« Y a les regards de ceux que l’on croise, et ceux que l’on habite » chantait Pierre Lapointe dans la chanson « Tous les Visages » (album « La Forêt des Mal-aimés »). Après un premier album consacré à des versions fascinantes et éblouissantes de chansons de Barbara, Lou Casa s’implique à nouveau dans l’exercice de croiser le regard d’artistes monumentaux et d’habiter leurs chansons de son propre regard. L’album « Lou Casa- Barbara & Brel (des échanges, de présences et d’absences) » propose le glissement d’un sens singulier dans des chansons des deux grands artistes, d’un premier abord déroutant. Il extirpe les chansons choisies du cœur avec lequel on a coutume de les écouter vivre dans leur interprétation originale, et les amène exister un peu plus loin, avec un autre cœur, plus discret, qui palpitait peut-être déjà dans l’ombre initialement et depuis toujours. Cela révèle à quel point être accoutumés à Brel et Barbara devient addictif , car en première écoute, c’est un sentiment de manque qui m’est venu : me manquait la violence, l’exubérance, l’ironie, le sarcasme, le pathos aussi de Brel. Et puis… Au gré des réécoutes successives, à l’inspection attentive de multiples relectures, l’album vient raconter à votre oreille les reliefs sous une surface faussement plate et peu accidentée, la profondeur vertigineuse d’un émotionnel inaperçu, parfois insoupçonné même, et la multitude infinie de détails qui ont leur importance, un peu à l’image de ces personnes dont la discrétion laisse croire à la vacuité d’une existence paisible sans tumulte ni orage, et dont on découvre, à mesure, en entrant en intimité avec, toute la richesse, la complexité et la dimension. Les reliefs sous la surface. Un trompe-l’œil, ou plutôt trompe-l’oreille, inversé en quelque sorte. L’album dévoile graduellement dans le parti-pris du chant, du phrasé, d’un soupir, d’un silence, d’un sourire deviné, et aussi des tensions instrumentales dans la sobriété des arrangements, des facettes dissimulées ou à peine invoquées des personnages des chansons de Brel et Barbara, dont Lou Casa part explorer les zones d’ombres (« Au Suivant », « Mathilde », « L’Amoureuse »), et se faisant, peut-être protège un peu moins leurs mystères. Il y a quelque chose d’insolite à envisager Brel, Barbara et leurs chansons comme des poupées russes, contenant elles-mêmes d’autres Brel(s), d’autres Barbara(s), d’autres chansons. Lou Casa, les mettant aussi en écho, arrache au silence et tire du mutisme des émotions différentes, des sentiments inédits, des perceptions défloutées, des non-dits, qui écartent les chansons de leur axe originel pour les inviter dans d’autres perspectives. Les puristes pourront bien sûr détecter trois erreurs de vocabulaire sur l’enregistrement (« Les Vieux Amants » en particulier, « Mathilde », « Jaurès »), qui n’a pu être rectifié en raison des circonstances liées au confinement. Mais considérant la qualité globale et l’inventivité des versions de Lou Casa, comment ne pas adhérer à sa décision de sortir cet album malgré ces erreurs (signalées honnêtement au dos du disque), qui n’en abîment pas vraiment l’appréhension sensorielle, plutôt que d’y renoncer et d’en priver les auditeurs ? Et pour peu qu’on incline comme Freud à penser que le lapsus est révélateur, peut-être pourrait-on entrevoir quelque vérité dans le fait de faire dire à la chanson « Les Vieux Amants » « Nous protégeons mieux nos mystères », tant les interprétations de Brel, en un sens, les protégeait mieux que ne le font celles de Lou Casa, qui en tire de la pénombre pour les livrer ou nous les confier.
Marc, chanteur de Lou Casa, nous accordait un entretien pour en parler il y a peu.
