Archive | mai, 2019

Isabelle Serve, des proies pour l’ombre …

30 Mai

Je ne fais des chroniques que lorsque j’ai un coup de cœur.
Donc je ne parle que de celles ou ceux que j’aime. Mais quand il s’agit d’une pote, c’est un peu plus emmerdant, me direz-vous… Car ça fouette le copinage à plein nez!
Alors je vous réponds oui. On peut le voir de cette manière.
Sauf que non en fait.
Parce que l’auteure dont je veux causer aujourd’hui n’est pas qu’une amie. Elle a un talent d’écriture, une signature, une patte, un style au couteau, au cordeau. Ainsi fait-elle, par exemple, dans le haïku.
Personnellement, c’est un genre qui me passe en général au-dessus de la tête. Mais quand Isabelle balance ses quelques mots, ses deux-trois phrases, son rythme me parle. C’est incisif, moderne, engagé. Ces vers tapent, secouent. Ils sont limpides, puissants, justes.
Donc forcément, quand elle a décidé de sortir un roman, je ne pouvais qu’avoir l’eau à la bouche.
Pourtant le pari était risqué. Car Isabelle nous a concocté un polar… Genre littéraire éculé s’il en est, casse-gueule à souhait. Vu et revu. Lu et relu. Mais si ma Serve sait dépoussiérer les haïkus, elle sait aussi redonner un sang neuf et battant au roman policier. Heureusement pour moi ! Sinon j’aurais été bien en peine de lui dire – les yeux dans les yeux – que j’avais aimé son bouquin alors que bof.
Voici en deux mots, le point de départ « Des proies pour l’ombre » : une flic cassée, sur le fil, qui ne tient que par sa famille de cœur, ses collègues du commissariat de Pigalle. Une affaire résolue qui – comme le Diable – lui tire les pieds pour l’entraîner jusqu’au déséquilibre. Rouvrir la boîte de Pandore d’un dossier violent, sordide, qui avait laissé la commune de Plœmeur en Bretagne, KO debout. Isabelle a la plume acérée, viscérale. Le désespoir au bord des lèvres, la rage pour moteur, son héroïne Elisa Bercot n’a rien d’une caricature. Elle enquête avec cohérence, rigueur, sans tenir compte des conséquences ni pour elle, ni pour celles des habitants. Son seul objectif étant de faire jaillir la vérité, quelles qu’en soient les conséquences.
Ce roman noir, au souffle court, fait plaisir à lire pour les amateurs du genre. Le suspens est serré, l’intrigue bien dissimulée. Le sordide n’y est pas vulgaire. Il n’est que la part inhumaine des hommes qui habitent Plœmeur. Isabelle Serve, ma pote, ma copine, est bien une auteure. Même si elle a choisi un éditeur alternatif à un « officiel », que son choix ne vous fasse pas douter de ses qualités.
Simplement, comme d’autres, elle veut simplement vivre un peu mieux du fruit de son travail. Mais c’est un autre sujet.
Le cœur de celui-ci, c’est de vous convaincre de vous pencher sur les mots d’Isabelle Serve en numérique ou en format papier.
Si ça vous tente, sans copinage, c’est par ici.

Clic sur la librairie–>

Fabienne Desseux

 

Gilbert Laffaille, Kaléidoscope …

29 Mai

Le kaléidoscope est un instrument optique réfléchissant à l’infini et en couleurs la lumière extérieure. Le nom vient du grec, kalos signifie « beau », eidos « image », et skopein « regarder ..

Cette image représente bien le Kaléidoscope de Gilbert Laffaille, un livre qui raconte sa vie, d’homme et d’artiste, où tout s’entrelace, où de multiples ricochets invitent à la balade dans  le temps des belles ritournelles quand elles jouaient avec des vrais musiciens, avec des instruments fragiles et sensibles, une guitare a une âme, un ordinateur, c’est moins sûr… Le parcours de vie est ponctué des chansons qui ont construit un répertoire riche, nourri de toutes les musiques, chroniques de l’air du temps, gentiment ironiques, subtilement piquantes, de cet humour mouillé d’acide quand les travers du monde génèrent des coups de rage – impuissante- et cyranesquement déterminée quand même… même si c’est bien plus beau lorsque c’est inutile. Mais à la fin de l’envoi, l’escrimeur du verbe touche en plein coeur.

