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Musicalarue : rencontre avec Un Air Deux Familles

17 Sep

Entretien réalisé par Miren Funke

 

Des artistes familiers de Musicalarue, les membres des Hurlements d’Léo sont sans doute parmi ceux qui ont le plus étrenné les scènes et arpenté les rues de Luxey. Présents l’an dernier dans le cadre de la tournée de leur album d’hommage « Les Hurlements d’Léo chantent Mano Solo », pour un concert après lequel le contrebassiste Renaud nous avait accordé un entretien [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/?s=les+hurlements+d%27leo&submit=Recherche], ils étaient de retour, éparpillés ou réunis au sein de divers groupes : Télégram, fondé par le chanteur et guitariste Laurent (Kebous) et le violoniste et multi-instrumentiste Vincent, et Un Air Deux Familles. Cette dernière formation, sous le nom de laquelle fusionnaient il y a quinze ans Les Hurlements d’Léo et Les Orges de Barback, pour la sortie d’un unique album éponyme et l’aventure collective d’une tournée de plusieurs mois sous chapiteau -le « Latcho Drom »- à travers l’Europe de l’Est, et dont l’existence était restée en suspens depuis (à l’exception de quelques dates en 2007), avait laissé à chacun des groupes, ainsi qu’à leurs publics, la richesse d’une expérience exceptionnelle, tant artistique qu’humaine, et sans nul doute des souvenirs intenses. Une décennie et demi plus tard, 2017 sonne l’heure de la reformation, par une courte série de concerts au départ, qui débouche finalement sur un enregistrement, « Latcho Drom live 2017 », et la planification d’une tournée faisant escale au festival dimanche 13 aout, pour un concert jovial et sans économie d’énergie humaine. Quelques heures auparavant Laurent des Hurlements d’Léo et Fred des Orges de Barback répondaient à quelques questions.

Cet entretien fut mené en conférence de presse avec Radio UPM de Pau.

 

– Bonjour et merci de nous recevoir. L’an dernier, chacun de vous était présent ici : Fredo chantait Renaud et Les Hurlements d’Léo chantaient Mano Solo. Cette année vous voilà rassemblés à nouveau au sein de l’aventure commune Un Air Deux Familles qui vous avait liés il y a quinze ans. Comment est venue l’idée de cette reformation ?

– Laurent : R1 a quitté Les Hurlements pour aller s’occuper de son projet personnel, Wallace, en cours de route, et j’avais alors appelé Fred pour lui demander de venir chanter avec nous lors de la tournée de reprises de Mano Solo, parce que j’ai toujours été habitué à partager le chant avec quelqu’un. Comme on partageait une chambre, un soir on a discuté de ce projet commun qu’on avait laissé en plan il y a quinze ans, et décidé qu’on se ferait bien quelques dates, si ça avait encore un écho dans la tête et le cœur des gens. Il en a parlé avec ses frères et sœurs, moi avec les gars. On a mis des places en vente pour 5 concerts, qui se sont vendues très vite. Les gens nous ont envoyé tellement de bienveillance et d’énergie, et étaient tellement à fond, qu’on s’est dit : « on y va ! ». Les Ogres et les Hurlements sont toujours tellement en avance d’une idée, enfin c’est-à-dire que lorsqu’on est sur un projet, on pense déjà à celui d’après, qu’il ne s’agit vraiment pas d’un manque d’inspiration. C’était vraiment une envie de se retrouver.

– Fred : Durant la tournée qu’on a faite avec les Hurlements, on s’est vus pleins de fois. On a passé trois mois en Europe de l’Est ; on a fait des chapiteaux en France. C’était très intense, avec 25 personnes sur la route. On était très contents de la faire. Comme on dit, on n’a pas fait l’armée ; on a fait le Latcho Drom ! Donc on était contents que ça s’arrête aussi. Pas parce qu’on ne voulait plus se voir, mais parce qu’on voulait se revoir dans d’autres conditions. Et on n’en parlait pas trop, car on ne voulait pas que ce soit un sujet nostalgique entre nous : c’était très bien, mais c’était bien de passer à autre chose aussi.

 

– Avez-vous réussi à vous retrouver avec la même envie qu’il y a quinze ans pour travailler ensemble, bien que vos vies respectives aient évolué ?

– Fred : On a pris de la bouteille. Donc, on est arrivé en répétitions, avec les morceaux déjà choisis. C’est une autre aventure. Aujourd’hui, on se concentre plus sur la scène et le plaisir d’y être que sur toute l’organisation qu’on gérait avant. Le premier Un Air Deux Familles était parti avec un chapiteau, et on s’occupait de tout : les entrées, la logistique, la sécurité, je conduisais même le poids lourd… On était multifonction.

 

– Comment s’est passée la sélection des titres ?

– Laurent : Pour les nouvelles chansons, ça s’est passé comme d’habitude. On a chacun amené des choses, et on a tout mis sur la table. On était d’accord sur les sujets de chansons ; il y avait une échéance politique.

