Archive | juin, 2018

« Punk Is Not Dead : Une histoire de la scène punk en France » : entretien avec Luc Robène

21 Juin

Le 26 Mai dernier, l’Amicale Laïque de Bacalan, association de quartier bordelaise, réunissait pour son festival « Rock Is Bac » plusieurs groupes et artistes parmi lesquels Pigalle, Strychnine ou encore King Kong Blues et Blues-O-Matic Experience. L’évènement qui se tenait en plein air dû hélas être annulé à mi-journée, pour raison météorologique, une tempête terrifiante s’abattant sur la ville et particulièrement sur ce quartier populaire. Alors que plusieurs groupes furent obligés de renoncer à jouer, seuls trois d’entre eux, Tibia, Strychnine et Z-Star, restèrent pour soutenir les membres de l’association, effondrés par cette déprogrammation de dernière minute catastrophique financièrement, et qui s’affairaient à négocier avec la mairie l’ouverture en urgence d’une salle de repli, afin qu’un concert puisse tout de même avoir lieu. Ce fut chose faite autour de 20h, et, matériel démonté et  transféré « à l’arrache », Strychnine et les deux autres groupes maintinrent leur concert, pour le plus grand bonheur du public revenu partager un moment musical, fraternel et convivial, alors qu’il n’y croyait plus et que des rumeurs concernant un éventuel dépôt de bilan de l’association affectaient tout le monde. La gratuité du concert fut maintenue ; néanmoins ceux qui souhaitent témoigner d’un geste solidaire à l’égard de cette association populaire qui enrichi de longue la vie du quartier et fait battre son cœur peuvent la soutenir en participant au pot commun en ligne ici : https://www.leetchi.com/c/rock-is-bac .

C’est en cet après-midi tourmenté que Luc Robène, guitariste de Strychnine qui par ailleurs accompagne le chanteur Arno Futur et fut auparavant membre de Noir Désir avant de jouer aux côtés de Kick         [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2015/09/09/entretien-avec-kick-autour-de-la-sortie-de-son-album-chien-fidele/], également universitaire de profession, acceptait de nous accorder un entretien pour parler du vaste, ambitieux et passionnant projet de recherches, d’archivages et d’études sur l’histoire de la scène punk française, auquel il œuvre avec Solveig Serre et plusieurs collaborateurs : « Punk Is Not Dead : Une histoire de la scène punk en France ».

– Luc bonjour et merci de cet entretien. Peux-tu nous parler de cet énorme projet que tu as initié?

– Je suis professeur à l’université de Bordeaux et historien, rattaché aux Sciences de l’Education. Je porte, avec Solveig Serre qui est historienne et musicologue, chercheure au CNRS, et une équipe d’une trentaine de personnes le projet « Punk Is Not Dead : une histoire de la scène punk en France », un gros projet de recherche sur l’histoire de la scène punk en France de 1976 à nos jours, donc sur 40 ans. C’est un projet qui a débuté en 2014, et qui depuis 2016 est financé par l’ANR (Agence Nationale de la Recherche), ce qui n’est pas rien, car il a été dur de convaincre nos institutions respectives, donc le CNRS et l’université, de l’utilité de ce bel objet de recherche, et d’un travail sur la culture alternative et ce qu’on appelle la « création en résistance ». Nous bénéficions de partenariats incroyables, dont un avec la Philharmonie de Paris – et faire rentrer le punk à la Philharmonie, ce n’est pas rien –, un avec l’École nationale des Chartes qui forme les conservateurs d’archives en France et est intéressée par le fait qu’on leur montre un terrain pour lequel l’archive n’est pas évidente, un autre avec l’INA, un avec la Fanzinothèque de Poitiers. Nous avons aussi monté un séminaire de recherches et de méthodologie à l’École des Hautes Etudes en Science Sociale (EHESS) qui s’appelle « Underground ! Écrire l’histoire du punk et des cultures alternatives » et se veut un séminaire de réflexion sur la question de comment travailler sur ces terrains sensibles, difficiles, comment on fait lorsqu’on est chercheur et musicien ou fanzineur. Et ce séminaire a accueilli un public énorme et fait un carton auprès des étudiants de l’EHESS, à tel point qu’on le reconduit l’année qui vient.

– Comment le fruit de votre travail va-t-il se matérialiser ?

