Archive | avril, 2017

Pierre Barouh, le documentaire…

26 Avr

 

 

Photos ©NGabriel, à l’Européen 2015

Très belle réalisation, comme si vous faisiez une promenade avec Pierre Barouh qui vous emmène dans ses mondes, avec ce que dit Aurélien Merle, au sujet de Barouh, le talent d’être un ami tout de suite.   On ne saurait mieux résumer l’homme.

Pour sa vie, ce qu’il en dit, c’est comme le parcours d’une rivière, elle va à la mer par des chemins de hasard et de rencontres qui infléchissent son cours, et ça va, ça vient,  saravah toujours, même les années où on a envie de ne rien faire…

Une autre phrase résume très bien son approche de la vie, quand il décrit le Japon, les pieds dans les racines et la tête dans le 22 ème siècle… C’est aussi ça, Pierre Barouh, un éternel orpailleur émerveillé…  Que vous le connaissez bien, ou peu, ce documentaire est sans doute la plus belle invitation à le retrouver, à lire ou lire « les rivières souterraines« ,  à voir ou revoir « ça va ça vient« , à réécouter les albums compilations des années Saravah, et cet art unique,  la chanson pour  exprimer des sentiments très complexes avec des mots très simples…  Démonstration entre autres, avec « à  bicyclette » (la bicyclette sur le dépot Sacem) sur l’importance de la place d’un mot… Vous entrerez comme un ami invité, en Vendée, à la Contrescarpe, sur le scooter de Pierre, ou la barque de l’oncle Léon, sur les chemins d’Hilaire Rocher… avec les chiens les chats, les paons, ne manquent que les poissons apprivoisés…

Pour la suite, voici le communiqué officiel,

Lundi 15 mai 2017 dans QUI SOMMES-NOUS ?

 Pierre Barouh, l’art des rencontres…

Pierre Barouh, grand auteur-compositeur-interprète français nous a quitté en décembre dernier. France 3 lui rend hommage et vous propose de découvrir le portrait de cet artiste dans un documentaire inédit diffusé prochainement sur notre antenne.
Résumé : Pierre Barouh est l’auteur de très nombreuses chansons mais c’est avec celle du film de Claude Lelouch « Un homme et une femme » qu’il accède à la notoriété. Le film le suit en Vendée où, petit enfant juif, il fut caché pendant la guerre. Le bocage vendéen fut aussi pour lui une source d’inspiration pour des chansons comme « La bicyclette » ou « Les ronds dans l’eau ». Nous le suivons jusqu’à Tokyo, un autre de ses ports d’attache, c’est l’anniversaire  des  50 ans de son label, Saravah. Pierre nous confie ses archives filmées, nous raconte Higelin et Fontaine à leurs débuts, Jean-Roger Caussimon, et bien d’autres…

 

Un documentaire à découvrir le lundi 15 mai 2017

après le Grand Soir 3 dans Qui Sommes-nous ?

sur France 3 Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Normandie.

Pour les autres régions, il y  a l’accès par le web…  En direct ou en replay… à vous de voir…

Titre : Pierre Barouh, L’art des rencontres  51′
Genre : documentaire
Fiche Technique : Ecrit et réalisé par Marie-Laure Désidéri et Christian Argentino Coproduction LA HUIT / 24 images / Saravah / France Télévisions – France 3 Pays de la Loire avec la participation de la SACEM et le soutien de la région des Pays de la Loire.
Semaine Diffusion : 20   Date Diffusion : 2017/05/15
Last but not least, il n’est pas envisageable qu’un DVD de ce doc ne soit pas proposé dans quelques mois.
Norbert Gabriel

 

Prévert et Izis

23 Avr

Avant d’être consacré « poète » avec Paroles, Prévert était plutôt un homme lié aux images du cinéma, scénariste à succès, mais polyvalent, il est l’auteur des textes du Groupe Octobre, les activistes du théâtre à l’usine. Il a été aussi auteur de chansons, presque par hasard, grâce au hasard des rencontres, sa «contrebande » réunissait à peu près des représentants de tous les arts.