 

– Comment avez-vous ressenti cette élection justement ?

– Laurent : Comme tout le monde ! Mais je ne m’en occupe plus trop. Ça me dépasse.

– Fred : Avec les Ogres et les Hurlements, on a quand même un engagement depuis le début de notre carrière, si on veut appeler ça comme ça. Mais c’est un engagement au jour le jour, pas uniquement en période électorale. C’est pour ça que même quand on gueule sur scène « la jeunesse emmerde le Front National », on y croit avec nos tripes. Mais après le concert et les élections, on reste encore engagé dans le milieu associatif et indépendant. Depuis le début dans notre métier, on est à cheval sur pas mal de choses : le prix des places, des disques ; on ne joue pas pour n’importe qui, ni n’importe où. Ça peut paraitre anodin, mais c’est très important pour nous. Parce que du coup quand on monte sur scène, on se sent très bien, parce qu’on n’a pas fait « d’arrangement ou de grimace » comme disent les frangins de Zebda. On n’est pas tous les jours dans la rue comme ceux qui organisent les manifestations ; on n’est pas une association politique. On est plutôt une association humaniste. Quand il arrive un truc comme ça, c’est toujours la même question qui nous tient. Après notre rôle, bien sûr c’est de dire au gens que le Front National n’est pas la solution. Mais s’il arrive à faire 55% dans certaines villes ou régions, c’est qu’un certain fossé s’est creusé, qui reste complètement inexplicable pour nous. Et je ne pense pas qu’on soit dans des sphères lointaines ; on n’est pas des nantis. Souvent la réponse à ça est de dire que les artistes sont des « bobos » et ne vivent pas dans le même milieu que les Français. J’habite à Cergy-Pontoise dans un quartier, et je ne suis pas complètement déconnecté de la réalité. Pour moi, il n’y a même pas de discussion à avoir avec le Front National ; c’est niet.

– Laurent : On est des artisans : on veille à ce que le pain soit bien fabriqué, car on veut le partager avec des gens, pour la joie et la bonne humeur, pour voyager. Il est évident que de moins en moins d’artistes prennent la parole, parce que ce n’est pas bon pour le business : si ton auditoire est composé de gens qui votent En marche, tu ne peux pas leur raconter n’importe quoi, parce que tu veux continuer à avoir du monde dans la salle quand tu joues. Nous ne sommes pas des artistes ; nous sommes des artisans. Il n’y a rien d’exceptionnel à ce qu’on fait. Tout ça est un accident, un accident heureux, mais un accident.

 

– Il y a eu beaucoup de collaborations de part et d’autre dans vos carrières. Qu’est-ce qui a fait que c’est avec Un Air Deux Familles que l’histoire s’est refaite ?

– Laurent : Au départ, on n’a pas fait ça pour gagner de la caillasse. Le premier billet d’avion que j’ai eu dans la main, ce ne sont pas mes parents qui me l’ont payé : c’est la musique qui m’a fait voyager. C’est un passeport de pouvoir être musicien et voyager avec sa musique ; ça transporte. Et ça forge un état d’esprit ; on comprend mieux ce qui se passe à l’extérieur et on voit ce qui se passe ailleurs, donc on est plus armé et on a plus de recul.

– Fred : Les Ogres et les Hurlements, quand on se rencontre, une espèce de fusion se crée. Il n’y a pas eu que nous sous le chapiteau : il y a eu Debout sur le Zinc, La Rue Ketanou. Mais entre nous ça a été particulier. C’est pour ça que le nom Un Air Deux Familles est super bien trouvé. C’est Zébulon [Raphael, ancien violoniste des Hurlements] d’ailleurs qui avait trouvé ça. C’est vraiment ça : quand on s’est croisés, on s’est reconnus. Ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça, mais on aurait pu leur proposer : « tiens, est-ce que demain matin, vous partez avec nous en Europe de l’Est pendant trois mois ? » ; et ils nous auraient répondu : « à quelle heure on part ? ». Tous les autres frangins ont fait partie de l’aventure pour acheter le chapiteau, mais avaient plein de choses prévues. Alors que Les Hurlements ont lourdé l’espoir d’avoir une maison de disque pour partir avec nous.

– Laurent : Si on écoute les albums séparément, la musique des Ogres et celle des Hurlements d’Léo ne se ressemblent pas tant que ça. Ce que les Ogres ont, on ne l’a pas ; et ce qu’on a, ils ne l’ont pas. C’est ce qui a fait qu’on s’est rapprochés ; parce que si on avait été vraiment dans la même instrumentation, on n’aurait pas pu se rencontrer. C’est notre différence aussi qui nous a rapprochés. Et on a chacun fait des choses entre temps, et on s’est retrouvés à des moments clés de l’existence : des mariages, des décès, des anniversaires.

 

– Le Plaisir sur scène est-il intacte quinze ans après ?