– Il y déjà eu des publications, et il y en aura d’autres. On a publié un numéro de la revue Volumes! qui est la seule revue en France qui travaille sur les musiques populaires. Il y a également eu des articles un peu partout. Mais notre objectif sur le long terme est d’arriver à récolter des archives, parce que le Punk n’attend pas sur les étagères des Archives municipales. C’est pour cela qu’on travaille comme des fous et qu’on organise une journée d’étude par mois pour rencontrer des acteurs de la scène, faire surgir les archives, construire les réseaux, récupérer des témoignages. Nous en sommes à la vingtième journée d’étude depuis trois ans : c’est la première phase du projet, sachant qu’à terme, on voudrait monter un Centre de ressources et de recherche sur les cultures alternatives. En gros, il y a des journées d’études réalisées à Paris, sur les grands thèmes, tels la question du genre, l’archive punk, l’histoire du Punk urbain et du Punk rural, et puis il y a depuis maintenant deux ans des journées d’étude locales dans des villes spécifiques comme Toulouse, Rennes, Caen ou Rouen. Je rentre juste du Val d’Ajol dans les Vosges, où nous avons eu pour thématique l’histoire de la scène punk en Lorraine depuis 1976. La prochaine journée se tiendra à Lyon. Quelque chose se fera à Bordeaux le 1er décembre, à la Rockschool Barbey. Le projet concerne beaucoup de villes, mais pas forcément les plus grandes ; nous avons organisé une journée à Montaigü, à côté de Nantes, et il y aura sans doute Fumel, dans le Lot et Garonne. Nous visons donc des localités qui ont connu une scène punk importante et des aires géo-culturelles comme le Pays Basque, en collaboration avec Olivier Mathios qui est le bassiste des Hyènes et de Mountain Men. Il y a toujours une partie culturelle pendant ces journées, avec des concerts et des colloques. C’est quelque chose de très chaleureux et humain : on fait de la science, mais avec humanité. On était en recherche d’éditeurs pour publier, et nous allons monter une collection aux éditions Riveneuve qu’on va appeler « En Marge !».

– Votre travail se consacre-t-il au Punk des puristes ou aborde-t-il aussi les ramifications métissées à d’autres genres musicaux ?

– On travaille effectivement aussi sur la question de l’hybridation des genres. Il y a des choses assez incroyables. Et puis il y a aussi d’autres phénomènes qui s’agrègent, c’est-à-dire par exemple le retour à la terre : aujourd’hui les punks vont à la campagne, fondent des communautés et font vivre la ruralité. Et c’est assez formidable, car cela constitue un renversement des valeurs : le Punk n’a cessé de se réinventer en quarante ans, et aujourd’hui le discours punk n’est pas très éloigné de ce qu’était le discours baba-cool il y a quarante ans, alors qu’à l’époque les punks haïssaient les baba-cools. Cela constitue donc un retournement complet assez drôle. Et c’est ce qui est génial : le Punk est un véhicule pour faire ce qu’on veut et être libre, pour réinventer sa vie et s’affirmer. Le fait que l’esprit alternatif se développe dans la ruralité a donné du sens, parce que les gens ont théorisé ce qu’était le « Do It Yourself » (DIY), dont on fait une pierre angulaire du punk : en 1977, la base du punk c’était « Tu sais jouer trois accords, fais un groupe ! Tu as envie de t’exprimer, fais un fanzine ». C’était la débrouille, même si elle n’était pas définie comme DIY ; c’est ça,  l’esprit punk. Le punk s’est dès le début posé en rupture face à l’establishment, aux codes de la musique, à la musique savante : il s’agissait de déconstruire ce qui se faisait et reconstruire autre chose. Alors bien sûr le punk a été la matrice de ce qu’on appelle aujourd’hui la « scène alternative », des premiers labels indépendants comme Bondage Records ou Boucherie Productions, puis des mouvements dans les squats, des croisements avec les autonomes ; on peut se dire aussi qu’il y a du punk dans les ZAD – même s’il ne faut pas réduire les ZAD aux punks –  et dans tout mouvement de contestation, et il y a un lien entre punks et citoyens en lutte, punks et paysans. Nous avons rencontrés des gens qui s’autoproclament « punk bâtisseurs » et vivent à la campagne où ils ont construit leur communauté. Çà tranche avec les postures d’il y a quarante ans, mais l’auto-désignation, la revendication d’être punk est toujours là. Le punk peut être très paradoxal, en constante réinvention : un mouvement qui prônait l’absence de futur, et qui quarante ans après est toujours vivace, c’est quand même un sacré paradoxe. Les Sex Pistols disaient qu’il n’y a plus de rêve dans l’Angleterre à venir ; aujourd’hui les punks sont porteurs de rêves et invitent à en créer. Le principe de notre projet est de travailler sur ces marges là et de montrer que le punk est un prisme fondamental pour comprendre la société actuelle, comprendre comment les gens apprennent à résister, à faire autrement, à ne pas être résignés. 

– Qui participe à l’équipe de recherche ?

– Des universitaires et des chercheurs de toute spécialités : des historiens, des anthropologues, des spécialistes d’histoire de l’art, de littérature, de musicologie. Mais également des acteurs de la scène punk : c’est vraiment de la science participative. Par exemple Michel Ktu, qui tenait le squat de la Miroiterie à Paris et a organisé la scène punk à cet endroit, travaille avec nous. Laurence Ramos, plasticienne, militante de la Miroiterie, et qui possède de nombreuses connaissances et des réseaux à Lyon, a  co-organisé avec nous la journée d’étude sur la scène punk à Lyon. Ce n’est donc pas un projet refermé sur lui-même, mais quelque chose d’ouvert. Les journées d’études ne se tiennent d’ailleurs jamais à l’université, mais dans des lieux où les gens peuvent venir partager et échanger.

