Archive | novembre, 2016

Blues avec Chantal Laxenaire + The Gang

5 Nov

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Un coup de blues avec elle, ça se refuse pas, et à la fin, on dit encore-encore… Ici rien à voir ou à entendre avec les ersatzs de blues  parfois proposés par nos hexagonaux singers qui, souvent, en retiennent une forme réduite à une caricature, sans en saisir l’âme… D’ailleurs peut-on vraiment, en Europe,  saisir l’âme de cette musique née d’un peuple déporté, asservi qui s’est construit une identité avec cette musique ? *

Chantal Laxenaire a choisi de faire découvrir des blues et des bluesmen and women, sur le thème de la liberté. Une des très grandes qualités de cet album se trouve dans l’exposition de la richesse musicale de cette musique qui est mise en avant avec beaucoup de finesse.

En gardant l’énergie vitale de ces chants de résistance

En intro,  on pourrait presque dire que la chanteuse a l’élégance de se mettre en retrait pour mieux faire entendre la musique. C’est comme un conteuse qui entr’ouvre des portes sur des nouveaux paysages dans des contrées qu’on croyait bien connaître.

Ensuite Chantal Laxenaire met ses exceptionnelles qualités vocales pour donner toute sa mesure au chant de révolte.

rosa-lee-hill1Et accessoirement, avec Rolled and Tumbled (Rosa Lee Hill) on perçoit que le blues a aussi cherché dans la culture indienne des rythmes et des incantations.

Vous trouverez dans le lien ci-joint tout ce qu’il faut sur cet album, pas mieux à dire sur la démarche de l’artiste, sinon que c’est sans doute un des meilleurs albums pour découvrir le blues, ses richesses, et avoir aussi l’envie irrésistible de partir sur les routes du Sud avec Alan Lomax, Skip James, Memphis Minnie… et Chantal Laxenaire. Pour vivre avec eux cette musique puissante, sensible, qui a donné un sens nouveau à cette musique issue du peuple. Le blues, c’est les racines, le jazz, c’est le tronc et les branches, le rock, la soul et tout le reste, ce sont les pommes. (Probablement BB King)

Clic sur l’album et découvrez Chantal Laxenaire + The gang… prison-blues-couvLe Blues est la seule littérature noire issue des champs de l’esclavage. « Une musique profonde, tronc nourricier de toutes les musiques contemporaines (B.B. King )

* Un indispensable livre sur le blues, «  Le peuple du blues » de Leroi Jones, ( Folio 3003) qui donne toutes les racines sociales, musicales de la musique noire dans l’Amérique blanche.    Voir ici, clic sur the book:le peuple du blues

Norbert Gabriel

 

Hubert-Félix Thiéfaine en concert à l’Olympia d’Arcachon

3 Nov

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N’ayant jusqu’alors choisi de voir Hubert-Félix Thiéfaine en concert que sur des scènes ouvertes au plein air, par goût des ambiances festivalières, du vent auquel ses mots nous remettent, et du sentiment de liberté, j’appréhendais cet Olympia d’Arcachon aux places assises et assignées, dont j’imaginais, à tort, l’atmosphère étouffée et quelque peu coincée. La soirée pouvait s’avérer intimiste ou bien viciée. Un concert de Thiéfaine, c’est un public venu partager son patrimoine à lui, ses hymnes, ses souvenirs, sa passion. Ça chante, ça se lâche, ça fume, ça boit, ça pleure, se marre et fête ses rites. Ça exalte et ça exulte… Quelle ne fut pas mon étonnement de me surprendre à apprécier le calme d’une immuabilité corporelle lovée dans un fauteuil, la conscience entièrement happée par le crépusculaire « En remontant le fleuve » qui ouvrait le concert ce vendredi par un moment d’une intensité rare.

imgp5495Mais puisque toujours faut se tenir debout, il ne fallut pas attendre le troisième morceau pour qu’avant même les premiers riffs de « Errer Humanum Est », une partie du public ne décide de se lever et de descendre devant la scène pour célébrer ces communions dont il a l’habitude avec Hubert-Félix Thiéfaine et ses musiciens. Rassurée ? Certainement ! C’était parti pour des retrouvailles avec l’esprit festif et l’humanité familière d’un univers dans lequel nous plongent les concerts de l’artiste, parti pour un peu plus de deux heures d’ un set éparpillant entre les titres des derniers albums quelques classiques qu’on garde toujours contre son coeur, tels, entre autres, « Autoroute Jeudi d’Automne », « Lorelei Sebasto Cha», « Alligator 427 », ou encore un très rock « 113ème Cigarette sans dormir » aux nervures incisées par les griffes acérées des guitares d’Alice Botté et Lucas Thiéfaine, sans oublier les incontournables « Les Dingues et les Paumés » et « La fille du coupeur de joints » réservés pour le  rappel . Alors que certains, restés assis, optaient pour une écoute attentive et délicieuse des paroles, le nombre des admirateurs dansant au pied de la scène ne cessaient de croitre, redimensionné par l’arrivée incessante de gens ne tenant plus en place. Splendeur du mouvement perpétuel d’une salle vivante, vibrante, aimante. imgp5480 Au milieu du concert, l’électricité s’apaisa le temps d’une plage intimiste pour une interprétation épurée, seul avec guitare et harmonica, de « Petit matin 4.10 heure d’été » et d’un émouvant « Je t’en remets au vent », fredonné en chœur par le public, avant que le groupe des musiciens rejoigne l’artiste pour une version suave et aérienne de « Syndrome Albatros », suivi de titres qui relançaient énergiquement le concert ( « Stratégie de l’inéspoir », « 113ème Cigarette sans dormir », « Bipède à station verticale» notamment).