– Marc, bonjour et merci de nous accorder du temps. Le précédent album de Lou Casa nous avait bouleversés et éblouis par ton interprétation incarnée des chansons de Barbara, d’ailleurs plus asexuée qu’androgyne. Pourquoi avoir choisi avec ce disque d’interpréter non pas uniquement des chansons de Brel, mais des titres des deux artistes, et de les mettre en corrélation, et peut-être même écho?
– C’est un deuxième volet de ce travail de réappropriation et de relecture contemporaine. Au cours du premier volet consacré au répertoire de Barbara, nous avons régulièrement croisé Brel. Compte-tenu des mêmes thèmes qu’ils ont abordés différemment, de leurs relations au monde, de leurs liens professionnels et intimes, cela m’a paru une suite logique et très motivante de les mettre en écho dans ce projet, en prolongement de la démarche de Lou Casa dans ce travail que nous associons à notre vécu et nos expressions personnelles aujourd’hui. Ces deux êtres ont beaucoup de points communs singuliers dans leurs parcours, leurs personnages, leurs rapport au monde. Leur rencontre et leurs liens ne sont pas anodins. De fait, l’idée et l’intérêt de les aborder ensemble dans un projet aujourd’hui avec Lou Casa est venu naturellement. On m’interroge souvent sur ce rapport là entre féminité et masculinité. Personnellement j’aborde les interprétations un peu sans sexe. Il y a plusieurs discriminations que j’essaye d’éliminer et de combattre dans le travail que je fais avec Lou Casa. J’explore une part de féminité, mais sans me transformer en femme. Donc c’est intéressant à creuser avec quelqu’un comme Brel. Il avait une image de misogyne. Ce n’est vraiment pas si simple que ça, et dans ses propos, et dans ses chansons, et en écho avec Barbara. Il s’est caché derrière certaines choses, et effectivement il y a des chansons que personnellement je ne peux pas assumer de chanter. Notamment dans son dernier disque, car des propos ne me conviennent pas. Barbara et Brel ont vécu une relation assez dingue ; il y avait à la fois une indépendance de l’un vis-à-vis de l’autre, et à la fois lorsqu’ils se retrouvaient pour travailler, une amitié très forte, potentiellement amoureuse et en même temps un rapport de frère à sœur. Dans un passage des mémoires de Barbara (Il était un piano noir), que je dis en concert en introduction de « Gauguin, Lettre à Jacques Brel », Barbara raconte la complexité et la curiosité de Brel par rapport aux femmes, sa « propension à rechercher en elles sa propre masculinité ».
– Est-ce une piste avec laquelle tu as travaillé ta propre interprétation ou une suggestion que tu souhaitais mettre en lumière ?
– Je n’ai pas prétention à avoir droit plus qu’un autre à un lien particulier avec Brel ou Barbara ; j’utilise leur travail, et le reste ne m’appartient pas. En fait on ne sait rien de ce qu’il était dans son for intérieur et son intimité. Pour moi interpréter Barbara est beaucoup plus naturel, et ça a demandé tout un travail de passer à Brel. Beaucoup de gens ont souligné, lors du dernier concert qu’on a fait, ce rapport là, qui fait apparaitre d’autres choses. On m’a parlé de retenue, de sensibilité, de délicatesse de ma part, au niveau aussi du jeu des mains. Alors ce ne sont pas des choses que je maitrise forcément ; mais ça va avec le corps et le charisme. J’ai développé un charisme différent qui est beaucoup plus ténu et ambigu. Encore une fois c’est un projet de mise en écho de Brel et Barbara, avec des points communs et des liens très forts, et des différences, entre Barbara qui livre son for intérieur et son intimité, et Brel qui se protège et garde une barrière de virilité. Mais ce sont des questions qu’on pose ; il n’y a pas de réponse et tant mieux. Pour moi, c’est la définition de l’art de poser des questions.
– Tu as déjà consacré un disque de reprises de Lou Casa à Barbara précédemment. Quelle influence a-t-elle eu sur ton approche de la musique ?
