Cinquième règle : MÉPRISER LES ADJECTIFS. Dans les livres de Gérard de Villiers, les cuisses sont galbées, les seins sont lourds, et les verges sont turgescentes. N’utiliser l’adjectif qu’en dernière extrémité, jamais pour la rime, jamais pour conforter une image. Si à la lecture d’une chanson vous voyez des adjectifs utilisés comme de la confiture, ce n’est pas une chanson, c’est une merde.
Contre-ordre : dans « Sous les Jupes des Filles » Souchon utilise un adjectif (mais, je crois, un seul). Chef d’œuvre. « La seule chose qui tourne sur terre, c’est leurs robes … légères » Règle à observer, donc, avec parcimonie.
Ce chapelet réglementaire a été qualifié de prétentieux par certains commentaires. Certains considèrent que je pense – à tort – que ceux qui ne font pas comme je dis de faire font de la merde. D’autres pensent que je me donne des règles pour éviter d’en faire. En réalité ils ont tous raison. Il faut avoir pour soi beaucoup de considération quand on veut créer (quelque chose de neuf, parce que quelque chose de vieux c’est fait) et il faut donc pas mal de condescendance pour autrui, c’est comme ça. Et il faut aussi avoir contre soi beaucoup de prévention pour s’éviter la médiocrité. Il ne m’appartient évidemment pas de juger si j’ai réussi à créer ou si j’ai échoué dans la médiocrité. Une chose est sure, les engueulades vivifiantes que ces posts ont engendrées donnent de Facebook une autre image que les selfies de mes cousines, et mon règlement, qui est complétement bourratif et rébarbatif à lire d’un coup, semble déclencher des réflexions plutôt vivantes à se voir débiter en une dose d’emmerdement quotidienne. Je vous rassure : mercredi au plus tard, c’est fini.
Adriana Gonzalez C’est bien amusant de vous lire! Moi, petite Argentine qui n’ a rien d ‘artiste mais qui voudrais participer à un concours d’écriture de chansons pour gagner un voyage en France ( car grâce à notre gouvernement s’est impossible d économiser , même de vivre…), moi, donc je vous lis avec attention….et ce sera intéressant de rejoindre toutes ces règles dans un petit manifeste, comme le surréaliste, le futuriste… Disons le « Sarcloretiste »😊😉…. Merci et bonne soirée à tous!
Marc David Voici un couplet :
« On attend l’ange inquisiteur
Dans le calme froid de l’aurore
Quand les chiens vitreux de la peur
Flairent l’odeur sucrée de la mort »
La chanson, c’est « Libido moriendi », sur l’album « Scandale mélancolique » de H-F. Thiéfaine. Il y a un adjectif par vers, et pourtant, ce quatrain respecte les 3 règles précédentes.
Ce couplet, de mon point de vue, respecte les 4 règles précédentes, mais bat en brèche la 5ème. Est-ce pour autant une merde ?!
Hervé Perdry Chez Thiéfaine en la matière l’excès devient un style personnel…
Sarclo Ret Tu as raison. quand les adjectifs amènent une image non confortante, ils peuvent être utiles. Cela dit le H.F. est souvent tellement abscons que je m’emmerde.
Hervé Perdry Oui ce sont les chiens vitreux qui sauvent ces 4 vers, tu mets des chiens féroces à la place et ça devient médiocre
Marc David Sarclo Ret Si tu veux, la prochaine fois que nous nous verrons, en plus du bœuf bourguignon et plutôt que d’écouter l’intégrale de Sardou, nous ferons un décryptage de H-F… et peut-être verras-tu que pas si abscons…
Sarclo Ret Marc David Les quatre vers que tu as mis en exergue sont simplement splendides. J’ai vu cet Hubert en 79 à St Cergue chez Nicole Hesse (boulangère, copine de Ferré et syndic de la commune) on était neuf en comptant la patronne et ils sont toujours amis. J’ai eu quelques années ou j’étais gorgé d’admiration pour lui et Couture. J’ai chanté Alligator 427 dans les bistrots de Carouge pour lui remplir une salle alors qu’il était encore inconnu. Thiéfaine a passé une journée chez moi au bord du lac et il a été drôle et charmant. J’ai écouté « Le Pêcheur » de Couture chez lui près de Dole après un tour dans sa Ford Escort. Depuis je me suis frotté à la « machine » Thiéfaine, il s’isole et prend les choses d’un peu haut, il n’a pas été épargné par le succès, mais son écriture est restée brillante, même si le sens imaginaire de ce qu’il écrit ne rencontre plus tellement le mien…
Marc David Sarclo Ret Tu as oublié de dire que tu lui as traduit « it’s allright ma » presque 30 ans avant de l’enregistrer sur « Gueuler partout comme un putois »…
Sarclo Ret Je m’en suis déjà vanté plusieurs fois… « It’s allright, Ma, I’m only bleeding » pour être précis. la meilleure…
Sébastien De Lyon C’est l’écueil chez Thiéfaine. Ça peut être génial ou pas … De mémoire » les joyeux éboueurs des âmes délabrées se vautrent dans l’algèbre des mélancolies
Traînant leurs métastases de rêves karsherisés etc… »
Là c’est génial
Sébastien De Lyon Et puis » ça sent la vieille guenille et l’épicier cafard dans ce chagrin des glandes qu’on appelle l’amour »
Marc David Et ?