imgp5446Une fois de plus, un concert d’Hubert-Félix Thiéfaine ne tardait pas à convoquer les souvenirs d’hier et en même temps à fabriquer ceux de demain. Murmures de rêves confus… Chacun ses mémoires troubles ou vivaces, chacun ses nostalgies douloureuses ou magnifiques, chacun ses fantômes épouvantables ou féeriques. Le miens ne sont ni plus laids ni plus beaux que ceux des autres, mais l’écho des mots du poète ce soir encore me ramène à l’émerveillement d’un exil, à la providence d’un asile, au secours qu’une parole, une musique, un univers peuvent apporter, à la passion qu’ils peuvent faire naitre, au message qu’ils peuvent transmettre. Thiéfaine, lugubre ? Sordide ? Déprimé/déprimant ? Jamais ! Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête…  Ma tempête, ce fut une année sinistre dans mon enfance qui aurait bien pu étendre son ombre sur le reste de ma vie, si ma route n’avait pas croisé les chansons de l’artiste il y a 30 ans et entendu qu’on pouvait regarder le monde ailleurs, le voir autrement. Quand la chanson s’autorise à apprivoiser l’obscurité, à désamorcer le drame, à rire du fatalisme, à renverser la réalité pour faire du beau avec ce qui est moche, négatif et triste, créer du quelque chose contre le rien, c’est un peu de sens donné à l’insensé pour recoller du soleil sur nos ailes d’albatros…  imgp5437Une fois encore un concert au milieu de ces gens, liés par les chansons d’Hubert-Félix Thiéfaine, et visiblement intrinsèquement atteints du même syndrome me rappelle combien c’est parmi eux que je me sens à ma place. L’esprit si particulier au public de l’artiste était au rendez-vous pour une soirée chaleureuse, à laquelle la gentillesse de tous les travailleurs de l’Olympia d’Arcachon n’était d’ailleurs pas étrangère. Un lieu de spectacle accueillant, sympathique, et géré par des personnes attentionnées et bienveillantes qui ont contribué à nous faire vivre ce concert avec un sourire vainqueur jusqu’au dernier soupir, jusqu’à cet ultime cadeau de Thiéfaine revenu seul avec sa guitare pour répondre à l’appel de la salle entière qui chahutait aux cris de « Hubert ! Hubert ! » après le dernier rappel : « Des adieux ». Des adieux ? Non. Pourvu que ce ne soit qu’un « au revoir », mes frères.

 

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Miren Funke

Foule sentimentale, un soir dans la radio…

1 Nov

Mercredi 26 Octobre, une soirée à France Inter,

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C’est comme un air de Pop Club qui revient mais dans un format 100% chanson… Les plus anciens des radioteurs assidus évoquent aussi Studio de nuit, ou Saltimbanques, c’est tout ça à la fois. Une soirée qu’on peut dire entre amis, dont certains ne se connaissent pas encore, on discute, on se présente, on parle métier, on partage aussi quelques bouteilles et nourritures dans le coin buffet Foule sentimentale Dessins  guirariste chanteur 28-10-2016 20-57-31 2681x2663.JPGdu studio, et dans le coin studio de radio, Didier Varrod reçoit les invités… Des très connus, Juliette, Arielle Dombasle, d’autres moins, qui font leur première radio nationale, comme Barbagallo, repéré sur le web, ou Maud Geffray … On débute l’émission avec le générique chanté en direct, et on découvre… Entre autres, une jolie histoire de guitare, celle qui est là —>

Ce vendredi,  j’étais dans la radio, histoire de vérifier si  ce que je vois est comme ce que j’entends quand je suis devant le poste. Parfois, quand je suis devant le poste je savoure, j’applaudis (si-si) je ronchonne -aussi- la vie, quoi !

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Petit scoop image de ce que vous ne voyez pas dans le poste les dessins…Sur la table ronde des invités passés ont laissé une trace sur les sets, un exemple ? Voilà, Le Bataclan, et aussi Foule sentimentale Dessins  Sfar 28-10-2016 20-50-01 3648x2736.JPGcelui-ci,  vous l’avez reconnu avec son chat? Celui du rabbin…

Ce vendredi, j’aurais eu quelques raisons de ronchonner, parce que Nicolas Ker… comment dire ? Imaginez une boule de flipper qui part dans tous les sens, et qui devient incontrôlable… Vous y êtes. Sauf que globalement, le chef d’orchestre a réussi à maîtriser l’énergumène. Qui a des avis sur tout, souvent pertinents, mais bon, trop de Ker, c’est du brouillage. L’exfiltration en douceur s’est imposée.

Foule sentimentale table  AAA 28-10-2016 22-13-50 3336x2513.JPGTout ça donne une émission très vivante, rock’n’roll borderline par moments, heureusement, Juliette, et sa fantaisie rieuse a mis un peu de calme dans le barnum…

En fait, c’est assez proche de l’ambiance du cirque, tout semble partir dans tous les sens, mais au final on a un spectacle passionnant. Du vrai spectacle vivant. Du funambulisme sans filet, et le spectacle continue.

Et par les temps qui courent où tout est formaté et policé, voire aseptisé, c’est rafraichissant. On y a disserté devant le micro de la vie d’artiste et ses fluctuations, on a discuté verre à main des choses de la vie, les artistes présents se sont découverts, un duo presque improvisé entre Juliette et Vincent Dedienne, plus quelques autres moments à réentendre , parce que la radio, c’est mieux de l’écouter que d’en lire le compte rendu, c’est ici, ouvrez le micro :

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Norbert Gabriel

 

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