e
Amis artistes, ou pas amis, ça vous concerne aussi, il arrive de plus en plus souvent que vos chéris spectateurs passent une partie du spectacle à brandir ces machins modernes, superphones ou tablettes au lieu de se consacrer à ce qui se passe sur scène… Jusqu’à hier soir 20 h 30, je gronchonnais volontiers contre ces mal poli(e)s qui … mais depuis hier, je révise mon point de vue, voilà pourquoi: j’étais joyeusement parti au Divan du Monde pour le spectacle de Nilda Fernandez et Ze Gang, et arrivé assez tôt pour être assez bien placé, si possible au balcon. Pari gagné sur ce point. Dès la première partie, l’inquiétude pointe, cette pénombre qui ne montre que l’ombre de la personne en scène, ça présage du souci pour la suite… Le genre d’avanie qui est la marque de fabrique de quelques salles, dont l’éclairagiste éclaire presque tout, à part celle ou celui qui est devant le micro. Ce fut le cas… Autant dire que j’aurais pu passer une assez mauvaise soirée, mais…
Mais la bonne nouvelle, c’est que ma voisine de hasard était équipée d’une tablette, dont l’écran lumineux m’a d’abord agacé, pas longtemps, parce que sur sa tablette je voyais très bien les expressions du chanteur, que je ne pouvais voir « en vision directe » en raison de l’indigence de l’éclairage.
Et là, on revient au titre sur l’imposture des photos -parfois- pourquoi ?
- les performances du matériel actuel permettent de réaliser des prises de vue dans des conditions qu’on n’aurait jamais imaginées au temps de l’argentique. L’oeil artificiel est comme un chat, il « voit » clairement ce que l’oeil humain distingue à peine en faible lumière. Exemple vécu hier avec la tablette.
- Le photographe professionnel équipé d’un matériel adapté, performant, peut donc publier des photos impeccables des artistes en scène, même si les spectateurs présents n’ont pas vu grand chose des expressions des chanteuses et chanteurs… Et dans ce cas de figure, si l’on se fie aux images, on risque la désillusion le soir où on ira essayer de voir en salle…
- Au final, que devrait montrer une photo de spectacle? Ce que le spectateur va voir si possible, et pas une image « artificielle ».. Enfin il me semble.
Pour ce qui est de cette soirée au Divan du Monde, il n’y avait pas que la tablette 18×24 qui montrait bien le visage de Nilda Fernandez, quelques superphones voisins, même sur leurs petits écrans étaient plus lumineux que ce que je voyais de mes yeux normaux, si je puis dire.. Mes yeux normaux ont vu très confortablement Al Jarreau à l’Olympia, j’étais au fond de la salle, environ 40 m de la scène, alors qu’à 10/12 mètres hier je ne voyais presque rien. Avec le même boitier quasi antique qui ferait sourire tout photographe sérieux, j’ai de bonnes images d’Al Jarreau, mais pas grand chose de Nilda Fernandez hier… C’est dommage, parce qu’il est photogénique, témoin cette photo de 2010 à TaParole Montreuil, faite avec un machin dont je n’avouerai jamais la marque, et pas non plus les quelques billets (de 20) qu’il m’avait coûté.
Et Al Jarreau , vu de loin…mais très bien vu… (avec un boitier bridge assez bien noté … en 2006)
La morale de cette histoire, larirette larirette, c’est que, au bilan, autant rester chez soi pour voir les spectacles en vidéo, en général la lumière est bonne, on n’est pas dérangé par les agitations smartphonniennes des voisins, et il n’y a pas les tournicotis vers le bar, car en plus, dans ces salles sans lumière il y a souvent un bar… pour se consoler sans doute…
Mais tout n’est pas si noir, il y a pas mal de salles qui ont le respect du public et des artistes, L’Européen, le Forum Léo Ferré, l’ex-Vingtième Théâtre , l’Alhambra, les salles où se produit Chanson Plus BiFluorée (toujours bien éclairés) pour la région parisienne, liste non exhaustive*, et s’il faut un palmarès inversé, je crains que parmi les champions de la dernière place, il n’y ait les 3B, dont l’art en matière de non-éclairage est un sommet. Ou plutôt un abysse…
Et un salut particulier à Stéphane Dutoict, capable d’improviser des éclairages complexes « à la volée » selon le principe « Bien éclairer les chanteurs pour qu’on entende bien les paroles. »
Ce que tout éclairagiste de théâtre pratique au quotidien pour que la parole passe bien.
Last but not least, si j’apprécie les voix, quand je vais en salle, j’aime bien voir aussi les yeux des artistes, imaginer qu’ils chantent pour quelqu’un, ici et maintenant, apercevoir ce qu’ils regardent, moi, peut-être ? Alors voilà…
Norbert Gabriel
*Pour ce palmarès, les bons points, les moins bons, les calamiteux, chacun peut donner son avis, et ses recommandations sur ce qui se passe dans les départements, ça peut pas faire de mal. On a déjà un message d’Auvergne.
C’est fâcheux ! Etre obligé de regarder un chanteur qu’on aimerait voir bien éclairé sur scène, sur une tablette ! Pour le chanteur, pour le public et pour le photographe . Ce qui ne fut pas le cas à Riom comme en témoignent les photos d’André Hébrard !
Sinon et malgré tout, c’était bien ?
J’aimeJ’aime
Il y a eu de très jolis moments de surprises, comme toujours avec Nilda, j’essaierai de faire un petit blabla demain…
J’aimeAimé par 1 personne
Notre correspondante permanente en Auvergne, Danièle Sala nous rappelle qu’il y a une excellente artiste technicienne, qui éclaire très bien « On connait la chanson » entre autres , Catherine Reverseau, qui est aussi une des chevilles ouvrières de La capitainerie à Joze… ( et que j’ai eu le plaisir de croiser en septembre dernier. Ngabriel)
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, et j’espère que Catherine sera à la Muscade de Blanzat le 18 mars prochain pour éclairer comme il se doit notre cousine québécoise Paule Andrée Cassidy !
J’aimeJ’aime