On pourrait aussi sous titrer ce Kaléidoscope, « les drôlatiques tribulations d’un rêveur lucide ».   Osons l’oxymore. Au cours de ce voyage de 40 ans avec Gilbert Laffaille, on suit un funambule bien résolu à suivre cette prescription: « Il faudrait être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple. » Et envers et contre tout, c’est un bel exemple …

Il y aurait tant à dire sur ce Kaléidoscope, la somme des chansons et des sketches de l’auteur, panorama de la chanson française entre 1968 et 2018, biographie, les aléas du métier, les fantaisies de la vie d’artiste… et plutôt que d’en discourir plus ou moins pertinemment, voici quelques lignes qui expriment très exactement ce qui me pousse à lire et relire ce livre sans modération, et avec jubilation.

  • On ne lit pas un kaléidoscope. On le tient entre deux doigts et l’on plonge, fasciné par une image, et cependant déjà soumis au plaisir de bouger imperceptiblement la main, de faire disloquer les journaux de couleur. Tout est si fluide et doucement changeant. Philippe Delerm
  • Gilbert Laffaille devrait être le dramaturge vengeur de notre temps. Il en a la puissance ricanante, les tripes, la lucidité, la souffrance, le talent authentique de l’écrivain pétri de la langue, inspiré par la langue. Claude Duneton.

J’ajoute volontiers, en invitant Camus : «… l’artiste, qu’il le veuille ou non, est embarqué. Embarqué me paraît ici plus juste qu’engagé. Il ne s’agit pas en effet pour l’artiste d’un engagement volontaire, mais plutôt d’un service militaire obligatoire. Tout artiste aujourd’hui est embarqué dans la galère de son temps. (…) L’artiste, comme les autres, doit ramer à son tour, sans mourir, s’il le peut, c’est-à-dire en continuant de vivre et de créer. »

Il me semble qu’il y a assez de pistes et de témoins pour justifier que Kaléidoscope de Gilbert Laffaille a sa place dans les livres qui aident à comprendre notre époque.

Editions Christian Pirot 2019

Camus « Discours de Suède »
Avec quelques mots empruntés à Aznavour, Cyrano, Prévert…

 

Norbert Gabriel

Louis Ville et puis demain…

24 Mai

Photo©NGabriel

Puisqu’il semble me poser la question « Qu’est-ce que tu me trouves ? » moi je trouve Louis Ville unique en son genre, celui des chroniqueurs qui ont nourri leurs chansons d’Edgar Allan Poe, Bukowski, James Ellroy et Robert Doisneau ou Willy Ronis selon les époques de son parcours. Aujourd’hui, je pense à ce haïku de Jérôme Rousseaux Ignatus, dédié à celle qui irradie qui réchauffe,

 

L’amour dure
quand il devient
Tendre.

Comme si les heures de la rage se partageaient avec les heures de l’amour , ici et maintenant. La voix de l’imprécateur s’attendrit, comme si le ptit Louis qui courait dans la rue faisait un clin d’oeil en passant. Peut-être pour rassurer celui qui ne souvient plus ?

La voix de Louis Ville ses textes taillés au burin, ses fresques ciselées à l’eau forte, ses ballades bluesy illustrent (en paraphrasant Fallet avec sa veine whisky et sa veine Beaujolais) un courant Gin/Bourbon et un courant Marsala, ce vin italien aux saveurs multiples, parfois doux parfois sec, avec des musiques riches, puissantes, pas besoin d’une déferlante de décibels, ça groove profond et inspiré, violoncelle, guitare, contrebasse, piano, avec en final un instrumental piano dans lequel Louis Ville renvoie les ados des fifties aux belles nuits de radio avec « Pour ceux qui aiment le jazz » ou Jazz en liberté…

« Et puis demain« ...  Six plages magnifiques, et l’envie irrésistible de le retrouver en spectacle mais en attendant, voici deux morceaux d’anthologie des précédents albums,

et pour finir la jolie ballade ..

