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Rencontres Marc Robine, dimanche 7 juillet 2019

9 Juil

arbre marsat

Photo D Sala

 

Comme il est agréable de se retrouver sous le grand tilleul du jardin boisé de la mairie de Marsat, pour un apéritif musical, suivi d’un repas chantant animé par Michel Conte, Michel qui n’en rate pas une, Jacques Vigneron, maire de Marsat, nous explique la déambulation de l’après-midi, entre autres, les maisons vigneronnes, l’église Notre-Dame de l’assomption, site clunisien, nous rappelant que trois deux rois  de France sont venus à Marsat, François 1er, et Louis XI, venu demander à la vierge noire de le protéger. Marsat, un village surprenant : « À en regarder ses maisons à toitures plates et son clocher couvert de tuiles creuses, Marsat ressemble à un petit bourg d’Ombrie ou de Toscane ». ( Me François Morel)… Ici, la tour du château de Marsat :

On a vu l’habitat vigneron, il y en a un peu partout en Auvergne, qui a été et est toujours une région viticole, des maisons à escaliers, avec la cave au rez-de-chaussée, et une treille qui grimpe sur les murs.

 Des chansons, on en a eu, des très bien, des moins bien, mais bravo à tous ceux qui ont osé ! Françoise, Les ponts de Paris, un bel hommage à Anne Vanderlove qui vient de nous quitter, Ballade en novembre, par Fabrice Péronnaud,  et Fabrice nous a rappelé que Marc Robine, quelques semaines avant sa mort, avait tenu à terminer de peaufiner l’album de country-folk d’Anne  Vanderlove : Femme de légende, arrangements, direction artistique et musicale de Marc Robine. On a aussi entendu Yves Duteil,  La puce et le pianiste, Edith Piaf, Chanson triste, et Michel Conte de rajouter : Si tu fais pleurer le tilleul, on a l’infusion tout de suite. 

Agnès Mollon

Brassens, La marche nuptiale, Fabrice nous dit Le Gorille de Brassens, à sa façon, très personnelle, on a mesuré la popularité de Jean-Jacques Goldman, quand tout le monde a repris en choeur Je te donne, ou Envole moi, par  Marie-Christine, du comité des fêtes de Marsat, et commentaire de Michel Conte : Pour les enfoirés, c’est pas gagné ! Et la chanson Envole moi de Goldman détournée par Agnès Mollon, conseillère municipale d’Europe écologie à Riom : Empoisonne- moi, et Quitte moi pendant la coupe du monde. On a tous chanté Jean Ferrat, C’est beau la vie,  Emile Sanchis et Michel Conte, nous ont chanté une chanson mexicaine, je ne sais plus qui : Yves Jamait, Même sans toi... René et Françoise ont chanté Joe Dassin, Salut les amoureux, Gérard Brun Le p’tit bonheur de Félix Leclerc, etc…

Toutes ces chansons autour d’un bon repas, et tout bon repas amène aux pauses. ( Michel Conte).

Puis le rassemblement pour le départ de la déambulation  avec la troupe Art’Terre d’Auvergne, quinze acteurs, musiciens et chanteurs, Kameloot :  le roi Arthur et ses chevaliers arrivent : Oyez, oyez braves gens, notre roi nous a convié à venir aujourd’hui dans la bonne ville de Marsat. 

Et les intermèdes se succèdent, au fil de la promenade, la dispute du roi Arthur avec son gendre qui ne parle que de tortures, de pendaisons, d’écartèlement, alors que lui rêve d’une Bretagne où il n’y aurait plus de peine de mort. Des combats de chevaliers, place des frères Peyrol, le rapport d’un étrange combat par deux chevaliers à un moine, qui, finalement n’inscrira rien sur son livre, car l’histoire était scabreuse.

Nous nous retrouvons au cloître de l’église, pour un spectacle de lecture et musique, à partir du recueil de Jean-Yves Lenoir : Le ciel est le maître du théâtre, vingt contes, tous inspirés d’événements de la vie, de ces quatre ou cinq dernières années. Ce sont les petites musulmanes enveloppées dans leur khimar ou leur hijab aux couleurs pastels. Ce sont les Roms, qui traversent le village et sont censés voler des poules et des bottes d’osier : derrière eux virevoltent les deux petites Romanichelles, Mia et Liance. C’est la petite Syrienne à la robe rouge de la Ghouta, qui fait la une des journeaux occidentaux et des réseaux sociaux. Ce sont les lycéennes de Kandahar défigurées par l’acide sulfurique. C’est ce nuage étrange et maléfique, au nom venu d’Islande, qui assemble pêle-mêle les lettres : Eyjafjallajökull…

lenoir-jean-yves

Photo DR

Jean-Yves Lenoir, comédien, metteur en scène, écrivain, enseignant la diction et l’art dramatique, dirige la compagnie de théâtre Le Valet de cœur à Clermont-Ferrand, il raconte avec conviction, et une parfaite maîtrise ces faits de société, petits drames du quotidien, des textes accompagnés en musique par deux jeunes musiciens du conservatoire de Clermont-Ferrand, Matthias Egger au violon, et Guillaume Faure au hautbois, et à la flûte, Jean-Yves Lenoir s’excusant pour l’absence de Justine Chapuis, souffrante :