Sébastien De Lyon Confession d’un never Been 😃
Thierry Longbowmore Pas écouté HFT depuis un moment, mais j’y reviens toujours.
Pour moi, et au hasard, Alligator 427 et Les dingues et les paumés, sont de purs chef d’oeuvre.
Adriana Gonzalez HFT💝 petit matin 3.0! Pas facile pour mes apprenants, un mec qui me fait trop bosser avec ses paroles … Mais c’est bien bon!!
Sébastien De Lyon Tu bosses quoi avec Thiefaine, le français ?
Adriana Gonzalez J adore faire découvrir a mes élèves les bons artistes français , les poètes , donc je » didactise » leurs chansons
Thierry Longbowmore Et puis cette simple allitération: « horreur harar Arthur »
Hervé Perdry Cette règle rappelle l’histoire des belles oranges pas chères.
Je l’applique quand j’écris (oh, pas des chansons, des choses indigestes où les adjectifs n’ont de place légitime que quand leur absence modifie le sens) et je l’appelle la règle des belles oranges, ou bien « enlever le gras ».
Christophe Pochon La flemme de débattre avec toi de tout ça. J’aime, au fond, ces règles, ça donne à réfléchir. Ce qui me dérange ce sont des phrases comme « C’est comme ça ». Ben non, c’est pas comme ça, c’est ton avis, ce soir. Il changera peut-être demain, ou pas. Et mille autres ont mille autres avis. C’est comme ça 🙂 Remarque que si toi c’est plus le texte, moi c’est plus la musique. Et j’ai moi aussi des réactions de vieux con aigri à ce sujet 🙂
Sébastien De Lyon Contre ordre : les formes oblongues de Madame rêve
Adriana Gonzalez Ahhhh Madame rêve , ma préférée de Alain Bashung
Norbert Gabriel Quoi qu’il en soit, applaudissons ces discussions vivifiantes, rares sur FB… (quand il est question de chanson)
Eric Maurin https://www.youtube.com/watch?v=ZbB-xzBZP-s
Jo Dahan – C’était mieux avant
Eric Maurin A part ça, Nino Ferrer, un des plus grands compositeurs français, après Bobby Lapointe, n’en déplaise à Félix Lobo, en est mort. L’autre aussi. Un bon chanteur est un chanteur mort. ( Sid Vicious ).
Norbert Gabriel Je réécoute régulièrement Métronomie, et toujours avec le même plaisir.. et d’ailleurs, j’y vais de ce pas… Suivez moi, ou pas.. Allons enfants.. https://www.youtube.com/watch?v=q7x7zyY9bBE
Nino Ferrer – Métronomie – 1972 [Full Album] – HD
Eric Maurin Énorme album. Nino était le plus grand. Et ça correspond bien aux divagations-élucubrations du père Sarclo Ret sur les couplets-refrains.
Eric Maurin https://www.youtube.com/watch?v=bXb4rNzVIBc
NOUS SOMMES D ACCORD- GENERAL ALCAZAR
Eric Maurin Faites ce que vous voulez, mais écoutez au moins l’oeuvre de Patrick Chénière, alias Général Alcazar, un truc bizarre et répétitif, grand ami de l’immense Pascal Comelade, l’homme en noir, descendu du Canigou. Un gars parti trop tôt, mais inoubliable, pour ceux qui ont eu la chance de l’avoir connu et fréquenté.