– Fred : Ça faisait partie de la condition. Quand on est sur scène -et on se le dit parce que tout le monde n’a pas forcément le même nombre d’années d’expérience-, on monte sur scène jusqu’au dernier souffle. On donne tout ce qu’on a, parce qu’on va faire 15 ou 20 dates cet été, et on n’est pas là pour faire du réchauffé.

– Laurent : La joie est intacte ; on en profite. C’est comme se retrouver à une teuf pour célébrer un gros anniversaire. C’est l’effet que ça me fait. C’est aussi un pied de nez à ceux qui pourraient se demander pourquoi on fait ça : parce qu’on en a envie ! Des fois on a juste envie de faire des choses pour les faire, parce que ça fait plaisir. Et on se rend compte que ça donne aussi du plaisir à des gens, parce que ce qu’ils nous renvoient est énorme. On sort de scène avec une grosse émotion.

– Fred : On est sortis des 5 dates de concert bouleversés, parce qu’on avait l’impression à chaque fois qu’il y avait 1500 personnes qui avaient l’impression de retrouver de vieux potes, et qui chantaient tout par cœur.

 

– Les autres projets sont-ils en stand by ?

– Laurent : Non. Les Hurlements vont mixer un album la semaine prochaine qui sort en 2018. On va fêter nos 20 ans à l’automne. Les Ogres aussi ont plein de choses en préparation. C’est clair que si les Hurlements d’Léo avaient toujours voulu faire la même salade, on n’existerait plus. Chacun allait se nourrir ailleurs, pour retrouver les autres et avoir des choses à se proposer, et qu’on se regarde de nouveau avec un regard tendre et curieux. Et c’est génial de pouvoir faire plein de choses avec d’autres gens.

– Fred : Je joue « Fredo chante Renaud » quand mes sœurs tombent enceinte ; il faut bien que je m’occupe un peu ! Et il y a un disque de reprises de Pierre Perret, avec d’autres artistes, comme Flavia Coelho, Féfé, Loïc Lantoine entre autres, qui va sortir en octobre sous le nom de « La Tribu de Pierre Perret ». Quand on a monté le chapiteau, on avait deux albums auto-produits, mais distribués chez Pias, et lorsqu’on leur a dit que pour le troisième, on voulait sortir un album sans nom, avec juste des lives et des reprises, ils nous ont répondu que c’était impossible, que ça ne se vendrait jamais. Et quand on a dit qu’en plus on partait trois mois sous chapiteau avec Les Hurlements, faire le tour de l’Europe, Pias ne voulait pas nous suivre sur un projet pareil. Donc on a créé le label Irfan pour sortir ça, et on a eu l’idée de sortir Un Air Deux Familles sur ce même label pour payer notre tournée. Depuis Frédéric Fromet nous a fait le cadeau de venir sur notre label, et ça a boosté pas mal, puisqu’il a quand même une belle promo, comme il est sur France Inter tous les jours.   

 

– Lors de l’entretien que Les Hurlements nous avaient accordé l’an passé ici même, Renaud nous disait que la tournée de reprises de Mano Solo drainait vers le groupe une partie du public du chanteur qui n’était pas forcément un public acquis aux Hurlements avant. Sentez-vous que ces gens ont continué à vous suivre ensuite ?

– Laurent : Oui, je pense qu’ils ont continué à nous suivre, en tous cas je le souhaite. La fusion de ces deux publics, celui de Mano Solo et le notre, était vraiment chouette. C’est là que j’ai commencé à comprendre que les gens pouvaient vieillir avec notre musique. Nous, sur scène, avons le même âge que ceux qui sont dans la fosse désormais, et ça amène autre chose dans la façon d’appréhender les choses et de les proposer.

 

– Melissmell qui est venue d’ailleurs interpréter un moment de musique avec vous lors de ce concert, nous a confié qu’elle monterait sur scène demain lors du concert de ton autre groupe, Télégram. Vous ne vos quittez plus ! Comment avez-vous croisé sa route ?

– Laurent : Je ne la connaissais pas spécialement, mais quand j’ai fait le tour des artistes avec qui nous pourrions interpréter des duos sur notre album « Les Hurlement d’Léo chantent Mano Solo », j’ai pensé à elle. Je l’ai contactée, mais elle n’avait pas bien compris la démarche au début. Je lui ai expliqué, et il s’est passé quelque chose ; elle s’est laissé faire. Mélanie, c’est quelqu’un qu’il faut dompter : c’est une lionne. Elle est venue avec ses musiciens, et on a passé un très bon moment. Elle a enregistré une très belle version de « La Rouille ». C’est une interprète exceptionnelle. C’est quelqu’un qui a une très forte émotion dans sa proposition de chant. Et je suis ravi de l’avoir rencontrée grâce à Mano.

 

– Qu’écoutez-vous en ce moment ?

– Fredo : Pas mal de choses. Ce n’est pas le style qui compte pour nous ; c’est la manière dont est faite la chose. On peut avoir un groupe de Trad et qui est rock’n’roll dans la tête.

