L’espérance était grande, la désillusion relative … Ce qui suit n’est pas une critique stricto sensu, mais plutôt un ressenti, écrit au « je » qui n’engage que moi.
En introduction, je dirai que j’ai pris plaisir, malgré les scories, à lire ce livre, l’écriture est agréable, c’est le parcours d’une femme qui chante dans un siècle tourmenté. Avec des pages qui mettent en perspective les errements du monde qui boite … Et pourquoi Francesca Solleville a chanté malgré tout … Mais…
Il ne m’est pas habituel de faire des critiques acidulées sur un album de chansons ou un livre toutefois étant souscripteur et contributeur par quelques photos, ne rien dire serait cautionner l’ouvrage, et dans ce cas, il y a une mise au point à faire. ( Le fait que deux de mes photos aient été attribuées à un tiers n’a pas d’importance, mais ça laisse planer un doute sur le sérieux de l’approche globale.)
Les premiers pas avec la 4 ème de couv’ jetaient une ombre inquiète sur le travail de l’auteure, sur ce point, le contenu est au delà de toutes les suspicions les plus pessimistes…
Dans la 4 ème de couv’ on lit « les Orgues de Barback », on lit « Remo Gary » Les Ogres de Barback depuis presque 30 ans ont un parcours que personne ne peut ignorer quand on connaît la chanson … Et Remo, au lieu de Rémo, revient régulièrement…
Dans le livre, on apprend (!) à la 20 ème ligne que Leny Escudero s’est « lancé en 1967 dans la chanson » , mais en 1962/64 il avait deux tubes Ballade à Sylvie et Pour une amourette, c’est 1957 qu’il faut lire, et à la 4 ème page, on voit que le grand père de Francesca est né en 1976, ça lui fait 46 ans aux prunes, et il va donc pouvoir s’occuper de sa petite fille de 90 ans si c’est nécessaire .. ça commence très mal .. Autre prodige des voyages dans le temps, Maurice Nadaud (?) a écrit une chanson en 1863 .. Le soldat de Marsala, à moins que ce ne soit Maurice Nadeau ( le frère de l’inconnu Gustave Nadeau ? Mais Maurice Nadeau est né en 1911 .. C’est le Nadeau de la Méduse, cette affaire … Et c’est Gustave Nadaud l’auteur, envers et contre tout.
Dire qu’il y a des biographes qui passent des heures dans les bibliothèques, qui compulsent des centaines de documents, qui écoutent des dizaines d’albums avant d’écrire, en faisant lire et relire par divers lecteurs compétents pour s’assurer du sérieux de leur ouvrage … Des perfectionnistes obsolètes, quand on voit qu’en 3 mois on boucle tout ça et ça s’imprime dans la foulée… Vendu en souscription, on comprend pourquoi … On achète chat en poche, et au final, le chat est une sorte de monstre inabouti et bancal .. Qui a bien pu laisser passer « à Barjac en 20006 ?? »
On lit Marc Chevallier au lieu de Chevalier ( le duo Marc et André) on voit « Hélène matin » après deux pages consacrées à Hélène Martin, correctement orthographiée, on lit : « …. parlent de récoltes, de vagabondages .. » au sujet de Bossone qui est plus révolté que récoltant.. » et ailleurs dans un extrait de chanson , « .. come le sang des terres .. »
Cerise amère sur le gâteau foireux « Sarment » est crédité à Pierre Grosz et Maxime Le Forestier alors que n’importe quel amateur lambda de chanson française « à texte » sait que les auteurs sont Leprest/Pierron … Plus loin dans le livre Francesca explique pourquoi Leprest lui a écrit cette chanson. Comme d’ailleurs elle le dit souvent dans ses spectacles. La personne qui a ajouté les crédits n’aurait pas lu le livre ?
Quant à Jean-Roger Caussimon, il aurait appris que Jean-René Caussimon … mais parlons d’autre chose …
On peut oublier une discographie , incomplète , confiée à un sous traitant spécialiste autoproclamé, dont l’expertise est pour le moins discutable. Il y manque entre autres l’album 33 T avec « La fille des bois »
Un certain Georges aurait évoqué un bilan globalement positif, un certain Jean aurait sans douté été plus sévère … Entre les deux je balance … au deux sens du terme ..
A vous de voir … Sur le plan réalisation, c’est un livre bien fait, les photos sont bien rendues, ce que j’ai pu vérifier avec les miennes .. Et remerciements à Marc Legras qui semble avoir participé, à son insu de son plein gré.
Norbert Gabriel
l’objectivité est décidemment une belle qualité.
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Je n’ai pas acheté ce livre mais, après avoir lu cette excellente critique non dénuée d’humour, je n’ai aucune envie de le faire. Je « reste sur mes acquis » (cf. Marc Legras) et voue une profonde admiration à Francesca. Ses grandes qualités humaines ne l’ont hélas pas protégée des arnaqueurs qui rodent partout, on le sait…
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