J’ai imaginé ce spectacle évidemment à partir des contes mais aussi afin de mettre en avant ces trois jeunes musiciens qui n’ont pas encore l’habitude de rencontrer le public. Ils le méritent vraiment.  Contemporaines, ou plus classiques, les musiques donnent le ton, la couleur aux mots, les musiques ont été choisies conjointement par l’auteur des textes et les musiciens.

A 19 h, la fête continue, musique, chansons, impros, suivies d’un apéritif et d’un dîner amical.

Et demain, c’était hier, la journée des Volcaniques à Saint-Bonnet-Près-Riom, en partenariat avec les Brayauds, dans et autour de la grange où ont débuté les premiers festivals de On connait la chanson.

 

Danèle Sala

Festival Musicalarue 2018 : rencontre avec The Very Big Small Orchestra

9 Juil

Finissons en tradition cette série des entretiens réalisés lors du dernier festival Musicalarue, avec la continuité dans le changement (pour reprendre ironiquement un slogan usité) que nous proposent chaque année Denis Barthe et ses complices, revenant à Luxey tour à tour avec une formation différente chaque fois ou presque, ces compagnons de route et de Rock additionnant les projets musicaux et les expériences vivifiantes, et nous ayant accordé un entretien en 2016 pour le groupe The Hyènes [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2015/10/14/musicalarue-un-festival-pas-comme-les-autres-entretiens-avec-the-hyenes-gerard-baste-et-ses-complices-xanax-et-dr-vince-flavia-coelho-pierre-lapointe-billy-ze-kick-et-datcha-mandala/], qui vient d’accueillir Luc Robène (guitariste du groupe Strychnine) en son sein et dont le prochain album est en cours de financement participatif via la plateforme Ulule ici ,
Clic sur la photo –>

(vite : plus que quatre jours pour participer!)

et en 2017 avec Mountain Men [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/08/21/musicalarue-rencontre-avec-the-mountain-men/]. En 2018, c’est avec The Very Big Small Orchestra que le batteur de Noir Désir remontait sur scène aux côtés de Vincent Bosler (The Hyènes), de l’harmoniciste Kiki Graciet venu joué lors du concert des Hyènes, du violoniste Don Rivaldo Tutti Corto et de leurs acolytes, le groupe présentant la particularité d’une géométrie variable en formule réduite à un trio (guitare, violon, harmonica) ou plus ample et garnie au gré des compagnons venus partager la scène (batterie, accordéon, basse, parfois saxophone et steel drums) . Si les premiers instincts suivis conduisirent cette aventure à orchestrer à une sauce toute personnelle et avec un éclectisme revendiqué des reprises de standards de Rock et de Metal, avec le troisième album « Gagarine » sorti l’an passé, le groupe propose des compositions originales en Français, en Anglais et même en Basque (« Hitzek »), adjointes de reprises et de titres de la bande originale du court-métrage « Fishing in the Moolight » de Christian Monnier, qui prolifèrent dans l’ambiance d’un univers westernien aux sonorités folk-rock et blues.

– Bonjour et merci de nous accorder cet entretien. Denis, voilà plusieurs éditions de Musicalarue qui nous offrent le plaisir de te retrouver, et cette année encore avec un autre projet que les deux années précédentes. Peux-tu nous en parler ?

– Denis : C’est une ancienne nouvelle formation, qui ne s’est jamais vraiment formée ni déformée.

– Vincent : On a un album qui sort en septembre, donc on est un peu plus sur le coup avec ce groupe cette année, mais le groupe a un peu toujours exister sans vraiment exister : c’est un peu comme The Hyènes au départ.

– Denis : Au départ ils n’étaient que deux : Kiki à l’harmonica et Vincent au chant et à la guitare. Après Hervé est arrivé au violon. Enfin je ne me souviens plus la chronologie exacte. Mais un soir ils jouaient à Biscarosse, et m’ont appelé pour venir écouter et jouer un ou deux morceaux à la percussion avec eux. Finalement je suis resté tout le concert. Et comme je le disais à Mel [Melissmell présente lors de l’entretien], jusqu’au troisième album, il n’y avait pas une seule répétition au compteur.

– Comment faisiez-vous donc?

– Vincent : Comment faisait-on avant ? Je ne sais pas ; je me demande comment on fait maintenant ! On est obligé de répéter.

– Denis : On deviendrait presque sérieux ! C’est inquiétant.

