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Michel Korb chante Francis Lemarque…

27 Fév

 

Les histoires qu’on se raconte, je les connais d’autrefois,
Mais ce sont des histoires qui comptent
Pour un môme autant que pour moi

Et on a tous en soi quelque chose de Francis Lemarque, qu’on soit de Paris, de Lyon ou de La Cabusselle* …

19 Février, Michel Korb chantait et faisait revivre Francis Lemarque, pour la sortie de l’album et saluer « le pacifiste globe trotter, l’humaniste engagé qui se révolte, le copain généreux qui tend la main, l’homme amoureux, le mari, le poète, celui qui nous aime à travers ses chansons. » Voilà, Michel Korb a résumé avec ces mots l’essence même de Francis Lemarque.

Ce fils de la java et de la rue de Lappe a mis en musique avec un égal bonheur l’air de Paris ou la complainte de John Black, fable douce amère qu’aurait pu chanter Bob Dylan. C’est dans le swing musette, ce jazz champagne que les chansons de Francis Lemarque trouvent leur décor naturel, avec des guitares voltigeuses, de l’accordéon rêveur, c’est un autodidacte de génie qui propose une sorte de chanson bancale, qui monte haut et descend bas, qui est un peu hors des clous, et c’est à Paris..

Prévert lui aurait peut-être dit « Tu composes à l’imparfait de la mesure » mais c’est quand même la bonne mesure … Et il me semble aussi que Prévert avait répondu à la question de Francis: Comment tu fais pour faire de belles chansons ?
Il faut pas te dégonfler mon gars…  et le p’tit gars ne s’est pas dégonflé.

Les chansons de Francis Lemarque, c’est la bande son de ce Paris populi qui a nourri la littérature et le cinéma de Carné, Becker, Hunebelle. Pas des clichés à touristes en mal de folklore, mais une porte entr’ouverte sur l’humanité parigote, avec cette fraternité parfois rugueuse de la rue, une fresque bigarrée avec des aristos en casquettes à l’âme plus chaleureuse que les hauts de forme petits bourgeois. Lemarque, c’est un contrebandier du sentiment, pas de quartier pour les douaniers du désespoir, et comme le temps du muguet,

En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s’aimer pour s’aimer longtemps.

 

L’album est en vente libre, →

Il y a Audrey, Enzo-Enzo, Romain Didier, Sansévérino, Thomas Dutronc, Roland Romanelli et les musiciens, François Bernat, Julien Decaux, Patrick Filleul, Romain Vuillemin, Sylvain Hamel, Didier Havet, Mathias Lévy,  merci à Michel Korb  pour ce très beau spectacle et cet album de haute tenue.

* La Cabusselle, village des Cévennes, que Nathan Korb atteint après une épopée cycliste épique, 700 kms, dans l’été 36 et les congés payés, découverte pour les gamins d’Paris de la vie verte et découverte pour les cévenols d’une espèce humaine étrange, le parigot… Dans « L’embellie » de JP Chabrol, il y a toute l’histoire adolescente de Nathan, le gavroche débrouillard de la rue de Lappe, ses 36 métiers, sa force de vie irrésistible, « son ardente vitalité, son courage de petit pauvre, ses roueries aussi.. »

Norbert Gabriel