Jacques Prévert et l’image

Sa bibliographie comprend des albums à quatre mains co-signés avec des amis peintres Picasso, Chagall, Calder, Miro, Ernst et photographes Izis, Brassaï et tout le monde connait ses ballades avec l’ami Doisneau.

En Avril 2017, le Cherche Midi et Jean-Paul Liégeois ont réédités deux albums, dont un introuvable jamais réédité depuis 1951, Grand bal du printemps.

Izis Bidermanas né en Lituanie, immigré à Paris en 1930, résistant en Limousin de 1941 à 1944, est une des figures de la « photo humaniste » aux côtés de Brassaï, Edouard Boubat, Robert Doisneau, Willy Ronis. Il a co-signé trois ouvrages avec Jacques Prévert : Grand bal du Printemps, Charmes de Londres, Le Cirque d’Izis.

Grand Bal du Printemps est une célébration de Paris, chantée en duo par un poète, Prévert, et un photographe, Izis. Un chant d’amour pour une ville. Jacques Prévert a toujours aimé et chanté Paris : il a été et demeure « le poète de Paris ». Cet ouvrage, de 154 pages, enrichi de 62 photos d’Izis sur Paris, en constitue la meilleure preuve. Paris est tout petit / c’est là sa vraie grandeur . Le Paris de Prévert est celui des quartiers populaires, des musiques de rue, des fêtes et de la misère, des enfants en liberté et des « étranges étrangers ». Le Paris de Prévert est une ville humaine, une ville au quotidien, avec ses grands malheurs et ses petits bonheurs. Les photographies d’Izis donnent des visages à cette humanité.

Charmes de Londres, autre promenade dans Londres, plus près  de l’East End, de Leytonstone, ou de White Chapel que des ors de Buckingham Palace, chacun son folklore, même format que Grand bal du printemps, 105 pages, avec l’essentiel des biographies des auteurs. (dans les deux ouvrages)

Quand il est dit « à quatre mains » ce n’est pas une figure de style, les deux auteurs ont construit ensemble ce qui est un récit lyrique en photos et textes, pas une simple illustration avec des photos plus ou moins en situation. Le mot appelle l’image, ou bien c’est l’image qui appelle les mots..

Pour cet album, rien à ajouter à ce qu’a écrit Charlie Chaplin, en 1952, dans une lettre à Izis, il saluait la qualité du rêve et d’aventure, puis ajoutait en 1954:

La combinaison photographie-poème crée une émotion au delà de toute parole.

Il n’y a pas de meilleure conclusion.

Last but not least, cette double page de Charmes de Londres, qui ira droit au cœur de Valérie B. la rédac-chèvre initiatrice de la revue Le Doigt dans l’oeil, qui a raté Picasso dans sa quête des chèvres d’artistes… Et qui était venue à Paris pour une sorte de thèse sur Prévert avant de mal tourner vers la chanson… mais à cause de ce Jacques… (private joke)

Et puisqu’il est question d’images, de Prévert et de livres, voir éventuellement Prévert n’est pas un poète…  Clic sur le collage, 

 

Norbert Gabriel

Les doigts de l’homme, Le coeur des vivants

22 Avr

 

A l’écoute de ce nouvel album, Le cœur des vivants,  il vient deux échos celui de Pagani, avec les gens de nulle part, qui savent faire l’amour à tous les instruments, ou en paraphrasant Aleksandar Petrović,  J‘ai même rencontré des guitares heureuses… *

Tout est d’une finesse et d’une élégance trop rares dans un genre où quelques néo Django n’ont retenu que le swing mitraillette, celui dont Sarane Ferret disait vers 1945,  c’est bien toutes ces notes, mais on n’a pas le temps de voir le paysage.

Avec Les doigts de l’homme, c’est du swing champagne, et du meilleur, des guitares qui chantent avec des voix limpides, suaves, des dentelles de musique pour des paysages à rêver à un bonheur éternel, des notes de cristal le plus fin, rien à voir avec les TGV de la musique speedée, c’est le vol de l’alouette qui est portée par la brise, ou qui plonge à travers les nuages, alternant la grâce et la virtuosité sans en faire une démonstration clinquante, juste la grâce.