– Faites-vous appel aux particuliers qui auraient pu garder des documents ou des souvenirs ?

– Tout à fait : un site est dédié justement à recueillir ce que les particuliers peuvent donner comme information.  PIND a un beau site de recherche, sur lequel sont accessibles, en ligne, toutes les journées d’études, les photos, les captations sonores : http://pind.univ-tours.fr/  Et effectivement nous récoltons des archives auprès des particuliers et des musiciens : on a récupéré déjà trente ans d’archives du groupe Les Sales Majestés, toutes les archives de Radio FMR (qui est la radio libre historique de Toulouse et a vraiment été d’entrée un support pour le punk), les archives de la Miroiterie… Ça commence à s’intensifier.

– Y a-t-il une date butoir posée au projet pour la collecte d’archives ?

– Bien sûr les financements ont toujours un début et une fin, mais le projet pour nous porte sur du très long terme. Donc une partie de notre travail consiste aussi à monter des dossiers pour continuer à trouver des financements, y compris au niveau européen. On essaye aussi d’y sensibiliser les acteurs économiques du monde privé, car il y a des gens que ça intéresse.

– Non seulement des acteurs actuels du punk, mais touchez-vous aussi d’anciens punks qui se sont inscrits dans le mouvement au début où à un moment et en sont sortis entièrement ou partiellement pour évoluer dans des milieux professionnels autres et divers ?

– C’est un aspect très important. En terme de résultats de recherche, on obtient des choses assez fabuleuses, comme ce que tu viens d’évoquer, c’est à dire que le punk a été une matrice pour beaucoup de gens. Certains y sont entrés et en sont ressortis, mais n’ont jamais oublié. Et eux nous disent que le punk les a construits, et je parle de gens qu’on n’imagine pas avoir été punks, c’est-à-dire des gens qui travaillent dans des banques, dans la politique, les médias, au MEDEF, à l’université… L’ancien chanteur de Bérurier Noir, Fanfan, qui travaille avec nous, est ingénieur de recherche au CNRS, spécialiste du Vietnam par exemple; Hervé Zenouda, qui était le batteur des Stincky Toys, est aujourd’hui maître de conférences en Infocom dans le Var.  Il est important de montrer que même ceux qui sont sortis de cette culture lui sont reconnaissants de les avoir formés et construits. Il y a quelque chose d’ontologique.

– Votre travail a-t-il révélé d’autres aspects ignorés ou oubliés de l’histoire du mouvement qui peuvent surprendre ou, du moins, ne pas être une évidence pur tout le monde ?

– L’autre aspect qui surgit de nos résultats de recherche est aussi que le punk, contrairement à ce qu’on entend parfois dire, n’a pas été l’affaire de quelques happy few dans le milieu parisien : on a montré très rapidement, autour de la thématique punk des villes/punk des champs, que dès le début il y avait des punks partout : on a reçu des récits extraordinaires de gens des pieds des Pyrénées qui jouaient à Toulouse et ailleurs avec leur groupe, et pareil en Normandie ou dans d’autres régions. Ce travail permet de montrer l’importance de cette scène, son originalité, le fait que ce ne soit pas une pâle copie du punk anglo-américain, et même que des Français ont eu de l’influence à l’étranger : Metal Urbain est allé signer chez Rough Trade et a vécu un an en Angleterre ; les Stinky Toys sont allés jouer au premier festival punk à Londres. Et malgré tout, qu’on le veuille ou non, le premier festival punk d’Europe a eu lieu en France à Mont-de-Marsan. Et cela, personne ne l’a oublié. Il ne faut surtout pas laisser aux Américains et aux Anglais cette histoire là, car eux écrivent des articles sur la France et ne racontent que des inepties.     

– Le risque d’enfermer le punk  dans le passé et d’en clore l’histoire en le consacrant comme sujet d’étude a-t-il fait partie de vos craintes ?

– C’est une vraie question. On nous la posait souvent au début : ne risque-t-on pas de momifier le punk ? Pas du tout en fait, car c’est un projet ouvert sur l’avenir. On s’est rendus compte très vite que cette culture, qui pour nous est quelque chose de très important, disparaissait, tout simplement car beaucoup de ses acteurs sont morts très jeunes. C’est donc une culture vulnérable, et c’est le moment où jamais de s’y intéresser, de la faire revivre, pas pour l’enfermer dans des expositions, mais au contraire pour la légitimer. Ce projet est vraiment une aventure forte qu’on porte à deux avec Solveig et qui a la force pour aller assez loin. Le punk est passé du « No future » à « Quel futur pour demain ? ».

– Tu es toi-même musicien, guitariste de Strychnine et donc acteur de la scène punk de longue date. Quand as-tu commencé à jouer ?

