C’est un de ces soirs où la vie a mis sa robe blanche, celle des dimanches, pour danser avec les belles musiques et les mots qui chantent. Un de ces moments précieux où le sourire s’invite, même dans un métro un peu bondé, cette image s’avère être un bon présage de bonheur pour ce rendez-vous… Juste avant les Poèmes Jazz.
La faute à l’ange, dirait Lily Bulle… *
Ne nous privons pas du passage des anges, ce n’est pas si fréquent.
Le rendez-vous avec les Poèmes Jazz tient ses promesses, il est rare, voire exceptionnel de trouver une harmonie aussi réussie et élégante entre les paroles de la chanson francophone et les tempos du jazz. Ceux d’un jazz mélodique aux couleurs de Chet Baker ou Henri Salvador dans ses jazzeries au swing haute couture de Chambre avec vue. Un jazz remarquablement servi par des musiciens d’une finesse exemplaire.
Lumineux et sensibles ces Poèmes jazz représentent un des chaînons manquants qui vont réunir les amateurs de textes sensibles aux puristes du jazz affiné. Camille Laïly, écrit, compose et chante, elle met en musique d’après un poème de Victor Hugo, elle chante Carlos Jobim, elle crée des tableaux chansons de scènes de rues et de vie, elle attrape dans ses filets arachnéens des ombres de souvenirs, des soleils sur les toits de Paris, des arc-en-ciel de pluie à minuit, et tous ces jolis riens qui font briller le quotidien. Comme une photo de Doisneau racontée par Prévert, et réciproquement. Ne nous privons pas du passage des anges, ce n’est pas si fréquent.
L’homme invisible
Est amoureux
De la femme
Transparente
Tous deux ils dansent
Le pas curieux
Des gens simples
Qui sont heureux.**
La Chapelle des Lombards avait fait le plein pour saluer la présentation de l’album Poèmes Jazz, avec sa belle équipe de musiciens, Djibril Caratini, Hugo Corbin, François Bernat, Adrien Cao, avec ses belles amies Lydia Lawson et Jeanne Rochette, avec quelques voisins de table dont les irlandais disent, « ce sont des amis qu’on ne connait pas encore » mais dont la présence a magnifié les émotions au cours de cette soirée. Vous pouvez retrouver tout ça, dans le site de Camille Laïly, qui vous dira tout, sa vie son œuvre, ses concerts à venir, et comment se procurer ses albums, les deux sont indispensables « Bulle » et « Poèmes Jazz ».
Et pour les qualités vocales de Camille Laïly, allez écouter ici :
- La faute à l’ange est une chanson du premier album de Camille Laïly, une scène de métro devenue chanson.
- ** ‘Les invisibles‘ dans » Bulle »
Et quelques mots de plus,
Lily a la grâce. Elle compose de vraies mélodies, ce qui est rare, et ses textes sont sensibles, fins, parfois impertinents, toujours bien écrits. C’est une princesse de charme dans le château parfois chancelant de la chanson. Prêtez-lui un instant votre oreille, elle vous donnera pour longtemps des nouvelles de votre cœur.
Claude Lemesle, parolier, président d’honneur de la Sacem
Et pour quelques photos de plus,
Norbert Gabriel