Retour sur le dernier spectacle d’Al Jarreau en France, fin Novembre 2016 à l’Olympia… Un très grand moment avec un très grand artiste… Parti de Los Angeles dans les constellations d’étoiles le 12 Février 2017… C’est un 12 Février que Gershwin a présenté Rhapsody in Blue, en 1924, le glissando de clarinette est un bel accompagnement pour s’envoler vers les nuages…

Photos NGabriel 2016
Al Jarreau, un big band à dominante Ellington, et une soirée à l’Olympia parfaite. Un artiste qui maîtrise son art en toute décontraction, un salut en passant à Michel Legrand, un coup de blues en Summertime, un clin d’oeil musical à Dave Brubeck et Nougaro, un public bien partagé entre seniors et juniors, ce jazz montre toujours son extraordinaire vitalité à conquérir les nouvelles générations. Al Jarreau est aussi venu en France pour recevoir un grand prix de la Sacem, salut l’artiste, c’était un moment rare qui restera dans les mémoires.
Ci-après une grande partie du texte qui était publié sur le site de l’Olympia, pour situer comment ce projet est né, et comment il boucle le parcours d’Al Jarreau,
En 2015, Jarreau retourne à l’endroit même où sa carrière a véritablement décollé il y a 37 ans : Hambourg. Lorsque le chef du Bigband Jörg Achim Keller approche Al Jarreau ave l’idée de reprendre le Songbook de Duke Ellington, avec Jarreau comme vocaliste, celui-ci trouve l’idée tout simplement géniale!
Imaginez 18 musiciens entourant un homme de 76 ans trônant comme une éminence au milieu d’eux : souriant, il chante, scatte, apporte ses idées, donne le sourire aux musiciens du big band. Al Jarreau est de retour ! Le bar enfumé ›Onkel Pö’s Carnegie Hall‹ à Hambourg a été le lieu où tout a commencé pour Jarreau en Allemagne : c’est là qu’il a interprété pour la première fois sa version de « Take Five » de Dave Brubeck, qui l’a rendu célèbre 15 jours plus tard dans toute l’Allemagne !
– Bien entendu, je me souviens de cette époque – comment pourrais-je l’oublier ? » Les mêmes personnes qui venaient à l’époque viennent encore aujourd’hui à mes concerts, en amenant leurs petits enfants pour venir écouter Oncle Al ! Venir en Europe a été l’une des meilleures idées de ma vie. Cette expérience a ouvert mes yeux sur le fait que l’Amérique est un pays avec des immigrés européens, africains. Mon idée de départ était de partager ma musique avec le monde, partager un sourire avec les gens, danser, applaudir tous ensemble…
Et la première porte qui s ‘est ouverte, c’était Hambourg. Maintenant c’est à lui d’ouvrir les portes une fois de plus : avec le talent de Jörg Achim Keller de combiner les qualités d’Al Jarreau et du NDR Big Band à travers de nouveaux arrangements de ce grand répertoire Ellingtonien, ils ont réussi à créer quelque chose d’entièrement nouveau : un Ellington 2.0 en somme ! Al Jarreau qui a grandi avec la musique d’Ellington, Fitzgerald… a également découvert Ellington sous un tout nouveau jour et a ouvert son répertoire à d’autres morceaux que ceux qu’il interprétait déjà et surtout, en les faisant sien grâce uniquement à sa voix!
La voix est le premier instrument de l’humanité : on naît avec, elle procure une chaleur que nul instrument ne peut imiter ou remplacer. Le vocabulaire, le message que l’on peut faire passer à travers une chanson via les mots, la suite de mots que l’on choisit pour chanter… tous ces ingrédients créent une forme très spéciale de l’expression humaine. J’adore le langage, écrire des paroles qui ont vraiment du sens, porteurs d’un vrai message avec un objectif clair. Vous pouvez encourager les gens avec les mots : une chance qu’il suffit de saisir !
Et pour quelques images de plus,
Et c’est en musique qu’on termine cette ballade, avec ce live in Montreux en 2015,
Norbert Gabriel
Un grand bonhomme et un sacré musicien !
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