 

Le site de Louis Ville c’est là, pour écouter, et plus,

©NGabriel

 

Clic sur la guitare —>

 

 

 

 

Norbert Gabriel

 

Louis Ville c’est aussi –> un-bluesman-francais

Clara Ysé au Silencio

23 Mai

Dans la voix de Clara Ysé, il y a les échos d’un chant profond, le chant venu du fond de l’être, un mouvement de rivière libre, de fleuve puissant , furieux ou nonchalant, irrésistible, une rhapsodie un peu sauvage, celle de Sydney Bechet dans « La nuit est une sorcière » ou « La colline du Delta »… Une voix ample comme le sax  ou le violoncelle, une voix à chanter toutes les couleurs du monde, quand la musique est l’étendard des combattants qui n’abdiquent jamais.

Dans la voix de Clara Ysé, il y a l’opéra de la vie, la liberté farouche de Carmen, la passionaria sans peur, qui flambe et force le destin, et rejoint ses frangines dans la marche en avant, celles des « Rimes féminines » de Juliette,

celles qui surent s’ébattre,
Qui surent aimer qui surent se battre,
pour toute arme ayant leur fierté ,
Et pour amante la liberté..

Dans la salle intime du Silencio, ce fut un moment intense, une présence qui fait exploser l’espace, avec ses musiciens, on voyageait aussi bien dans les grandes steppes que dans les vertigineux paysages de la Cordillère des Andes, là où la voix peut résonner pas delà les nuages.

Clara Ysé fait partie des auteures ayant une exigence d’écriture poussée à l’extrême… C’est une interprète aux choix d’un éclectisme allant de Barbara à « La Celestina » ou « La Llorona »…  Il me semble avoir entrevu dans un coin de la scène une ombre qui ressemblait à Billie Holiday, un mirage peut-être ?  ou peut-être pas…  Strange dream …

Une nouveauté pour finir: « La louve » qu’on espère trouver sur un CD à venir. C’était en concert au Silencio,  le 22 Mai,

et pour écouter quelques unes de ses chansons,

suivez la piste →

Sauf erreur, Clara Ysé était accompagnée de son groupe composé de Yulian Diamanti (chant, cocomposition), Camille El-Bacha (piano, arrangements), Marc Karapetian (basse), Saddam Novruzbayov (clarinette, balaban, flûte) et Naghib Shanbehzadeh (batterie, percussions).

Vous avez sans doute compris que j’ai beaucoup aimé, et que ce n’est qu’un début ..

 

Norbert Gabriel

Clin d’oeil à Sidney avec un extrait symbolique ..

La rencontre

Tatie Jambon rock star for ever …

21 Mai

ALLO ALLO,   Tatie Jambon est nommée 3 fois aux Trophées de la Comédie musicale, voyez et votez, c’est là, —>

urne tatie

( Chronique sortie de spectacle en 2018)

On vous a peut-être dit que les bébés étaient livrés par des cigognes , dans une rose pour les filles dans un chou pour les gars… C’est même pas vrai, et Tatie Jambon va vous l’expliquer afin que vous n’ayez pas l’air trop bête devant vos enfants qui , pour la plupart, sont assez bien informés des choses de la vie. Et Tatie ne se cantonne pas à cette leçon de sciences élémentaires, c’est en prise directe avec les temps présents que Valérie Bour et Marianne James ont déroulé ce voyage dans le patchwork des amours arc-en-ciel et des contes à revisiter à l’aune de la société des années 2000. Sans faux nez maquillé de niaiseries bébétifiantes, et avec des musiques de toutes les couleurs bien servies par la voix de diva tout terrain de Miss James, narquoise, impertinente, rieuse et mal polie diraient les constipés du sourire; mais tendre et toujours pertinente dans son approche des faits de société qui font bruisser les volailles faisant l’opinion dans les poulaillers d’acajou… (C’est beau comme du Voulchon & Souzy.)

Dans cette fresque ludique, mi-comedia del arte mi-comédie musicale; et 100% jubilatoire, on peut retenir en fil rouge quelques mots de Paulo Coelho, qui sonnent comme du Prévert:

Le bonheur est quelque chose qui se multiplie quand il se divise.

Le Vatican ne s’est pas pas prononcé – pour le moment – sur cette nouvelle vision de l’arithmétique et sur ce ce spectacle mais on peut rappeler que le patron avait dit comme message testimonial « Aimez-vous les uns les autres » sans autre précision ni exclusion. Comprend qui veut, comprend qui peut.