– C’est une influence parmi d’autres, une essentielle, dans la Chanson, le Rock ou la Musique du Monde… C’est un peu par hasard, en participant à un hommage avec deux chansons que nous nous sommes passionnés lors de son travail de préparation, avec pour orientation de mêler notre époque actuelle, nos sensibilités, nos musiques aux textes et à la musique de Barbara, sans chercher à nous mêler au personnage. Elle fait partie des fortes influences de qualité -le gens aiment ou n’aiment pas, mais sont tous d’accord pour reconnaitre que c’est de la qualité.La qualité de ses textes, des images et sonorités associés qui nous arrivent, si singulières et intimes, sont exceptionnelles. La place qu’elle a consacrée à la musique également, qui en dit beaucoup aussi pour ressentir l’humeur de ses propos, de ses personnages.
Nous appartenons à des générations qui ont eu la possibilité d’avoir accès à plein de cultures musicales différentes. Je suis mélomaniaque depuis très jeune, donc j’ai reçu plein d’influences. Les gens me disaient que ce n’était pas aisé de s’attaquer à Barbara, mais nous avons choisi des textes, qu’il m’était facile de m’approprier, par une espèce de filiation de sensibilité. Ça n’a rien à voir avec une comparaison de talent. Mais parfois tu sens des atomes crochus avec certains artistes. Et là, dans le cas de la sensibilité de Barbara ; je me retrouve beaucoup dans ses fêlures. A priori j’ai un vécu plus privilégié que le sien, mais il y a une résonance en moi et un truc qui colle dans ce que je peux ressentir et interpréter. Pour te répondre,
– Le présent disque présente des interprétations surprenantes et même déroutantes des chansons de Brel à première écoute, lorsqu’on est habitué à la violence, la virilité, l’humour, le pathos aussi de ses propres interprétations, révélant un autre Brel, derrière Brel. Qu’as-tu voulu en raconter ?
– L’idée est de proposer autre chose, par rapport à son interprétation de ses chansons, de proposer un axe différent d’interprétation des personnages. Pour « Mathilde » il y a à la fois une urgence dans la musique et les arrangements, qui traduisent autrement le sens de l’urgence, et moi qui suis plus en retenue, en fragilité. La grosse erreur aurait été de vouloir jouer sur le même registre que Brel, à mon sens. Cela n’aurait rien apporté, et en plus à ce jeu là, Brel y va avec une énergie folle qu’il est impossible d’égaler, et qui n’est pas moi. Il fallait trouver une sincérité dans cette démarche de réappropriation et de relecture. J’ai pris un parti à cette période de l’enregistrement, avec ce travail, qui est beaucoup plus intime et fragile. On pourrait parler d’exploration de sentiments que Brel ne voudrait pas lâcher, en terme de fébrilité dans la voix, même si dans l’histoire il peut se mettre dans des rôles d’homme humilié ou fragile. Mais dans son interprétation, il est très distancié de ces figures. Et je trouve intéressant de le porter dans cet univers. Le disque est très posé pour une écoute personnelle, introspective. Est-ce qu’on y ressent beaucoup moins de choses ?
– Ce que tu dis est particulièrement perceptible avec la chanson « Au suivant » d’où l’ironie et la brutalité se sont évanouies pour esseuler un personnage timide, vulnérable et fragile prêt à se faire dévorer tout cru par le monde, personnage déjà un peu présent, sous-jacent, dans l’interprétation de Brel, mais qu’il n’a pas lui-même exploré ou si peu. Et le disque donne le sentiment de fonctionner ainsi d’une manière globale : de mettre en lumière des zones d’ombres, qui existaient ou préexistaient déjà chez Brel et Barbara, mais restaient relativement dissimulées. Comment avez-vous créé ce climat émotionnel, si intense que, pour être honnête, les trois erreurs de paroles dans ton interprétation des textes ne m’ont pas empêchée d’y pénétrer, ni n’ont perturbé mon écoute?