– J’ai commencé dans Noir Désir où j’ai joué de 1982 à 1985 ; j’ai donc gardé des liens très forts avec ses membres. Nini [Denis Barthe, batteur de Noir Désir, The Hyènes et Mountain Men entre autres] vient d’ailleurs souvent sur les journées d’études. Et puis j’ai quitté Noir Désir pour jouer avec Kick, qui est devenu ensuite Kick and the 6. Donc lorsque Kick et Boubou ont reformé Strychnine, Kick m’a appelé, et mon intégration s’est faite naturellement. C’était en 2008, et puis on a fait le disque, avec David à la basse, qui est parti à un moment donné sans qu’on le remplace jamais, et depuis on joue ensemble à trois. Ça nous a forcé à trouver un son à trois, car jouer sans bassiste n’est quand même pas anodin. Kick joue sur un ampli de basse, avec des rythmiques dans les bas-medium, et on arrive à compenser l’absence de basse. On ne remplace jamais une basse, mais ce qu’on fait a du sens au niveau du son. En même temps, le rock, c’est ça : les choses ne sont pas forcément écrites, et c’est bien. Parallèlement je joue avec Arno Futur, l’ancien chanteur des Sales Majestés, depuis un an et demi. Nous avons d’ailleurs joué Chez Narcisse, lors de la journée d’étude du Val d’Ajol.

 

– Un dernier mot pour le festival qui devait se tenir en plein air ce soir et a dû être annulé pour raison météorologique. L’Amicale Laïque de Bacalan, qui l’a organisé, et dont les membres sont en train de chercher une solution de repli dans une salle pour maintenir une soirée avec certains des groupes, dont Strychnine, risque le dépôt de bilan à cause de cette annulation, catastrophique économiquement. La perspective de voir disparaitre une si ancienne association attriste beaucoup de monde. Que peux-tu en dire ?

– Ce qui se passe ce soir me touche, car des gens de cette association sont Parfum de Femme, un groupe bordelais, et j’étais au lycée avec eux. On se connait depuis qu’on a quinze ans !  

Miren Funke

Photos : Carolyn C (2), Betty Blue (3 ; 6), Miren Funke (1 ; 7 ; 10), autres transmises par Luc Robène

Liens :

Site PIND : http://pind.univ-tours.fr

FB PIND : https://www.facebook.com/pg/pind2016/posts/?ref=page_internal 

FB Strychnine : https://fr-fr.facebook.com/Strychnine-172824216155316/?filter=12

Amicale Laïque de Bacalan : http://rockisbac.amicalebacalan.com/

Le pot commun : https://www.leetchi.com/c/rock-is-bac

 

Trouver sa voix et faire son chemin, par Virginie Servaes…

15 Juin

 Les voix ont un étrange pouvoir sur les mots. Une seule intonation sur une syllabe et tout change . (Claire France)

Il fut un temps que les moins de 120 ans ne peuvent pas connaître, en ces temps-là, les chanteurs, les tribuns, les orateurs, les comédiens, les bateleurs, les trouvères, les aèdes, les camelots, les prêcheurs avaient peu d’accessoires pour porter les mots, et les idées, vers les oreilles à séduire, à conquérir, les clients à appâter, les électeurs à convaincre..

Herbert Pagani La voix

Et même si les cathédrales, les cirques, les arènes, les théâtres avaient des qualités acoustiques, il valait mieux avoir des cordes vocales bien tendues.

De tous temps la voix humaine a été le moyen de communication essentiel… Un moyen d’épanouissement aussi, à condition de bien savoir s’en servir. Nous n’avons pas tous la voix de Caruso ou de Céline Dion, et la chanson est un bon exemple pour illustrer comment trouver sa voix : Sinatra a installé le standard du crooner, Moustaki a proposé une voix plus intime qui a fait dire à Ferré: 

Tu murmures ce que que je crie.

Par nature l’enfant babille, parle, chante, par contrainte il est souvent invité à se taire. Et parfois il en oublie SA voix pour se formater à l’air ambiant. Etre conforme. Pris dans une toile d’araignée de conventions et de standards, un tissu qu’il faut détricoter, un complexe gordien à dénouer pour se libérer, et libérer sa voix.

Et optimiser des ressources enfouies inexplorées et inconscientes.

Le coaching vocal pointe ces problèmes et propose des solutions. Par un ensemble de savoirs acquis par l’expérience, psychologie, observation, écoute, avec aussi la scène et la chanson, Virginie Servaes a construit son expertise dans ce domaine de l’expression.

La solitude du chanteur de fond … Devant le micro face au public, c’est sa voix qui va donner le premier frisson,la première émotion, capter l’attention, et c’est valable pour toute personne qui doit prendre la parole, devant n’importe quel auditoire, devant des écoliers, dans une réunion familiale, dans une réunion en entreprise, que le public soit restreint ou élargi, amical ou réservé, il vaut mieux trouver sa voix pour être à l’aise d’abord, efficace ensuite. L’aventure vocale commence à l’école, avec les premières récitations, et elle se poursuit toute la vie. Dans tous les domaines. Le strict gestionnaire ayant passé sa vie dans l’austérité des bilans peut devenir un grand père conteur que ses petits-enfants vont découvrir sous un autre jour. C’est peut-être aussi l’ado plus ou moins paumé comprenant qu’il n’est pas forcément un laissé pour compte quand il écrit une chanson, et la chante en public.