Chers parents, grands parents, cousins-cousines, voisins-voisines, tantines et tontons, n’hésitez pas à trouver un ou deux enfants pour vous accompagner vers La Grande Comédie, où Marianne, Sébastien, Philippe vous régaleront de très belles chansons, paroles et musiques réjouissantes et toniques, sensibles et humanistes. Et attendez-vous à savoir qu’il faut quand même être vigilant dans ce monde qui boîte, « On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle. »

Pour embarquer avec Air Licorne, on réserve ici —>

Véronique Pestel Paroles de sages, femmes de parole…

13 Mai

En faisant quelques retours sur les choses importantes de sa vie d’artiste, Véronique Pestel dit qu’elle a choisi de faire de la chanson « à texte » … Etiquette diversement perçue selon l’angle avec lequel on l’aborde. Dans Itsi bitsi petit bikini, il y a aussi du texte, c’est un autre genre. Et même dans les chansons pour les pieds, on trouve des paroles.

D’où peut-être une précision utile pour compléter sa carte d’identité ACI, Véronique Pestel nous propose de la chanson qui raconte, c’est une conteuse chroniqueuse à la manière des Choses vues de monsieur Hugo, avec des portraits et des paysages sensibles, paroles et musiques dans un joli carrousel souriant, réaliste, indigné, toute la palette des sentiments d’une humaine témoin de son temps. Qui n’est pas toujours réjouissant, mais vaille que vaille, comme Vanina, elle sera toujours debout. On croise parmi ses figures tutélaires Colette ou Viviane Forrester, la Mimi de St Julien ou un philosophe un peu narquois qui demande «- Quel est le désespoir du philosophe ? – C’est la réponse à la question... »*

Rien à ajouter à ce qui est ci-dessous, c’est parfait.

Vous connaissez beaucoup d’interprètes  qui passent ainsi allègrement de la chanson à la littérature ?  Qui vous incitent, une fois revenu chez vous,  à ouvrir ces livres dont elle vous a magnifiquement dits des extraits et qui ont fait le miel des ses chansons ?”   Serge Pauthe, extrait de sa chronique à la suite du spectacle “Paroles de sages, Femmes de paroles” donné à Buis-Les-Baronnies pour Amnesty international, le 23 mars 2019.

 

Ecoutez, deux aspects de son art,

 

Et Jeanne Hébuterne

suite des infos sur la guitare –>

 

 

Et pour quelques images de plus, sur la péniche Le Marcounet, avec les Dimanchanteurs de Patrick Engel.

Photos ©Ngabriel 2019

Norbert Gabriel

 *  La formulation exacte de Véronique Pestal est  « En philosophie, la réponse est le désespoir de la question ». »   La citation  était de mémoire en ce qui me concerne.

Céline Faucher chante Pauline Julien…

11 Mai

Photos©NGabriel2019

Céline Faucher est l’excellence de l’interprète et l’interprète par excellence. C’est particulièrement évident dans ce spectacle où les chansons du répertoire de Pauline Julien induisent souvent une sorte de transformation physique dans les expressions, c’est très troublant… Dans dans cette approche biographique de Pauline par ses chansons, on retrouve beaucoup des grands auteurs archi connus aujourd’hui, mais qui étaient plus ou moins débutants dans les années 55-60 quand Pauline Julien les découvrait à Paris. Pour les ‘importer’ au Canada. Pas seulement au Québec. Pauline Julien avait à cœur de porter ses chansons urbi et orbi, avec l’attention de proposer des interprétations dans la langue locale… Source de scandale quand la Québécoise flamboyante chante en anglais dans le Canada anglais.

A noter dans ce florilège, une belle re-découverte la version de Suzanne dans la traduction de Gilbert Langevin qu’on peut estimer comme la meilleure.. et qu’on trouve uniquement sur l’album de Pauline Julien Comme je crie… comme je chante (1968) ou en scène avec Céline Faucher.

Qui est conteuse quand elle relate les étapes de la vie de battante de la passionaria du Québec, et l’illustration par les chansons vient tout naturellement. C’est un florilège de la chanson engagée sur les voies de la reconnaissance, des femmes en général, c’est la voix des Québécoises en marche vers un monde « où on aurait l’âme à la tendresse, et où il n’y aurait plus d’étrangers »… Ça reste un sujet toujours à la une.