– Laurent : J’écoute beaucoup Calexico, et de plus en plus de Musiques du Monde, grâce à une application sur le téléphone qui s’appelle « RadiOOOOO», dont le principe consiste à choisir une année et un pays du monde, par exemple l’Algérie en 1962, et tu peux te retrouver à écouter ce qui s’écoutait à l’époque là bas.

 

Lien : Les HDL,  c’est là, clic —>  

Et Les Ogres, c’est ici  ——>

Miren Funke

Photos : Miren (1), Benjamin Pavone (2 ; 3 ; 6 ; 9), Loic Cousin (4 ; 5 ; 7 ; 8)

Sarclo a ses règles, bonus final..

17 Sep

Après la série qui vient de se terminer avec 7 publications quotidiennes du 11 septembre au 17 septembre, terminons par un bonus qui ajoute quelques points de vue complémentaires…

Ce que disait Moustaki, (Questions à la chanson)

Un aphone inculte, par sa seule sensibilité et son lyrisme naturel peut émouvoir. Mieux que la voix ou le cerveau des plus cultivés

 

Suite et fin des discussions FB.

Pierre Delorme : Après les règles et contre-ordre de Sarcloret, puis le point de vue de Guy Béart sur les « grandes chansons », voici celui d’ Alain Souchon:
« Les chansons ne sont pas faites pour être lues, mais écoutées. Distraitement. C’est la musique qui peut accrocher l’oreille et faire entendre les paroles. Les paroles sont derrière, en second plan.
On peut en lisant s’apercevoir que les chansons disent toujours les mêmes choses : que l’amour est difficile, que le temps passe vite, que ce qui est passé est enjolivé, que le monde est mal fait. Tout cela peut être dit de manière provocante, poétique, niaise ou neutre, c’est selon la personnalité de l’auteur
 » (Préface de «C’est déjà tout ça », Ed. Point virgule 1993)

Gilbert Laffaille Bien sûr, écoutées avant tout. Mais pour les jouer il faut bien pouvoir lire les paroles et la musique. Et quand il s’agit d’un auteur qu’on apprécie on a plaisir à voir réunis ses textes dans un livre, au format plus agréable que le livret d’un CD.

Pierre Delorme Ce qui me semble intéressant dans son point de vue est le caractère secondaire qu’il donne aux paroles (qui disent toujours les mêmes choses). C’est une manière de voir.

Marc Servera Aznavour dit que la musique est ce qui fait venir les gens, le texte ce qui les fait rester. Ça relativise un peu le « second plan » de Souchon.
Ce qui est sûr est qu’il est des tubes sans texte, aucun sans mélodie, ce qui tend à démontrer l’importance clé de la musique. Elle est un peu la locomotive sans laquelle les wagons chargés des mots les plus beaux peinent à rejoindre leurs destinataires.

Gilbert Laffaille C’est un peu une coquetterie il me semble. Lapointe, Caussimon, Ferré, Leclerc, Dylan, Annegarn et Desjardins ne disent pas les mêmes choses et pas de la même façon.

Pierre Delorme Oui, une coquetterie, sans doute, mais Brassens aussi expliquait que les gens venaient à ses textes grâce à la musique. C’est un peu la même chose, je crois, que veut dire Souchon. Toute une génération de chanteurs dits « à texte » a d’ailleurs tout misé sur les qualités des paroles, en négligeant trop la musique, ce qui est, à mon avis, une des raisons qui ont fait qu’ils n’ont pas rencontré le grand public et le succès.

Gilbert Laffaille Je suis d’accord. Les paroles, la mélodie mais aussi tout ce qu’il y a autour: l’arrangement, le propos, le style, l’âge, l’allure, l’adéquation à une époque, le son, l’air du temps, les médias etc. Brassens en son temps était bienvenu, Dylan aussi.

Gilbert Laffaille Bienvenus dans le sens où ils ont mis un bon coup de pied dans la fourmilière et fait scandale en leur temps.

Pierre Delorme Il semblerait qu’aujourd’hui le « personnage » soit largement aussi important (voire plus) que les paroles et la musique.

Pierre Delorme J’ai entendu « M » dire qu’il avait commencé par travailler son « look » avant d’avoir écrit ses chansons. 🙂

Gilbert Laffaille Oui l’apparence et le son. Ce qui n’empêche pas M d’être un excellent guitariste !

Pierre Delorme Tout dépend de ce qu’on appelle un excellent guitariste. 🙂

Gilbert Laffaille Dans son genre pop-rock je trouve qu’il est bon.

Sarclo Ret Souchon a une plume splendide, et il la joue modeste. Il veut déléguer le beau rôle à Voulzy… Bien sûr que chacun fait l’un et l’autre le mieux qu’il peut. Chez Souchon, on a l’impression qu’il cache des chansons dans de la variété parce qu’il sait que les médias n’aiment pas la chanson. Pour ma part si j’ai baratiné sur le textes, on aura compris que c’était parce que mes musiques n’ont aucun intérêt…

Pierre Delorme Le problème des musiques en chanson n’est pas forcément l’intérêt mais plutôt la cohérence avec le texte . De toute façon, les auteurs-compositeurs qui peuvent se targuer de composer des choses vraiment intéressantes se comptent, à mon avis, sur les doigts d’une main.