L’ajout de percussions mi cajun, mi batterie est particulièrement judicieux avec des couleurs qui flirtent avec l’Orient et ses sortilèges.

Parmi les rares groupes qui ont pris la trace du Quintette du Hot Club de France, très peu ont su s’inspirer, créer, et non dupliquer ad libitum. Les doigts de l’homme font partie du haut du panier, peut-être même au dessus avec ce nouvel album, oubliez ceux qui font des guitares néo Selmer des grattes-ferraille où on entend plus le médiator que la corde sensible, ici tout est musique, écoutez,

Le coeur des vivants

 

et voici leur FB pour dates de concert, et toutes ces sortes de choses, clic sur la guitare, celle de Crolla, ne nous refusons rien…

 

 

« Le Cœur Des Vivants« , nouvel album des Doigts de l’Homme, disponible en vinyle!!!

Avec Olivier Kikteff, Nazim Aliouche, Yannick Alcocer, Tanguy Blum, Benoit Convert
Sortie le 28 avril, partout! Et le 28 avril, rendez-vous à Mozac avec notre correspondante permanente en Auvergne, Danièle Sala, pour le concert du 28,  La Puce à l’Oreille, à Riom.

  • J’ai même rencontré des tziganes heureux, film d’Aleksandar Petrović.

Norbert Gabriel

 

 

Et pour une brève histoire  du jazz manouche, et de guitares, c’est là:

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/une-histoire-de-jazz-francais-les-60035

À NOËLLE TARTIER, AU LIMONAIRE

18 Avr

C’est un de ces lieux mythiques dans le petit monde de la chanson, créé par une passionnée, avec une petite équipe épatante, un bar à vins et chansons où l’artiste est respecté, accueilli, avec un public « responsable »…  Et c’est un artiste interprète qui raconte

17 Avril 2017 ,  par Christian Camerlynck.

Hier après-midi Dimanche de Pâques, Je suis allé au Limonaire.

Besoin d’y partager un verre avec les amis, les saltimbanques de passage, besoin d’échanger, de méditer.

Lolo c’était remis au Bar, Francesca faisait des pâtes dans la cuisine accompagnée au piano à gaz par Nathalie Fortin. l’équipe reconstituée pour quelques heures était là. Le monde arrivait, des que nous n’avions pas revu depuis longtemps, d’autres que nous avions vu la veille.

Il y a quelques jours, Noëlle, Nathalie Fortin et moi étions au nouveau concert de Jean Guidoni et nous y avons passé la soirée. Noëlle était fatiguée mais contente. En la raccompagnant chez elle, nous parlions chansons. J’ai rarement entendu Noëlle parler d’autre chose que de chansons, de poésie, de musique. Depuis quelques jours j’ai eu la grande chance de la voir hors les murs du Limonaire. Elle était spectatrice et pour cause, depuis quelques temps, Le Limonaire fonctionnait au ralenti. (…)

 

Pour la suite, lire ICI ——> clic sur le Limo,  

 

 

Agnès Collet, Au clair de la terre…

14 Avr

Artiste artisan de sa petite entreprise, Agnès Collet propose régulièrement des spectacles très aboutis, la base étant le talent d’écriture et un sens de la musique qui la relie aux folks singers américains, ces artistes rebelles qui font de leur vie un protest song sans concessions aux facilités des spectacles de consommation courante, ceux qu’on écoute un verre à la main en papotant avec les voisins du bar.

Agnès Collet, elle, fait le tour du monde, aussi à l’aise dans un style réaliste à la Woody Guthrie que dans un rock burlesque façon Salvador et Vian dans leurs moments de délire musical

Le spectacle d’Agnès Collet, c’est un bras d’honneur aux aléas de la vie rugueuse, un chant d’amour aux pays d’Afrique, un poème de résistance, une élégie fantasque et ironique du paradoxe existentiel, on vit, on meurt, et entre les deux, on fait ce qu’on peut, on chante pour que ce soit supportable.