Ces chansons ont quelques décennies, et elles sont toujours aussi actuelles, le duo avec Patrick Laviosa est impeccable, parfaitement compatible avec des salles de dimensions diverses, encore que Céline Faucher ait le goût bien affirmé de chanter au contact du public… Pour cela le Petit Théâtre du Bonheur est parfait.

Après cette tournée printanière, Céline Faucher a promis de revenir à l’automne, préparez vos agendas, et à l’occasion, faites du lobbying dans vos olympias régionaux, il y eût un temps où la presse interrogeait:  « Qui a peur de Pauline Julien ? » pas nous pas nous,  dit l’écho français…

Norbert Gabriel

Un autre reportage sur ce spectacle, à l’Arthé Café, par Danièle Sala, entrez et vous trouverez,

Chez Céline, c’est là –>clic sur le racoon joyeux

Clara Ysé… Le monde s’est dédoublé …

10 Mai

 

Photo : © Sylvain Gripoix

Parfois il arrive des petits miracles … Il est presque minuit, de retour at home d’une flânerie noctambule printanière, dans le réflexe de l’âne qui se gratte, play the TSF, et les premières notes me scotchent au récepteur… Par bonheur l’animateur désannonce : Clara Ysé. En urgence absolue, je convoque le web, et youtube, c’est la confirmation d’une artiste hors du commun… La première image qui me vient est celle de « Tous les matins du monde » quand on entre dans un univers où tout est élégance sobre et raffinée, exigence et élévation, chatoiement des mots et des notes, avec la puissance sans esbrouffe et l’amplitude sensuelle de la viole de gambe qui fait entrer de plain-pied dans la beauté à l’état pur.

Au jeu un peu superflu des références disons que pour l’ensemble voix-textes-arrangements on pense à la grande Catherine Ribeiro, Hélène Martin aussi, de celles qui dès leur apparition marquent de leur empreinte unique le monde de la musique. Et certaines chansons portent en elles une densité émotionnelle dont on ne connait peut-être pas les ressorts intimes, mais elle touchent en plein coeur.

Voyez  pourquoi en écoutant …

 

 

La llorona

 

 

 

Le FB de Clara Ysé    clic ici—>

 

 

 

 

Last but not least,  il semble que cet album EP ne soit pas sur le marché « physique » mais on peut le télécharger
c’est ici : –>

Norbert Gabriel

On peut la retrouver   sous son nom Clara Dufourmantelle  dans « La Celestina »

 

 

 

 

 

Frédéric Bobin Les larmes d’or …

9 Mai

Cela devait être en février 2018. On discutait de ses dernières collaborations… Kent m’a alors tendu un CD : « Tiens, t’écouteras. Je fais un duo dessus avec lui ». J’ai regardé la pochette vite fait, lu le nom de l’artiste. Frédéric Bobin ? Son nom me disait quelque chose. L’album s’appelle Les larmes d’or. Je l’ai mis dans mon sac.

C’est mon mari qui l’a inséré la première fois dans le lecteur. Moi, comme d’hab, je ne faisais pas plus gaffe que ça à la musique qui envahit souvent notre bureau. Je devais écrire ou flâner sur internet. Dans les jours qui ont suivi, mon homme a mis et remis le disque sur la platine. Je faisais toujours aussi peu gaffe.

Depuis, Les larmes d’or est sorti des dizaines de fois de sa pochette et je connais désormais pas mal des chansons pas cœur. Sans m’en rendre compte, Frédéric Bobin a pris sa place dans ma discothèque. Des mélodies souvent légères, graciles ; une voix qui sourit avec des textes pas si drôles. Une nostalgie familière (pas plombante pour autant), des thèmes qui semblent faciles et pourtant pas toujours simples.

Du coup, on a déroulé le fil à l’envers. Acheté un autre album daté de 2008 : Singapour. Et là, rebelote ! Les mélodies se gravent sans que j’y prenne garde. Les paroles me trottent en tête alors que je n’ai rien demandé. Y’a de l’épure, de l’intime mais celui-ci cause à tout le monde. Une conscience de classe en douceur. Des prises de positions en délicatesse.