Sarclo Ret Oui.
Des bouts de textes comme ceux de Béart ou Souchon… C’est chouette ! Est-ce qu’il y en a beaucoup d’autre? Ça mériterait d’être rassemblé.

Pierre Delorme Je ne sais pas, ça doit se trouver en cherchant bien… 🙂

Pierre Delorme Il y a aussi cette courte phrase de Brassens, qui à mon avis dit pas mal de choses :  » «Même si on écrit des conneries, il faut poser les trois mots qu’il faut sur les trois notes qu’il faut. C’est un don. Les plus grands poètes ne l’ont pas forcément. »

 

Et pour terminer,   Pierre Barouh (citant Cocteau)

Qui sait écrire ? C’est se battre avec l’encre pour tâcher de se faire entendre.
Ou bien l’on soigne trop sa besogne ou bien on ne la soigne pas assez. Rarement on trouve l’entre-deux qui boite avec grâce.

 

Le Blog du Doigt dans l’Oeil

Sarclo a eu ses règles, voici les trois dernières…

17 Sep

PhotoNGabriel2013

Sarclo a eu ses règles. Ça va mieux… Bien sur y a pas de recettes pour faire une jolie chanson, ni pour en faire une belle. Y a juste quelques conneries à savoir, à entrevoir pour éviter le ridicule. Je vous fous la paix un moment, je suis au bout de mes sottises. là je compile tout ça, avec les réactions, et on peut avoir toutes les chicaneries d’un coup…

Huitième règle : LA MUSIQUE COMPORTE AUSSI QUELQUES CLICHÉS, ET ÉNORMÉMENT DE PONCIFS. Ils sont à éviter. 

Cette règle est suggérée par Manu Galure qui nous déclare : 
« Personnellement, je ne supporte pas d’écouter une chanson pour la première fois et de retrouver la grille d’accords du premier coup. Pire, il m’arrive pendant la première écoute d’une chanson de chanter la fin d’un couplet, un break, un changement d’accord, juste parce que j’ai vu arriver l’effet gros comme un mammouth dans le cul d’une nonne.
Tout le monde n’est pas Kurt Weill, mais si avant d’écrire une musique, les chiens la sifflent déjà, autant dire que pour moi, ça n’est pas une chanson, c’est une merde
. »

Contre-ordre : the very secret John Lennon chord progression… enfin révélé, le secret de « Workingclass Hero » un la mineur suivi d’un sol suivi d’un la mineur, suivi d’un sol, etc. le battement interminable de ces deux accords suffit à garder la tension de la chanson d’un bout à l’autre. Chef d’œuvre.

Neuvième règle : c’est le bordel. Bonne bourre. Faites ce que vous voulez.

Fred Daubert Merci ! 😉

Valérie Bour Vivement l’ovulation !

Sarclo Ret Aucune chance. L’andropause est intervenue avant que je me fasse baiser. Je t’en aurais gardé un…

Pierre Ganem J’adore, pis on est pas payé pour être cohérent, ca se saurait !

Jean-Pierre Lombard J’ai raté les premières règles…C’est super. Merci.

Gaël Turlan Les règles sont déjà finies ? Décidemment, le temps passe (fallait bien) trop vite…

Sébastien De Lyon https://youtu.be/YVo_xmC_X4E
En conclusion 
😃 et comme on a les mêmes choses sur le coeur.

François Béranger « Manifeste »

Rien n’a vraiment changé …

Nicolas Jaillet L’excellent Thierry Chazelle avait un jeu quand il animait des ateliers d’écriture de chanson. Il donnait trois petits panneaux à chacun de ses stagiaires : « Refrain » , « couplet », « gimmick » et puis je sais plus quoi, enfin, j’ai dit qu’y en avait trois de toutes façons. Et il leur passait « Les sombres héros de la mer » et il fallait qu’ils devinent à l’avance ce qui allait se passer. Et ils se plantaient à chaque fois, évidemment, vu comme la chanson est branlée. À part ça, c’est dommage si ça s’arrête, moi j’aimais bien.

Christophe Pochon Ben j’ai un peu rouspété, mais c’était bien bonnard et j’y pense plusieurs fois par jour 🙂

Jean Dekkers la neuf est la bonne !

Nelly Soubeyran « Une chanson est telle lorsqu’elle marche d’elle même »
A song is anything that can walk by itself
Bob Dylan

Pierre Delorme Dites à Manu Galure que la qualité d’une chanson ne se mesure pas à la »richesse » de la grille et à la vitesse à laquelle on peut la relever, sinon pour les oreilles aussi exercées que pointues toutes les chansons seraient mauvaises. Le contexte harmonique, plus ou moins sophistiqué, est le plus souvent une affaire de style, de couleur.