 La voix est la musique de l’âme.  Barbara

Ce livre montre par de nombreux exemples diversifiés, clairs, accessibles à tous que ce travail pour trouver sa voix s’applique aussi bien à une recherche de développement personnel qu’à un projet professionnel. Livre dans son temps avec des « flash-codes » qui vous donnent des exercices pratiques …

En écho à la citation en ouverture de la chronique, cette parole indienne

En ce temps-là les mots étaient magie
Et l’esprit possédait des pouvoirs mystérieux.

Un mot prononcé au hasard pouvait
Avoir d’étranges conséquences.
Il devenait brusquement vivant
Et les désirs se réalisaient.

Il suffisait de les exprimer.
On ne peut pas donner d’explication. C’était comme ça.

Légende amérindienne (probablement Indiens des plaines Sioux ou Cheyennes)

Lili Cros Photo NGabriel)

 

 

Le site FB de Virginie Servaes , c’est là –>  Clic la voix de Lili.

Vous aurez remarqué que la chanson est très présente dans cette chronique, mais le livre s’adresse à tous les publics.

Norbert Gabriel

Graeme Allwright par lui-même…

13 Juin

S’il fallait résumer la vie de Graeme Allwright en quelques lignes, deux extraits de chansons pourraient faire l’affaire:

Un jour penchée à ta fenêtre
Il te dira qu’il veut renaître
Au monde que ta tendresse lui cache
Et sortant de son portefeuille
Un vieil horaire de train, il dit:
Je t’avais prévenue je suis étranger.

Comme un vrai gamin
J’veux changer de décor tous les matins
Voir des choses que je ne verrai plus demain
J’veux prendre la route comme un vrai gamin 

Il a raconté sa vie à Jacques Vassal, un parcours fait d’entrechats comme des évasions pour aller voir ailleurs, plus loin, découvrir des pays et leurs habitants, l’Inde et ses mysticismes, devenir apiculteur comédien et chanteur, troubadour vagabond portant ses chansons-chroniques, contes ou faits-divers , comme autant de miroirs de nos errements…

Sa vie, racontée sans complaisance, ses doutes, mais la vie de famille est-elle vraiment compatible avec cet étranger qui court comme un vrai gamin à la poursuite de ses rêves ?

Jacques Vassal a complété les chapitres avec les entretiens de Catherine Dasté et leur fils Christophe Allwright, Genny Detto, le guitariste des premières tournées, la famille, Joël Favreau, les amis, les partenaires, les « collègues » de la chanson.

Au final, c’est un personnage à la fois familier et insaisissable, on pourrait y percevoir le Petit Prince version protest-singer, un des héros ordinaires de Mark Twain, le frère de route de Kerouac, le vagabond céleste qui traverse l’époque pieds nus sur la terre sacrée… Le combattant de l’humanité fraternelle,  La flamme qui nous éclaire / Traverse les frontières / Partons, partons, amis, solidaires/ Marchons vers la lumière

Clic sur l’image pour agrandir.

Peut-être que chacun trouvera « son » Graeme Allwright, toutes les pistes sont là… Selon les souvenirs, c’est peut-être Petit garçon qui nous berce, ou Il faut que je m’en aille en chanson-cartoon, Le jour de clarté pour les jours de marche à l’étoile, La ligne Holworth, pour des faits qui résonnent avec une actualité confondante en 2018, et bien sûr les chansons de Leonard Cohen dont il est le traducteur officiel. Avec quelques commentaires sur cet art de la traduction qui respecte l’esprit de l’auteur.

Au fil des pages, l’envie de réécouter les chansons se fait souvent impérieuse, et on retrouve les étapes à La Réunion, Madagascar, les routes anglo saxonnes sur les traces de Cisco Houston, Woody Guthrie, Peter Paul and Mary.

Vous aurez aussi envie de voir le documentaire de Chantal Perrin, et parfaire votre anglais avec les chansons de Brassens traduites par Graeme Allwright… Bonne route avec Graeme Allwright,

Je suis parti changer d’étoile
Sur un navire, j’ai mis la voile
Pour n’être plus qu’un étranger
Ne sachant plus très bien où il allait…

L’important,  manouche gitan ou bohémien, touareg ou bédouin, zingaro, romani, ce n’est pas le bout de la route, c’est la route. Je suis un souvenir qui marche porté par l’écho des notes d’une guitare

Graeme Allwright par lui même, et par Jacques Vassal, préface de Jacques Perrin, au Cherche Midi. Mai 2018

Norbert Gabriel

 

 