– Et avec pas grand-chose en fait. Puisqu’on avait des arrangements assez épurés. Donc je pense que c’est dans les sensations qu’on peut avoir une deuxième lecture. Les espaces, les silences sont importants pour que l’auditeur puisse aussi les interpréter comme il ressent. Nous interprétons ces chansons, mais il y a toujours une part d’interprétation qui est réservée à l’auditeur. Notre démarche de reprise et relecture est de sortir une chanson si je considère que je peux me l’approprier sensiblement et si on a un éclairage, des arrangements, quelque chose d’intéressant à y apporter. On n’est évidemment pas dans le faire mieux que Brel ou Barbara. Et ça ne servirait à rien de proposer une version si elle n’apporte rien. Tout le monde peut écouter directement Brel ou Barbara. L’idée est de se risquer à autre chose. Pour l’un comme pour l’autre, il y a des chansons qui sont vraiment dans la mémoire des gens ; c’est donc sans doute moins évident de passer à ces versions qui peuvent paraitre discrètes et qui finalement sont assez tranchées. Pour « Au suivant » il y a clairement ce que tu soulignes : je vois ce personnage ainsi. La chanson est un bel exemple. La musique qu’on a choisit est un peu plus rock, mais plus obsédante surtout. Et il y a ce mec qui subit énormément. Brel y a mis plus d’humour. Je l’incarne plus, mais pas pour dire que je fais mieux. C’est différent. Pour le coup il y a là plus de pathos dans notre version de la narration du personnage que dans celle de Brel qui est plus distancée. Effectivement on a une facture un peu particulière, donc peut-être que pour les gens qui ne veulent pas entendre une interprétation singulière, c’est dur de rentrer dedans.
Quant aux erreurs malheureuses, on s’est retrouvés avec ces contraintes que connaissent beaucoup liées au confinement, et dans la nécessité de choisir de sortir l’album ou pas, on a décidé de le sortir malgré ces erreurs, en le précisant sur le disque. Et je trouve qu’on apporte plus en le sortant tel quel qu’en ne le sortant pas. On était les premiers à être désolés de cela, car le changement de sens dans la chanson « Les vieux amants », où on dit « nous protégeons mieux nos mystères » au lieu de « moins nos mystères » représente une atteinte au sens du texte. Il ne s’agit pas de prétention de ma part. Je ne me suis pas autorisé à changer les textes de Brel évidemment. On peut à la fois s’affranchir des auteurs, mais être très respectueux de leurs textes. Mais nous en avons pris le parti de sortir le disque ainsi plutôt que pas, car l’erreur de vocabulaire ne change pas le sens de la strophe musicale et il y a toute l’émotion qui va avec. Bien sur, ça choque de toucher au monument qu’est Brel ; mais si c’est fait involontairement, ça n’est pas pareil que si c’était une atteinte volontaire au sens du texte. Mais on peut comprendre que ça gène certains auditeurs profondément, quand on est attachés au respect du texte.
– Comment se décident entre vous les arrangements ?
