Archive | juillet, 2017

Autour des Rencontres Marc Robine 2017

22 Juil


Deux concerts par soirée, c’est déjà bien, mais ce n’est pas tout, il se passe plein de choses autour de ces rencontres, cinq jours à temps complet pour les organisateurs, et les nombreux bénévoles de l’association On connaît la chanson.
Cette année était la treizième des Rencontres qui ont commencé en 2005 au Gamounet, à Saint-Bonnet-près- Riom, et dans le salle toute neuve de  La Muscade de Blanzat, à partir de 2012 .

La chorale des spectateurs, animée par Agnès Mollon et Jean-Baptiste Veujoz cette année, les volontaires vont répéter tous les matins, et on livré le  résultat de leur travail  au cours du repas goguette de 13 heures du 15 juillet, au programme, une chanson inédite de Bernard Lavilliers : Croisières méditerranéennes :

Venues des hauts plateaux

Incendiées par la guerre,

Ecrasées de soleil

Des fourmis silencieuses

Fouettées par la poussière

Dévorées par le sel

On avait tous un jour imaginé la mer

Et la douceur du vent

Et dans cette nuit noire

On a payé si cher,

On coule en dérivant… 

A tous les enfants, de Boris Vian, Foule sentimentale d’Alain Souchon, C’est du vent, de Jean-Baptiste Veujoz, et l’herbe tendre de Gainsbourg.

Au cours du repas goguette, la prestation de Jean-Baptiste Veujoz :

 

Un atelier d’écriture, animé tous les matins par Céline Caussimon, Voisins, voisines en chansons, quatre matinées de travail, dont voilà le résultat, avec Céline à l’accordéon,  bien vu :

 

Céline Caussimon, qui a donné un concert, le mercredi 12 juillet, dans la salle d’exposition de la Muscade, dans le cadre de Radio-Cabaret, avec Radio Arverne qui est en direct tous les jours des rencontres, de 17 à 19 heures :

 

 

Toujours dans le cadre de Radio Cabaret, Clio nous a fait la primeur d’une nouvelle chanson, Amoureuse :

 

Et les Goguettes en trio sont venus chanter le 15 juillet, à 18 heures, trois chansonniers qui croquent les politiques avec gourmandise.
Encore Céline qui a chanté au cours du repas républicain du 14 juillet :

Photo N Gabriel

<——-  Clic  sur la photo

Et Chris Land dans son interprétation de La grande Zoa :  Clic sur  le Chris… (Photo de ChanTal Bou-Hanna)

 

Lili Cros et Thierry Chazelle ont aussi chanté au cours de ce repas :

Lili Cros a chanté La ballade irlandaise  que l’on connaît interprétée par Bourvil ( paroles d’Eddy Marnay, musique d’Emil Stern, merci Thierry!) Et Thierry Chazelle a chanté Mireille de Dick Annegarn.

<—- CLIC !

 

 

Je n’ai pas pu, hélas, assister à toutes les manifestations et activités, mais Martine Fargeix m’a bien aidée. Merci à Martine aussi pour sa disponibilité, et pour m’avoir voiturée durant ces cinq jours.

Il faut aussi parler du bar, où l’on se bouscule aux entractes, et où les bénévoles s’activent prestement, la bière blanche était excellente !

Des rencontres très féminines cette année, huit filles avec Céline Caussimon, pour sept garçons, en comptant les frères Volo et les trois Escrocs, sous le signe de la jeunesse aussi, « LE festival de la fine fleur de la chanson française. Avec ses valeurs sûres, au top de leur floraison et les jeunes pousses déjà au summum de l’excellence. »(Sic : On connaît la chanson). Et un public rajeuni aussi cette année.

Toutes ces valeurs sûres en partage avec le public, pendant, et en dehors des concerts, de belles rencontres avec les artistes, et avec les spectateurs, et à l’au-revoir du dernier soir, on ajoute forcément à l’année prochaine.

Pour finir, quelques mots d’une des chanteuses ayant participé à ces rencontres, Léopoldine HH :

Je suis heureuse d’avoir été accueillie aux Rencontres Marc Robine! J’avais l’impression d’être à ma place d’une certaine manière dans une histoire de la chanson avec un public exigeant et connaisseur et critique et c’est agréable de pouvoir parler littérature et borborygmes !

( borborygmes avec une petite pointe d’ironie, voir l’article consacré à Léopoldine HH).

PS : Un coup de chapeau à l’éclaireuse des concerts, Catherine Reverseau, c’est une fée.

 

Des rencontres dont on aurait pu garder un bon souvenir, si elles n’avaient pas été assombries par la nouvelle du décès brutal d’une des chanteuses participantes de ces rencontres, Barbara Weldens. C’est dans une église, à Gourdon, dans le Lot, dans le cadre du Festival Léo Ferré, à la fin d’un concert, qu’elle s’est effondrée aux pieds du public, une enquête est en cours pour déterminer les causes de sa mort. Barbara Weldens, dont le public de ce 14 juillet, à la Muscade de Blanzat gardera le souvenir d’un spectacle époustouflant, d’une artiste hors du commun, d’une présence scénique incroyable. Un talent confirmé par plusieurs prix, et coups de coeur des professionnels de la chanson, et du public, et ce sont tous les amoureux de la scène vivante qui sont en deuil aujourd’hui,d’une artiste en devenir dont je n’oublierai pas le chant profond, la rage de vivre.

Le dernier message de Barbara Weldens à son public de Gourdon :

Ça doit vouloir dire ça vivre, j’en sais rien
ça fait peur mais j’lâche rien..