Herve Resse « Il faut avoir pour soi beaucoup de considération quand on veut créer (quelque chose de neuf, parce que quelque chose de vieux c’est fait) et il faut donc pas mal de condescendance pour autrui. »
C’est très vrai, cela. La pratique de l’art est incompatible avec l’humilité, la modestie. Mais la pratique de la médiocrité artistique l’est tout autant. Au bout du compte qui décide et qui décerne les prix… l’art est un autre lieu de grande injustice, je pense. Je vais réfléchir à cette histoire d’adjectifs c’est intéressant…
Norbert Gabriel C’est intéressant certes ces adjectifs, mais si on parle d’un chat qui est noir, on ne peut pas trop éviter de dire « chat noir »…
Schneider Jean-François Non : on dit « un chat de couleur » ou » un chat de la diversité » !!!
Hervé Perdry Bah oui, dans « un chat noir » y a rien qui dépasse, y a pas de gras. Mais : « les chats puissants et doux », de la merde ! Euh… Ah non attends…
Gilbert Laffaille Bien sûr qu’un chat noir est un chat noir. Ce qu’il faut éviter c’est le chat noir sur la neige blanche devant des arbres décharnés sous un ciel lourd et par un vent glacé. Là c’est sûr on n’est pas en été.
Pierre Delorme Ça dépend si les arbres sont noirs aussi, et le ciel blanc, c’est un début
https://youtu.be/_iQjSLScPMU
CLAUDE NOUGARO le rouge et le noir (live)
Norbert Gabriel Gilbert Laffaille On n’est pas en été, ici, mais là-bas?? En Australie par exemple?? ou en Terre Adélie? Alors?? 😉
Herve Resse Gilbert Laffaille Gilbert Laffaille… comme le chanteur? 😊😎
Gilbert Laffaille Comme Hervé Resse ?
Norbert Gabriel Herve Resse et auteur compositeur, conteur.. 😉
Sarclo Ret Jai croisé Laffaille à la crémation d’Astier… Il a plus l’air de beaucoup vouloir faire chanteur, un genre de baisse de motivation? et la mort de notre ami semblait l’avoir dévasté. En tous les cas il avait l’air de considérer comme moi qu’on en perdait un d’irremplaçable.
Herve Resse Sarclo Ret qu’hélas je ne connaissais pas.
Claudine Fischer Tout est toujours en mouvement alors 😴
Cyril Maillefer C’est occasion de transmettre l’exigence qu’on se met, j’aime bien la tentative impossible de ces règles et la soi disante vulgarité est simplement le signe de la violence avec laquelle il faut faire et créer plutôt que de mettre des claques. C’est très sain.
Nathalie Lillo Et soudain je me demande: ais je des adjectifs dans mes chansons ? Au dela: pourquoi pas d adjectifs ? Parce que trop de graisse ?
Norbert Gabriel Bon les adjectifs, on a vu, et les adverbes?? C’est pour bientôt ?
Bastien Lucas Là où cette série de règles est mise en abyme, c’est que la majorité des réactions qu’elle provoque s’est plutôt braquée sur la forme (le manichéisme, la « merde », la règle affirmée comme vérité absolue) plutôt que sur le fond, qui est assez convainquant tant qu’il y a des contre-ordres.
Et j’ai l’impression que c’est précisément de cela que parlent ces règles : comment faire d’un message facilement résumable un moment de poésie « pour autant/cependant »
Philippe Lubrano Lavadera Pauvre Ferré, il a jamais dû faire une bonne chanson…
Yann Buttner Qui en doute? Ou alors je l’ai jamais entendue… il a marqué son époque, il a fait chanter Juliette greco et s’est fait un nom mais sinon je m’ennuie avec lui… surtout niveau chanson…
Gaspard Glaus C’est long, cette merde . . .
Sarclo Ret Je ferai un résumé quand ça sera fini… et c’est moi qui choisirai les interventions défendables… Prétentieux jusqu’au bout. à moins que quelqu’un se porte volontaire pour débroussailler avec moi…?