On peut aussi noter qu’on peut avoir une belle vision du monde malgré les yeux qui trahissent parfois. Ce qui rappelle une jolie phrase de quelqu’un qui aurait bien aimé ce genre de spectacle, avec d’excellents musiciens*, Maurice Baquet, devenu aveugle à 75 ou 80 ans « Quand j’ai les yeux ouverts, je vois tout noir, mais quand je ferme les yeux, je vous revois tous en couleurs. » (à Colette Crolla, au sujet de Crolla, Doisneau, Prévert et sa contrebande).

Pour en savoir plus sur Agnès Collet, sa vie , son oeuvre, clic sur le rideau rouge  ———->

*Didier Goret au piano, Nicolas Chelly contrebasse, et Agnès Collet, guitare, ukulélé.

 

Norbert Gabriel

Super Jane symphonique

13 Avr

Si vous avez écouté le concert hier soir, sur France Inter, vous savez donc que c’est une merveille, Si vous n’avez pas écouté, vous avez le podscast dispo pendant 6 jours, à vos cassettes, comme disait JC* et bien sûr,  il y a un album, elle est pas belle la vie de la chanson ?

Et merci en passant à Didier Varrod pour cette formidable soirée.

Un extrait de l’album ? Voilà, il est disponible depuis le 24 mars chez tous les bons marchands.

et pour le podscast, clic sur la TSF, et ça chante dans votre maison. 

Mais ça vaut le coup d’ écouter le concert c’est du spectacle VIVANT !

Norbert Gabriel

*JC, Averty, bien sûr… 

Les rêves de Babylone, Stéphane Mondino

12 Avr

 

Il y a des noms qui résonnent avec toute une symphonie de souvenirs plus ou moins imaginaires. Samarcande, l’Atlantide, l’Eldorado, et Babylone…  On appuie sur le juke box de la mémoire, et ça tourne. Pour Mondino, c’est Brautigan le  déclencheur de  la farandole des rêves, la quête d’un paradis perdu ? Avec des créatures mythiques très féminines qui allument les étoiles dans les yeux des passants… Normal, c’est sur une antique tablette babylonienne qu’on a trouvé cette phrase, toujours en devenir: « La femme est l’avenir de l’homme. »

Dans ce tourbillon de la vie et des amours, c’est l’éternelle errance des roméos éblouis par des juliettes insolentes qui éclipsent le soleil, surtout en flash back cicatrice, et elles vous laissent croire qu’on va approcher les astres, mais rien n’est vraiment acquis dans ces vies dansantes comme des papillons fantasques. Rêves et histoires flottant comme des mirages sur l’horizon d’un Sahara qui flambe les voyageurs imprudents cherchant Antinéa ou Shéhérazade, une de ces reines de sables aux pièges dorés..

Comment se termine le conte ? Comme un conte, lumineux et cruel, comme la vie, cruelle et séduisante, et réciproquement.

Et Babylone se dissout dans les brumes des matins et des fantasmes qui s’effilochent.. Mais le soir, le soleil couchant ranime les braises des feux de camp, et la nuit se pare du son des guitares, de l’orgue Hammond, et de voix de femmes, charmeuses comme les sirènes d’Ulysse, et des musiques et des parfums hypnotiques capturent les âmes des voyageurs.

 

Les rêves de ciels orange sont là-bas

Si tu laisses aller ton âme tu vois Babylone,

Babylone

Tout te ramène chez toi, tu vois Babylone,

L’album est disponible chez MistiMusicShop, c’est ici, calinez le chat et Sésame s’ouvrira.


et il sera présenté en spectacle à l’Européen le 24 Avril, à vos agendas.

Norbert Gabriel

Soirée Courts métrages à Mozac

11 Avr

 

L’Auvergne est terre de cinéma depuis longtemps, ces 10 dernières années, 120 courts métrages,une vingtaine de documentaires, 15 téléfilms et une trentaine de longs métrages ont vu le jour dans les décors auvergnats. La région soutient la création de production cinématographique avec un fonds d’aide depuis 1997, et le Festival international du court métrage à Clermont-Ferrand , né en 1982, est le deuxième festival le plus important en France, après Cannes, et le plus important consacré aux courts métrages dans le monde, avec une affluence qui augmente chaque année, 162 000 entrées en 201, pour plus de 7000 films. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes, comme les longues files d’attente pour accéder aux salles, mais ça devrait s’arranger avec la construction de 7 nouvelles salles en cours.

