Une journée qui commence par un pique-nique républicain en chanté, à Volvic, dans la cour du Musée Marcel Sahut, avec la participation d’artistes, de la région Auvergne-Rhône-Alpes, conteurs du Collectif Oralité de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des chanteurs et musiciens du festival, avec pour capitaine Frédéric Bobin, qui s’entraîne pour la finale de la coupe du monde de la chanson, la poésie est au rendez-vous avec Fabrice Péronnaud, Lizzie qui nous fait voguer dans son univers mélancolique et poétique de saudade, accompagnée de sa guitare folk ou de son accordéon. Et partageant la même passion que Lise Martin pour le folk américain, elle l’invite pour un duo de Jambalaya on the Bayou.
Lise Martin qui l’invitera à son tour en fin d’après midi à l’Arlequin à Mozac.
C’est vers 18 heures que Lise Martin nous invite à sa balade musicale. Courte robe à fleurs et bottines, cette jeune femme charmante au naturel nous fait entrer dans son univers entre folk et chansons d’auteure, hors du temps, histoires de vie, questionnement sur la condition humaine, :
J’ai besoin de comprendre. Le chaos en moi peut être très violent et l’écriture m’aide à mettre au monde l’étoile dont parle Nietzsche. Le chant adoucit tous les maux et le silence ,
confie t-elle dans Hexagone, l’amour ou la révolte, de sa voix profonde et vibrante qui véhicule l’émotion, accompagnée de son ukulélé, de Simon Chouf à la guitare, et Eugénie Hursch au violoncelle, nous raconte entre deux chansons, son enfance à Saint-Menoux, dans l’Allier, où elle a passé sa tête dans la fameuse débredinoire qui éclaircit les idées, la grande maison de ses parents, ses petits boulots à Paris, quand elle s’est retrouvée dans 16 m2, avec une douche au milieu, les 10 ans qu’elle a passé à s’occuper d’un vieux monsieur, leur amitié a inspiré une chanson émouvante à Lise : J’ai reçu, car elle a reçu autant qu’elle a donné pour cet homme, décédé il y a deux ans.
Chagrin d’amour ? Elle veut juste trouver Paris beau en été : Demain :
Ce soir je n’ai pas envie de rire ni de parler
Ce soir je n’ai pas envie de boire ni de fumer
Je n’veux pas m’enivrer pour rien, pour oublier
Je n’veux pas de mémoire ni d’alcool à pleurer
Je veux juste trouver Paris beau en été…
Je veux juste marcher, ne pas penser à toi
Si une larme coule, le vent la sèchera…
Elle voudrait : Elle voudrait s’en aller de l’hiver de son cœur
Ne pas rester prostrée à attendre son heure
S’enivrer de soleil et retenir la nuit
Connaître ce bonheur qu’on lui a tant promis.
Elle voudrait Respirer : Je voudrais que tu me prennes dans tes bras
Je voudrais pleurer longtemps
Je voudrais que tu me serres contre toi, tendrement
Comme on berce un enfant
Je voudrais tout doucement
Que nous laissions passer le temps.
Je voudrais juste un instant
Que nous nous aimions longtemps.. .
Mais il y a le Matin froid, où elle noircit ses nuits blanches,
Et, quand vient l’Orage :
J’aimerais tant rire de nos bêtises
Et ne pas rester là assise
A me demander avec qui tu dors
Et j’invente des rêves fous
Des histoires à dormir debout
J’imagine n’importe quoi
Que tu arrives, que tu es là…
Alors, quelle est La conduite à suivre ?
Pour trouver la chaleur quand tu trembles de givre
Pour ne pas faire d’erreur sur la conduite à suivre…
Tant pis, on viendra pas me consoler
C’était hier que j’aurais dû pleurer
Aujourd’hui, je n’ai pas envie
Et puis demain, tout ira bien…
Où trouver La liberté ?
Et je rêve souvent d’une maison dans une clairière
Pour y poser le poids des ans
Avec une jolie rivière
Pour y déposer mes larmes de sang…
Mais chaque jour a sa douleur, et chaque jour connaît sa joie quand on est de toutes Les couleurs,
Chansons de vie, d’amour, et aussi de colère, Derrière le mur :
Son père a bâti une maison
Pour protéger sa fille sage
Pierre de colère, ciment de rage
Sa fille grandit en prison.
Une reprise de Damia, aussi reprise par Edith Piaf : Tout fout le camp, une interprétation originale cajun de Travailler c’est trop dur, rappelons que les paroles et la musique sont de Zachary Richard.