Norbert Gabriel Sarclo Ret C’est une bonne idée de faire une sorte de synthèse, je peux la relayer éventuellement
Nicolas Jaillet Les adjectifs et les adverbes. Mais c’est pareil, l’adverbe, c’est pour le verbe. D’où son nom.
Thierry Longbowmore La marèe je l’ai dans le coeur
Qui me remonte comme un signe
Herve Resse La chanson la plus hermétique de Léo pour beaucoup de ses admirateurs, la plus grande qu’il ait écrite. Une belle version existe par Lavilliers, aussi.
Sarclo Ret Est-il permis de remplacer, hermétique par pompeux ? Chanson largement envahie par des éléments géographico-météorologiques, voir la troisième règle, mais c’est du Léo, le grand Léo, alors c’est indiscutable. J’ai envie de lui dire « t’embrouilles le comité, mon Ferré… » mais il est mort…
C’est fini, la mer, c’est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d’infini…
Quand la mer bergère m’appelle
Ecriture irréprochable, mais si c’est pas lui on dirait qu’il se touche la nouille et qu’il pourrait faire ça tout seul. Putain si Claude Braun tombe là-dessus je suis pas sur que ça va le faire rigoler…
Herve Resse Sarclo Ret Tout est permis. Je suis mordu de Léo, celle là ne me bouleverse pas tant que ça, et j’en connais d’aussi mystérieuses, les Amants tristes c’est pas mal dans le genre…
Denis Charolles pour moi une des plus belles chansons françaises, Monica Passos l interprète merveilleusement.
Hervé Perdry Je ne trouve pas ça pompeux du tout, ce que tu cites pourrait même passer pour naïf… Hermétique ? Ça implique qu’il existe un sens caché… Il n’est pas certain qu’il y en ait un. Mystificatrice ?
Denis Charolles Sens caché, images surréalistes, forme de double d une écriture automatique…du Jérôme Bosch poétisé….autre chose que le quotidien naré dans 98% de la chanson. Il faut le faire quand même ! merci Léo
Pierre Delorme C’est une chanson à clés, sur sa vie en Bretagne dans l’île du Guesclin. Hermétique, pompeux, abscons, etc., c’est comme on voudra, n’empêche, la chanson a touché un tas de gens, chantée par lui ou par d’autres, et ça fait partie du mystère de la chanson en général.
Hervé Perdry Chanson à clefs : je sais que c’est ce qu’on dit… Mais ces clefs si elles existent ouvrent elles grand’ chose ? Il reste permis d’en douter ou de s’en désintéresser.
(Je connais aussi l’explication du fantôme de Jersey, seule clef à ma connaissance dévoilée)
Herve Resse Hervé Perdry je connais le sens du mot hermétique.😊je pense que dans cette période nombre de ses chansons ont un sens caché, reposant parfois sur des instants vécus. Ce n’est pas non plus la table d’émeraude, cela dit…
Pierre Delorme Hervé Perdry il y en a d’autres, dévoilées par Maurice Frot, mais ceux qui adorent ou ont adoré cette chanson n’ont pas besoin de les connaître, et même ne veulent pas les connaître! C’est ce qui est remarquable avec cette chanson, à mon avis.
Gilbert Laffaille Sur l’écriture de chansons, les adjectifs, les adverbes, les temps, les modes, les formes, etc. lire le très utile « Moulin du Parolier » de Michel Arbatz. À vos plumes!
Pierre Delorme A mon avis, et après des années d’enseignement, les conseils divers pour écrire des chansons ne servent à rien. Ne compte que l’ensemble des règles concernant la prosodie (métrique, rime, etc.) et des règles de la théorie musicale (l’essentiel du moins). A cela ajouter l’analyse fouillée des chansons des « maîtres ». Ensuite, on se débrouille, on fait ce qu’on peut. Tour le reste n’est que littérature… 🙂
Sarclo Ret Ça nous ramène à la citation de Boris Vian « il est évident que le poète écrit sous le coup de l’inspiration, mais il y a des gens à qui les coups ne font rien… » et à celle de Picasso sur le soleil… Dans ton post je lis les mots « enseignement », « conseils », « règles », « théorie », « analyses » et « maîtres ». Je n’ai pas un très bon souvenir de l’époque où ces termes avaient force de loi dans mon existence. En ce qui me concerne j’utilise aussi le mot règle, mais pour m’en moquer, et je donne à chaque fois l’idée du contre-poison. Je crois comme toi qu’on n’enseigne pas ce qui est du domaine de l’idée et de l’invention. Je pense juste que les quelques règles-boutades que je balance à la mer peuvent lancer de jolis engueulages et fournir quelques outils utiles à un genre de rêverie d’auto-contrôle.