Et pour ceux qui n’ont pas pu assister au festival de Clermont-Ferrand, une tournée de rattrapage est organisée dans toute la région Auvergne. Ce vendredi soir, comme tous les ans depuis 9 ans, Matthieu Pérona est venu nous présenter sa sélection de films dans la salle de l’Arlequin, à Mozac , choix organisé selon des thèmes de société , films issus de la médiathèque de Clermont-Ferrand, ces soirées Courts métrages étant proposées par le comité de jumelage de Mozac .  Tout d’abord qu’est ce qu’un court métrage ? Souvent le point de départ pour un réalisateur, une école de la découverte du cinéma , l’art de montrer l’essentiel en peu de temps .

Et l’on commence par L’Orange du marchand, réalisé par Jean-Christophe Averty, en hommage à son œuvre, un vrai clip avant l’heure !

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La société donc, avec ses travers , dont le sexisme, comme le montre ce premier film Majorité opprimée d’ Eleonore Pourriat , film qu’on peut voir sur le net, près de 2 millions de vues, et qui a fait jaser. Caricature un peu poussée je trouve, d’un homme harcelé par des femmes, et finalement ces femmes sont montrées comme des harpies autoritaires et vicieuses, ce qui n’est pas mieux ni pour l’image de la femme, ni pour celle de l’homme. Mais ce n’est que mon point de vue. Christine : « mais t’as rien compris, c’est l’inverse qui se passe dans la vie, les femmes harcelées par les hommes ». Ben si, j’ai bien compris, n’empêche que je n’aime pas le harcèlement tout court.

Malaise vite dissipé avec les superbes images de la naissance et de l’envol d’un papillon, avec Rising,

 

Le plus court du court , 41 secondes, au titre le plus long, c’est La légende de la chèvre qui connaissait le vrai sens de la montagne. 

 

Parmi mes préférés de ce soir là, Chaud lapin , une histoire d’amour étrange et envoûtante qui met en scène la vie d’un lapin, une lapine, un serpent et un phacochère. Réalisé par des étudiants d’Arles.

 

La société, ses misères et ses miracles, émouvante histoire d’une petite fille qui sauve du suicide un désespéré, il suffit d’ un ballon, un nez rouge, un sourire, c’est : Juste au dessus des trains.

La société, ses croyances, sa déchéance, c’est l’histoire d’une étrange créature dégénérée, en quête de spirituel, et en dehors de toutes conventions : Manoman .

La société et l’addiction à internet au point d’en oublier sa petite amie : Déconnexion .

La société et l’environnement, inspiré d’une histoire vraie, l’histoire d’une petite abeille allergique au pollen qui découvre un étrange produit , c’est Miel bleu … La vraie histoire , c’est que le bleu en question, était en fait du colorant alimentaire qui a intoxiqué de nombreuses ruches dans le Haut- Rhin et provoqué la mort de milliers d’abeilles .

Thomas, 14 ans, a adoré , lui, les Trois aventures de Tapi, surtout quand les adultes redeviennent enfants .

Parmi ces 17 courts métrages vus ce vendredi, et toujours sur les thèmes de société, c’est le harcèlement qui est traité avec : Qui a peur du grand méchant roux, court métrage prix des films réalisés par des lycéens de Nancy pour le bac 2015 .

 

En conclusion, une belle soirée partagée, on peut, par ailleurs voir la plupart de ces courts métrages sur internet, mais ensemble et sur grand écran, c’est tellement mieux !

Merci à Matthieu Pérona , au comité de jumelage, et à tous les bénévoles qui nous ont offert cette soirée .

Une autre soirée le Vendredi 19 mai à 20h30 : MOZAC / Salle de l’Arlequin sera consacrée aux coups de cœur du festival 2017 , à suivre donc …

Danièle Sala de Mozac

Le cas Erwan Larher, auteur (2)

9 Avr

Dimanche soir, 20H, page 13 du roman Entre toutes les femmes, de Erwan Larher, que j’embrasse avec toute la chaleur dont je suis capable :

« Au début ils n’y croyaient pas. Ils ricanaient ouvertement. Sur les écrans s’étalait le sentiment de supériorité que leur donnaient des décennies de domination ; les articles relayaient leur scepticisme goguenard. Bien que tout juste battu (…), le président de la République sortant n’en était pas moins braillard. (…) les Montagnards, l’autre parti politique du paysage, étaient tout aussi belliqueux. Parce qu’en définitive, ils défendent le même monde. Un monde qu’Arsène Nimale a commencé de chambouler.