Un merci a fusé dans la salle à la fin de ces mots qui allaient prendre un sens cruel quelques minutes plus tard. »  

Propos rapportés par René Pagès

De BELLA-CIAO à SE(p)T de COEUR.

 

 

Danièle Sala

 

Et une autre série de liens pour en savoir plus, merci à Martine Fargeix,

Mardi 11 juillet 2017

Leïla Huissoud    https://goo.gl/photos/sfhsd2qwjMb2PuQt6

Clarika   https://goo.gl/photos/htc6rRn42k7fUrri8

https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/07/12/rencontres-marc-robine-premier-jour-11-juillet-2017/

 

Mercredi 12 juillet 2017

Radio cabaret  https://photos.app.goo.gl/0N8qkBiwY9zWBeDK2

https://youtu.be/Z5wXLf1sXpI

https://www.youtube.com/watch?v=6Dv7OqaFzm8&feature=youtu.be

https://www.youtube.com/watch?v=hOLmPvMx0yk

Clio  https://photos.app.goo.gl/RTeYqSidfr5xfKeW2

Volo   https://photos.app.goo.gl/N6FzQQhXzICRGBp43

https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/07/13/rencontres-marc-robine-2017-deuxieme-jour/

 

Jeudi 13 juillet 2017

Atelier d’écriture avec Céline Caussimon   https://photos.app.goo.gl/a4h18Re9iv4nxIyo2

La chorale des spectateur  https://photos.app.goo.gl/E6x7ID4mPnqZKaHV2

Léopoldine H   https://photos.app.goo.gl/kWVHU4eQttekrz172

Jil Caplan    https://photos.app.goo.gl/qZClJUtOFUZUrlAj1

https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/07/14/rencontres-marc-robine-2017-troisieme-jour/

Vendredi 14 juillet 2017

Repas républicain  https://photos.app.goo.gl/LNe38zfCM6DJyzSQ2

Barbara Weldens   https://photos.app.goo.gl/JNVHondD4OyPs3iF2

Lili Cros et Thierry Chazelle   https://photos.app.goo.gl/UEqxpqYPO9eg1Sqw2

https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/07/15/rencontres-marc-robine-2017-quatrieme-jour/

 

Samedi 15 juillet 2017

Repas goguette :   https://photos.app.goo.gl/AKzFxD6JAx6of59V2

Chorale des spectateurs 

C’est du vent – Jean-Baptiste Veujoz  https://www.youtube.com/watch?v=Wszzto3kvUs

Croisières méditerranéennes – Bernard Lavilliers  https://www.youtube.com/watch?v=1bffL14rTu8&t=34s

A tous les enfants – Boris Vian  https://www.youtube.com/watch?v=h0tRTDpyWHU

Foule sentimentale – Alain Souchon   https://www.youtube.com/watch?v=NlKR02lFGaE&t=4s

L’herbe tendre – Serge Gainsbourg   https://www.youtube.com/watch?v=vLC3JTD52I8

Atelier d’écriture de chansons  https://www.youtube.com/watch?v=PRscv8npiQE

https://www.youtube.com/watch?v=4e6atACDuI0&feature=youtu.be

Manu Galure  https://photos.app.goo.gl/GIk9IOcAPhlWgoAc2

Les Escrocs  https://photos.app.goo.gl/GsULkYbpTZrw5DY03

https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2017/07/16/rencontres-marc-robine-2017-5-eme-soiree/

Divers  https://photos.app.goo.gl/aoNTtp6wRTfQJKR02


 

Barbara Weldens

20 Juil

Parfois, souvent, je m’interroge sur l’utilité et l’intérêt des chroniques de concert publiées ça et là.

Aujourd’hui j’ai un élément de réponse. Il y a deux heures, j’ai appris que Barbara Weldens est morte, très vraisemblablement électrocutée sur la scène où elle chantait. Je ne la connaissais que par la chronique de Danièle Sala, aux Rencontres Marc Robine, il y a quelques jours. Mais par cette chronique, j’avais très envie de découvrir en scène cette artiste étonnante… Et il y avait presque une sorte d’intimité virtuelle, à sens unique, qui s’était créée. Sa disparition brutale laisse un vide et une douleur que je n’aurais pas imaginée. Comme un rendez vous d’amour manqué..

Ce qu’a dit Danièle Sala, c’est ici, clic sur l’image 

( photos de Martine Fargeix aux Rencontre Marc Robine)

Norbert Gabriel

 

Il y a beaucoup de réactions , cette lettre de Véronique Balmont dit tout  (merci à Maïa Barouh)

Rencontres Marc Robine 2017, 5 ème soirée.

16 Juil


–  Viens t’asseoir, il y a des places à côté de nous, à moins que tu préfères t’asseoir sur les genoux d’Alain Vannaire ? dit Martine à ce gosse en chemise blanche et lunettes rondes, cheveux blonds très courts, assis sur l’escalier.  Non non, j’ai une place réservée, je vais y aller... .  Et il  se lève en disant :  Et maintenant, applaudissez Manu Galure !  Fou rire, on ne l’avait pas reconnu !

Il se met au piano et attaque par une chanson de son troisième album en solitaire, après ses débuts dans le groupe : Les Ptits T’hommes.  Que de la pluie :  Maman :

 Et quand je suis pas sage maman / Fait bouillir de l’eau / Et trempe mes pieds dedans … Et quand je pleure une rivière / On me laisse tout seul / Et quand je pleure toute la mer / On me laisse tout seul / Tout seul avec mon grand frère.  Douloureuse nostalgie de l’enfance, qu’il conjure en faisant valser son piano :

Tourner en rond sans cavalière

C’est une danse singulière

Alors j’échoue à la buvette

Et je me prends une musette

Chaland perdu je me Garonne

Et je noie mes rimes gasconnes

Ma chanson vide comme un tube

Il faudrait que tu me Danube.