– Vincent : Blague à part, on faisait énormément de reprises, donc on n’avait pas besoin de les répéter vraiment. Tout le monde connaissait les morceaux ; c’était vite monté à notre sauce. Maintenant on a plus de compositions, donc on est forcément obligés d’avoir un minimum de rigueur. Mais on revendique ce côté récréatif.

– Denis : Le côté bordélique, c’est quand même un truc intéressant. J’ai du mal avec tout ce qui est structuré et prévu à l’avance ; c’est souvent naze. Je pars de cette phrase de Coluche : « c’est au pied du mur qu’on voit le mieux le mur ». J’ai tendance à penser qu’on a des bonnes idées dans l’urgence. C’est au moment où il faut y aller qu’il faut y aller. Quand tu te dis que tu as un an pour faire un album –et je n’aime pas les longues périodes de studio, ni eux non plus- ça ne va pas. On se cale sur quelque chose de rapide et il faut que ça sorte là. Si ça ne sort pas, c’est qu’on est mauvais, ou que ce n’est pas le moment, ou qu’on n’a rien à se dire.

– Vincent : Si tu as un an pour faire un album, en général tu attends trois cent cinquante jours et tu fais tout dans les quinze derniers ; on y va à l’arrache.

– Denis : Plusieurs projets se sont fait comme ça, parce que tu avais le feu aux baskets. Ou alors tu refuses, tu rentres chez toi et tu attends qu’un truc génial te tombe du ciel. C’est un truc que je dis tout le temps aux gamins, et pour les vieux cons comme nous, c’est valable aussi : on a plein de portes, et il faut les pousser et les ouvrir pour voir ce qu’il y a derrière. Au pire, qu’est-ce qu’on prend ? Un râteau ? La belle affaire ! Au pire tu sais que c’était « non » ; mais il vaut mieux y aller que de rester avec des « peut-être ».

– Que vous apporte de jouer dans toutes ces formations différentes qui comptent tout de même pas mal de membres en commun ?

– Denis : Pas mal d’emmerdes de calendrier ! Avant j’étais contre le clonage, maintenant je suis pour.

– Vincent : Je pense qu’on aime bien travailler ensemble. Ca fait plusieurs années qu’on se connait ; c’est un peu la même mafia, et on aime bien faire venir les potes les uns chez les autres et se confronter à de nouvelles expériences, tout en ayant un truc qui est qu’on n’a que des groupes qui sont des side-project. Il y en a de plus sérieux que d’autres évidemment, mais tout reste quand même assez léger et c’est en fonction des périodes qu’on va plus vers un projet que vers l’autre. Ça maintient un certain équilibre : on sait que cette formation là va tourner pendant un moment donné, donc qu’on est libérés des obligations militaires envers les autres pendant un certain temps.

– Denis : Et s’il n’y avait pas tout ça, on se reposerait sur nos lauriers. Là on est toujours curieux, quoi que quand il y a un truc comme le BD Concert ou comme The Hyènes, on est sur le grand écart. The Very Big a un accordéon, un violon, un harmonica, donc forcément ça change nos manières de jouer ensemble, ça change l’approche de la composition, et ça nous oblige à être curieux, alors qu’en tant que grands fainéants, on ne le serait peut-être pas tout le temps. On pourrait très bien ne faire qu’un album à tourner ensemble. Quand tu deviens Bruce Springsteen, c’est bien. J’aime bien les gens qui tracent le même sillon en essayant toujours de le faire le mieux possible. Springsteen pour moi c’est l’exemple du mec qui toute sa vie a tracé le même sillon en essayant de le creuser le plus profond et le mieux possible, chose que sur la fin de leur carrière n’arrivent pas à faire les ACDC.

 

– Quelle dimension vous apporte la richesse sonore de ces instruments acoustiques que sont le violon, l’accordéon et l’harmonica ?

– Vincent : C’est un groupe plus cinématographique. On a fait des BO pour des courts métrages, rien de très sérieux. Mais la façon d’aborder la musique est assez cinématographique. L’harmonica évoque plein de choses, l’accordéon aussi : on y est de suite. C’est comme ça que je vois la chose.

– Denis : On est sur une musique en profondeur de champs. Quand on a réfléchi au BD Concert, l’harmonica était évident, le violon aussi. Alors que deux grosses guitares saturées ne m’auraient pas parues évidentes. A l’époque on ne bossait pas avec Pascal, mais s’il avait été dans le coin, on lui aurait proposé un truc. C’est un peu à la carte aussi : lorsqu’on a un projet qui nait, on en discute et on se propose les uns les autres d’y participer ou pas. Tant que tu prends du plaisir et que tu as l’impression de bien le faire, que tu rentres chez toi avec le sentiment que tu as bien joué, que ça s’est bien passé et que les gens y ont pris du plaisir, tu es content. On a la chance d’avoir un public qui nous donne l’impression de jouer devant des potes. Même si ce sont des gens qu’on rencontre pour la première fois, on a l’impression de les connaitre depuis quinze ans. Et ici à Luxey, c’est encore plus comme ça.