Alors ils ont peur.

Montagnards et Feuillants (parti du président sortant) sont tenants d’une politique intérieure sécuritaire et répressive (« Quand une branche est pourrie, on la coupe »), défenseurs d’un capitalisme libéral plus ou moins ultra (« Vous avez mieux à proposer ? ») et partisans d’un État étique. Les dirigeants des deux partis se piquent de pragmatisme et ont géré en alternance le pays pendant de décennies sans que personne vît la différence – de toute façon, la Confédération européenne leur dictait les politiques budgétaires, monétaires et économiques.

Et voilà que, sorti de nulle part, porté par un immense enthousiasme populaire, avec des mots d’ordre aussi ingénus que « redevenir heureux », « prendre le temps » ou « valoriser l’humain », Arsène Nimale (…) les a balayés et a conquis l’Élysée. Ils n’ont rien vu venir, malgré les sondages, malgré l’évidence (…). »

Entre toutes les femmes, Erwan Larher, janvier 2015, Éditions Plon.

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Erwan Larher, « Lire à Limoges », avril 2017. Avec Aurélie Janssens, sur France Bleu Limousin.

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C’est l’histoire de n°2 (Autogenèse) et n°4 (Entre toutes les femmes). Pour découvrir les aventures d’Arsène Nimale, de La Voix, de Cybèle, celle qui, entre toutes les femmes, évolue entre deux mondes (celui des élites qui décident, tandis qu’Elle habite Freak Zone…), il faut se procurer les livres, dans toutes les bonnes librairies, et surtout indépendantes. On peut aussi lire l’un sans lire l’autre, même si, oui, « n°4 » s’appuie sur « n°2 » (Autogenèse, Michalon Éditions, 2012) et propose une anticipation : Que deviendra notre monde, après les politiques successives, si semblables des deux principaux partis ? Qu’amènerait un vent nouveau ? Et où en serions-nous des années plus tard ? Quelle place pour les anciens dominants ? Comment réagiraient-ils face à ce vent nouveau ?

De n°2 à n°4, le « Elle » à la place de « Il ». Ainsi, le lecteur plonge dans un univers qu’il connaît déjà.

C’est une œuvre clivante, car politique… Si bien que n’y résistant plus, à la centième page plus trois, j’envoyai un mail à Erwan : « Tu pouvais pas me le dire d’attaquer Autogénèse, rapido… ? (et plus vite que ça, encore !) ».

Dans la chronique intitulée « Le cas Lahrer -1- », j’écrivais qu’Erwan, avec ses romans n°1 et n°3 (Qu’avez-vous fait de moi ? et Mâle en milieu hostile) était d’emblée accepté/invité (comme il voudra) au sein de la tribu des « Salut les parano(e)s ! ». Ce roman, le n°2, ne vient pas décevoir les attentes du club des « lecteurs avertis en valent x2 ». Le n°4 itou.

« Le seul et triste plaisir du paranoïaque est de vérifier, un jour, qu’il avait malheureusement raison… » E.5131

En attendant d’être pleinement réalisées dans le réel, voici réalisées dans cette œuvre (roman, anticipation, sf ?) toutes les craintes d’une partie de la population (dont nous sommes) : les parano-e-s chers et chères au Medef-Cnpf-Cac40, les manifestant-e-s public-privé…

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Erwan Larher, « Lire à Limoges », avril 2017.

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Oui, il y a une histoire, mais aussi une vision… mais aussi la proposition d’une société autre. C’est en creux… pendant que tu goûtes l’histoire, les situations, l’humour caché sous chaque ligne, tu t’interroges : ça ressemble rudement à ce que l’orientation actuelle nous propose. On vivra ça dans combien de temps ? 5, 10, 15 ans ?