Sarclo Ret ça n’enlève rien à la nécessité d’éviter les poncifs. voir le la mineur de Jacques Bertin…

Christophe Pochon Pierre Delorme Je ne suis pas d’accord. Quand après 10 secondes je repère les 4 accords magiques, genre Gm Eb Bb F, ça me soûle. Pas besoin d’avoir des oreilles si exercées. Si après 10 secondes tu peux chanter « Femme libérée » par-dessus, c’est mort.
Pour la suite de ton commentaire, c’est vide de sens, beurk.

Schneider Jean-François Tu veux dire « genre Ma France de Ferrat » ???!! Contre exemple total…😇

Sarclo Ret Je suis mal à l’aise pour contredire Delorme sur la musique : il est beaucoup plus « qualifié » que moi qui ne sais pas lire une partition. néanmoins il y a pléthore, en France, de chantistes qui ont appris la guitare avec des partoches de Paul Beuscher qui reprenaient du Renaud qui reprenait du Hugues Aufray qui massacrait du Dylan, et on arrive à la très secrète suite d’accord de Jean Vasca (la mineur mi majeur et retour) et ça casse quand même les burnes. Il faut le dire. c’est rigolo, les frères Cuffi ont pas jugé bon de venir ronchonner sur ce débat…

Dixième règle : elle est très juste et elle est de Pierre Delorme. « S’il devait y avoir une règle, peut-être dirait-elle que pour « créer », faire du neuf, la connaissance de la tradition est indispensable. La seule spontanéité vous condamne à piétiner sur des sentiers mille fois battus. »

Contre-ordre : Dylan qui en a fait 700 dit qu’on a tous une chanson en soi, celle de la chance du débutant, elle peut être formidable même si elle est d’une ignorance indécrottable

Les conversations battent leur plein sur Facebook, sur le « mur » du chanteur Sarcloret qui poste ses « règles » et « contre-ordres » concernant l’écriture de chansons. C’est rigolo et provocateur, bien dans sa nature. comme il est dans la nature du scorpion de piquer la grenouille sur le dos de laquelle il traverse une rivière.* Revenons à nos moutons. Y a-t-il vraiment des règles pour écrire des chansons ? Cet art populaire s’accommode mal des règles et théories diverses, il préfère souvent la spontanéité, « l’inspiration », et il n’est que rarement associé à l’idée de labeur.
Les conseils et trucs divers, il y en a à foison dans les ouvrages, généralement confidentiels, de ceux qui ont fait pour ainsi dire profession d’animer des stages d’écriture de chansons, mais ça se limite souvent à des astuces sympathiques et rigolotes pour déclencher l’inspiration chez ceux qui n’écrivent ou n’osent pas écrire des chansons.
Cependant, ceux qui osent et qui n’ont pas besoin qu’on leur pousse la plume ne manquent pas. Mais leur faut-il des règles pour écrire et composer leurs chansons ? Une vingtaine d’années d’enseignement dans un conservatoire auprès d’auteurs-compositeurs m’a permis de réfléchir à la question, à défaut d’y apporter une réponse. Je suis arrivé à la conclusion que les seules règles possibles dans ce domaine sont celles de la versification et celles de la théorie musicale, du moins concernant les notions de tonalité et d’harmonie. Ce sont là les seuls outils que j’ai fournis à mes ouailles. Pour le reste, c’était du bavardage dont j’ignore s’il leur a été utile, mais j’en doute.
J’ajouterai pour terminer que j’ai été frappé également par leur absence à peu près complète de connaissance des chansons du patrimoine. Pourtant, étudier de près ce qui s’est fait par le passé est instructif et formateur. Les grands peintres, même les plus aventureux et inventifs, n’ont-ils pas commencé en recopiant, au Louvre par exemple, les œuvres des maîtres ?
On peut décortiquer avec intérêt les paroles de Brassens, de Brel, de Vian et Gainsbourg, etc., et leur mélodies aussi, ce qu’on aura pu y observer sera toujours utile par la suite, d’une manière ou d’une autre.
S’il devait y avoir une règle, peut-être dirait-elle que pour « créer », faire du neuf, la connaissance de la tradition est indispensable. La seule spontanéité vous condamne à piétiner sur des sentiers mille fois battus.
Et pour terminer, ces deux vers d’un « maître ancien » en la matière, Georges Brassens :  « Sans technique un don n’est rien / Qu’un’ sal’ manie » (Le mauvais sujet repenti).

Serge Leroux Ah les chansons du patrimoine ! Comme ils disent à l’O.L. il faut travailler les fondamentaux !

Floréal Melgar Il me semble que c’est à L’ASM qu’on dit ça, surtout en début de saison.

