Les Rencontres Marc Robine ont commencé ce matin, avec un atelier, en collaboration avec la médiathèque de Riom, J’écris une chanson avec Lily Luca, après-midi, atelier encore, avec Emile Sanchis : Du côté de la Cordillère, musiques d’Amérique latine. Pour les enfants de 9-12 ans, plus doués pour apprendre que les adultes présents, mais ce fut un grand plaisir partagé d’apprendre des chansons du répertoire traditionnel, de découvrir les instruments de musique, et même de s’en servir, triangle, calebasse, bombo, cajon, flûtes andines, cloche à vache, diverses percussions, ont été distribués à chacun, ainsi que les rôles à jouer, scène de pluie avec oiseau, ou mer avec bateau, mouette, et bruit des vagues. Et nous avons chanté des chants traditionnels, qui racontent les enfants paysans dans les champs de manioc, ou le vase d’argile où étaient conservés les corps. Un beau moment qui donne envie d’aller plus loin.
Au Centre de loisirs de Saint-Laure, les enfants ont appris et chanté des chansons d’Aldebert, avec Agnès Mollon.
Et à 20 h 30, la salle Dumoulin était pleine pour accueillir Frédéric Bobin et Sansévérino.
Michel Conte rappelle les programmations des jours suivants, présente les artistes, et tout d’abord Frédéric Bobin, qui sera le fil rouge de ces Rencontres, toujours fidèle à l’Auvergne, enfin, Michel Conte remercie le public d’avoir préféré la chanson au match de foot.
Frédéric Bobin, avec ses deux guitares, est accompagné par Hélène Piris au violoncelle, et l’on sent d’emblée la belle complicité qui les unit : Le soir tombe, et je n’ai pas changé le monde… Frédéric chante les chansons de son dernier album, Les larmes d’or, fort du succès ô combien mérité de cet album, il enchaîne les chansons, avec assurance, d’une voix chaleureuse, racontant l’histoire de ses chansons entre deux interprétations , chansons intimes, douce nostalgie de l’enfance et l’adolescence, il nous conte sa vie En super 8, La maison de mon grand-père, ses amours intermittents, il dit aussi des choses graves sur le monde qui ne tourne pas rond, mais avec délicatesse, revenir aux choses essentielles, consommer moins pour vivre mieux, Oh ! Revenir de guerre / Revenir de tout / Quand on a vu la mer / Voler l’or du Pérou / On cherche un autre Eldorado / Une goutte d’eau… Il chante aussi quelques incontournables de ses précédents albums, Tatiana sur le périph, ou Singapour.
Très applaudi par un public fidèle, avec qui il aime partager, c’est plus important pour lui que de passer à la télé : Si mes chansons font écho chez d’autres personnes, si elles apportent un peu de bonheur, alors j’ai le sentiment d’avoir été un peu utile et d’avoir bien fait mon métier. Paris gagné Frédéric !
On l’aurait bien gardé encore un peu, mais, on aperçoit déjà dans les coulisses, le panama sur la tête, Sansévérino, changement de décor, et de guitares, Sansévérino se présente, en toute simplicité, salue le public et : Je vais vous chanter des chansons de François Béranger, son dernier concert, il l’a fait avec moi. Puis regardant les gens dans la salle : Oui, je vois qu’il y en a pas mal qui ont connu les années 70… Il nous parle de sa découverte de Béranger, puis de la rencontre, et de leur amitié. Seul en scène avec ses guitares, deux belles Martin et une Dobro peut-être d’avant la guerre, (merci Norbert), il met en lumière l’esprit blues et l’esprit folk, de Béranger : Il a aimé le jazz-rock, les musiques d’Amérique latine, puis les musiques irlandaises et le tango, et il attaque par Tranches de vie, le public reprend le refrain en choeur : J’en suis encore à m’demander / Après tant et tant d’années / A quoi ça sert de vivre et tout / A quoi ça sert en bref d’être né…
Puis Y’a qu’la foi qui sauve, avec mimes du joint partagé jusqu’à la dernière miette, sur le coin des lèvres, et les 14 chansons choisies pour son album The BeBer Project Vol 1, hommage à François Béranger, volume 1, car d’autres volumes sont prévus.
Ceux qui ont connu les années 70, comme moi, se souviennent, enfin, les rebelles, ceux qui ont fait 68, en groupe, en ligue, en procession, se souviennent de François Béranger, de ses chansons libres, contestataires, et qui sont toujours d’actualité, n’ayant rien perdus de leur colère. C’est l’esprit de Pete Seeger et Woody Guthrie et leurs protest-songs percutants, c’est l’esprit de Dylan et ses chroniques des temps présents, il y a tout ça dans Béranger recréé par Sansévérino. Mais, si vous n’avez pas connu François Béranger, Woody Guthrie ou Pete Seeger, ni Bob Dylan jeune, allez écouter Sarclo et Sansévérino, c’est aussi bien. ( Suite ici..)
Je ne saurais dire mieux, et c’est ce que j’ai ressenti hier soir, tout au long du concert.
PS : Pour la petite histoire, et ce qui a peut-être aidé Sansévérino à cacher son émotion, sa sensibilité, sa sincérité à chanter son ami Béranger, et qui sait si ce n’est pas une réincarnation, la mouche, qui l’a accompagné durant tout son concert, tournant autour de lui, se posant parfois sur le micro, la mouche qu’il a finalement acceptée, avec humour, la mouche qui a fait diversion et provoqué des fous rires dans le public… La mouche mélomane, qui sera peut-être une prochaine chanson de Sansévérino, il l’a déjà envisagé…
A suivre, cet après-midi, à 18 h, à l’Espace Couriat, à Riom, Oh les filles ! Plateau découvertes, avec Kay Mariposa et Via Olivia, et à 20 h 45, concert de Lily Luca.
Danièle Sala
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