Valse moi, valse moi

Il manque un pied à mon poème

Je voudrais que tu me Bohème…

( Paroles de Bernard Joyet).

Et il enchaîne , Trois petits cochons, ( pas pour les enfants), Ramène moi à la maison, Que de la pluie :

La pluie tombe à grosses gouttes

Tous les chats que la nuit dégoûte

Se retrouvent chez moi

Les oiseaux n’ont plus pied

Et je suis dépité

Je déteste les chats

Mais tandis que ça mouille

On entend les grenouilles

Qui nagent de bonheur

Et sont tout en sueur

Ce n’est que de la pluie, que de la pluie 

Qui nous tombe dessus…

En faisant le pitre entre deux chansons,  anecdotes et calembours, (à propos, si quelqu’un sait pourquoi il n’y a pas de voie Q à la gare de Bercy, à Paris,  dites le lui, ça l’inquiète vraiment) façon Higelin , à qui il fait forcément penser.

La fantaisie, l’humour, la poésie, le surréalisme, l’énergie, un répertoire aussi varié qu’improbable, qui va de ses propres compositions à Guillaume d’Aquitaine, le premier troubadour, dont il chante une chanson traduite de l’occitan du 11ème siècle, ou une chanson de Marie Dubas, il a  aussi du Boby Lapointe et un gène de grain de folie de Charles Trenet en lui. Trenet, qu’il a chanté dans le spectacle : Les enfants s’ennuient le dimanche.

Auteur, compositeur, interprète, il a aussi collaboré avec Juliette qui a signé la direction artistique de Vacarme, album coup de cœur de l’académie Charles Cros, avec Sarlo, musique de la chanson L’amour à 12 ans, avec Nicolas Bacchus, et Agnès Bihl, pour qui il a composé la musique de La manif. et il a  fait la première partie d’Higelin en tournée en 2012.

Enfin, c’est un garçon épatant au talent fou.

Troubadour des temps modernes, à l’équinoxe d’automne, le 22 septembre prochain, il va démarrer son tour de France à pied et en chansons, durant deux ans, et à raison de 20 km par jour,  dans tous les lieux où il pourra chanter, y compris chez l’habitant, la carte de France de son parcours est sur son site, avec un formulaire à remplir, si vous souhaitez l’accueillir. Un détail important, il aime le vin rouge.

Pour voir son tour de France, clic sur la carte,

france-terroir

Encore un long entracte, pour préparer la scène pour le deuxième concert, et on comprend pourquoi, quand on découvre le nombre d’instruments de musiques qui envahissent tout l’espace : Ukulélé basse
Banjo
Congas
Tumba
Bongos
Petites percussions
Piano
Orgue
Accordéon
Flûte à bec
Clarinette
Trompette
Sampleur 

Et plus……( message des Escrocs, merci!)  et aussi harmonica.

Les Escrocs, que l’on n’avait pas vus sur scène depuis 10 ans, arrivent, avec leur nouveau spectacle, toujours aussi drôles, impertinents, avec des chansons bien ancrées dans le quotidien, dénonçant avec humour la haine de l’étranger :

 

Tu les aimes pas,
Les autres marionnettes,
Celles en djellaba
Et turban sur la tête.
Elles font des prières,
Toi, t’en as pas besoin,
T’as du bon camembert
Et t’as du bon vin.
Pendant que tu cavales,
Amassant de l’oseille,
Elles n’ont pour capital

Qu’un rayon de soleil. ( Loukoum et camembert)

D’autres, plus tendres et poétiques, ou nostalgiques,

où est le temps des troubadours dans des costumes de velours l’âme légère et bucolique allant de comtés en duchés porter poèmes et musiques contre la table et le coucher.

grivoises, parfois féroces, sur des musiques aux multiples influences, qui vont du jazz à la salsa, en passant par le reggae, le rap, ou un air de biguine, multi-instrumentistes, ils aiment jouer sur tous les tons.

Entre deux chansons, ils nous racontent ce que chacun a fait durant ces 10 ans, Eric Toulis a fait un bout de chemin seul, avec succès, et trois albums : Soyons bref, Soyons classe, Centrale vapeur .

Hervé Koury, alias professeur Koury, a travaillé avec d’autres chanteurs, Adamo en temps que musicien, Bénabar, a enregistré un CD, et Didier Morel, alias docteur Morel a été approfondir sa science des percussion en Amérique du sud.

Et puis, comme le dit si joliment Eric Toulis : On avait gagné le jackpot avec Les assedic, ça nous a permis de bien vivre pendant 10 ans :

Assedic
Je t’écrirai de temps en temps
Toi tu m’enverras mon virement
Directement
Tout là-bas, dans mon île
ASSEDIC
Enfin ma place au soleil
À moi les ciels vermeils
Et les beaux voyages…
M’en priver ce serait dommage
ASSEDIC  

Et ils reviennent sur scène casqués, avec leurs bidons de Solexine pour chanter Mobylette :

Ben nous on roule en mobylette,
Et y’a pas de honte à ça,
Le scooter prend la vedette,
Oui mais nous on aime pas ça, (Couché!)
Pour promener les demoiselles,
Rien ne vaut la Gabrielle,

(Le charme divin, de ce bel engin,
Qui fume et qui pète,
Jolie promenade, dans les pétarades,
Et le bruit des mobylettes,

avec les choeurs féminins du public : Solexine xine, xine…. Et les choeurs masculins: Zoom Vroom Vroom, Sole Sole Solexine » .