Marc Servera Ça me fait songer à Primo Levi à qui un auteur en herbe avait demandé quelques conseils relatifs à l’écriture. Il s’était prêté au jeu en déclinant quelques conseils d’ordre pratique voire technique. Rajoutant in fine : « Ah oui, j’oubliais, pour écrire, il faut avoir quelque chose à dire. » Tout est dans le « quelque chose ».

Pierre Delorme faut-il nécessairement avoir quelque chose à dire pour écrire une chanson ?

Marc Servera Non. Mais pour une bonne chanson, demande à Brassens, ça peut être utile.

Pierre Delorme Bien des bonnes chansons de Brassens ne disent pas grand-chose.

Marc Servera Mmmh… Réécoute-les.

Si ton plombier, ton garagiste, ton dentiste, ne savent pas très bien pourquoi ils veulent faire ce qu’ils s’apprêtent à faire, tu ferais peut-être bien de changer de crèmerie. S’il n’y a pas, derrière leur action, une claire intention, un projet élaboré, une vraie réflexion, une ferme ligne directrice, si a contrario c’est du « on verra bien, j’improvise », je doute de la qualité de la prestation et du résultat.
Cette intention de « faire » ou « dire », ça revient au même, est un gage de sérieux.

Hervé Perdry Dire, ou raconter ?

Marc Servera Hervé Perdry Quelle différence selon toi entre les deux termes ?

Hervé Perdry Quand on a quelque chose à dire, c’est un peu qu’on a un message à délivrer. Quand on n’a rien à dire, on raconte sa vie ou des histoires. Et ça fait parfois de la bonne littérature ou des bonnes chansons.
On peut ne pas être d’accord avec cette nuance entre dire et raconter, mais c’est ainsi que je comprends la question de Pierre « faut-il nécessairement avoir quelque chose à dire ? ».

Pierre Delorme Je voulais simplement dire que si dans certaines chansons Brassens semble vouloir dire quelque chose, exprimer un point de vue, dans d’autres le plaisir de la poésie et celui de faire une chanson semblent être la seule source de son travail.

Hervé Perdry C’est un peu ce que j’essayais de… dire. J’ai trouvé la citation de Primo Levi : « Dimenticavo di dirLe che, per scrivere, bisogna avere qualche cosa da scrivere. »…il faut avoir quelque chose à écrire 

Marc Servera Pierre Delorme Je crois que tu te trompes. Il avait toujours à cœur le sens, un sens en tout cas. Tu trouveras par exemple sur le net ses propos relatifs au « Fossoyeur », où il dit que sa chanson est sortie de l’anecdotique à travers ce vers :  » J’ai beau me dire que rien n’est éternel / Je peux pas trouver ça tout naturel. »

Marc Servera Hervé Perdry Si tu opères un distinguo entre « écrire » et « dire », s’agissant du « parcours » de Primo Levi, je sais pas…

Pierre Delorme Que dit-il dans « Mélanie »? Dans « Dans l’eau de la claire fontaine »? Lèche-cocu? etc.

Marc Servera Sur « Mélanie », puisque c’est ta première citée, ces deux vers, hautement subtils : 
« Aussi, chrétiens, mes très chers frères,
C’est notre devoir, il est temps,« 

Marc Servera « La claire fontaine ». L’ingénue prie Dieu qu’il fit du vent. 
On est plus compliqué et contradictoire qu’il n’y paraît.
La tentation est naturelle de ramener à notre niveau ce qui nous passe au-dessus de la tête. On peut aussi se dire qu’une intention existe qui nous échappe.

Hervé Perdry On peut considérer nombre de chansons de Brassens comme des manifestes pour l’amour libre ou pour la liberté sexuelle ; à l’Eau de la claire fontaine et à Mélanie j’ajouterai par exemple À l’Ombre du cœur de ma mie qui est ma préférée… mais est-ce que Brassens a écrit ces chansons parce qu’il avait à dire « oui à la liberté amoureuse », ou est-ce qu’il le dit en passant, simplement parce que c’est là dans sa façon de vivre, dans les histoires qu’il a envie de raconter ?

Une très belle chanson de Brassens, sur un poème de Théodore de Banville : le Verger du Roi Louis. On peut y voir un plaidoyer contre la peine de mort, si on veut ; si c’en est un, ça n’est pas pour autant ça qui en fait une belle chanson. Si ?

Marc Servera Je crois, Hervé, que tu sous-estimes, avec d’autres, la démarche de Brassens, plus creusée et nuancée qu’un tract : 
« Quoi que l’on raconte,
Y a pas plus de honte
A se refuser,
Ni plus de mérite

D’ailleurs, ma petite,
Qu’à se faire baiser. »

Hervé Perdry Dans celle-ci, l’intention de délivrer un message, de dire quelque chose, est très claire, en effet. Je la trouve beaucoup moins bonne, d’ailleurs.

Marc Servera Hervé Perdry Ce n’est pas que tu la trouves moins bonne, c’est qu’elle rejoint moins tes idées ! 😉

Hervé Perdry Non, c’est juste qu’elle en est presque didactique : je vais vous expliquer la vie, écoutez moi. L’intention de dire est tellement évidente qu’elle prend le pas sur la poésie.
(Bien sûr c’est un avis personnel, basé sur mon ressenti et non sur des paramètres quantifiables).