Bastien Lucas J’ajoute qu’il ne faut pas trop penser à ces règles au moment d’écrire afin de ne rien s’interdire. C’est à la relecture, et dans les « 90% de travail/sueur » comme disait l’autre qu’on peut s’en armer (et choisir de relâcher certaines exceptions) 🙂
Pierre Delorme J’ai bien compris l’esprit amusant de ces règles.
Disons que par la force des choses je me suis retrouvé dans un conservatoire à aider des auteurs-compositeurs dans leur travail, et je suis arrivé à la conclusion ci-dessus. Quant à la théorie musicale, elle existe, nomme-la comme tu veux, règle ou autre, mais elle existe et, par exemple, on n’enchaîne pas les accords n’importe comment, autant savoir de quoi il s’agit. A l’oreille ça marche, parfois à peu près, mais comprendre ce qu’on fait, c’est mieux. Les »maîtres » sont des gens dont on aime ou non le travail mais qui ont incontestablement marqué de manière durable l’art de fabriquer des chansons. Peut-on vouloir écrire des chansons et ignorer Bruant, Brassens, Nougaro, Béart, Souchon ? Décortiquer une mélodie de Brassens peut donner des outils pour soi-même, par exemple. Mais c’est vrai que dans ce domaine, fabriquer des chansons, la spontanéité est le plus souvent de mise, le « feeling », et à mon avis c’est dommage, sauf si on a du génie, ce qui est assez rare
Sarclo Ret Pierre Delorme à part Souchon, qui n’est pas bien primesautier, tes maîtres sont morts. les miens sont alcooliques.
Po Laine J’avais compris Sarclo a ses règles »…ses ragnagnas quoi!
Oui, j’aurais dû dire « maîtres anciens », ce sont des gens qui ont marqué la chanson. Parmi les vivants je ne sais pas qui la marquera… Biolay? Bénabar? Delerm ? Grand corps malade ? Juliette Armanet? Camille? Je ne le saurai jamais, et je m’en fous! 🙂 Mais j’ai du mal à voir qui restera… Je me dis aussi parfois que peut-être la chanson n’a pas besoin de maîtres et que son renouvellement au jour le jour, sans mémoire ni avenir, lui suffit.
Nicolas Jaillet Y a un paradoxe chez Ferré, entre le délire lexical et l’extrèèèèèèème rigueur de la métrique. De là à en faire une loi, y a du chemin, mais c’est un des aspects de sa poésie qui marche bien sur moi, en tout cas.
Sarclo Ret Les poètes qui comptent les pieds de leurs vers sur les doigts de leurs mains ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes, disait-il. il me semble que les règles de la dactylo ont bien changé… Sans blagues, Ferré avait la métrique chevillée au corps et n’avait pas à compter ses pieds, mais les débutants ont le droit de faire comme ils veulent ou comme ils peuvent. Etre un poète ne doit pas être une prétention, il me semble que c’est rédhibitoire. C’est ce côté « ma poésie me met en dehors du monde » (au dessus?) qui me détourne de ce garçon, même si Denis Charolles à raison de réclamer autre chose que du quotidien pour la chanson…
Pierre Delorme La métrique en chanson, il y en toujours une, même approximative, de même il y a toujours des « rimes » , même approximatives aussi. La poésie a fait sa révolution, on n’écrit plus d’alexandrins comme au XIXe siècle, plus de rimes non plus, alors que la chanson n’ a guère changé en ce qui concerne les textes, sauf des exceptions lointaines, Colette Magny et Catherine Ribeiro et quelques autres. Cela peut s’expliquer par la répétitions des phrases musicales et la contrainte de la carrure (répartition régulière des mesures).
Michel Feilner Il y’a quelques chansons sympas qui traitent un peu de certains sujets abordés dans ces posts. je pense à manifeste de François Béranger,Chantez La Vie, L’amour Et La Mort de Gilles Servat, mais comme dirait je ne sais plus qui : Encore un chanteur ouvriéro- socialo-révolté qui voulait changer le monde et qui – vous allez rire – n’y est pas arrivé.