La soirée de clôture de ces treizièmes rencontres, sous le signe de la jeunesse, de la féminité, de la diversité, après les remerciements aux nombreux bénévoles de l’association On connait la chanson, aux techniciens, au public, se termine par un poème d’un spectateur venu d’Espagne, lu par Fabrice Peronnaud , beaucoup de spectateurs venus de loin pour cette soirée de clôture, d’Espagne, de Belgique,  et même d’autres artistes venus en spectateurs, comme Yvan Dautin, puis,  la chanson de Danielle Messia interprétée par Marc Robine : Le Paradis des musiciens :

Quand j’ vas mourir, moi
J’ veux aller dans l’ paradis des musiciens
Là où tout l’ monde, ça s’ met ensemble
Là où ça chante de belles chansons
Là où tout l’ monde, ça s’ met ensemble
Et ça joue toute la nuit
Quand j’ vas mourir, moi
J’ veux aller dans l’ paradis des musiciens …

Et c’est tout le public qui chante avec lui.

Voilà, cinq jours riches en émotions, en coups de cœur, en rencontres, en amitié, on se dit au-revoir et à l’année prochaine…

Je reviendrai dans un prochain article sur les coulisses des rencontres, la chorale des spectateurs, l’atelier d’écriture, etc …


Danièle Sala

 

Et pour quelques images de plus, et de Martine Fargeix, voilà !

 

 

NB : un grand salut à Catherine Reverseau, qui éclaire avec talent tous les spectacles d’On connait la chanson, et de La Capitainerie de Joze. (NGabriel)

Rencontres Marc Robine 2017, quatrième jour.

15 Juil

 

Après la chanson de Marc Robine où il est encore question de voyages : Les Aventuriers,

Ils sont partis pour des voyages

Auxquels nous n’étions point conviés

Où sont-ils ? En quels paysages

Ont-ils délacé leurs souliers ?

Ont-ils déposé leurs bagages

A l’orée des grandes forêts ?

Ont-ils découvert les mirages

Pour lesquels ils nous ont quittés ?…

Arrive alors l’ étonnante découverte de ces dernières années, Barbara Weldens, une grande blonde voluptueuse à crête iroquoise, en short et haut noir, escarpins rouges, qu’elle nous montre et qu’elle balance, car elle a envie d’être à l’aise pour bouger. Elle en reprendra un un peu plus tard, pour téléphoner à Alice du pays des merveilles : Allo, allo, Alice tu m’entends ?

Dis donc Alice tu m’entends ? ça capte pas bien dans ton bled, tu dis qui ? Lewis Carroll ? Faut qu’tu rentres à la maison… Merci monsieur Lewis, monsieur Carroll, d’avoir fait d’Alice un sex symbole, une baby doll...

Une des chansons de son album : « Le Grand H de l’Homme » . Un album puissant, bouleversant, déchirant, d’ organiques vibrations, et sur scène, on reçoit ses chansons comme des coups de poing en plein ventre, et parfois, ça fait mal.

Une part de moi est un homme, avec un grand H / (…) Une part de moi est une femme, avec un petit f / Y a pas de grand F pour les femmes / Y a juste les « femme-encore » : / Encore une femme au volant / Encore une qui l’a bien cherché / Encore une féministe ! / Encore une salope / Encore une chienne / Encore ! encore ! encore !

Une voix rauque de chanteuse réaliste et qui monte en puissance jusqu’aux hurlements, qui contraste avec la douceur des mélodies du piano et du violon, c’est tendre et violent, c’est l’ombre et la lumière, le « yin et le yang ». Elle est tout ça, complexe, et entière, elle est l’homme et la femme réunis et contraires, question de majuscules entre H et f, violente, parfois drôle et émouvante et son spectacle tient du cirque, d’où elle vient, du théâtre, un voyage aux entrailles de l’humain. Une histoire d’amour déchirante :

Violence / Violence / M’as-tu quittée ? / Regarde comme sans toi je ressemble aux autres / Regarde l’orpheline dépravée de sagesse / Que tu laisses entre les bras de l’amour.

Un premier album, et déjà une ribambelle de prix, cinq prix au Pic d’or 2016, prix des professionnels et du public du tremplin Découverte Chanson, prix du magazine Francofans, prix de la créativité Charles Cros, premier prix du concours jeunes talents 2016 du festival Jacques Brel, révélation scène de l’académie Charles Cros.

On a déjà tout dit sur cette fille, il y a les fans absolus et les autres, étant encore sous le choc, personnellement, je ne me situe pas encore, en tout cas elle provoque tout sauf l’indifférence ! Mais c’est encore elle qui parle le mieux d’elle:

Mon style, c’est tous les styles, je suis tout le monde, je suis un slam qui palpite, un tango en colère, un rock qui se brise, une valse qui s’épanche, une cantate à bout de souffle… Je suis n’importe qui, un ventre, un poumon, une gorge, un outil de chair abritant nos brutales émotions…

Photo Martine Fargeix

Lili Cros et Thierry Chazelle

 

Photo Martine Fargeix

Besoin de réconfort, de bonheur, de pansements au cœur, d’amour qui va bien après cette première partie un peu trash ? Pas de soucis, on va les avoir avec Lili Cros et Thierry Chazelle, en deuxième partie.

Plateau dépouillé avec seulement deux tapadonfs, appelés aussi stomp box, au sol, un rond, un carré, qui s’allument en dessous comme par magie, judicieusement inventés par Thierry.