Hervé Perdry Et comme les autres, elle prône la liberté sexuelle, je ne vois pas en quoi elle serait différente de ce point de vue…

Marc Servera Je suis d’accord sur le côté trop didactique. Qui trop embrasse mal étreint !
Sur la liberté sexuelle, il me semble – c’est une perception personnelle – qu’elle ne prône pas plus qu’elle ne déconseille. Une sorte de retenue.

Hervé Perdry La liberté sexuelle inclut celle de ne pas « le faire », c’est ce que je comprends en tout cas…

Marc Servera Hervé Perdry C’est alors la liberté tout court, qui n’est pas forcément de faire ce que l’on veut, mais aussi de ne pas faire ce que l’on veut ! 😉

Sarclo Ret Pierre Delorme, déjà dit, mais je me répète: Voltaire a écrit « je ne pardonne à un livre que s’il m’apprend quelque chose » et j’aime m’interroger sur la translation à faire de cette pensée sur les livres vers les chansons. Les chansons sont toutes pardonnables! même et peut-être surtout celles qui ne disent rien, qui ne nous apprennent rien. Je n’aime ni les chansons de Sardou ni son public, mais je suis bien content qu’ils soient contents, Et ses chansons disent, hélas, plein de choses. mais avoir quelque chose à dire permet de gaver la chanson qui ne le dit pas d’un tas de sous-texte qui nous lance dans la rêverie. Les chansons à message sont souvent le fait de gens qui n’ont justement rien à dire. quand Brassens chante Saturne, il ne fait pas un plaidoyer pour Brigitte Macron et le statut de première dame, il exprime une tendresse assez désespérée pour Püppchen (corrigé, pardon), un genre de noblesse de sentiment. la chanson est un genre sentimental. « Comme à Ostende » est la chanson d’un gars qui regarde partir sa vie dans les yeux verts de la barmaid, et qui pleure pour un limonaire, et qui veut aller aux putes quand il est bourré. allez chercher le message… Mais les sentiments exprimés ont cette vertu de ne pas être univoques, d’assumer leur complexité. la poésie, c’est le sens imaginaire. On a le droit d’en être dépourvu et de faire des chansons qui en sont dépourvues, mais c’est ça que je cherche : un dérapage du sens. Des questions?

Attention à orthographier « püppchen » (petite poupée) avec deux « p » dans ton truc, püpchen c’est un petit pet, dit-on. Il paraît que l’erreur avait été faite par le marbrier sur la tombe de Brassens et son éternelle fiancée, à Sète. Remarque de Pierre Delorme, merci !

Marc Servera Sarclo Ret « Avoir quelque chose à dire permet de gaver la chanson qui ne le dit pas d’un tas de sous-texte qui nous lance dans la rêverie. les chansons à message sont souvent le fait de gens qui n’ont justement rien à dire.« 
J’aime beaucoup cette approche qui implicitement exprime deux choses :
1. Que dire n’est évidemment pas produire du tract, c’est un peu plus fin.

2. Que ce n’est pas non plus produire de la carte postale, c’est un peu au-delà, ou en-deçà, dans le sous-texte, possiblement même entre les lignes. Ça me semble forcément relever d’une intention. C’est devant le même paysage le regard du photographe qui ne peut pas être exactement le même que celui du touriste.
Autrement dit, dans le cadre d’une démarche artistique dire n’est pas expliquer encore moins asséner, mais suggérer, donner possiblement à regarder un peu plus que la chose vue.

Laurent Guillaume méééééé ! c’est pas Gretschen, c’est Püpchen !!! M’enfin !

Sarclo Ret Laurent Guillaume T’as bon… Quand je ramène ma science on voit bien les lacunes…

Vincent Chanet J’ai pas tout lu mais ça a l’air vachement intéressant..Vive Sarclo Ret sans qui ce débat n’aurait pas lieu…

 

Eh bien voilà, c’est fini… mais on peut ajouter ce que pensait Guy Béart,

Une grande chanson doit contenir quatre points. Si miraculeusement elle les contient, elle possède de grandes chances de toucher. En un la chanson doit enchanter, toucher ce que nous gardons en nous d’enfance, par le jeu des sonorités et celui des mots. En deux elle doit séduire, charmer ce que nous avons de féminin. En trois, après l’enchantement et la séduction, la chanson doit intéresser ce que nous avons de masculin en nous, c’est l’information. En quatre enfin, la chanson doit être mystérieuse, dire les choses entre les lignes, pour nous rendre complices d’un secret. Les grandes chansons de révolte, complètement séditieuses, sont anodines en apparence…
C’est important le mystère, dire les choses au premier degré […] c’est facile et ça m’a toujours profondément ennuyé
.

(Paroles et musique 1985)

 

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