Ah tous ces mots terribles qui font des chansons. N’oublions pas qu’il y a trois grands dans la chanson Léo Ferré, Georges Brassens et Jean-Claude Mérillon.
Sarclo Ret C‘est celui-là ? y en a pas d’autre sur FB…
Fred Daubert Me vient cet Alexandrin de Brassens : « Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique… » ! 🙂
Philippe Lubrano Lavadera le problème des règles c’est de faire une forme d’ ethnocentrisme, croire en somme que les notres valent mieux que les leurs, au risque de virer curé.Ce qui n’enlève pas automatiquement la valeur à la démarche de répondre à la question : mais comment ça fonctionne ? Ca me fait penser, d’ailleurs, à une scène du cercle de poéte disparu ou un prof à définit ce qu’était un bon poème en fonction de tout un tas de critères. Je crois encore une foi que la musique, celle des mots, est personnelle. Et essentielle. C’est à mon avis, outre la voix, la musique des instruments, et le charisme des chanteurs (ça compte aussi le physique quoiqu’ on en dise) ce qui forme la rencontre amoureuse, si particulière, d’avec un auteur….Mais cette recontre dans le fond se fout des règles. On peut si l’ on veut dans l’après coup se dire moi j’aime la façon de tel ou untel de faire des vers, c’est ça qui me séduit, mais ça explique pas, à mon humble avis, cette histoire d’amour et de rencontre, cette histoire de profonde intimité et de connivence fondamentale qui nous fait aimer qulqu’ un que l’on ne connait pas dans la vraie vie, et qui nous as donner une part de nous à entendre, puis le quitter. Et parfois le retrouver. Ce qui revient à dire que nous vivons les chansons et les aimons aussi en fonction de nos propres états émotionnels.
Philippe Lubrano Lavadera Et ouis il me semble aussi que si on aime on croit ue c’est bon. Demandé à ceux qui aime Jean Jacques Golman si i pense que c’est de la drouille ? Ce qui me laisse à penser qu’ il y a de l’égo la dessous…..Qui oserait dire qu’il aime de la merde ?
Cyril Maillefer Le thème est fertile.
Mary Villars Tonicello Pourquoi mercredi c’est fini ? Moi je trouve tous ces échanges revigorants et vivifiants, et comme je ne fais pas de thalasso , j’apprécie !
Sarclo Ret C‘est juste que je suis au bout de ce que j’ai à dire sur ce bazar…
Mary Villars Tonicello C’est une bonne raison.
Marc Havet Les adjectifs, c’est comme les scènes de cul dans les films
Si c’est juste pour remplir ou alors si ça apporte vraiment quelque chose à l’histoire
Sarclo Ret Tu veux dire une vraie scène de cul avec les poils ou juste une couillonnade en contre-jour devant la cheminée ?
Marie-Anne Favreau Vas-y Sarclo
Perso, j’adore..
Voilà les deux commentaires qui, à mon humble avis, résument cette semaine en règles :
« Pierre Delorme A mon avis, et après des années d’enseignement, les conseils divers pour écrire des chansons ne servent à rien. Ne compte que l’ensemble des règles concernant la prosodie (métrique, rime, etc.) et des règles de la théorie musicale (l’essentiel du moins). A cela ajouter l’analyse fouillée des chansons des « maîtres ». Ensuite, on se débrouille, on fait ce qu’on peut. Tour le reste n’est que littérature… »
Et Sarcloret : »En ce qui me concerne j’utilise aussi le mot règle, mais pour m’en moquer, et je donne à chaque fois l’idée du contre-poison. Je crois comme toi qu’on n’enseigne pas ce qui est du domaine de l’idée et de l’invention. Je pense juste que les quelques règles-boutades que je balance à la mer peuvent lancer de jolis engueulages et fournir quelques outils utiles à un genre de rêverie d’auto-contrôle. »
Et c’est bien dommage que Sarcloret soit au bout de ce bazar ! J’ai trouvé ça édifiant et drôle. Pardon pour ces deux adjectifs, mais comment dire ?
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Au bout de ce bazar pas encore, ça continue jusqu’à dimanche …
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Ah ! chouette !
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