Photo ©NGabriel

Car la marque de Bobin, c’est de faire des idées tonitruantes, des folksongs qui ne passent pas en force. L’artiste ne s’impose pas, ne glisse pas le pied dans votre porte. Pourtant on le retrouve naturel, assis sur le canapé, comme s’il était chez lui. Et on est drôlement contents de le découvrir là, alors qu’on ne l’avait pas prémédité.

Sous une allure d’ado, Frédéric Bobin a plus de 15 ans de carrière derrière lui. Il sillonne la France de scène en scène accompagné d’un public qui lui est fidèle depuis longtemps déjà.

Si Kent ne m’avait pas tendu son CD, sans doute serais-je passée à côté d’un chanteur à l’univers malin et bienveillant, sensible mais sans sensiblerie. Un de ceux qu’on ne trouve pas en avant dans les têtes-de-gondole clignotantes et vulgaires des Fnac.

Alors faites passer le mot… N’attendez pas que Frédéric Bobin débarque chez vous discrètement, par hasard, presque à l’improviste.

Invitez-le ! 

Fabienne Desseux

Photo DR

Plus d’infos ?  C’est là —> Clic sur l’image

 

 

.

Et pour quelques mots de plus, clic ci dessous ..

Photo ©NGabriel

Cris Carol Musiques et paroles … avec Dimey et Mouloudji

2 Mai

En 1973,  il y eut un album de Mouloudji, Faut vivre qui reste au sommet de ma panthéonesque liste de préférences. Dix chansons en forme de bilan, le blues du temps qui passe .

On y découvrait le nom de Cris Carol aux compositions musicales de 6 de ces chansons, dont « Faut vivre « .

Cris Carol a eu un parcours un peu atypique que vous pouvez découvrir ICI et après le yéyé imposé par la maison de disques, elle a vite repris les commandes de sa vie d’artiste pour créer et composer dans un répertoire de chanson plus riche textuellement, avec Mouloudji, Dimey, Reggiani, Philippe Clay, Mick Micheyl…

Aujourd’hui, voici un album tout neuf,  » Si tu me payes un verre » onze chansons parmi celles dont elle est compositrice avec Faut vivre en point d’orgue… album où on retrouve un compagnon de route musicale, Jean Musy, aux orchestrations et accompagnement piano.

Huit textes de Mouloudji et trois de Dimey dans un best off de ses créations musicales. Une redécouverte aussi de chansons avec quelques menues variations textuelles pour être raccord avec l’époque et l’interprète qui prend la chanson à son compte. (Tout fout l’camp)

Le livret impeccablement réalisé, montre que dans ces variations, il peut y avoir quelques surprises, parfois le texte chanté révèle que le texte écrit a subi des éclipses, parfois c’est la transcription qui faute, il est écrit « au nerf du temps » alors que Cris Carol dit la bonne version « au mur du temps (Faut vivre) et dans « Tout fout l’camp » elle glisse judicieusement des échos des années 2000, les smartphones par exemple … C’est de la chanson vivante. Parfois la liberté de l’interprète apporte quelques variations notables dans le texte, ainsi « Dans madame la môme » ce qui est chanté n’est pas tout-à-fait ce qui est écrit dans le livret . En comparant avec la version originale de Mouloudji, qui correspond à celle du livret, on constate qu’on est dans la ligne de ce que Boris Vian a répondu à Mouloudji, au sujet du Déserteur « Mais Moulou, tu fais comme tu veux, c’est toi qui chantes… » Toutefois dans ce cas précis, « Madame la môme » la version originale mérite d’être redécouverte. C’est un bon exemple de chansons qui prennent des couleurs différentes au féminin et au masculin.

Et c’est aussi un rappel de grandes qualités d’auteur de Mouloudji, que son statut choisi de baladin des petits chemins a préservé du starsystem.

En écoutant ces chansons nouvellement orchestrées et arrangées, c’est le meilleur du répertoire de la chanson qui revit,

 

 Avec Philippe Noireaut, piano claviers percussion, Simon Proulx guitare,  Christian Pamerleau batterie, Daniel Lessard basse, Denis Plante bandonéon, Nadine Turbide accordéon, Sven Meier alto et violon, Nicolas Cousineau violoncelle, Fréderic Salter, clavier.

Album chez EPM. 2019

Pages 10 et 11 du livret.

 

Norbert Gabriel

%d blogueurs aiment cette page :