Rencontres Marc Robine, lundi 8 juillet 2019

10 Juil

Cette sixième journée, Journée Les Volcaniques, en partenariat avec les Brayauds, à Saint-Bonnet-près-Riom. Les Brayauds sont une association, loi 1901, crée en 1980,  Dans la vaste sphère du patrimoine rural, elle privilégie d’emblée les domaines de l’expression que sont la musique, le chant, la danse. Recherche, formation, et expression sont les trois axes majeurs de son action.  Et pour en savoir plus sur Les Volcaniques, c’est là : clic sur l’image –>

Cette journée commence par une conférence chantée, avec illustration musicale : De l’oralité à la chanson écrite, en France, jusqu’à l’invention de l’imprimerie au XV ème siècle, puis les nouvelles techniques de la  révolution industrielle de la fin du XIX ème siècle, avec Sébastien Guerrier, voix, guitare, François Fabre, accordéon, Didier Décombat et Eric Desgruillers.

Sébastien Guerrier Photos DR

Ils nous expliquent, à leur façon, les origines de la chanson orale, en France, ces chansons qui sont passées de bouche à oreille, empreintes de toutes les vies, ciment social de la petite histoire, celle des gens du peuple, chansons à bercer, à travailler, à danser, chansons à vivre, tout simplement, plus couramment appelées chansons folkloriques, il est bien difficile de dire quelle sont les plus anciennes,  parmi elles, il y eut La chanson de geste, La chanson de Roland étant la plus connue, fin XI ème. Chansons de troubadours ou de trouvères, célébrant l’amour courtois, les métiers, la nature, l’histoire, puis, à partir du IX ème siècle, on voit apparaître des créations non religieuses, satires anti-cléricales et irrévérencieuses, les troubadours chantaient en latin, ou dans les différents dialectes du pays. La différence avec les chansons écrites, c’est que la chanson de tradition orale, celle du peuple était méprisée par les gens qui savaient écrire.  

Puis au XIV, XV ème siècle, Charles d’Orléans ramène une œuvre considérable de sa captivité en Angleterre,  héritier de la tradition courtoise des troubadours et des trouvères. Et c’est les débuts de la chanson écrite.  Pierre-Jean de Béranger, chansonnier prolifique, auteur-compositeur, écrivain, poète, et homme politique, eut un énorme succès au XIX siècle, il attaque les magistrats, les jésuites, la Restauration, il était la voix du peuple, ce qui lui vaut de perdre son emploi, et d’être emprisonné, à deux reprises, il écrit de la prison, voici la fin d’une de ses chanson ,14 juillet : 

O liberté, ma voix, qu’on veut proscrire,
Redit ta gloire aux murs de ce séjour.
À mes barreaux l’aurore vient sourire :
Un beau soleil fête encore ce grand jour. 

La conférence est illustrée par des chansons, et des musiques, avec les instruments d’époque, la cistre, la mandoline, la  harpe, la flûte, accordéon.

Momitcheta Photo Martine Fargeix

Après un apéritif, et un repas de pays, le cuisinier m’a même donné la recette de la fameuse brandade brayaude, nous retournons dans la grange, pour le concert de Momitcheta, qui signifie jeunes filles en bulgare, cinq femmes chalonnaises, Eva Arnaud, Fanny Chamboredon, Sidonie Dubosc, Ruth Jorry et Rachel Jorry, qui reprennent des chants bulgares anciens, a cappella, un tout jeune groupe, c’est Eva Arnaud qui en est à l’origine, en 2018 : 

Eva Arnaud Photo Studio 3

Dans le cadre de mes études pour devenir professeur de chant à Lyon, je devais monter un projet dans un autre univers musical que ceux que je pratiquais. Les musiques amplifiées, le lyrique, le jazz… je connaissais déjà. Je me suis tournée vers la musique traditionnelle et Milena Jeliazkova, une chanteuse bulgare. Elle a entonné un air et j’ai eu des frissons partout immédiatement, explique la jeune femme. Et elle transmet la passions à ses quatre complices.

Elles interprètent ces polyphonies de leurs voix harmonieuses, avec beaucoup de sensibilité et de sensualité, l’émotion passe, même si on ne comprend pas les paroles, ces chants bulgares sont transmis de génération en génération depuis des siècles, ce sont histoires de femmes,  les premiers émois amoureux, la perte d’un enfant, le ménage, la lessive, qu’elles miment avec une parfaite maîtrise, histoires de femmes bulgares, histoires de femmes de partout…

Et à 23 h, c’est le bal, animé par trois groupes des Brayauds, Tournesol, Là Vielha et Phonème. 

Et, il me tarde de vous parler de la fabuleuse journée d’hier, avec L’insoumise, lecture théâtralisée accompagnée d’un basson et d’un violoncelle, sur le destin de Flora Tristan, une militante de la cause des femmes et des ouvriers, un peu oubliée. Et la soirée Fred Folk, carte blanche à Frédéric Bobin, à suivre…

 

Danièle Sala

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