
Guy Marchand
Retour sur une chronique de 2016, en attendant le nouvel album de Guy Marchand pour Novembre.
Chanteur de casino, crooner made in France, Burma for ever… Comme un vieux chien des villes qui chante le blues, même s’il se dit plutôt … un chat qui ne va pas dans le sens qu’on veut et qu’on n’enferme pas dans un sac.
Les éditions du Cherche Midi ont invité Guy Marchand à livrer quelques considérations sur ses vies de chat à neuf vies, galapiat des barrières, et de Belleville, celui pour qui Léo Malet avait créé Nestor Burma* avant de connaître Guy Marchand. C’est la marque des héros, ils sont dans l’histoire avant même d’être nés, ou presque.
Ce Carnet d’un chanteur de casino hors saison, est une très agréable promenade en compagnie d’un dandy qui se dit parfois vulgaire par hérédité des fortifs de Romainville, il faut y voir un goût anglais pour l’autodérision, assez proche de la cyranesque attitude, je me les sers moi-même avec assez de verve, mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.
Mi journal, mi carnet, il se livre en pointillés qui font le portrait en creux d’un mec très attachant. Un séducteur qui frime dans Bullitt, 8 cylindres et chromes étincelants, mais ce sont des John Lobb** qui caressent l’accélérateur, en douceur, rien de mieux que le feulement d’un V8 pour écouter Ben Webster ou Charlie Parker ou Sidney Bechet. Ou La Symphonie inachevée. Et si les femmes l’aiment, et réciproquement, c’est peut-être aussi, parce que, « Mesdames, ce n’est plus votre sein qui m’intéresse mais votre cœur. » Avec des mots comme ça, comment résister ?
Ce carnet se déguste comme une boîte de bonbons mélangés sucrés-salés, parfois un peu poivrés, c’est parfois cruellement délicieux, jamais amer ni aigri. Chanteur de casino ? Pourquoi pas, mais…
« Avant tout je suis un chanteur. Ce que j’aime, lorsque je chante, c’est la volupté immédiate. Quand je suis sur scène, le public est en bas, dans l’obscurité – mais il est là et son silence chaleureux peut me consoler de tout. Ce que j’aime, c’est quand le temps s’arrête. Là, je suis avec eux, légèrement en deçà, et tout d’un coup, les cœurs battent plus doucement, les cellules cancéreuses ne prolifèrent plus, et pendant une heure et demie, dans cette sorte d’église, tout est léger. Et c’est moi le grand prêtre. »
Chanteur, comédien, voici un des plus beaux moments, c’est peut-être Burma qui chante ce blues, dans une couleur Raymond Chandler/Philip Marlowe quand c’est blues une ville, la nuit.
Taxi de nuit, 5’15, avec sax autour de minuit quand la nuit se fait bleue ecchymose,
Et quand c’est bon on bisse ! GUY MARCHAND chante « Taxi de Nuit » au Sigean Jazz festival 2009
Norbert Gabriel
*Who is Nestor ? Nestor Burma est un détective privé de fiction, créé en 1942 par Léo Malet. « On peut le considérer comme le premier privé de la littérature policière française ». Et un homme né en 1942, ne peut être foncièrement mauvais… Richard Bohringer, Cassius Clay, dit Mohamed Ali, Scorcèse, Plamondon, Aretha Franklin, John McLaughlin, Valérie Lagrange, Raymond Depardon, Pescarolo et Drucker, Fugain et Rufus,
Who is Guy Marchand? Officier de la Légion, chanteur, auteur de chansons, écrivain (entre autres « Le soleil des enfants perdus) interprète, comédien, joueur de polo, amoureux… Neufs vies ? C’est pas fini…
John Lobb** un des plus smarts des bottiers anglais, qui chausse Buckingham…
Carnet d’un chanteur de casino hors saison, éditions du Cherche Midi, Octobre 2015
Un charme fou cet homme là, charme et talent, et ce n’est pas qu’un chanteur,, il a une longue filmographie derrière lui, et ce n’est pas fini ! Je recueillerai volontiers ses confidences de chanteur de Casino, , en attendant je l’écoute avec grand plaisir ..
Ah ! Nestor Burma ! je n’en ai pas raté un, . Mais oui, 42 est un bon cru .
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J’ai consulté sa biographie sur Wiki ,purée quel parcours et quel courage .Chapeau bas Monsieur Marchand .
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