Ils se présentent, en toute simplicité, humblement, lui avec son hat, dernier étage de sa coquetterie, elle, en robe jaune à pois noirs et chaussures assorties. Ensuite viennent, la mandoline de Thierry, et les guitares, au gré des chansons. Et d’entrée, ils annoncent deux nouvelles, une bonne et une mauvaise.

La mauvaise, c’est la première chanson de leur dernier, et troisième album en commun Peau neuve: Le vieux chien :

Le vieux chien est mort

On s’y attendait

Mais à force de l’attendre

On n’y croyait plus

On disait souvent

Il va pas passer l’hiver

Pas passer l’été

Pas passer l’printemps

Et pis nan…

Chanson à l’humour délicat qui fait écran à des sujets plus graves, comme sait le faire Thierry :

Dans ma maison de retraite

On me traite bien

Lavé, nourri et blanchi

C’est pas une vie d’chien

Je sais ce que pensent les gens

Y va pas passer…

Pas passer l’hiver

Pas passer l’été

Pas passer l’printemps

Et pis nan.

Puis ils nous racontent Peau neuve, leur 7 ans de vie et travail en commun, leur indépendance qui leur donne une grande liberté de création, de réflexion, de renouvellement. Et quand on a vu leurs spectacles antérieurs, on peut mesurer le travail accompli pour se renouveler ! Le travail corporel, qui va jusqu’à un numéro de claquettes sur les tapadonfs et des chorégraphies sur les chansons impeccablement orchestrées .

Complicité, osmose, conscience des réalités et travers du monde et de la vie, complémentarité entre le fantaisiste plein d’humour et la poétesse à la voix de diva claire et puissante, amour du travail bien fait, amour tout court, font bien les choses.

Se succèdent les chansons de Peau neuve, Le rythme est amour, Les petits ça pousse, Offre-moi, Les petits attributs, L’anneau, Narcos, Ton petit soldat, superbe déclaration d’amour, Mon hit, mon hat, une ode au chapeau de Thierry qui se termine par une pirouette :

Je vais le passer parmi vous

Et pas de chichis entre nous

Donnez c’que vous avez d’argent

Mon côté Aristide Bruant.

Toutes les chansons de Peau neuve, entrecoupées d’incontournables, comme Le Havre sur le port , et Thierry nous raconte, comment ses parents émigrés d’Alsace sont arrivés dans cette ville, Le client d’Erotika, qui se termine par une époustouflante jouissance vocale de Lili, L’homme de sa vie, et Tiki you, scène de jalousie sur des airs hawaïens, celle, très émouvante de l’album Tout va bien : Les bras de rivière, celle qui me fait pleurer à chaque fois, L’Eclaireur

Un couple qui se ressource sans cesse, au charme infini, aussi humble que talentueux. Une énergie positive qui se diffuse dans le public, contagieux bonheur qui fait un bien fou.

Ah oui, au fait, la bonne nouvelle, c’est que Tout va bien ! Et que les gens qui vont à leurs concerts achètent de plus en plus d’albums !

Trois rappels mérités, et pour finir ils viennent chanter à voix nues, avec le public.

Sinon, il y a eu ce 14 juillet le repas républicain en chansons, je n’ai pu y assister, mais Martine a fait des photos, Radio cabaret comme d’habitude avec Radio Arverne, de 5 à 7 et ce vendredi Simon Goldin, Jean-Baptiste Veujoz, le chef de chorale avec Agnès Mollon et les artistes en concert le soir.

Aujourd’hui, à 13 heures,repas goguette, avec Les Goguettes en trio, les chansons de la chorale, les résultats de l’atelier d’écriture, à 18 heures, les Goguettes en trio, et à partir de 20 heures 30, Manu Galure, et Les Escrocs, qui clôtureront ces 13 èmes rencontres, à suivre donc…

Danièle Sala

Et pour quelques images de plus,

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Photos Martine Fargeix

 

 

Le Havre, sur le port, vient de se mettre en clip ; très belle réalisation, qui a très vite atteint un record vues en première  semaine.

Rencontres Marc Robine 2017. Troisième jour.

14 Juil

Ça se passait à Manchester

Ça aurait pu se passer ailleurs

Car tous les bars se ressemblent

Comme des orphelinats…

 

La chanson de Marc Robine, ce jeudi soir, ce fut  » Manchester »

Et c’est une jolie blonde, aux nattes tressées autour de la tête, des yeux couleur du Rhin, un  sourire  généreux, qui en dit long sur la façon dont elle va provoquer le public,  court vêtue, en robe noire et or, et souliers bleus qui se met au piano, entourée de ses deux compères, musiciens comédiens, Charlie Marty et  Maxime Kerzanet : La pétillante alsacienne Léopoldine HH.

       Elle attaque par une chanson de Colette Magny:  » Frappe ton coeur »:

Tchekhov, Musset, Jésus-christ, Dostoïevski

 On ne peut rien comprendre en ce monde

Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce qu’une carotte ?

 Une carotte est une carotte

Et on ne sait rien d’autre...

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Photos Martine Fargeix

Léopoldine HH n’est pas seulement chanteuse, c’est un spectacle vivant à elle toute seule, une voix de diva d’opéra bouffe, à l’aise dans tous les registres, qui peut se faire douce ou vertigineuse,  une mise en scène déjantée, et entre deux borborygmes, des textes de toute beauté, comme   » Mon camarade », ou  » Un garçon blessé » (extrait de l’album « Blumen im Topf « )

Un garçon blessé, plein de timidité

S’arrange à la lueur de l’éprouver,

Comme un cœur à prendre, à chavirer,

Ou à laisser.

