C’était à la création, il y a quelques mois, Shaman et Shadoc reviennent,

Photos ©NGabriel 2016
Un emmerdeur qui a mal aux pieds peut-il laisser indifférent un homme bien élevé, et semble-t-il très conditionné pour être un citoyen marchant au pas ? L’emmerdeur dûment rechaussé par l’homme secourable entre dans une partie dont il est maître d’un jeu ambigu, équivoque… Mais peut-il arriver que le maître se fasse battre au jeu qu’il a initié ? D’autant que quelques fantômes entrent dans la danse, virevoltant d’un cavalier à l’autre pour hanter un revival de souvenirs entremêlés …
Dans le jeu pervers de la soumission à l’autorité (clin d’oeil à Stanley Milgram) quels ressorts peuvent inverser les hiérarchies ?
On commence avec une histoire gentiment picaresque, et on glisse vers la tragédie shakespearienne et ses monstres humains, tellement humains
En filigrane, nos amis les rats illustrent quelques travers ou aberrations de la vie qui va, souvent de travers, et, sourire un peu crispé du spectateur, parfois ça nous ressemble… Comment ça se termine ? Allez voir ce qu’il en est, c’est le mieux.
On peut aussi noter que l’auteur Pierre Margot a servi son comédien Guillaume Orsat avec beaucoup de générosité pour lui offrir ‘un grand rôle’ où il excelle, matois, pervers, manipulateur, entre Boudu et le père Jules… Les « simoniens » comprendront..
Norbert Gabriel
Autre point de vue,

DUEL AUTOUR D’UN FANTÔME
Démarrage sympathique et fort drôle dans la première demi-heure, rencontre de deux solitaires, façon le fragile et la brute, le Francis Véber des premières années, pas encore piégé par ses formules. Et puis les rires s’espacent et se coincent, on sent poindre la terrible histoire de vengeance. En filigrane, le portrait cruel de notre monde dévoré par la machine capitale, créatrice de misère pour le plus grands profit des maîtres de l’ombre, bien à l’abri du cirque médiatique qu’ils réservent aux pauvres couillons que nous sommes. Et si jusqu’au bout Victor Shadoc (Pierre Margot) déploie la sensibilité déchirante d’un Brel toujours digne, Shaman (Guillaume Orsat) se transforme en monstre formidable, une présence qui n’existait que dans le cinéma (théâtre) français des années 1930, avec des bêtes de scène comme Michel Simon, Raimu, et plus encore Harry Baur. Puissance cassante, amplitude maîtrisée, rouerie pathétique, Orsat retrouve un savoir faire que l’on croyait perdu. Et si le fantôme pour lequel se battent nos deux personnages n’était pas celui de la malheureuse Juliette (épatante Céline Legendre-Herda), mais celui d’un théâtre populaire perdu dont cet épatant trio de comédiens n’arrive pas à faire le deuil ? Un grand texte et des comédiens formidables !
Christophe Champclaux
Infos , dates, réservations, c’est là –> clic sur les gradins
Note sur la distribution : en alternance, Pierre Margot, du 9 au 11 mars et du 4 au 13 mai 2017 ou Xavier Béja, du 16 mars au 29 avril 2017, Céline Legendre-Herda du 9 au 15 mars, et les 1, 7, 8, 22, 29 avril et les 5 et 11 mai 2017 ou Julie Allainmat les 16, 18, 23 mars, les 1, 7, 8 22, 29 avril et les 5 et 11 mai 2017
Il y a une bande annonce ,
Et pour quelques images de plus…

Photos ©NGabriel 2016
C’est réjouissant de voir qu’il y a encore des comédiens comparables aux monstres sacrés cités ci-dessus, et c’est bien triste pour la salle de théâtre dont ils ne peuvent faire le deuil ! J’espère que beaucoup d’autres salles s’ouvriront pour eux, à Paris et en province aussi .
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Du tragique,du poétique,du bonheur offert par un grand texte et deux magnifiques comédiens et une ombre délicieuse tellement présente..Courez y, le lieu est chouette,le métro pas loin et..ça ne se termine pas tard!
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et recommence dès le 9 mars 2017, du jeudi au samedi à 21h30 au Théâtre Essaïon !
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