Denez Prigent Mille chemins…

10 Juin

Il y a un peu plus de 20 ans, une voix est sortie de la radio faisant naître des paysages sonores fantastiques par la seule magie de la voix, une sorte de fresque a capella, dans une langue dont la plupart ne comprennent pas les mots, mais le sens, à moins d’être breton et puis qu’importe, chacun peut construire avec son imaginaire le conte qui lui est inspiré. Pour ce qui est de cet art, voici une brève synthèse de ce qui le constitue: le kan-ha-diskan, un chant-danse, et la gwerz, arythmique, dans laquelle le chanteur fait passer les émotions tout en déroulant le récit d’un événement tragique relatant un fait historique ou un conte emprunté à la mythologie bretonne ou celtique. Des histoires d’amour, meurtres, guerre, sorcellerie, légendes avec un accompagnement musical atypique… Les airs de kan-ha-diskan sont assez particuliers car historiquement la musique bretonne, contrairement à la musique classique post- Renaissance, n’est pas tempérée. La gamme n’est pas divisée en demi-tons mais peut varier par quarts de ton.

Denez Prigent venait d’apparaitre dans le monde de la musique. Avec dans sa voix tout le cortège des fantasmagories de Brocéliande et des (més)aventures de mer . Sans jamais perdre le sens originel des mots, Denez Prigent s’est très vite émancipé des pratiques figées du folklore pour inviter des instruments comme le bouzouki irlandais de Dónal Lunny, le joueur de luth arabe Nabil Khalidi, le joueur de tablas Latif Khan et le violoniste oriental Farhad Bouallagi, Louis Sclavis, clarinettiste, le vielliste Valentin Clastrier, et un joueur de cornemuse irlandaise Davy Spillane, et ensuite des sons électroniques. L’ensemble devient un cas assez unique de tradition et de modernité. Le chemin de Denez Prigent avance toujours dans une recherche et une création permanentes.

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Son nouvel album Mille chemins (en collaboration avec Yann Tiersen) en est la démonstration … Faut-il l’écouter dans la ferveur d’un concert dans une cathédrale ou d’une salle de concert, dans l’intimité solitaire une nuit avec les écouteurs sur les oreilles, tout est possible. Chaque écoute apporte son charme et ses sortilèges.

 

 

Il y a 15 ans avec Lizza Gerrard (australienne d’origine irlandaise)

Gortoz a ran

Autre duo,

Geotenn ar marv – Denez Prigent & Mari Boine chanteuse norvégienne d’origine saami (peuple lapon)

et très récemment un extrait de concert Les trois amoureux  (Le 24 Mai)

Le site de Denez Prigent c’est là → demandez au korrigan Nezden, il vous fera écouter un extrait de Mil hent-Mille Chemins le nouvel album de Denez Prigent.

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Norbert Gabriel

Alain Borer « De quel amour blessée … » Réflexions sur la langue française.

9 Juin

                                        

  Ariane ma sœur de quel amour blesséE

     Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laisséE…

                                                 Racine, Phèdre, 1677

 

Ces deux vers contiennent tout l’esprit de ce livre, c’est la langue française qui est blessée, et qui est en train de mourir, une langue voyageuse qui s’est étoffée au cours des temps, qui s’est colorée selon les pays, «  50 millions de devisants et qui inventent, dont 85% en Afrique », nous avons échangé les mots comme dans une partie de tennis, mais la balle n’est plus renvoyée : «  Un pays se remet éventuellement d’une défaite militaire, il ne survit pas à l’extermination de sa culture. »

Alors, que faire face à l’ère virtuelle qui domine toutes les autres, à l’alignement collaborationniste de la société, «  le dépérissement de l’état français, alors même que la Communauté européenne, qui permet à une ville flamande d’interdire la langue française engage autoritairement un vaste programme de développement de l’anglobal, sans que personne n’y trouve à redire d’aucune manière. »

Pourtant l’anglais procède du français, comme le français procède du latin, mais les anglo-saxons préfèrent oublier ce qu’ils ont partagé, «  marché de dupes que ce marché devenu market dans lequel on disparaît tout en perdant, comme disait Roger Nimier, «  l’art de vivre qui est lié à cette langue française . »

L’anglobal,  c’est une autocolonisation douce qui se répand dans tous les domaines, jusqu’à l’oubli de soi, de ses racines. Le «  speak white « est dans l’air du temps ! « L’anglobal s’impose, urbi et orbi par tous les moyens. »

Dans les aéroports «  Control passeport », comme dans tous les espaces publics, le cinéma français quand il n’y a pas de langue française, palme d’or à The artist, film muet !

Le black-out, le casting, le dealer, dispatcher, ou play-back… On fête plus le mardi gras, mais Halloween.