Un soir d’été où il se laisse aller,

Je le vois qui tangue à se briser,

Et tandis que le spleen le submergeait,

il chantait…

Léopoldine HH n’est pas l’auteur de ses textes, compositrice interprète, entourée de multiples instruments de musique, mini harpe, piano, ukulélé, clavier, et même une boite à meuh !  Elle choisit ses auteurs parmi ses écrivains, poètes préférés, Gilles Granouillet,  Gwenaëlle Aubry, Roland Topor,( Zozo lala), ou encore Olivier Cadiot.

Inclassable, surprenante, créative, elle arrive même à faire chanter le public en alsacien,  et les trois complices finissent leur show en maillot de bain pour la chanson :  » Je suis toute nue » !

Rappelons enfin qu’elle est Prix Moustaki 2017*, ayant raflé le prix du public, et celui du jury. Et aussi Prix Talent d’Avenir, 2016.

Un spectacle qui bouscule, et qui n’a pas plu à tout le monde, il faut un long entracte pour s’en remettre… Et pour préparer la scène pour le deuxième concert.

Jil 1 DSC08212

Photos MFargeix

Jil Caplan, quant à elle, a fait l’unanimité !

Jil Caplan qui arrive sur scène, robe noire, très sexy avec son épaule dénudée, entourée de six musiciens, quatre guitaristes, dont Romane, le virtuose du jazz manouche, et compositeur du  nouvel album de Jil Caplan, :  » Imparfaite »,  un batteur et une contrebasse. Six musiciens qui collent bien à sa voix gouailleuse et sensuelle et à sa plume tendre et coquine.

Et l’on est vite emportés dans un tourbillon de notes voyageuses et vibrantes, sur les chansons d’amour et de désamour de cet album aux couleurs pop jazz :

« Est-ce que tu m’aimes »:

 » Mon amour serait il trop fort ?

 Toi désir qui se tient près du bord,

 Moi qui marche en déséquilibre,

Et recherche ta cage pour être libre.

 Est-ce que tu m’aimes ? ... »

Petite larme, En attendant que tu reviennes, toutes les chansons d’ Imparfaites, jusqu’au galop époustouflant des Chevaux sauvages.

Musiques qui rhabillent de neuf aussi les plus anciennes chansons,  » Tout ce qui nous sépare »,  » Avant qu’il ne soit trop tard »,  » Gueule d’amour », etc…

Applaudissements à tout rompre d’un public rajeuni, ce qui est très réjouissant pour l’avenir de la chanson française, et rappels honorés de trois chansons de plus.

Une très belle soirée encore… Enfin pour moi !

Et ce soir, Barbara Weldens, que je découvrirai sur scène, et l’immense bonheur de retrouver Lili Cros et Thierry Chazelle.

Sinon, l’atelier d’écriture suit son cours, ainsi que la chorale qui prépare de belles choses, dont une chanson inédite de…Mais chut ! surprise. Et toujours Radio Cabaret, avec Radio Arverne de 5 à 7.

Danièle Sala, de Mozac

  • Le Prix Moustaki a été créé en 2011   par Matthias Vincenot et Thierry Cadet, il récompense un album autoproduit, la première lauréate était MélissMell,  pour plus de renseignements, voir ICI , clic sur Georges,

Et pour quelques images de plus,

 

 

Romane, guitariste de jazz, est un des plus fins connaisseurs de l’univers de Django Reinhardt.  Compositeur, animateur de plusieurs ensembles de jazz dit « manouche »,  c’est une des figures majeures de la guitare jazz.  Dans cet ensemble façon Quintette du Hot Club de France, qui accompagne Jil Caplan, on retrouve la guitare type Maccaferri-Selmer (avec micro type Stimer, la guitare comme le micro étant des créations françaises) qui fut l’instrument favori de Django, et qui reste un standard de ce jazz français qui a fait école dans le monde entier.  (N. Gabriel)

Pour plus de renseignements, clic sur la photo,

Photo Martine Fargeix

Rencontres Marc Robine 2017 deuxième jour…

13 Juil

Ce mercredi après-midi, émission en direct de Radio Arverne, animée par Alain Vannaire et Michel Conte, à 17 heures, avec Clio, les frères Volo, des chansons des artistes participant aux rencontres, des chansons en direct, et le concert de Céline Caussimon. En prélude au concert de Céline, une chanson de Jean-Roger Caussimon,  » A toi, ma fille » : 

Tous mes baisers mis de côté
Au coffre doux de ma tendresse
Ceux que, par force, j’ai gardés
En secret, depuis ma jeunesse
Ce bonheur qui n’est plus un songe
La vie exempte de chagrin
Douce et ronde comme une orange
Tu l’ouvres et plus un seul pépin…

Céline, la tendre, la décapante, la chroniqueuse de vie, nous chante les titres de son dernier album « Attendue », la ménagère de moins de cinquante ans, sur qui on base les audiences télé, les amis qui passeront avant sur facebook, Omelette blues, La grande salade, caressons nous : 

Caressons-nous
Tant que l’on sait encore
La chaleur tendre et puis le doux
Tant que l’on cherche encore
Ce qui se passe tout au bout
Des doigts,
Du bout des doigts, caressons-nous
Caressons-nous
Tant qu’on s’inquiète encore
Du coeur et qu’on en a le goût
Tant que l’on croit encore
Que le monde entier tient au bout
Des doigts
Du bout des doigts, caressons-nous..
.

(sur une musique de Gérard Pierron.)

Céline est auteure compositrice interprète, mais certaines de ses chansons ont d’autres compositeurs, dont Emilie Marsh comme elle ne nous le rappelle.