Alors, se pose la question de ce qu’il est – encore – possible de faire pour éviter ça…

Et si je me pose la question, c’est que le livre est efficace : il rejoint en cela le formidable film-interview de Thomas Lacoste… J’avais intitulé la chronique : « faire de la politique autrement ». Oui, c’est ce que fait Erwan. Bravo, mon pote !

Il s’agit d’échapper à la parabole de la grenouille qui se laisse ébouillanter. Je m’explique :

Une grenouille jetée dans l’eau bouillante, réagit et saute hors de la casserole. Une grenouille qui prend son bain dans une eau tiède se laissera prendre au piège de la température qui monte peu à peu et finit par l’ébouillanter, sans qu’elle ait « pensé » à réagir.

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Pour réussir ce tour de force, Erwan choisit un personnage neuf et c’est au travers de son regard neuf que le lecteur prend connaissance de ce monde dans lequel le narrateur le plonge. Ce monde, il vit déjà dedans et souvent ne réagit pas… La projection à 15 ans et le choix d’un personnage amnésique permet de fabriquer le choc, la prise de conscience… une réaction ? Le lecteur sautera-t-il hors de la casserole qui l’ébouillante ?

C’est aussi le terrain de jeu d’un narrateur qui, comme dans n°1 et n°3, s’amuse avec les possibilités qu’offre le roman : apparitions, disparitions, ellipses, humour, jeux de mots, etc.

C’est aussi une réflexion sur le souvenir, le passé, l’existence « poulet sans tête », le rapport aux autres, le réel, le fantasmé, la vérité de ce qui est vécu, de ce qui est tout court…

On t’expliquera ce que représentent les différents partis politiques, sur quoi ils se fondent, quel système favorise la loi du plus fort, à quoi sert « l’apparente alternance »… Oh, j’en dis trop, là, je crois…

Tu sauras à quoi servent les musées dans les C.U.

Léger, le Erwan, léger…

Légère cette vision du monde… tu crois ça ?

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Je songe aux deux journées passées chez l’auteur : à détruire, défaire, cogner, en vue de rénovation, la soirée à boire et jouer, la nuit à boire et refaire le monde.

Et cet instant de grâce : alors qu’Erwan donne son point de vue enivrant sur l’argent, son existence, son empreinte abusive, Thomas (un autre Thomas) qui s’étrangle, me regarde, le regarde et s’exclame : « Tu ne peux pas dire ça, Erwan ! ». Si, il peut le dire… J’adore. « Tu ne peux pas penser ça, Erwan ». Aussi… Oh, si. Et il l’a écrit.

Ce soir-là, ce que je ne savais pas c’est qu’Erwan avait déjà écrit/proposé un programme politique : dans Autogenèse !

« Tu pouvais pas me le dire d’attaquer Autogénèse, rapido… ? (et plus vite que ça, encore!) ».

Conte pour enfant ? Récit apologue et réaliste, d’anticipation ?

« Et voilà que, sorti de nulle part, porté par un immense enthousiasme populaire, avec des mots d’ordre aussi ingénus que « redevenir heureux », « prendre le temps » ou « valoriser l’humain », Arsène Nimale (…) les a balayés et a conquis l’Élysée. Ils n’ont rien vu venir, malgré les sondages, malgré l’évidence (…). »

Entre toutes les femmes, Erwan Larher, janvier 2015, Éditions Plon.

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Autogenèse
, Erwan Larher, 2012  :
http://www.erwanlarher.com/?page_id=30

Entre toutes les femmes, Erwan Larher, 2015 :
http://www.erwanlarher.com/?page_id=15

Chroniques romans n°1 et 3 de Erwan :
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2013/07/02/le-cas-erwan-larher-auteur/

Chronique romans n°5 de Erwan :
https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2016/05/08/marguerite-naime-pas-ses-fesses/

Le site d’Erwan Larher : http://www.erwanlarher.com/

Le Logis du Musicien : https://www.facebook.com/logisdumusicien/

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Hum Toks / E.5131 / Eric SABA (texte, photos)

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Erwan Larher, « Lire à Limoges », avril 2017.

 

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