– Vos compositions se structurent-elles collectivement avec ces instruments ?

– Denis : Il y a quand même souvent une idée de base, mais parfois le morceau au final ne ressemble plus du tout à l’idée qu’on s’en faisait au départ. Et parfois il y a une idée qui conduit le processus et qui est bonne du début à la fin, et on ne fait que jouer autour. Je peux me tromper, mais je crois qu’il n’y a jamais eu de frustration de certains ayant le sentiment que leur idée avait été dénaturée ou quoi que ce soit de ce genre.

– Vincent : C’est aussi souvent un groupe à géométrie variable, car on peut jouer à trois en Very Small Orchestra, à plus en « Very Moyen Small » avec la contrebasse ou en Very Big Small tous ensemble. Les trois du Very Small, nous sommes tous de Bayonne, donc on se voit forcément plus souvent et on a jeté les bases du truc, et ensuite, comme nous sommes un groupe très « à l’arrache » mais aussi un groupe « 2.0 », on s’envoie les choses par mail. Au final on en discute plus qu’on répète, et une fois qu’on arrive à la répétition, on a déjà discuté de la chose.

– Avez-vous, en tant que musiciens historiques de la scène rock française, et plus particulièrement aquitaine, participé à l’étude de Luc Robène et Solveig Serre sur l’histoire de la scène punk française, « Punk Is Not Dead » [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2018/06/21/punk-is-not-dead-une-histoire-de-la-scene-punk-en-france-entretien-avec-luc-robene/] ou contribué aux colloques organisés dans son cadre?

– Denis : Luc m’a appelé il y a trois ou quatre ans ; on était à la Philarmonique pour les quarante ans du Punk. Le colloque s’est ouvert avec le directeur de la Philarmonique qui a cité Gogol Premier. On a passé deux jours à parler du Punk et le soir, il y avait concert. On a joué avec tous les vieux copains : La Souris Déglinguée, Les Sales Majestés, Oberkampf, et tous ces gens. Et le second coup, j’avais invité Olivier [Olivier Mathios, The Hyènes] à venir, car ça manquait cruellement de bassiste. On devrait le refaire le treize octobre à Paris.

– Vincent : Il y a un bon vivier de trucs punks au Pays Basque. Quelque chose devrait s’y tenir.

– Denis : C’est agréable de voir que ces gens sont toujours vivants, debout et ont toujours envie de mettre le bordel. J’ai pris beaucoup de plaisir à jouer avec Arno Futur ; ça a bardé ! C’est un mec bien ; ce sont des gens qui sont restés positifs. On a souvent essayé de donner une image négative du Punk, mais ces gens là ne se sont pas battus que contre des moulins, parce que ces moulins tournent encore vachement bien et nous en mettent plein la gueule. Il ne faut pas oublier que le « No future », la phrase d’après était « no future for you ».

 

– N’est-il d’ailleurs aujourd’hui, avec toutes les initiatives et les tentatives de mode de vie et de consommation alternatives qui se développent, pas plutôt question de quel futur plutôt que de « no future » ?

– Denis : Tous les jours, on t’éteint une petite liberté. Tous les jours tu te lèves et il y a quelque chose d’autre que tu ne peux plus faire, parce que ça dérange, que c’est inconvenant. La devise sur le fronton des mairies commence par « liberté ». Et c’est la liberté qui en prend plein la gueule tous les jours.

– Vincent : C’est libéralisme, égalitisme, fraternitisme.

 

– Est-ce que Melissmell  (entretien ICI)    ici présente va venir jouer avec vous ce soir ?

– Denis : Si on avait su, on aurait fait un truc ! J’ai appris hier par texto qu’elle serait là.

– Melissmell : Est-ce que vous savez faire quelque chose en mi majeur ? 

– Vincent : De toute façon, on ne joue qu’en mi majeur ! On n’a rien chronométré ; on ne sait même pas combien de temps va durer le concert.

– Melissmell : Un jour prochain…

 

Miren Funke

Photos : Carolyn C, Océane Agoutborde, Pascal Laplassotte

Liens: The Very Big Small Orchestra : http://theverysmallorchestra.fr/

https://www.facebook.com/The-Very-Small-Orchestra-officiel-162661297099046/

Lien Ulule pour la souscription au prochain album de The Hyènes : https://fr.ulule.com/album-the-hyenes/?fbclid=IwAR3-5xMY4sGaymQcPQ6QUs6rp2HyOK3joGKMgjYjjubvmFT2nQp3iW-saMo

Site : https://www.label-athome.com/thehyenes.html

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