Céline qui est là durant toutes les rencontres, disponible, souriante,  et qui  anime l’atelier d’écriture le matin, de 10 h à midi.

Et le soir, toujours après la chanson de Marc Robine, ce soir là,  » Les aciéries »:

Tout au nord du quartier ouest

Abrité par de hauts murs gris

Il y a les aciéries

Ou plutôt ce qu’il en reste

Car on ne voit plus de fumée

Et de rumeurs de machines

Dans les couloirs de l’usine…

Puis c’est Clio qui vient sur scène, accompagnée d’Etienne Champollion, que se partagent Clio et Céline Caussimon.

Clio, première fois pour moi sur scène, fine silhouette vêtue de noir,  guitare en mains, et j’ai balayé tous mes à-priori, me laissant emporter par son élégance verbale, sa voix chaude et nonchalante,  ses portraits bien brossés, ses références cinématographiques et littéraires : « Eric Rohmer est mort et moi, j’en veux encore,  ses délicieux  « équilibristes,  » Chamallow’songHaussman à l’envers,   et elle nous a fait la primeur de quelques nouvelles chansons, comme  :  Je rêve d’être Romy Schneider , ou  Je tombe amoureuse.

Eh bien Clio, C’est beau comme le bout du monde, personne à cent mille à la ronde....

Après l’entracte… Juste une bière blanche, avec Martine, au bar, n’est ce pas, monsieur Serge Leroux, toujours derrière nous ?

Je découvre alors sur scène les frères Volovitch, Fred, ex chanteur et guitariste des Wriggles, et Olivier qui en était le régisseur. Aujourd’hui,  tous deux font de la chanson française, et ils le chantent haut et fort :

« Attention les Lady Gaga,
Les Rihanna, les Christina Aguilera
Je vais vous mettre à l’aise
C’est d’la chanson française… »  

Nostalgie de l’adolescence, avec   » Syndrôme » :

« Je me souviens que t’étais belle
En conclusion de nos débats
Tout en soupirs de voyelles
Dans le wagon 6 de la voie A
Et je me souviens de toi nue
Et de moi priant contre ta peau
Pour que cette journée soit que le début
Du plus grand des mouvements sociaux… »

Des chansons d’amour-humour :

T’es belle mal réveillée
T’es belle et je te jure
Que t’es belle même quand t’as été coiffée
Par tes couvertures.

Des chansons qui questionnent, sur la vie, le monde, le temps qui passe:

J’aimerai que mes enfants  apprennent vite comment survivre  en milieu hostile, qu’ils sachent chasser la nuit,  recueillir l’eau de pluie  à toutes fins utiles

Sur la France qui va mal :   Est-ce qu’on a les élites qu’on mérite ?

Le GPS nous a perdus/On n’ira pas à droite c’est sûr/Faire demi-tour, c’est sans issue et si on continue tout droit on finira dans le mur/Le GPS nous a menti/Faut prendre encore à gauche c’est sûr.

Ou encore cette belle chanson aux accents québécois:  » Tabarnak » : 

J’voudrais mourir au bord d’un lac
Partir dans un beau tabarnak
Près d’un p’tit chalet dans les bois
Sur un bout de terrain québécois..
.

Pour la petite histoire, le clip de cette chanson a été tourné en Auvergne, au lac Chambon.

Des chansons qui touchent, sur le mode intimiste, sur de subtiles mélodies pop. Le public a diversement apprécié, moi oui.

Venons en à ce soir, jeudi 13, et nous aurons le plaisir de voir l’irrésistible Léopoldine HH, et Jil Caplan qui fait son retour avec un nouvel album épatant, en collaboration avec le virtuose du jazz manouche Romane, à suivre donc…

Danièle Sala, de Mozac

 

Mais il y a aussi d’autres propositions, un atelier d’écriture, animé par Céline Caussimon, et le Radio Cabaret Arverne, qui invite les artistes et les fait chanter …  Quelques images de Martine Fargeix, qui a surpris le célèbre Serge L.  en tentative de chorégraphie, c’est un scoop !

 

 

 

Rencontres Marc Robine premier jour, 11 juillet 2017.

12 Juil

Ils ont, dans leur valise,
Un trésor: trois chemises,
Un pantalon usé.
Dehors, le froid, la bise
Raclent la pierre grise
Et le goudron du quai.

Ils viennent bâtir nos barrages,
Nos ponts, nos autoroutes aussi,
C’est pas par plaisir qu’ils voyagent… 

 

C’est par cette chanson de Michel Bulher( 1976) interprétée par Marc Robine : « Les immigrés», que commencent ces treizièmes rencontres Marc Robine.

Le public est au rendez-vous, les fidèles, ceux que l’on revoit chaque année, et des nouveaux aussi, de tous les âges, puisque cette année est placée sous le signe de la jeunesse, de la relève, et vu ces deux premiers concerts, on peut être rassurés quant à l’avenir de la chanson française.

Et c’est une toute jeune fille en courte robe rouge, pieds nus, qui s’avance vers le micro, bien trop haut pour elle, et monte sur une chaise pour affronter le public :

J’essaie d’être moi, laissez moi faire
Peut-être pas assez spéciale ni assez spectaculaire
J’ai tous vos conseils en tête mais je voudrais juste rester honnête
Prenez pas ma simplicité pour un excès de fierté
Moi je me fais mal à la pudeur
A chaque mot que je couche, putain écrire ça fait peur et pourtant je suis pas farouche
Si tout ce que j’ai d’intéressant, c’est ma bouille de petite fille
Va falloir se faire une raison, le talent tient qu’à un fil… 

Allez pas croire que c’est facile de défendre ce que j’ai de fragile
C’est vrai, j’étais pas obligée
Je vous laisse entendre à vous de juger
Est-ce que j’écris pour de vrai ?
( De la merde grand public).