Quelques chansons en duo avec Lizzie, une reprise en français de Danse me to the end of love de Léonard Cohen, et Lise parle d’un projet commun avec Lizzie, autour de leur passion commune pour le folk américain.
Lise Martin a accroché son public, moi-même, tellement scotchée par ses chansons, par sa voix, que j’en ai oublié de prendre des notes. (merci Lise d’être venue à mon secours et un bisou à Nola).
Puis vient le temps des goguettes, vieille tradition et nouveaux chansonniers, ce soir là, ce sont les goguettes de Patrice Mercier, qui a plusieurs vies, membre d’action discrète, faiseur de sketches pour Canal+, et entre tout ça, il détourne les chansons françaises pour la bonne cause, j’ajouterai vrai comédien, et excellent chanteur. Il décortique la société sans être moraliste, avec humour, finesse et pertinence, c’est bien tourné, et ça a du sens. Après avoir remercié ses hôtes mozacois, deux fois de suite, ça lui a permis une introduction à son tour de chant, en compagnie de Valérie Rogozinski au piano. Et tout y passe, Le FN, Star war, sur l’air de SOS pour un terrien, l’obsolescence programmée, Johnny Hallyday : J’ai oublié David, les bouteilles en plastiques : Je suis une bouteille à la mer, les petits scandales du sport sur l’air de à bicyclette, de Pierre Barouh, Macron : Des fonds pour la piscine, sur l’air du Petit pull marine d’ Isabelle Adjani, Les carbonaras pour… Le régime, Ce Jambon là pour les vegans : Lui qui finira cru
ou bien complètement cuit chez Madrange ou Herta… Sur l’air de Chez ces gens là de Brel, ses premières amours qui finissent mal, avec Madame Danièle sur l’air de Blanche de Pierre Perret, la meilleure façon de mourir : La mort de Félix Faure
Je ne veux pas m’en aller vieux
Comme oublié des dieux
Au fond du musée Grévin
D’une maison de soin
Si je dois mourir épuisé
Que l’infirmière soit déguisée
Qu’elle agite à mon dernier souffle
Non pas ma ma paire de pantoufles…
Mais aussi une très tendre, drôle et émouvante chanson sur l’euthanasie : Je l’aide à mourir, sur l’air de Je l’aime à mourir de Francis Cabrel :
Elle veut partir, on lui propose
De s’faire la belle au bois dormant
Elle veut partir, on lui propose
Des calmants
Un lit, jusqu’à quand ?
J’ai lancé une fatwa, balancé sur le net,
Qu’elle faisait le chien wa-wa en disant v’la l’prophète
Je l’aide à mourir…
Encore un excellent moment avec Patrice Mercier que l’on a retrouvé au Tour de bal, et il a dansé, lui !
Des journées bien remplies ! On a à peine le temps de grignoter avec Martine qu’on y retourne, c’est toujours à l’Arlequin, et c’est le Tour de bal, et bien croyez-moi, on a retrouvé nos jambes, nous, les filles, parce que les garçons sont plutôt restés assis à écouter la musique et les chansons ! L’orchestre, Claude Lieggi au chant, Nicolas Frache, guitare et chant, Pauline Koutnouyan, accordéon et chant, Michel Sanlaville à la contrebasse, auxquels est venu se joindre, à la guitare Frédéric Bobin, nous a entraînées , allez entraînés, il y en avait quand même quelques uns sur la piste, dans la ronde folle d’un répertoire de 80 chansons dansantes, ou bien de danses chantées, du cha-cha-cha au rock, de la valse au madison, du paso-doble au tango, ou au souk, mais un rock sur une chanson de Trenet, Que je t’aime de Johnny en twist, ou Requiem pour un fou en paso-doble, ect… ( je n’ai pas tout noté, je dansais !) ce n’est quand même pas courant !
Et les artistes, comme tous les autres jours, ont remercié Catherine Reverseau, la fée lumière, et Antoine Auber au son.
Et même pas mal aux genoux le lendemain, dimanche, jour de la coupe du monde de la chanson, l’Auvergne contre le reste du monde, un match difficile, faut dire que le Brésil a bien joué, mais Frédéric Bobin a fait la différence, je vous raconterai ça demain…
Danièle Sala
Photos de Martine Fargeix
NDLR: Un petit salut à Nola, qui se nourrit au biberon amélioré de la scène vivante, et en bienvenue dans le monde ce haïku de maman Lise …
Un matin de mai,
J’ai vu fleurir ton regard
Et grandir mon cœur
(Haïku pour ma fille Nola, née le 2 mai 2018)