Pour mettre des paroles sur une musique -et pour trouver déjà une musique- il faut quand même une espèce de don, même si on écrit des conneries, et Dieu sait si on ne s’en prive pas, il faut le don de mettre les trois syllabes qu’il faut sur les trois notes qu’il faut. Je ne peux pas l’expliquer mieux que ça. C’est tout un art. …
… les trois syllabes qu’il faut sur les trois notes qu’il faut.
Brassens définissait avec précision comment étaient finalisées ses chansons, avec les 3 notes qu’il faut … Doit-on penser que ceux qui font des re-créations en changeant la mélodie trouvent que leurs notes sont meilleures que celles de Brassens ? Quelques chansons revisitées posent une autre question, si on écoute leur nouvelle « mélodie » sans les paroles, on n’a aucune chance de reconnaître une chanson de Brassens.
Dernier point, Brassens a dit qu’on pouvait faire ce qu’on voulait avec ses musiques, c’est-à-dire les jouer dans des styles différents, pas de les changer, il en fait démonstration avec « La Marseillaise » mais sans changer la mélodie, la chanter en rock, en tango ou en paso doble, pourquoi pas ? Mais avec les notes d’origine… Les musiciens de jazz qui ont adopté des musiques de Brassens partent toujours de la mélodie originelle qu’on reconnaît dans les premières mesures. Ferré aussi a beaucoup souffert de ces néo compositeurs qui mettent « leur musique » sur les sacro-saintes paroles qu’on respecte, sauf quand on ne comprend pas vraiment ce qu’on chante, tel un certain qui ne voit pas la différence entre :
on couche toujours avec DES morts
et ce qu’il braille ad libitum
on couche toujours avec LES morts.
On a aussi entendu
Maman de grâce, ne mettons pas
Sous la gorge à Cupidon Sa propre flèche …
Confondre Ma mie et maman, lapsus freudien ?
Les exemples ne manquent pas, mais demain est un autre jour …
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Norbert Gabriel