– Je donne la direction artistique, c’est-à-dire que j’ai une idée en tête, un sens à donner, des associations, avec les matières proposées aux musiciens puis par les musiciens. J’aborde la philosophie du morceau avec les musiciens, ce que nous pouvons nous y exprimer, y questionner, et eux ensuite dans leur sensibilité, leur technique, leur jeu, vont faire des propositions. Je vais composer avec. On va en chercher d’autres. On compose ainsi -avec des aller-retour, des questionnements et essais progressifs- les arrangements ensemble. Evidemment on n’a pas la prétention de re-composer ; lorsqu’on fait un travail comme ça, on s’attaque à d’énormes monuments. Il me semble que si on fait une proposition poussée qui globalement les honore, on ne les insulte pas. Après libre aux gens d’aimer ou de ne pas aimer. Sachant que qui dit monument de la Chanson, dit grand fan et donc gens pour qui il ne faut pas y toucher. Mais dans le travail qu’on a fait, on a vu des gens venus en concert avec des a priori réticents, puisque pour eux Barbara interprétée par un homme était un non-sens, et qui ont complètement changé d’avis. Et ça, c’est une vraie victoire pour nous. On est dans une démarche de s’affranchir de certaines choses pour mieux respecter et ces artistes et ceux qui les écoutent. Il y a une exigence derrière cela qui est importante et un gros travail. Je crois qu’on propose une vraie patte. Il y a d’autres travaux d’interprétation de ces artistes très différents et très intéressants. Mais il me semble qu’avec les questions que j’aborde et la façon dont je les vis et j’y mêle mon for intérieur, ça créé une patte. Il faut que je trouve ma sincérité. Et à partir du moment où il y a sincérité et qualité de proposition, sans toutefois qu’on « prétende à », c’est intéressant. Si c’était pour proposer pareil que les autres, et on pourrait faire des choses très efficaces en ce sens, sans se bousculer sur nos repères ou dans nos conforts pour explorer une voie singulière, ce ne serait pas intéressant.
– As-tu convoqué, pour interpréter ces artistes, une part de ta propre intimité, de ta propre histoire peut-être, avec laquelle leurs mots peuvent entrer en résonance, et cela permet-il aussi, en même temps qu’on peut utiliser ses propres émotions et son propre vécu pour ce faire de les transcender ?
– Complètement. Comme je le disais, les deux critères essentiels dans notre démarche, sont la possibilité de m’approprier la chanson et celle de lui apporter quelque chose d’intéressant par mon interprétation. Lorsque je me suis passionné pour Barbara il y a quelques années avec le travail fait sur deux-trois chansons pour un hommage, ça m’a travaillé aux tripes. Lorsque ces deux critères sont remplis, je propose un projet aux autres musiciens. Et ça répond à ta question : si je peux m’approprier sensiblement la chanson, c’est qu’elle fait écho à une vraie partie de moi-même qui est exprimée par leurs textes. C’est pour ça qu’on parle de réappropriation, et non de reprise : je n’interprète pas Brel ; j’interprète un texte et une musique de Brel. Ici il y a aussi un travail avec la question de savoir comment ces textes résonnent avec notre époque, ces questions de genre. Et puis il y a toute une partie d’émotions dégagées par ce qui se passe, soit décidé consciemment soit digéré inconsciemment, dans ma voix et dans mon corps. Il se trouve qu’au moment de l’enregistrement, je vivais un désastre relationnel amoureux, après une rupture violente, et donc un moment très fort de sensibilité. D’ailleurs c’est assez drôle de voir ce qu’on peut faire malgré tout dans ces cas là et la qualité ou non qui peut en sortir ; c’est surprenant de savoir ce qui nous échappe. Je dormais très peu, et il y a des choses qui se sont exprimées de moi à cette période. On ne s’en rend pas forcément compte, car il y a aussi de la pudeur et une sorte de sobriété, mais quand tu mets certaines choses en filigrane, il y a beaucoup de choses à entendre, car il y a beaucoup de sensibilités qui entrent en compte. Un peu comme un comédien va jouer avec son propre personnage et composer avec sa propre histoire et des émotions que son corps a mémorisées, et parfois de manière très intuitive. Je créé beaucoup comme ça. On met des tensions qui vont compléter des sentiments. C’est valable pour les arrangements et aussi pour mes émotions, ma voix, mon phrasé. Je prolonge des directions artistiques, et c’est l’ensemble qui va donner la tonalité d’un sentiment, parfois sur un quart de seconde. Et puis l’interprétation aussi, peut-être permet de transcender inconsciemment nos propres douleurs, je n’en sais rien, mais en tous cas, elle accompagne dans les moments durs à traverser.
Miren Funke
Liens : http://www.loucasa-barbara.com/
https://www.facebook.com/loucasaofficiel/