Le naming du stade de Lille, le selfie,  le drive, le phishing, pure player, une moyenne de quatre cents mots anglais sur trente pages de Rock and folk, ou Mac World pour la presse informatique. Tout est en anglais sur nos ordinateurs, facebook, twitter, opening your mail-box, My space, skype, etc… les sciences, l’université livrée à l’anglobal,  les discours politiques, jusqu’aux noms des voitures et les prénoms, combien de Kezvin, Alison, Brayan, Cameron, Erwan, etc… Et la grosse, l’infernale machine des médias qui marche en plein dedans, Wonder woman, MacGyver, Grey’s anatomy, toutes les séries policières venues de l’Ouest, les podscasts et les replays, les lives, de plus en plus d’interviews en anglais, et les playlists qui contiennent plus de chansons anglo-saxonnes que de françaises.  Claude Allègre, alors ministre de l’éducation a déclaré officiellement en en 1998, à Toulouse : « l’anglais ne devrait plus être considéré en France comme une langue étrangère ».

Et l’abandon du latin dans les écoles : Abandonner l’enseignement obligatoire du latin et du grec, ce fut débrancher la mémoire de la langue. Or tout le monde sait ce qu’il advient d’une fleur quand on arrache ses racines : elle se fane.

Au siècle précédent, un magazine s’appelait Lire, un autre aujourd’hui ne peut que s’intituler Books, avec sa Newsletter, évidemment !

Nous assistons à un réchauffement linguistique : «  La langue française étant analytique et donc relativement froide, et l’anglais une langue plus chaude, elle tend à se réchauffer, c’est-à-dire à ressembler à l’anglobal, s’adaptant ainsi au nouvel espace européen, anglophone et libéral ; comme le réchauffement climatique, le réchauffement linguistique concerne tout le monde, il est à la fois insensible et douloureux, d’une douleur irrepérable et irréparable. »

Si nous ne réagissons pas, dans quelques dizaines d’années, tout le monde parlera l’anglobish, qui n’est pas la langue de Shakespeare, mais un anglais déformé, et on parlera le français dans quelques clubs privés de résistants, passant pour des ringards.

Mais il n’y a pas que ce problème, il y a la langue de Coluche, et la langue de Molière.

Bien sûr, on adore tous Coluche, une sorte de  saint français  moderne,  sa générosité et sa salopette d’Emmaüs. Mais sa langue française abîmée fera date : C’est l’histoir’ d’un mec-euh …  débarrasse systématiquement la langue de toute référence à l’écrit, pour hucher l’auditeur… Il rabaisse la claire diction en mal-diction. Il impose une oralité que n’a jamais vraiment connue la langue française détachée de la vérification à l’écrit. Coluche ou la fin du parlécrit.  On parlécrit la langue française, celle de Molière, Coluche détruit au contraire le parlécrit en débarrassant l’oral de l’écrit. Est-il besoin de mutiler ainsi la langue pour faire rire ?

Que peut faire le résistant en langue française devant ce carnage, la fin d’une langue, c’est la fin d’un pays. Quand on pense que le français rayonnait dans le monde entier il y a quelques siècles ! Aujourd’hui, c’est la soumission généralisée, devant le diktat anglophone européen, la débâcle : la ligne de résistance de la langue française se réduit sur l’échiquier des possibles. Quand les pièces maîtresses ont été prises et qu’il ne reste plus qu’une ultime rangée de pions, cela s’appelle une débâcle .

L’histoire de la France commence avec la langue française, (quoique renversée, mais dans sa logique même) : l’histoire de la France s’achève avec la langue française. Michelet ( introduction à l’histoire universelle 1834).

Comment ne pas être en colère, quand on pense que la langue française est celle de l’art de la conversation : Inséparable de la bonne chère, la conversation fait repas de langue, fonde la complicité des mets et des mots, et tout autant soutient, renouvelle, conditionne les autres arts.

Langue choisie pour sa beauté par Tchekhov dans les cinq cent vingt-huit récits qu’il écrivit, langue d’une finesse sans égale que, seule au monde à inventer cette troisième possibilité, la grammaire française, en distinguant intelligemment le sexe et le genre, la biologie et le culturel, conçoit entre l’homme et la femme une proximité dont la nuance fragile est de l’ordre du parfum, un ultrason esthétisé : qui ne tient que dans le « e » muet.

Langue de la galanterie : qui reste seule au monde à avoir inventé la galanterie, le libertinage, et le marivaudage… Jusqu’à cette suite des Fleurs du mal que Baudelaire intitule Galanterie.

Langue instrument idéal de la littérature : Clarté et froideur, ce sont deux raisons pour lesquelles l’austère Calvin avait rendu le français obligatoire dans les écoles de Genève.

Langue choisie pour ces mêmes raisons par Beckett, par Mukasonga pour dire l’indicible du génocide rwandais, c’est en français que s’expriment Haïlé Sélassié ou Norodom Sihanouk, c’est en français que Roosevelt déclare l’entrée des Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale, l’Europe parle français à la conférence de Berlin, en 1885.

Langue si mélodique que Nietzsche l’a désignée comme une «  musique de chambre ». Cette langue comme une mélopée particulière, cette petite musique ou mélopée, on la perçoit chez une infinité d’anonymes locuteurs ou «  devisants » ( comme on disait dès le XVIe siècle), aussi bien que chez les meilleurs auteurs.