 

Oui, Leïla Huissoud écrit pour de vrai, chante pour de vrai, sobrement accompagnée de sa guitare, et de Kévin Fauchet au piano et à l’harmonica, sa voix sonne juste, amoureuse des mots, de la langue française, elle nous surprend par sa maturité, la force de son écriture, sa sincérité, de coups de gueule en tendresse, elle nous fait passer par toutes les émotions. Son premier album, « L’Ombre » sorti en mars dernier en témoigne.

Après une courte pause, la salle s’éteint à nouveau, et les musiciens arrivent dans une lumière bleue, Ludovic Leleu se met au piano, Jérémie Pontier à la batterie, Fanny Rome au violon, et tout de noir vêtue, apparaît Clarika, la scène s’éclaire de rouge, le rythme monte :

  Je suis la force et la lumière
Je suis fragile et solitaire
Je suis peureuse, je suis légère
Je suis fidèle et inconstante
Je suis barrée, je suis bandante
Je suis perdue, je suis timide
Je suis vendue et intrépide … »
Je suis mille, je suis mille, je suis mille
Je suis mille vies… 

©NGabriel

©NGabriel Photo d’archives

Et, ce n’est pas original, mais il y a de quoi faire battre nos cœurs avec Clarika, tour à tour bouleversante, tendre,  joyeuse ou mélancolique, elle chante, elle raconte, elle danse, elle nous bouleverse et nous enchante, en toute complicité avec ses musiciens,  avec une mise en scène époustouflante, une vraie tornade, de noir vêtue jusqu’à ce qu’elle réapparaisse en longue robe claire, sur la musique du parrain,  pour chanter, après un préambule en italien, et une danse folle entre Jérémie le batteur et Fanny la choriste musicienne,  » Le bout du chemin  » . On ressort de son concert tous chamboulés.  Elle a interprété toutes les chansons de son septième album : «  De quoi faire battre mon coeur », et quelques incontournables, comme «  Les garçons dans les vestiaires », «  Non, ça s’peut pas », ou «  Bien mérité ».

Les rencontres Marc Robine commencent fort avec cette première soirée, et ce soir, trois concerts au programme. Tout d’abord Céline Caussimon, à 17 heures, dans la salle d’expo, accompagnée d’Etienne Champolion au piano, et à 20 heures 30, Volo et Clio, à suivre donc .

Danièle Sala, de Mozac

 

Rencontres Marc Robine 2017

4 Juil

C’est un joli nom La Muscade, un nom porteur de parfums d’épices des océans lointains, un nom qui colle bien à ce grand voyageur, Marc Robine, colporteur de chansons, historien, journaliste, biographe, écrivain, collaborateur de Chorus avec son ami Fred Hidalgo, grand connaisseur et défenseur de la chanson française, lui même chanteur et musicien, à qui ces rencontres rendent hommage depuis 13 ans, soit un an après sa disparition, le 26 août 2003. Et les rencontres commencent toujours par une de ses chansons, que l’on écoute avec ferveur sous son portrait géant, à droite de la scène.

C’est où La Muscade ? Dans le village auvergnat de Blanzat, un bourg viticole qui a de la bouteille, son histoire remontant à l’époque magdalénienne, situé à travers les collines qui touchent Clermont-Ferrand.

Un village qui aime la chanson, comme en témoignent ces rencontres où la salle est pleine tous les soirs, mais où les spectateurs viennent aussi de loin, attirés par l’excellence de la programmation.

En effet, chaque année, Alain Vannaire, président de l’association organisatrice On connaît la chanson, fin connaisseur, sait surprendre et enchanter le public par des cocktails variés et de grande qualité. Et il est entouré d’une équipe dynamique et inspirée.

Blanzat lieu de rencontres autour de la chanson durant ces cinq jours, avec une chorale le matin, dirigée cette année par Agnès Mollon, Une verte au choeur des rouges, puisqu’elle dirige aussi la chorale des Gaperons rouges à Riom, et Jean-Baptiste Veujoz. Des repas-chansons, des conférences, un grand choix de CD, de vinyles, de livres autour de la chanson, dans la salle d’exposition, où les artistes viennent aussi proposer leurs album, signer les dédicaces, bavarder avec le public, en toute simplicité, car dans cette petite salle de spectacle d’environ 200 places, et tout autour, tout se passe en fraternité, en amitié, en partage d’une passion commune, bref, on s’y sent bien. Si bien, que l’on revient, on y retrouve les habitués, on fait connaissance avec les nouveaux.

Et cette année, Céline Caussimon animera un atelier d’écriture chansons, tous les matins, de 10h30 à 12h30, et donnera un concert le mercredi 12 juillet, à 17 heures, avec Etienne Champollion au piano.

La Muscade

On peut avoir des échos de ces rencontres, entretiens avec les artistes, chansons, en écoutant Radio Arverne, en direct de La Muscade, tous les jours, de 17 à 19 heures. Fréquence 100.2

Et tous les soirs, doubles concerts, avec encore cette année une programmation de choix !

Alors, qu’on se le dise, mais pas trop, il n’y aura peut être pas de place pour tout le monde ! Les rencontres commencent le mardi 11 juillet, avec toutes les activités proposées, et mardi soir, à partir de 20 heure 30, Clarika et Leïla Huissoud. On en reparlera ici même.

 

Danièle Sala, de Mozac

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