont des chansons qui portent les valeurs de leur auteur, permettent à l’auditeur de prendre de la hauteur… en toute simplicité.
C’est de la chanson, toute en poésie, portée par des musiciens exigeants : guitare, ukulélé, basse, accordéon, batterie, tapan.

L’univers est reconnaissable aux premières notes, à la voix qui déboule vite et que les enfants identifient instantanément : c’est Chel !

Oui.
C’est Chel. Et dans sa valise, la faune qui n’a jamais été si diverse, le bestiaire merveilleux, les individus bizarres.

bazardine

Comme dans les deux albums précédents Bazar Bizarre et Les petits pois sont rouges, on trouve des morceaux très courts, sorte de comptines, qui parlent aux plus petits, font rire ou sourire les plus grands. C’est le moment de reprendre les mots, les mélodies et de partager le moment :
« Ah, si j’étais un ogre », « Si tu poses ton pouce sur le nez ».

Ces deux courts morceaux sont accompagnés de cinq autres, plus longs, recensés officiellement sur la pochette :
« Au Zoo Zazou »
« T Ki Toa ? »
« Pacha, mon chat »
« Tralala, là »
« Voltiges »
(comme si les autres morceaux ne comptaient pas…? pas d’accord avec ça, moi… copain Chel…).

voltiges

Les mots, les instruments, les notes…
Alors on se laisse entraîner, car Chel joue, saltimbanque, jongle avec les mots, avec les sons.

Le premier morceau, par exemple…?
Dans un parc, un kiosque à musique, des animaux, des z’animaux, dézanimo, un drôle d’orchestre :

« Y a l’hippopotame qui tapote son tam-tam
Il y a le vieux lion qui fait grincer son violon
Y a un fier guépard grattant sur sa guitare
Et un caméléon qui s’accorde à l’accordéon…
(…)
Au Zoo Zazou, plus on est on est d’fous, plus on joue…
(…)
Au Zoo Zazou, y a d’la musique partout,
Si tu ne sais pas en faire, t’as qu’à remuer ton derrière… »

La piste quatre, « Tralala, là » :
longue description de « dans ma maison »… De pièce en pièce, d’objets personnifiés en z’animaux… partout, partout dans des endroits hétéroclites, sans oublier le message essentiel, le refrain :

« Faut s’enlacer
Si le monde à la dérive
Sans se lasser de ces étreintes-là

Il faut chanter
Tout l’été, quoi qu’il arrive
Et puis danser dans tout ce tralala, là… »

C’est festif… de la fête venue tout droit de l’enfance.
Et puis c’est doux, c’est émouvant, lorsque Chel s’adresse à l’enfant.

Une chanson de geste, un conseil à l’enfant :

« Si tu poses ton pouce sur le nez
Et que tu lèves tes doigts au ciel
(…)
Tu peux de la bouche grimacer
Et la langue tirer de plus belle
Parfait, te voilà paré(e)
De la grimace universelle… »

Conseil à l’enfant, conseil aux grands… ?

L’envol, l’aile, la voltige, les voltiges…
dernier morceau (et l’on pense à « M’envoler » du deuxième album…).

A l’adresse des enfants, en direction (avec un clin d’œil) des plus grands, une attitude, un positionnement face au monde, un pas de côté, un décalage pour vivre au mieux…
Pas l’innocence, ni la naïveté,  mais le parti pris du bonheur quand même…

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Les disques sont à découvrir là… : Chansons en écoute.

N’oublions pas, toutefois… – pour la conservation de l’espèce malmenée (artistes en tous genres)
que le mieux, c’est de les acheter…

- Chel : Chant, Guitare, Ukulélé
- Pascal Vandenbulcke : Accordéon
- Romain Ballarini : Batterie, Tapan
- Cédric Goya : Basse

Live Report, à 0:42 : https://youtu.be/o6mjqjLbhPQ

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Autres chroniques :
CHEL, Bazar Bizarre

CHEL, Les petits pois sont rouges

Contact : http://chel.me/

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Hum Toks / E.5131 / Eric SABA

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bazar_bizarre

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Festival Ta Parole (errante)

31 Mai

Le plus grand des « petits » festivals de l’Ile de France. A deux encablures du périph’  (ou deux stations de tromé pour les indigènes)

A partir du 11 Juin, La Parole errante investit la ville avec un programme toujours riche, diversifié, intergénérationnel, tout pour plaire en ces temps quelque peu moroses, et agités.

ta-parole affiche

Les 17, 18 et 19 Juin, ce sera 3 jours de concert dans un lieu unique qui offre dans un même ensemble, la salle de spectacle, un espace librairie, TaParole 2015 Engel et Michèle .. 14-06-2015 18-48-54une boutique avec tous les CD des artistes en scène, plus  quelques CD archives hors commerce,  et un espace plein air comme à la campagne, avec tout ce qu’il faut pour se détendre en deux spectacles, faire jouer les enfants.  Avec intermèdes musicaux et happening du même métal. Petits goûters bio, faits maison et boissons assorties, le tout à des prix très démocratiques, on peut  même y  bronzer intelligent. car il fait toujours beau à Montreuil quand TaParole chante… Alors, ça fait envie, n’est-ce pas ?

Tous les détails utiles ICI, clic sur le panneau.

Taparole ClicNorbert Gabriel

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