Langue universaliste qui siégeait à l’ONU à l’époque du général De Gaulle.

Et alors que s’avancent les cendres de Jean Moulin devant le Panthéon, le 19 décembre 1964, quand Malraux les appelle à reposer avec «  leur long cortège d’ombres défigurées ( éee) », qui n’entend que ce cortège est infini ?…

Je n’entrerai pas dans toutes les subtilités de la langue française qui sont détaillées dans ce livre, Le je est tu, les fredaines ( fautes d’orthographe ou de langue qui ne portent que sur la conversation), et, plus grave, les métaplasmes, qui sont des altérations morphologiques : Les fredaines sont des fautes d’évolution, les métaplasmes, d’involution. Les métaplasmes prolifèrent comme des tumeurs, où s’entend tu meurs.

Un livre d’une éblouissante érudition, plus que la description d’un désastre à venir, un chant d’amour à notre langue, qui se pose aussi en œuvre de salut public.

Il est une région du monde où le français, résistant, est préservé, défendu, avec ses fioritures locales, Yves Duteil a chanté cette langue :

C’est une langue belle avec des mots superbes
Qui porte son histoire à travers ses accents
Où l’on sent la musique et le parfum des herbes
Le fromage de chèvre et le pain de froment. .. 

 

Laissons, pour finir,  la parole à une auteure québécoise, parmi les innombrables auteurs dans cette langue. Cliquez sur l’image et vous aurez tout tout tout…

C’est Denise Bombardier qui prophétisait à la télévision en 1972 : Quand vous verrez disparaître votre mot amour, vous comprendrez peut-être qu’il sera trop tard.

Et pour conclure,  enfin et surtout, mais pas « last but not least », encore Denise Bombardier :

La langue française ne s’offre pas spontanément au désir du locuteur. Elle oblige à un apprivoisement qui exige effort, patience et volonté. « C’est une langue belle à qui sait la défendre », comme le chante Yves Duteil.
Et les Québécois sont parmi ses plus ardents défenseurs.

Danièle Sala

 

 

Paule-Andrée Cassidy Libre échange …

5 Juin

Avec Libre échange cette magnifique artiste offre un spectacle d’une richesse et d’une diversité rares. Privilège de l’interprète qui peut composer son univers musical en élaborant un patchwork sur mesure avec les auteurs et compositeurs de tous les pays. Le Québec et quelques uns de ses auteurs majeurs, Sophie Anctil et Gilles Vigneault, et Leonard Cohen, pour la France et le tango humoristique Boby Lapointe, et aussi un vrai tango sensuel et argentin, Atahualpa Yupanqui y sus hermanos, et la fabuleuse fresque sanglante de La malédiction de l’Ascension, avec sa délicieuse Lottie blonde irrésistible aux yeux verts … et le Perlimpinpin de Barbara…

Ce dimanche, en trio avec Lou-Adriane et Vincent Gagnon, on a retrouvé quelques chansons familières, et exception anglophone Dance me to the end of love, mais avec mademoiselle Cassidy tout est redécouverte à chaque passage.

Le mieux est d’écouter ces  trois extraits qui vous donneront envie d’en savoir plus, le cas échéant, et de faire du lobbying dans votre région pour l’inviter et découvrir ce Libre échange.  Vous pourrez vérifier la saveur de la langue québécoise, quand elle ne tombe pas  dans la caricature pléonasme trop souvent associée aux artistes venus de la Belle Province.

Et depuis la première rencontre, le charme perdure…

Paule-Andrée Cassidy est une de ces shéharazades de la chanson, qui porte les mots et les notes en allant chercher au plus intime du texte les nuances émotionnelles les plus subtiles. 

Rien à ajouter .

Moi Elsie en superbe duo avec Lou-Adriane

Déficit,  prophétique constat qui a plus de 20 ans, 

La malédiction de l’Ascension,

Le site de Paule-Andrée Cassidy, c’est ici →

 

Photos©NGabriel2018C’était au Théâtre Clavel un des derniers lieux de résistance chanson, qui vous attend pour ‘Les chansons du dimanche. Demandez l’programme ? C’est par là –→  Clic sur le rideau

Un aperçu ? Voilà :

Les chansons du dimanche au théâtre Clavel

8 Octobre 2017 : Michel Boutet
12 Novembre : Bruno Daraquy chante et dit François Villon
3 Décembre : Coline Malice
10 Décembre : Bruno Brel
14 Janvier 2018 : Alain Sourigues
4 Février Philippe Séranne
11 Mars : François Gaillard
6 Mai : Nathalie Solence
3 Juin : Paule-Andrée Cassidy
10 Juin : Cello Woman (Katrin’ Waldteufel)

Un Dimanche par mois à 20h00. 18 € TP, 15/12 € TR. Réservations : 01.43.52.20.40 / 06.15.69.41.15.
www.edito-musiques.com

Norbert Gabriel

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