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Isabelle Mayereau, Parcours…

24 Août

C’était le 3 mai 2016, je venais de recevoir ce coffret de l’intégrale d’Isabelle Mayereau, et cet été 2017, c’est l’occasion de retrouver quelques unes des très belles pages de chansons dont j’ai parfois du mal à retrouver l’équivalent aujourd’hui… Donc, bis repetita, et demain ce sera… ? Revenez demain si ça vous dit..

 

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A la réception de cette intégrale, on se dit chouette, reviennent en mémoire les chansons emblématiques d’Isabelle Mayereau, celles qui nous ont marqués il y a quelques années… Tu m’écris, Simili USA, L’enfance, Stars Fantômes… On met le premier CD sur la platine, et 3 jours après on y est encore… Parce que ce n’est pas seulement une compil’ intégrale d’albums de chansons, c’est un roman musical qui nous refait vivre les 40 dernières années et toutes les mythologies qui ont nourri ces générations, l’Amérique de nos rêves en couleurs, le cinéma de nos vies…

On traverse les années et les sentiments mélangés dans une série de chapitres qui résonnent dans les mémoires, celles des vieux jeunes gens seventies qui retrouvent les émotions toujours vivantes, et celles des générations actuelles qui découvrent que la vie, celle qu’on rêve, celle qu’on vit n’est pas très différente en 2016 qu’en 1980, on avait rêvé d’un monde de maisons bleues où l’avenir serait fait d’amours plutôt que de guerres.. Le rêve est toujours debout, vacillant parfois, mais têtu. Monde fragile en contrastes permanents.

©Nicole Deschaumes

©Nicole Deschaumes

Isabelle Mayereau a nourri toutes ses musiques de ce jazz-blues en demi-teintes, en nuances délicates, qui traversent le temps sans perdre une once de charme; dans la trame musicale des guitares très fines, passent des éclats de cuivres, ou de guitares électriques, de piano Fender, qui éclairent le paysage d’un trait scintillant, soulignent une phrase… En filigrane, on peut deviner l’écho des Doors, ou de Fats Domino, un texte ou une ambiance évoquent Bogart, Casablanca, ou Key Largo, et bingo, dans un des albums suivants, les voilà dans Film noir... Le feeling (de l’histoire) était le bon…

Du blue-jazz spleen en mauve et en mots parfumés chocolat, gingembre ou orange, des couleurs plus bigarrées dans Hors Pistes, cette jazzeuse conteuse regarde et raconte la vie avec l’oeil tendre et lucide des poètes humanistes, (On a trouvé), avec des sirops de vie qui s’attardent sur un Duvet gris, femme en blues trottoir au sens propre, ou conte à la Simonin illustré par Doisneau avec « de Dédé à Mimi » et juste avant le tableau final,  deux versions revisitées des mythiques « Tu m’écris » et « L‘enfance »…

Ce roman musical, on le suit chapitre après chapitre sans en sauter une ligne, sans perdre une note, et même, on revient au chapitre précédent pour vérifier, retrouver, on a envie de corner les pages pour marquer des bouts de phrases, quelques lignes qui nous touchent intimement.. « Je me déshabille sous couvert de mots » dit Isabelle Mayereau, strip tease pudique, suggérer c’est créer décrire, c’est détruire*…

parcoursUne précision, ce qui est rare, voire exceptionnel dans cette intégrale, c’est qu’elle restitue les chansons dans l’ordre exact des éditions d’origine, pas de découpage thématique aléatoire, de bidouillages saugrenus, c’est l’album original qu’on retrouve, mis en forme par l’artiste et des directeurs artistiques dignes de ce nom, comme Jacques Bedos.

Parmi ce qu’on trouve sur Youtube concernant Isabelle Mayereau, quelques uns des titres emblématiques du début, et quelques chansons récentes… mais qui ne sont qu’une infime partie de son œuvre, et pas forcément représentative. Le syndrome de l’iceberg…

* Suggérer c’est créer décrire, c’est détruire.  (Robert Doisneau)

Débuts, Stars fantômes,

Dans les derniers Comme la porcelaine…

Disponible depuis fin Avril chez EPM, dont voici le catalogue, clic sur l’image, et hop !

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Norbert Gabriel

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